La victoire dans la lutte révolutionnaire en Chine dépend de la connaissance qu’ont les camarades chinois des conditions de leur pays

Contre le culte du livre

Mao Zedong

La victoire dans la lutte révolutionnaire en Chine dépend de la connaissance qu’ont les camarades chinois des conditions de leur pays

   Le but de notre lutte est de passer de la démocratie au socialisme. Dans cette tâche, la première chose à faire, c’est de mener à son terme la révolution démocratique en gagnant à nous la majorité de la classe ouvrière et en soulevant les masses paysannes et les indigents des villes pour renverser la classe des propriétaires fonciers, l’impérialisme et le régime du Kuomintang. Puis, avec le développement de cette lutte, nous aurons à réaliser la révolution socialiste. L’accomplissement de cette grande tâche révolutionnaire n’est pas chose simple et aisée ; il dépend entièrement de la justesse et de la fermeté de la tactique de lutte employée par le parti prolétarien. Si cette tactique est erronée ou hésitante, la révolution essuiera inévitablement un échec temporaire. Sachons bien que les partis bourgeois, eux aussi, discutent chaque jour leur tactique de lutte ; il s’agit, pour eux, de savoir comment propager les idées réformistes dans les rangs de la classe ouvrière pour abuser celle-ci et la soustraire à la direction du Parti communiste, comment gagner les paysans riches pour liquider les insurrections des paysans pauvres et comment organiser le Lumpenproletariat pour réprimer la révolution, etc. Quand la lutte de classes devient de plus en plus acharnée et prend la forme d’un corps à corps, le prolétariat doit entièrement compter, pour sa victoire, sur la justesse et la fermeté de la tactique de lutte de son parti, le Parti communiste. Une tactique de lutte du Parti communiste qui soit aussi juste que ferme ne saurait être élaborée par quelques personnes s’enfermant entre quatre murs ; elle ne peut provenir que de la lutte des masses, c’est-à-dire de l’expérience pratique. C’est pourquoi nous devons constamment nous tenir au courant de l’état de la société et faire des enquêtes sur la réalité. Les camarades qui ont l’esprit figé, conservateur, formaliste et indûment optimiste croient que la tactique de lutte adoptée aujourd’hui est la meilleure qui soit, que les « livres »((Il s’agit des résolutions adoptées en juillet 1928 au VI° Congrès du Parti communiste chinois : résolution politique, résolutions sur la question paysanne, la question agraire et l’organisation du pouvoir, etc. Au début de 1929, le Comité du Front du 4° Corps de l’Armée rouge fit imprimer ces résolutions et les distribua aux organisations du Parti dans l’Armée rouge et aux organisations locales du Parti.)) publiés par le VIème Congrès du Parti communiste garantissent à jamais notre victoire et qu’il suffît de se conformer aux décisions prises pour vaincre partout. Cette façon de voir est tout à fait fausse, elle est incompatible avec l’idée qui veut que les communistes créent par. la lutte des situations nouvelles ; elle ne représente qu’un ligne purement conservatrice. Si elle n’est pas totalement rejetée, cette ligne conservatrice causera un grand préjudice à la révolution et nuira à ces camarades eux-mêmes. De toute évidence, certains camarades de l’Armée rouge sont heureux d’en rester là, ils ne cherchent pas à connaître le fond des choses, sont d’un optimisme vain et propagent cette idée fausse : « Ça, c’est du prolétariat ». Ils ne font que manger et boire toute la journée et passent leur temps à sommeiller dans leurs bureaux, sans vouloir jamais mettre le pied dans la société, parmi les masses, pour faire une enquête. Quand ils s’adressent aux gens, c’est toujours la même rengaine assommante. Pour réveiller ces camarades, il nous faut leur crier :

   Débarrassez-vous au plus vite de votre esprit conservateur !

   Remplacez-le par un esprit agissant, progressiste et communiste !

   Allez dans la lutte !

   Allez parmi les masses et faites des enquêtes sur la réalité !

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