Brochure « Ne te détruis pas – Détruis ton ennemi ! »

« Ne te détruis pas – Détruis ton ennemi ! »

Jugendwiderstand

   Ce document est une brochure de l’organisation Jugendwiderstand utilisé pour la campagne « Ne te détruis pas, détruis ton ennemi ! » contre les drogues et la dégénération de la jeunesse dans les pays impérialistes fin 2015. Traduit de l’anglais vers le français par la Bibliothèque Marxiste en 2018.

Notre ville, nos vies, nos règles !

   Notre Berlin – la ville dans laquelle nous vivons, dans laquelle nous travaillons, allons à l’école, rencontrons des amis et faisons la fête, est aussi une ville pleine de contradictions : des quartiers entiers pauvres et délabrés, des parents qui partent au travail à l’aube et reviennent le soir pour nourrir leur famille. De l’autre côté, des riches oisifs, les touristes et les hipsters, les hôtels de luxe et les clubs mondialement connus, où vous pouvez refouler vos problèmes quotidiens le temps d’une soirée. Et, la plupart du temps, cela se fait avec toutes sortes de drogues, coupées avec des merdes chimiques, sniffées par les jeunes en particulier.

   Mais pourquoi tout cela arrive ? Pourquoi tant de – surtout de jeunes – personnes fument, sniffent ou gobent des trucs, tout en sachant que cela détruit leurs corps et leurs esprits avec le temps ? Tout le monde sait que cette merde est addictive et la plupart des gens connaissent, souvent au travers de leur histoire familiale ou de leurs amis, des histoires de crackheads paranoïaques, de personnes restées perchées sous LSD, de gens cassés mentalement par la drogue récréative, ou des accros au speed qui se bouffent les dents. Le shoot romantique et la croyance naïve que « moi, ça ne m’arrivera pas » ne peut pas être la seule raison pour laquelle autant de personnes prennent ce poison et dépensent autant de fric pour ça.

   Les drogues nous permettent d’oublier et de nous bâtir une réalité artificielle. C’est un fait que tous les usagers de drogue accepteront, mais c’est également ce que la plupart d’entre eux recherchent. Ils veulent refouler leurs problèmes et les inquiétudes du quotidien de ce système malsain, même pour une nuit, que ce soit les problèmes à l’école, dans leur famille, ou l’exploitation quotidienne dans les usines, les entreprises, les bureaux. Et c’est exactement ce qui rend la drogue si attirante pour autant de personnes. Certains le font consciemment pour cette raison, d’autres non. Par conséquent, les drogues les moins chères sont – surtout au sein des catégories les plus exploitées et oppressées de la population – un gros problème pour le prolétariat et la frange la plus large des masses populaires.

   Cependant, peu importe à quelle fréquence nous essaierons de refouler ces problèmes, ils persisteront et prendront de l’ampleur. Dans ce cas, cela dépend de chacun d’entre nous. Peut-être que la manière la plus simple est de se défoncer, de s’assommer tous les week-ends au point de perdre connaissance, puis d’attendre la prochaine défonce pendant les heures de travail plutôt que de faire face à nos responsabilités.

   Mais cette apparente liberté n’est rien d’autre qu’illusion et supercherie ! C’est la classe dirigeante qui nous rend la vie difficile tous les jours. Et voilà que les patrons, les politiciens, l’État, s’en réjouissent et en rient. Mais pourquoi ? Il est plaisant à leurs yeux de voir les masses se détruire : les problèmes qu’ils créent sont plus faciles à supprimer par la drogue que par la nomination des vrais responsables. Les dirigeants n’ont pas peur de ceux.lles qui empruntent cette voie car ils sont plus faciles à contrôler.

   « Parce que la guerre contre la drogue, est une guerre contre nous –
et qu’il est trop tard pour le voir quand t’es menotté »
Dead Prez – Can’t sell dope forever (Tu ne pourras vendre de la drogue indéfiniment)

