Comprendre les questions relatives au logement

Comprendre les questions relatives au logement

Servir le peuple – Gironde

   Dans les pays occidentaux, le nombre de personnes mal logées ou sans domicile fixe a explosé avec la crise financière de 2008.
En France, en Espagne, en Allemagne, au Royaume-Uni, au Portugal, en Italie, en Grèce ou encore aux États-Unis, ce sont des centaines de milliers voir des millions de personnes qui ont perdu leur logement.
Aux États-Unis, le nombre de personnes sans domicile fixe dépasse aujourd’hui les 3 millions. Rien qu’à New-York, il y a 41 000 sans-abris dont 17 000 enfants.

   Dans les pays dits du « Tiers-Monde » il y a des dizaines de millions de personnes sans-abris. Selon l’observatoire des inégalités, 35% de la population urbaine des pays dits « du sud » vit dans des bidonvilles. Selon l’ONU, en 2050, les bidonvilles du Monde pourraient compter jusqu’à 3 milliards d’habitants.

   Pourtant, dans la plupart des pays, le nombre de logements vides dépasse celui des personnes à la rue. Des millions de résidences secondaires pourraient être occupées par des personnes SDF ou en situation de mal-logement, mais non, ce n’est pas le cas et les riches propriétaires de ces demeures ne sont jamais contraints par la force publique à céder leur logement. L’argument utilisé pour légitimer cette situation est toujours le même, il consiste à affirmer que la propriété privée est un droit absolu, inaliénable. Et quand bien même cette propriété privée créerait des situations sociales terribles, rien n’y fait, les principes économiques de l’État bourgeois sont plus importants que les personnes à la rue.
La situation est encore pire dans les pays du tiers-monde où il y a souvent plus d’habitants que de logements car l’impérialisme ne permet pas le développement de ces pays.

   À ce droit inaliénable à la propriété privée s’ajoute une autre droit, celui de disposer librement de ses biens. Ainsi, des centaines de milliers de logements entiers sont en location de courte durée sur le site Airbnb. Cela créée des situations terribles, comme à San Francisco où certains quartiers ont été vidés de leur population du fait de la location de trop nombreux logement.

   À Bordeaux aussi, les problèmes de logements sont devenus si importants qu’il est désormais impossible de fermer les yeux dessus.
En quelques années, le prix des loyers a considérablement augmenté, le nombre de SDF a explosé et de nombreux habitants historiques des quartiers populaires de Bordeaux comme Saint Michel et les Capucins ont été contraints de quitter la ville pour aller vivre en périphérie. Pendant ce temps, la métropole s’agrandit avec l’apparition de nombreux HLM excentrés, notamment dans le quartier du lac. Ces logements neufs, construits à moindre coût, sont souvent de mauvaise qualité, en témoigne la chute d’un balcon il y a deux ans dans le quartier Ginko.

   Pendant ce temps, la politique de la ville de Bordeaux en matière de logement continue de faire les joies de la bourgeoisie qui voit le centre ville dépeuplé des classes populaires au profit de cadres supérieurs, pour beaucoup arrivés de Paris.

   Lorsque nous parlons des problèmes de logement, la question du loyer n’est jamais loin. Pour comprendre ce qu’est un loyer, il faut dans un premier temps comprendre les deux types de revenus existant dans une société capitaliste, à savoir les revenus du travail et les revenus du capital.

   Les revenus du travail sont ceux perçus par la majorité de la population. Il s’agit d’un salaire, c’est à dire une somme d’argent perçue par un travailleur en échange de sa force de travail. Le travailleur participe à un effort qui produit une valeur marchande, comme la production d’objets par exemple et reçoit en échange un salaire.
Ce sont donc les travailleurs qui font tourner la société.

   En opposition aux revenus du travail, il y a les revenus du capital, c’est à dire l’argent obtenu grâce à un patrimoine. Par exemple, le loyer résultant de la location d’un logement ou encore les dividendes actionnariaux.

   Ces revenus ne sont pas le fruit d’un travail mais d’une propriété privée que ce soit une entreprise, un logement ou autre chose. Ainsi, ces revenus sont déconnectés d’un quelconque apport à la société. Un logement existe car il a été construit par des travailleurs, mais c’est bien le propriétaire qui récolte le loyer. Pourtant, le propriétaire n’apporte pas à la société par le simple fait de posséder un logement, contrairement au travailleur qui apporte à la société en construisant le logement. En effet, sans construction de logement, il ne peut pas y avoir de propriétaire, mais sans propriétaire, il peut y avoir construction de logement.
Le loyer est donc l’appropriation par un propriétaire d’une partie de la survaleur produite par les travailleurs.

   Cette opposition entre capital et travail est la principale contradiction du système capitaliste. En ce sens, le loyer, comme revenu du capital, représente en réalité une spoliation par les propriétaires des revenus du travail obtenus durement par les travailleurs.

   Un travailleur obtiendra en échange de son apport à la société un revenu dont il sera obligé de débourser une partie pour avoir accès au logement. Cet argent sera récupéré par un propriétaire, détenteur d’un capital, en l’occurence le logement. Le loyer est donc le fruit d’une double spoliation, la première est l’accaparement d’un logement, fruit du travail de ceux qui l’ont construit par un propriétaire, la seconde est la récupération par ce même propriétaire d’un loyer, revenu du capital, qu’est obligé de lui verser le travailleur pour pouvoir se loger.

   Comme le disait Pierre-Joseph Proudhon, « la propriété c’est le vol ».
Bientôt deux siècles après cette affirmation, les mécanismes de spoliation des revenus du travail demeurent inchangés.

   Face à ce constat, il semble nécessaire de nous organiser contre le vol de l’ensemble de la production par la classe capitaliste qui s’approprie toutes les richesses produites.

Unissons-nous !

Vive la solidarité populaire !