VI — Nos perspectives et nos tâches dans le domaine économique et culturel

La démocratie populaire

Georges Dimitrov

VI — Nos perspectives et nos tâches dans le domaine économique et culturel

   Dans le domaine économique, le gouvernement populaire devait s’attaquer à la tâche de réparer les dévastations, de mettre fin à la désorganisation causée à l’économie nationale par la guerre et le pillage allemand et préparer le terrain, en vue d’accélérer le développement du pays sur la voie du socialisme.

   Dans l’industrie, la tâche de relèvement a déjà été remplie avec succès par le plan économique biennal. En 1948, l’industrie a dépassé de 75 % sa production d’avant-guerre. La nationalisation a donné une très forte impulsion au développement de l’industrie, ce qui lui permit, de passer à sa reconstruction socialiste, à la concentration des entreprises et à la centralisation de la production dans le sens d’un regroupement par ramifications, opéré autour de ses meilleures unités.

   Le relèvement de l’économie rurale n’est pas encore complètement achevé, principalement à cause des trois années de sécheresse consécutives à la guerre. Certaines branches de l’élevage du bétail et des cultures sont en retard. Parallèlement à l’effort pour rattraper et dépasser le niveau d’avant-guerre dans toutes les fractions de l’économie rurale, sa réorganisation socialiste a été entreprise par la création de grandes propriétés coopératives agricoles et fermes d’Etat. Les fermes coopératives représentent déjà, on peut le dire, une nouvelle forme stabilisée de l’économie rurale, la seule qui soit en état, avec l’aide des stations de tracteurs et machines, de mécaniser et moderniser notre agriculture, d’élever le bien- être de la population rurale et d’acheminer l’économie agricole vers le socialisme.

   Un revirement favorable s’est opéré ces derniers temps au sein de la paysannerie moyenne en faveur des fermes coopératives, dont le nombre s’accroît sans cesse. Maintenant, il faut consolider ces fermes, tout en multipliant leur nombre et en suivant le principe de la participation volontaire, afin qu’elles puissent servir de modèle à la création de nouveaux établissements de ce genre.

   En 1948, le revenu national dépasse de 10 % celui d’avant-guerre, principalement en raison des succès obtenus par l’industrie nationalisée. D’autre part, grâce à la nationalisation des entreprises industrielles des banques et du commerce de gros, grâce à la liquidation des grandes propriétés foncières et de la grande propriété bâtie, par laquelle on supprima les profits des capitalistes, le revenu national est aujourd’hui réparti beaucoup plus équitablement.

   Mais se contenter de reconstruire ce qui existe déjà dans l’économie nationale est insuffisant. Il est nécessaire de développer à un rythme plus accéléré encore les forces productrices de notre pays pour rattraper le retard et transformer, à bref délai, la Bulgarie en un pays industriel et agricole développé. Il est indispensable d’atteindre en 15 à 20 ans, par l’industrialisation, l’électrification et la mécanisation de l’agriculture, ce que les autres pays, dans des conditions différentes, ont atteint en un siècle. Pour y arriver, il est indispensable de créer une puissante base énergétique par l’utilisation des ressources hydrauliques et thermales du pays, par le développement rapide des mines, par la construction d’une métallurgie nationale et d’une industrie lourde suffisamment outillée, ainsi que par le développement, la modernisation et la concentration de l’industrie légère. Il est également nécessaire d’intensifier l’économie rurale en Bulgarie, en la dotant d’un puissant parc de grandes machines agricoles, et, avant tout, de tracteurs, par l’augmentation du rendement de la terre, par l’amélioration de l’agrotechnique, par l’irrigation, l’électrification et une large utilisation d’engrais chimiques. La ligne fondamentale qui doit présider au développement de notre industrie, c’est la ligne d’abaissement systématique du prix de revient, des prix de la production industrielle, la ligne de la baisse systématique des prix de fabrication des produits industriels. C’est là, comme le dit le camarade Staline, cette voix large, sur laquelle doit marcher l’industrie, si nous voulons qu’elle se développe et se fortifie, qu’elle conduise en avant l’économie rurale, qu’elle accélère l’édification des bases de notre économie socialiste.

