Les troubles créés par un petit nombre de gens

De la juste solution des contradictions au sein du peuple

Mao Zedong

Les troubles créés par un petit nombre de gens

   En 1956, un petit nombre d’ouvriers et d’étudiants se sont mis en grève dans certains endroits. La cause immédiate de ces troubles était qu’on n’avait pas satisfait à certaines revendications matérielles. Quelques-unes pouvaient et auraient dû être satisfaites, d’autres, déplacées ou excessives, ne pouvaient l’être sur le moment. Mais une cause encore plus importante en était la bureaucratie des dirigeants. La responsabilité des erreurs engendrées par cette bureaucratie doit être imputée dans certains cas aux organismes supérieurs, et on ne peut rejeter toute la faute sur les échelons inférieurs. Ces troubles avaient encore une autre cause: l’éducation idéologique et politique insuffisante des ouvriers et des étudiants. La même année, les troubles suscités par un petit nombre de membres des coopératives agricoles avaient aussi pour causes principales la bureaucratie de la direction et une éducation insuffisante des masses.

   Il faut reconnaître qu’une partie des masses a tendance à porter son attention sur des intérêts immédiats, partiels et personnels, et ne comprend pas ou ne comprend pas suffisamment ce que représentent les intérêts à long terme, d’importance nationale et collectifs. Bon nombre de jeunes gens, par manque d’expérience politique et d’expérience de la vie sociale, ne savent pas comparer la nouvelle Chine avec l’ancienne ; ils ont du mal à comprendre à fond quelles luttes extraordinairement dures notre peuple a dû soutenir pour parvenir à se libérer du joug de l’impérialisme et des réactionnaires du Kuomintang et quelle longue période d’efforts acharnés est nécessaire pour construire une société socialiste radieuse. C’est pourquoi il faut poursuivre sans cesse parmi les masses une éducation politique vivante et efficace, leur dire toujours la vérité sur les difficultés qui surgissent et examiner avec elles les moyens de les surmonter.

   Nous n’approuvons pas les troubles, car les contradictions au sein du peuple peuvent être résolues suivant la formule : « Unité – critique – unité », tandis que les troubles causent toujours des préjudices et ne favorisent pas les progrès du socialisme. Nous sommes convaincus que les larges masses populaires de notre pays sont pour le socialisme, qu’elles sont hautement disciplinées, raisonnables, et que jamais elles ne participeront aux troubles sans raisons. Cependant, cela ne signifie pas que les possibilités de troubles parmi les masses soient déjà exclues dans notre pays. Sur cette question, nous devons prêter attention aux points suivants : 1) Pour liquider radicalement les causes de troubles, il faut éliminer résolument la bureaucratie, intensifier comme il se doit l’éducation idéologique et politique et régler toutes les contradictions de façon adéquate. Si ces conditions sont remplies, normalement il ne devra plus y avoir de troubles. 2) Si, par suite de notre travail défectueux, des troubles surgissent, il faut ramener sur le bon chemin les masses qui y prennent part, il faut utiliser ces troubles comme un moyen particulier pour améliorer notre travail et pour éduquer les cadres et les masses, et il faut résoudre les questions laissées en suspens. Au cours du règlement des troubles, on doit effectuer un travail minutieux, et non recourir à des méthodes simplistes, ni se hâter de déclarer l’affaire close. Les meneurs ne doivent pas être congédiés à la légère, à l’exception de ceux qui ont transgressé la loi pénale et des contre-révolutionnaires actifs, lesquels seront traduits en justice. Dans un grand pays comme le nôtre, il n’y a pas lieu de s’alarmer si un petit nombre de gens fomentent des troubles ; ces troubles devraient plutôt nous aider à nous débarrasser de la bureaucratie. Dans notre société, il y a également un petit nombre de gens qui, au mépris de l’intérêt public et du bon sens, enfreignent la loi et commettent des crimes. Il se pourrait qu’ils utilisent et dénaturent notre politique en présentant délibérément des exigences déraisonnables afin d’exciter les masses, ou bien qu’ils répandent à dessein des rumeurs pour créer des incidents et troubler l’ordre public. Nous n’avons pas l’intention de laisser ces gens-là agir à leur guise. Au contraire, une action judiciaire doit être intentée contre eux. Le peuple exige qu’ils soient châtiés ; ne pas les châtier serait aller contre sa volonté.

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