   Quand ces hypocrites parlent d’une guerre « contre la drogue », ce n’est rien d’autre qu’un mensonge éhonté car ils travaillent main dans la main avec les structures criminelles qui contrôlent la production et gèrent largement le trafic. En partie avec la collaboration directe des États avec les gangs comme c’est le cas dans beaucoup de régimes d’Amérique Latine alliés des USA, mais aussi en permettant à ces gangs d’accéder à certaines régions. Des zones où des forces révolutionnaires s’opposent violemment au système mis en place et parfois les mettent sérieusement en difficulté. Ainsi, la majeure partie des quartiers noirs aux États-Unis, où des organisations révolutionnaires comme le Black Panther Party se sont construits une large base populaire dans la lutte contre le racisme entre la fin des années 1960 et les années 1970 sont devenues au cours des années 1980 des quartiers remplis de crackheads et des zones où les gangs se faisaient la guerre pour le contrôle de la drogue. Tout cela sous le regard bienveillant et l’aide active du gouvernement américain. Autre exemple : la ville d’Istanbul. À Istanbul, l’État fasciste ignore les activités des gangs impliqués dans le trafic de drogue dans les quartiers les plus pauvres qui sont contrôlés par les diverses forces révolutionnaires. La confrontation armée avec les gangs a causé plusieurs morts parmi les révolutionnaires.

   En plus de ce soutien ouvert à l’industrie de la drogue, les impérialistes et leurs prestataires bénéficient aussi du rayonnement de cette soi-disant « guerre contre la drogue ». Ce motif a permis à l’État d’intensifier la persécution du peuple, qui a lutté contre l’État bourgeois pendant des dizaines d’années. Il a par exemple pu renforcer la présence policière dans les quartiers ouvriers, ou mettre au point des techniques de contrôle plus efficaces. Ces mesures sont avant tout destinées au prolétariat et aux masses populaires, qu’on empêche ainsi de prendre part à une lutte révolutionnaire.

   Nous ne sommes pas là pour délivrer un sermon. Ce que nous voulons est une jeunesse militante qui ne tombe pas dans le piège des impérialistes. Pour cela, nous avons besoin d’une jeunesse qui tient la route, physiquement et mentalement, qui ne dépend pas de défonces et de leurs prétendus sentiments de liberté individuelle ! Les drogues nous laissent à penser que tout est possible pour l’individu. Mais le véritable moyen d’y parvenir se trouve dans les valeurs de notre classe, le prolétariat : la détermination, la cohésion et la solidarité ! Nous réalisons que nous sommes sur le point d’être délogés de nos quartiers, que les règles nous sont dictées d’en haut et que nous ne pouvons pas vivre heureux malgré un travail dur, nous ne pouvons pas laisser cela se produire. Cela a toujours été comme ça, et cette rébellion coule dans nos veines.

La liberté se gagne uniquement par la lutte collective !

La liberté promise par la drogue est un leurre, défendez-vous et luttez contre ce système !

Ce système ne fonctionne pas. Ne te laisse pas tomber !

   « Nous devrions être de bons esclaves, nous devrions être dociles,
 ne rien avoir et ne rien dire. Notre réponse ? Non !
(…) Politique signifie trahison et mensonges,
de la part de gros porcs nourris de graisse dans des costumes sur mesure.
Unité, justice et liberté ? Non.
Hypocrisie, injustice et couardise. »
Fard et Snaga – Telion 45

  Nous allons jeter un coup d’œil à la société dans laquelle nous vivons, et à quels types de personnes sont produites par ce système putride – que ce soit une ordure humaine comme le pédophile Silvio S., le meurtrier de Mohammed et Elias, le porc nazi Christoph S., qui a uriné sur deux enfants migrants dans le train, la grande quantité de drogués à Kottbusser Tor à Berlin ou les nombreux hipsters drogués de la rue Warschauer. Ce ne sont que quelques exemples du type de personnes que ce système peut produire.

   Et que nous disent-ils jour après jour ? Quels types d’absurdités nous sont énoncées, et à qui celles-ci profitent-elles ?

Ce ne sont pas nos valeurs !

« Je vis dans un monde où tu es un bâtard plein de jalousie,
où ton employeur est ton ami et ton voisin ton ennemi,
où l’on se contente de bière et de pain,
où l’honnêteté est punie mais l’avarice est récompensée. »
Bosca – In einer Welt (Dans un monde)

   Durant notre enfance, nous essayons d’intérioriser les valeurs et normes apparemment importantes de cette société. En dépit des expressions habituelles de « tolérance » et « d’humanité », la réalité montre quelles « valeurs » sont vraiment importantes dans ce système. On nous dit que chaque personne peut « le faire » (c’est-à-dire devenir riche) si elle travaille suffisamment. « Le faire » ne signifie rien de plus que de tirer le meilleur parti de vos intérêts personnels au sein du système pour ne pas y périr. Les statistiques prouvent le contraire de cette croyance, notamment en ce qui concerne le développement et les opportunités de réussite des enfants issus de familles ouvrières ordinaires, en particulier des migrants, par rapport aux enfants dont les parents ont étudié.