   L’industrie nationalisée, en se développant selon les lois de la reproduction socialiste élargie, c’est-à- dire en augmentant chaque année la production et en construisant de nouvelles entreprises, formulera à l’égard de l’agriculture des demandes toujours plus grandes en denrées alimentaires et en matières premières. Les besoins croissants de l’industrie, de la population des villes et de l’armée ne peuvent être satisfaits avec succès par les exploitations individuelles de peu d’importance et de faible productivité. Ceci pose franchement la question de la reconstruction socialiste de l’agriculture, parallèlement à la reconstruction socialiste et au développement de l’industrie. On ne peut bâtir pour longtemps le régime de démocratie populaire et édifier le socialisme sur deux bases différentes : sur l’industrie socialiste concentrée et sur la petite propriété agricole morcelée et arriérée. Il faut graduellement, mais méthodiquement et résolument, transposer l’agriculture sur la base de la production en grand, par la voie du regroupement coopératif des petites propriétés agricoles individuelles et leur réunion en de grandes fermes coopératives mécanisées.

   C’est pour cela que le plan économique quinquennal pose la tâche de grouper dans les fermes coopératives 60 % des cultivateurs. Cette tâche est, en effet, parfaitement réalisable, étant donné les succès actuels de ces fermes.

   Dans son développement économique sur la voie du socialisme, notre peuple aura à compter, avant tout, sur ses propres forces et sur les ressources de son propre pays, sur son travail, son épargne et l’utilisation rationnelle de ses moyens et de ses possibilités.

   Un régime d’économies sévères doit être la préoccupation constante de chaque dirigeant économique et administratif, de chaque ouvrier et paysan de notre République populaire et surtout de chaque communiste. Mais notre peuple se trouve dans une situation heureuse, car il peut également compter sur l’assistance généreuse et fraternelle du grand pays du socialisme, l’Union soviétique, ainsi que sur une collaboration étroite et systématique avec les autres pays de démocratie populaire, ce qui lui épargnera beaucoup de peine, beaucoup d’efforts et hâtera son développement.

   Comme tout homme raisonnable, nous n’allons pas consommer tout ce que nous produisons, mais nous mettrons de côté une partie du revenu national pour le développement ultérieur de notre économie, en vue de la construction de nouvelles usines, de nouvelles stations de tracteurs et machines agricoles, pour un nouvel essor des forces de l’industrie et de l’agriculture. En agissant ainsi, nous pourrons assurer le relèvement graduel et certain des conditions de vie des masses travailleuses, une plus grande satisfaction des besoins croissants de la population des villes et des campagnes, en élevant leur standard de vie matériel et culturel, en garantissant en même temps le rapide développement économique de notre pays; ceci est le gage de la prospérité future de notre peuple laborieux et de nos enfants.

   Nous pouvons constater avec satisfaction que, malgré les difficultés rencontrées lors de la livraison des contingents de produits agricoles, difficultés qui ne sont pas encore complètement surmontées, l’alimentation de notre peuple est entièrement assurée jusqu’à la prochaine récolte, avec augmentation des rations. L’énorme majorité des paysans travailleurs a accompli honnêtement et avec empressement ses obligations envers l’Etat et le peuple. Seule, une faible partie d’entre eux, composée principalement de koulaks, d’anciens opposants, dont quelques-uns se sont embusqués dans les rangs du Front de la Patrie, tenta de faire du sabotage et de spéculer sur le pain du peuple ; mais la résistance de ce groupuscule de réactionnaires sera impitoyablement brisée.

   Le nouveau système de vente obligatoire des produits agricoles à l’Etat, adopté par le gouvernement et qui sera encore perfectionné sur la base de l’expérience de ces deux dernières années, autorisant la vente libre des excédents, répartit plus équitablement les obligations des paysans producteurs, selon l’étendue de leurs terres et leurs possibilités et encourage les agriculteurs à une meilleure culture de la terre, ainsi qu’à un meilleur rendement. Tout en vendant à l’Etat une partie de leurs produits à des prix taxés, les paysans producteurs reçoivent de leur côté, à des prix également fixés, une quantité toujours plus grande des produits industriels dont ils ont besoin.

   Par sa politique des prix, l’Etat tend à établir un rapport ferme et équitable entre les prix des marchandises, afin que le producteur sache ce qu’il pourra acheter aujourd’hui et demain, contre sa production. On ne doit pas admettre la répétition de la situation créée après la première guerre mondiale, où les années de prix agricoles élevés furent suivies d’une baisse catastrophique, ce qui amena la ruine d’un grand nombre de producteurs. L’élévation systématique du rendement du travail dans l’industrie et dans l’agriculture, aura pour résultat la baisse du coût de la vie et la stabilisation du lev.

