Conclusions

De la guerre prolongée

Mao Zedong

Conclusions

  1. Quelles sont nos conclusions ?

   Les voici : « Dans quelles conditions la Chine pourra­t­elle vaincre et détruire les forces du Japon ?

   Trois conditions sont nécessaires : premièrement, la création d’un front uni antijaponais en Chine ; deuxièmement, la formation d’un front uni antijaponais mondial ; troisièmement, l’essor du mouvement révolutionnaire du peuple au Japon et dans les colonies japonaises.

   Pour le peuple chinois, la plus importante de ces trois conditions est la réalisation de sa grande union. »

   « Combien de temps… cette guerre durera­-t­-elle ?

   Cela dépendra de la force du front uni antijaponais en Chine, et de beaucoup d’autres facteurs décisifs en Chine et au Japon. »

   « Si ces conditions ne se réalisent pas à bref délai, la guerre se prolongera, mais les résultats seront les mêmes : le Japon sera vaincu, la Chine sera victorieuse ; seulement les sacrifices seront grands, et il y aura une période douloureuse à supporter. »

   « Notre stratégie doit consister à employer nos forces principales sur un front étiré et indéterminé. Pour remporter la victoire, les troupes chinoises opéreront sur de vastes champs de bataille, avec un haut degré de mobilité … »

    « Tout en utilisant pour la guerre de mouvement des troupes bien entraînées, nous devons organiser un grand nombre de détachements de partisans parmi les paysans. »

   « Au cours de la guerre, la Chine pourra … améliorer graduellement l’équipement de ses troupes.

   Elle sera donc en mesure de conduire une guerre de position dans la période finale de la guerre et d’attaquer les positions fortifiées dans les régions occupées par les Japonais.

   Ainsi, minée par une longue résistance de la Chine, l’économie japonaise s’effondrera, et le moral des troupes japonaises sera brisé après d’innombrables et épuisants combats.

   Quant à la Chine, elle verra croître avec vigueur ses forces potentielles de résistance et les niasses révolutionnaires affluer au front et se battre pour leur liberté.

   Ces facteurs, joints à d’autres encore, nous permettront de lancer les attaques finales et décisives contre les places fortes et les bases des régions d’occupation japonaise et de chasser hors de Chine l’armée des envahisseurs. » (Entretien avec Edgar Snow en juillet 1936.)

    « La situation politique en Chine est entrée désormais dans une étape nouvelle … A cette nouvelle étape, notre tâche capitale est de mobiliser toutes les forces pour remporter la victoire. »

   « Développer la guerre, déjà déclenchée, en une guerre générale de toute la nation, telle est la clé de la victoire dans la Guerre de Résistance. Seule cette guerre générale de toute la nation nous permettra de remporter la victoire finale. »

   « Comme il subsiste de grandes faiblesses dans la conduite de la Guerre de Résistance, de nombreuses difficultés peuvent encore surgir : revers et retraites, scissions et trahisons, compromis temporaires et partiels.

   C’est pourquoi il faut s’attendre à une guerre longue et acharnée. Mais nous sommes convaincus que, grâce aux efforts de notre Parti et de tout le peuple, la Résistance qui a déjà commencé se poursuivra et se développera, brisant tous les obstacles sur sa route. » (« Résolution sur la situation actuelle et les tâches du Parti », adoptée par le Comité central du Parti communiste chinois en août 1937.)

   Telles sont nos conclusions. Les partisans de la théorie de l’asservissement inéluctable de la Chine voient chez l’ennemi une force surnaturelle, et la Chine leur paraît aussi négligeable qu’un fétu de paille ; les partisans de la théorie de la victoire rapide, au contraire, considèrent l’ennemi comme un fétu de paille et attribuent à la Chine une force surnaturelle ; les uns et les autres sont dans l’erreur.

   Nous nous séparons et des uns et des autres : la Guerre de Résistance sera une guerre prolongée et la victoire finale appartiendra à la Chine.

    Voilà nos conclusions.

  1. Je terminerai ici mon cycle de conférences. La grande Guerre de Résistance se développe, et beaucoup voudraient qu’on fasse un bilan des expériences acquises pour les mettre à profit, afin de remporter une victoire complète.

   Je n’ai traité ici que de l’expérience générale des dix derniers mois. Si l’on veut, on peut considérer cela comme une sorte de bilan.

   La guerre prolongée est une gestion qui mérite la plus large attention et doit faire l’objet du plus 1arge débat ; je n’ai présenté cette question que dans ses grandes lignes ­ j’espère, Camarades, que vous l’examinerez et la discuterez, que vous ferez connaître vos remarques et vos suggestions.

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