   Dans ce système, il est clair que tout le monde ne peut pas « le faire ». Si tel était le cas, la plupart des personnes n’auraient pas à vendre leur force de travail dans des conditions exécrables, tout cela pour se garder en vie, eux et leurs familles, pendant qu’une infime partie de la population, les patrons, s’engraissent, pour la seule raison qu’ils laissent les gens travailler pour eux et pour le profit de l’entreprise.

   Ce qu’ils veulent nous faire croire par leurs mensonges, c’est que chacun de nous ne serait intéressé que par une chose : être le plus haut placé possible, et surmonter les autres. Même à l’école, nous sommes éduqués dans un esprit de compétition et d’égoïsme ; tout cela pour que nous devenions des personnes fermées d’esprit avec une seule raison de vivre : atteindre notre but de toutes les manières possibles.

   Cela ne signifie pas que nous, en tant qu’étudiants, travailleurs ou chômeurs – oppressés et exploités – n’avons aucun but commun. Nous avons un objectif clair : ne plus être exploités, ne plus être des esclaves.

   Une autre, soi-disant, « valeur » que l’on nous inculque, est la soumission et l’obéissance aveugle à nos supérieurs, à l’État, à leurs lois et à leurs hommes de main. En bref – nous devons nous soumettre à ce système et à tous ses instruments, et la fermer même si tout cela nous déplaît. Si nous ne faisons pas ça, la police, les procureurs ainsi que les agences de renseignement nous traqueront.

   Ce que nous devons donc identifier clairement, c’est que l’on nous inculque seulement les valeurs qui servent ce système déficient et lui permettent la survie.

   « Ils ont utilisé notre peur pour créer un ennemi factice –
Comme si ton frère était l’ennemi.
Le résultat ? Une souffrance collective.
B-Lash – Ball die Faust zu einem Stein (Serre le poing telle une pierre)

   C’est la même chose avec les différents ennemis que nos dirigeants créent pour nous diviser. L’islamophobie et le racisme sont promus par les hommes politiques et les médias. Les dirigeants rient et se réjouissent lorsque les gens s’opposent et se battent au lieu de diriger toute leur insatisfaction et leur colère envers eux – la réelle cause de tous les problèmes. Si tu fais partie des masses exploitées alors il y a une chose qui nous relie : un ennemi commun – ce système qui nous exploite et nous subjugue.

Nous avons aussi un but commun : détruire intégralement ce système.

Ta télévision te ment – ne te fais pas avoir !

   « Persécution parfaitement structurée du peuple,
Mais cela seulement jusqu’au jour de la révolte »
Hanybal – Tagesschau (Journal)

   Qu’on l’aime ou pas, la publicité pour de la merde dont nous n’avons pas besoin se trouve partout et tout le temps, que ce soit dans les rues, dans le métro, diffusé à la radio ou encore à la télévision. On nous parle du dernier iPhone, on nous donne des astuces beauté qui viennent de modèles anorexiques, on nous incite à parier dans des jeux d’argent, ou on nous apporte les dernières nouvelles concernant telle ou telle célébrité. Tout cela nous donne l’impression que, détachés de notre classe et de notre rang social, nous avons tous les mêmes intérêts – que ce soit le banquier qui voit la pub dans la rue depuis la fenêtre de son bureau-penthouse, ou le travailleur qui y est confronté tous les matins sur le chemin de son boulot. Ce qu’on tente de nous cacher à travers ça, c’est que les intérêts des gens sont toujours dirigés par la réalité de leur vie. Les oppressés ont leurs propres intérêts qui sont complètement opposés aux intérêts des dirigeants et des riches. Le fait qu’ils voient les mêmes visages sur les panneaux publicitaires jour après jour ne change rien à ça. La publicité n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. À la télévision, on nous montre des relations difficiles, des familles dévastées ou des jeunes mal éduqués – des « destinées » tristes et misérables d’individus qui, d’un côté, doivent produire en nous de la compassion et de l’autre nous montrer qu’au final, notre situation n’est pas si mal tant qu’elle ne ressemble pas à ça.

   Ce qui nous est ici vendu comme « notre culture » est en grande partie de la merde dont on se fout et dont nous ne voulons pas. Certains prêchent un mode de vie bercé par l’argent, les femmes, la drogue et les symboles de richesse ; d’autres chantent la beauté et la facilité de la vie. Les problèmes réels que l’impérialisme produit en tant que système gouvernant au-dessus du peuple sont soit cachés soit, s’ils sont indéniables, à peine dénoncés, mais souvent montrés comme des souffrances personnelles. Ainsi, la racine de tous ces problèmes nous est dissimulée, et les intérêts réels des masses sont éjectés du contexte politique.