   Au cours des mois derniers, l’approvisionnement de la population en produits de première nécessité marque un nouveau pas en avant. Mais nous ne sommes toujours pas en état de couvrir entièrement tous nos besoins. Deux ou trois récoltes consécutives nous sont indispensables pour satisfaire les nécessités et le pouvoir d’achat accrus des travailleurs, pour supprimer le système du rationnement.

   C’est pour cette raison qu’il nous est nécessaire de déployer le maximum d’efforts, afin d’exécuter le plan d’ensemencement, augmenter au maximum le rendement de la terre. Lorsque la suppression du système des tickets de rationnement deviendra possible, la répartition devra être opérée, non sur le principe égalitaire, c’est-à-dire à parts égales pour tous, mais conformément à la quantité et à l’importance du travail fourni. Les éléments parasitaires, oisifs et exploiteurs doivent être privés de tout ravitaillement aux prix taxés. Il faudra garantir un approvisionnement régulier et suffisant aux catégories d’ouvriers et de travailleurs, dont dépendent l’exécution et le dépassement des plans économiques. « A chacun, selon son travail », voilà ce qui est équitable et économiquement juste. Et chacun aura la possibilité de travailler à la fois davantage et mieux, d’être, par conséquent, mieux rémunéré.

   La solution heureuse de la tâche économique fondamentale : l’exécution du Plan quinquennal de l’Etat, exigera les efforts et l’enthousiasme de notre peuple travailleur tout entier. Sous ce rapport, les syndicats ouvriers auront à jouer un rôle extrêmement important. Sous leur direction, le travail de choc et l’émulation socialiste devront devenir une méthode universelle de travail et entraîner ouvriers et paysans, jeunes et vieux, hommes et femmes. Chez nous, le travail doit devenir de plus en plus un acte d’honneur, de vaillance et d’héroïsme. Le pays doit connaître ses meilleurs travailleurs, héros du travail, ses inventeurs, ses rationalisateurs, ses novateurs, les pionniers du labeur physique et intellectuel, qui augmentent la puissance économique et culturelle de notre peuple et multiplient le revenu national. Il doit les honorer comme ses meilleurs fils. Dans la Bulgarie nouvelle, la place de chacun de nous sera fixée non par son nom ou son origine, non selon ses paroles ou l’opinion qu’il a de lui-même, mais exclusivement par son travail, par ce qu’il apporte réellement au progrès économique, culturel et social de son peuple.

   Sous ce rapport, il ne peut y avoir d’autre critère.

   La grande envergure prise dans notre pays par les travaux de construction, cela dans tous les domaines de l’économie nationale, exige la création d’une véritable armée d’ouvriers et ouvrières du bâtiment, d’ingénieurs et de techniciens, ainsi qu’un équipement de construction moderne. Le pays tout entier suit avec enthousiasme les exploits de notre jeunesse, des brigadiers et des prestataires du travail. Beaucoup de nos grands ouvrages porteront le titre orgueilleux de « Construction de la jeunesse ». Tout en continuant d’utiliser largement le travail des brigadiers et des prestataires, ainsi que celui des brigades locales, nous devons augmenter sans arrêt l’armée des ouvriers permanents du bâtiment, habiles et enthousiastes, pourvus d’une technique moderne. Dans la nouvelle Bulgarie, la profession de constructeur devra devenir la plus honorable.

   Les nouveaux cadres de notre économie, en constant développement, seront recrutés tant au sein de cette fraction de la population des campagnes, qui ne trouve pas de débouchés suffisants à son travail dans l’économie rurale, que parmi les ménagères, dont l’activité est utilisée d’une façon complètement irrationnelle à la maison. Nous ne pouvons pas devenir un peuple aisé et élever considérablement notre standard de vie, tant que notre travail national sera dilapidé d’une façon improductive ou ne sera utilisé qu’imparfaitement, au cours d’une grande partie de l’année. La plupart des chômeurs partiels des villes et des campagnes trouveront un débouché à leur activité dans les nouvelles constructions et entreprises industrielles. L’édification d’un nombre toujours plus grand de foyers d’enfants et de crèches, de réfectoires et de lavoirs publics viendra alléger les occupations des ménagères, permettant à beaucoup d’entre elles de rechercher l’emploi plus rationnel, socialement plus utile de leur travail et de leurs aptitudes. Par des écoles et des cours gratuits, nous avons déjà procédé à la préparation de nos réserves de travail, c’est-à-dire des ouvriers et des ouvrières qualifiés de l’industrie et du bâtiment, issus des jeunesses ouvrière et rurale. Cette œuvre importante devra être poursuivie, elle aussi, avec une énergie et une fermeté particulières.

   Notre pays s’est déjà engagé dans la voie de son développement socialiste. Nous sommes en présence des facteurs principaux de l’édification socialiste chez nous : le pouvoir populaire démocratique, l’union entre le prolétariat et les paysans, sous le rôle directeur de la classe ouvrière ; la grande production industrielle qui est aux mains de l’Etat démocratique-populaire ; le rapide essor des forces productrices, grâce aux nouvelles constructions économiques ; le système coopératif, et avant tout, les fermes et les ateliers coopératifs. L’aide fraternelle et active de l’U.R.S.S., ainsi que la collaboration économique étroite avec les pays de démocratie populaire constituent à cet égard un facteur particulièrement important. Il nous aide à garantir et à accélérer le développement socialiste de notre pays.

   Au cours du premier plan quinquennal, nous pouvons nous fixer pour tâche de poser les fondements du socialisme, tant dans l’industrie que dans l’économie rurale. Ce premier plan de l’Etat poursuit cette réalisation. C’est sur ces fondements que surgira, lors des deux ou trois plans quinquennaux suivants, l’édifice du socialisme, que sera créée la société socialiste.

   En ce qui concerne l’établissement des fondements économiques et culturels du socialisme chez nous, nos principales tâches peuvent être formulées comme suit :

  1. Tendre toutes nos forces et nos ressources vers l’exécution du plan économique quinquennal de l’Etat ;
  2. Mener jusqu’à son achèvement, la transformation des moyens de production et d’échange en propriété publique de tous les travailleurs : supprimer tous les revenus non acquis par le travail et appliquer le principe : « Qui ne travaille pas, ne doit pas manger ».
  3. Coordonner toute l’activité économique du pays selon un plan d’Etat unique : instaurer un régime de plus stricte économie de matériaux, de fonds, de ressources et autres.
  4. Explorer d’une façon approfondie nos richesses naturelles, rechercher des gisements de pétrole, créer une industrie métallurgique nationale pour métaux ferreux et non-ferreux.
  5. Liquider la disproportion existant entre la production d’énergie électrique et les besoins de l’industrie et de l’économie rurale, par la construction de puissantes centrales électriques ; étendre l’extraction de la houille, tant dans les bassins existant déjà que dans les nouveaux ; réserver le charbon de qualité inférieure à la production d’énergie électrique.
  6. Utiliser à plein rendement l’industrie légère, par le travail en deux ou trois équipes : la rationaliser et la reconstruire ; liquider la disproportion entre les branches qui la constituent, aux fins de couvrir entièrement les besoins de la population en articles de sa production.
  7. Améliorer le rapport entre l’industrie lourde et l’industrie légère au profit de la première, grâce au développement de la production d’électricité, de celle de la houille et des minerais, de la métallurgie, de la construction de machines, de l’industrie chimique, de celle du caoutchouc et d’autres encore, cela en vue de relever la prospérité du peuple et diminuer la dépendance de notre économie nationale des importations.
  8. Produire au maximum les matières premières nécessaires à notre industrie, par l’extension de la culture des plantes industrielles, l’amélioration de l’élevage et l’extraction intensifiée des richesses du sous-sol.
  9. Reconstruire d’une façon radicale l’économie rurale sur la base des fermes coopératives et des domaines agricoles de l’Etat, avec rendements élevés et une importante production, assurant la satisfaction des besoins croissants de la population, de l’industrie et de l’exportation.
  10. Résoudre définitivement sur cette base le problème du pain; assurer des récoltes abondantes et régulières par le travail moderne et mécanisé de la terre, l’emploi d’engrais chimiques, la création de zones forestières de défense, l’irrigation.
  11. Développer un élevage de haute production, avant tout celui du porc et de la volaille ; étendre les cultures fourragères ; introduire le système de l’assolement.
  12. Entreprendre le reboisement de tous les terrains déboisés, le renforcement des berges, l’exploitation judicieuse des forêts, en vue d’améliorer le climat du pays et de couvrir d’une façon plus complète les besoins croissants en bois de construction ; moderniser l’exploitation forestière, procéder à la création d’une agriculture (pommes de terre, lin, etc.) et d’un élevage de haute montagne (amélioration des pâturages alpestres).
  13. Développer la pêche en haute mer et sur le Danube, entreprendre l’empoissonnement des rivières et la création de réservoirs artificiels.
  14. Créer des moyens de communications plus rapides, par l’amélioration et l’électrification des transports ferroviaires ; aménager un réseau de routes bien entretenu, développer le transport automobile et aérien.
  1. Relever le niveau matériel et culturel des ouvriers, des paysans travailleurs et des travailleurs intellectuels, améliorer le ravitaillement de la population en articles de première nécessité.
  2. Etendre et renforcer le commerce d’Etat et le commerce coopératif, créer un appareil solide pour le rachat des excédents de la production agricole, en vue d’améliorer les échanges entre la ville et le village.
  3. Etablir une discipline socialiste, basée sur le travail par la rééducation des masses, le développement du travail de choc et de l’émulation socialiste, en y entraînant les ouvriers et tous les travailleurs.