   Comme la plupart des problèmes sociaux les plus pertinents sont réinterprétés en tant que « destinées individuelles », de plus en plus de personnes sombrent dans la dépression, l’addiction à la drogue, l’abus de médicaments ou même finissent par se suicider, dans les pires des cas.

   « Les parents n’y arrivent plus, les valeurs changent,
Les enfants deviennent des salopes nourries à la drogue »
Gzuz – Guck mich um (Regarde autour)

   Notre « modèle », de nos jours, c’est n’importe quelle célébrité que l’on connaît seulement à travers la télévision ou internet. Dans la plupart des cas, la vie de ces personnes n’a rien à voir avec la nôtre, pourtant, nous devrions nous identifier à eux.

   Au lieu de chercher à savoir qui a le plus d’argent, qui conduit la voiture la plus chère, ou à en savoir plus sur cette personne qui a un nouveau partenaire chaque semaine, nous devrions plutôt nous demander qui mérite d’être vu comme un modèle.

   Nos modèles devraient être des gens qui incarnent et transmettent des valeurs importantes : la sincérité, l’honnêteté, l’esprit de combattivité et la solidarité – des gens à qui nous devons quelque chose. Des gens qui ont connu et affronté les mêmes problèmes que nous, qui ont lutté, et luttent encore, et qui ont gagné notre admiration grâce à cela.

   Qui nous raconte cette merde et pourquoi ?

   « Tu fais de la politique, mais tu ne t’es jamais retrouvé à terre,
Regarde nos visages et voit l’étincelle de la colère,
Tu fais de la politique, mais tu as peur de venir dans nos rues,
Car la jeunesse allemande t’y attends »
DeineLtan – Ihr macht Politik (Tu fais de la politique)

   Pour comprendre les liens et les intérêts respectifs qui se trouvent derrière les exemples que nous avons cités, nous devons nous poser cette question : Qui nous raconte toutes ces conneries tous les jours, et qui essaye de nous manipuler depuis notre plus jeune âge ?

   Nous n’avons même pas besoin d’en débattre : ce sont les personnes qui dirigent le système. Ceux qui sont responsables de l’oppression et de l’exploitation des prolétaires de notre pays. Mais pas seulement – ils sont aussi ceux qui transportent leurs intérêts partout sur la Terre. Ils attaquent et démarrent des guerres dans le monde entier au nom de la République Fédérale Allemande ou de l’OTAN, tout ça pour avoir accès à plus de matières premières, à des routes d’échange ou pour étendre leur influence, au prix de bombardements, d’assassinats et de viols d’innocents.

   Leur intérêt est de préserver leur pouvoir – cela veut dire exploiter et supprimer une large partie de la population. Cela veut aussi dire ne pas autoriser ne serait-ce qu’une once de sentiment de révolte, combattre la résistance là où elle apparait ou l’étouffer dès la naissance, pour éviter que celle-ci ne prenne une forme désagréable pour le système et qu’elle devienne dangereuse pour celui-ci.

   Comme nous l’avons dit plus haut, ils essayent aussi de façonner eux-mêmes, de toute pièce, les intérêts du peuple. Ils ne veulent pas d’une jeunesse consciente d’elle-même, critique et combattive. Non, ils veulent l’exact opposé.

   Ils veulent des junkies, qui préfèrent faire la fête et supprimer leurs problèmes à travers l’intoxication plutôt que de montrer leur force et de les attaquer. Ils veulent des égoïstes qui ne vivent que pour leurs intérêts personnels, et non pour le bien-être des autres. Ils veulent des gens qui ont abandonné, qui se foutent de tout parce qu’ils pensent que rien ne changera de toute façon. Ils veulent des gens pleins d’orgueil, assis devant leur télé à manger de la bouffe malsaine. Ils créent des divisions à l’intérieur des masses car ils veulent voir les gens se battre entre eux plutôt que de les voir reconnaitre leur ennemi commun et se rebeller contre lui ! Que ce soit face au système scolaire où les programmes d’études sont dictés par des politiciens et des comités économiques, face aux médias, possédés par les grandes entreprises, ou face à la politique, qui est l’expression de ce système de prédateurs, nous savons et nous disons clairement :

La merde qui nous est donnée en guise de valeurs est un moyen pour nos ennemis de nous garder à terre et de nous asservir, dans le but de maintenir et de consolider leur pouvoir.