   L’accomplissement des tâches économiques est très étroitement lié au relèvement culturel et idéologique du peuple bulgare. Voilà pourquoi, il est indispensable de prodiguer une attention particulière au redressement culturel, à l’éducation idéologique et politique, dans un esprit socialiste, des masses laborieuses des villes et des villages, ainsi que des intellectuels progressistes.

   Comme suite à ce développement, la Bulgarie pourra, au cours des quelques plans quinquennaux prochains, se transformer de pays agricole arriéré en un pays industriel et agricole avancé. Cela signifie qu’avec l’augmentation au maximum des rendements de l’agriculture, nous atteindrons également à un développement plus rapide de l’industrie, ce qui accroîtra, dans une grande mesure, la richesse et la prospérité de notre patrie, assurera son indépendance économique par rapport à l’impérialisme, ainsi que sa capacité défensive.

   Ce développement sera socialiste. Les derniers représentants des classes d’exploiteurs dans les villes seront liquidés économiquement. Les artisans travailleurs s’uniront dans des ateliers coopératifs. La bourgeoisie rurale (les koulaks) sera de plus en plus limitée et rejetée de ses positions économiques d’exploitrice des masses paysannes, pendant que les fermes coopératives prépareront les conditions à sa liquidation économique complète. L’antagonisme des classes disparaîtra et la société ne sera plus composée que d’ouvriers, de travailleurs agricoles et d’intellectuels, dont les intérêts n’ont rien de contradictoire et qui, par des efforts communs, conduiront notre pays au socialisme et ensuite au communisme.

Les succès incontestables du socialisme en U.R.S.S., a écrit Staline,… ont démontré nettement que le prolétariat peut gouverner avec succès le pays sans la bourgeoisie et contre la bourgeoisie ; qu’il peut édifier avec succès l’industrie sans la bourgeoisie et contre la bourgeoisie ; qu’il peut diriger avec succès toute l’économie nationale sans la bourgeoisie et contre la bourgeoisie ; qu’il peut édifier avec succès le socialisme, malgré l’encerclement capitaliste. (J. Staline : « le Caractère international de la Révolution d’Octobre » dans les Questions du léninisme, t. I, p. 187-188.)

   Il appert de notre propre expérience, quoique encore insuffisante, que notre classe ouvrière, elle aussi, sous la conduite du Parti communiste bulgare, fait montre non seulement d’enthousiasme, mais aussi de la résolution et de l’aptitude nécessaires pour suivre l’exemple de ses frères soviétiques.

   Le développement socialiste de notre pays est la condition de la solution du problème de notre démographie. Au cours des futurs plans quinquennaux, le peuple bulgare doit atteindre 10 millions d’âmes, par l’augmentation de la natalité et la diminution de la mortalité infantile. De cette façon, il s’affirmera définitivement comme une nation saine, vigoureuse, édifiant sa culture, nationale par la forme et socialiste par le contenu, et apportant ainsi sa contribution au patrimoine universel.

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