Mais nous ne serons jamais comme ils veulent que l’on soit !

Ne crois pas les mensonges des exploiteurs et ne les laisse pas te faire victime de ce système !

Reste en forme – défends-toi et rends les coups !

   Nous avons vu que nos oppresseurs nous mentent et nous trompent tous les jours, et nous savons qu’ils se réjouissent lorsque l’on croit aux conneries qu’ils nous racontent dans les médias, lorsque l’on mange les trucs infâmes qu’ils nous servent, ou lorsque l’on tente de combattre notre insatisfaction à travers les drogues au lieu de nous relever.

   Mais cela est-il assez ? Voulons-nous vraiment être le petit mouton apprivoisé qu’ils essaient de faire de nous grâce à leur système crasseux ? Peut-être as-tu remarqué que nous – l’absolue majorité du peuple – sommes asservis et volés, mais que nous ne faisons rien pour changer ça ?

   Nous disons non ! Et pour nous, il n’y a qu’une seule manière d’arrêter tout cela ; Nous – toutes les personnes qui côtoient la souffrance et la misère tous les jours – devons-nous relever et nous rebeller, nous devons nous battre et détruire complètement ce système ensemble, pour pouvoir construire une société nouvelle.

   On ne nous a jamais rien donné ! Les plus basiques de nos droits ou le relatif progrès social, tout cela fut l’objet d’un combat acharné à travers l’histoire, ni de la part de peureux ou d’égoïstes qui étaient seulement intéressés par leur propre personne, ni par des gens qui sont restés devant leur télé, ni par des gens partis faire les magasins ou fumer un joint.

   Alors pourquoi tout le monde est intéressé par n’importe laquelle de ces célébrités à la télévision ou à la radio et par son mode de vie misérable de richard ? Nos modèles sont des combattants, des gens simples, comme nous, qui ne se sont pas contentés de leur confort dans une société injuste, mais qui ont montré leur courage et qui se sont levés face à l’injustice et l’oppression.

   Nous devons donc apprendre de notre histoire et de l’histoire des autres pays. Partout où des personnes ont été et sont exploitées et oppressées, il y a aussi eu et il y a résistance et lutte féroce contre ces conditions exécrables.

   Ne deviens pas une victime, mais garde ta tête et ton corps en pleine forme. Ne crois pas les mensonges qu’ils propagent, mais éduque-toi et entraîne-toi avec d’autres camarades. Ne vous querellez pas, et ne vous divisez pas à cause de la politique ou des médias, car c’est ce que les dirigeants veulent. Nous ne sommes pas unis par notre couleur de peau, notre nationalité ou quelque chose de similaire – nous sommes unis à travers une oppression commune. Jeunes, travailleurs, étudiants et surtout migrants et femmes, nous sommes ensemble. Et ce combat nous unit tous, car nous n’accepterons pas cela silencieusement.

   Mais un esprit clair seulement n’est pas assez. Ce système est puissant et bien organisé, et c’est ce que nous aussi nous devons être, si nous voulons le combattre et l’abattre. Fais de l’exercice et entretiens ton corps ! Leurs fausses valeurs telles l’égoïsme et la couardise doivent être contrées par nos vraies valeurs. Nous devons être honnêtes, humbles, droits et déterminés. Montrons notre courage, aidons-nous les uns les autres, et relevons-nous avec fierté !

   Nous ne considérons pas la culture qui nous est infligée comme la nôtre, nous devons donc impérativement utiliser notre culture combattive et prolétarienne, l’afficher et la développer. Il y a assez d’exemples qui montrent que notre culture commune ne date pas d’hier. Dans notre classe, il y a beaucoup d’artistes qui représentent nos problèmes dans leur musique et reflètent nos intérêts. Des graffitis et des slogans montrant notre haine pour nos dirigeants ornent aussi nos rues et nos quartiers. Et cela, c’est exactement ce que nous devons promouvoir, étaler à d’autres lieux et faire évoluer. Organise-toi, rejoins Jugendwiderstand !

   Nous sommes beaucoup et nous sommes pleins de haine envers ce système.

   Supprimer une horde d’ignorants peureux est peut-être facile, mais qu’en est-il de contrôler une masse de personnes combattantes, organisées et déterminées ?

Ne te détruis pas – détruis ton ennemi !
Vis simplement – Bats-toi avec assiduité !

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