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Programme du PCR

Parti Communiste Révolutionnaire

1. Notre plan de bataille pour faire la révolution

   Le Programme du Parti communiste révolutionnaire présente la stratégie que le prolétariat canadien devra suivre pour renverser le pouvoir de la bourgeoisie canadienne, détruire le système capitaliste et construire une nouvelle société, socialiste, qui sera elle-même le prélude à une société sans classes, au communisme. Il présente les grands objectifs que le prolétariat poursuit et fixe les tâches les plus importantes qu’il nous faut entreprendre et réaliser pour les atteindre. C’est en quelque sorte la marche à suivre, notre plan de bataille pour mener à terme et remporter le combat historique que nous livrons pour nous émanciper nous-mêmes et avec nous, pour émanciper l’humanité tout entière.

   Un tel programme est selon nous nécessaire, d’une part pour unifier les éléments d’avant-garde, les prolétaires révolutionnaires, qui souhaitent lutter pour un changement véritable au Canada et qui ont besoin, pour ce faire, de partager à la fois une compréhension commune de la situation qui prévaut et de ce qu’il faut faire pour atteindre tel changement ; d’autre part pour fonder l’activité du parti communiste révolutionnaire que nous construisons et dont nous avons besoin pour diriger et faire avancer la lutte pour le communisme.

   Contrairement aux programmes des partis bourgeois, le programme communiste ne contient pas de promesses destinées à séduire l’électorat. On n’y prétend pas pouvoir améliorer significativement la situation des travailleurs et des travailleuses dans le cadre du système actuel. On n’y fait pas croire, non plus, que l’action ou la volonté de politiciens professionnels – fussent-ils affublé d’une étiquette «socialiste» ou «communiste» – pourrait remplacer l’action des masses exploitées elles-mêmes, qui seules ont la capacité de transformer réellement la société et de la conduire à une étape supérieure.

   En fait, notre programme part d’une prémisse radicalement opposée : à savoir qu’il est impossible et illusoire de vouloir réformer le système capitaliste si on veut satisfaire les besoins et réaliser les aspirations à l’émancipation et à la libération de tous et toutes les oppriméEs ; et qu’il est nécessaire, par conséquent, d’organiser et de mener la lutte révolutionnaire pour le renverser et le détruire.

   Le programme communiste ne prétend donc pas représenter les intérêts de tout un chacun. Nous partons au contraire du principe que la société est divisée en classes, dont les intérêts sont diamétralement opposés ; qu’au sommet trône la bourgeoisie – i.e. la classe des capitalistes qui possèdent les moyens de production, qui vivent, directement ou indirectement, de la plus-value extorquée au prolétariat, et de tous ceux et celles qui sont les agents loyaux du système et participent directement à son maintien ; qu’à la base, on retrouve le prolétariat, qui constitue la grande majorité de la population, composé de tous ceux et de toutes celles qui ne possèdent rien d’autre que leur force de travail qu’elles et ils doivent vendre pour subsister.

   Alors, le programme communiste n’est pas neutre. Il s’appuie sur les intérêts de la classe dominée – i.e. du prolétariat – et sur eux strictement. C’est un outil de combat qui nous permet de comprendre qui nous sommes, d’où nous venons, à qui on fait face, vers où on doit aller et surtout, comment on y arrivera.

   Marx et Engels, les fondateurs du communisme, ont bien montré comment la bourgeoisie, qui a pourtant joué dans l’histoire un rôle «éminemment révolutionnaire» en renversant et en détruisant l’ancien mode de production féodal, est maintenant devenue une classe totalement réactionnaire, comme les anciennes classes exploiteuses qui l’ont précédée, et qu’elle constitue désormais un frein au développement économique et social. Les auteurs du Manifeste du parti communiste ont aussi démontré qu’en développant les moyens de production et d’échange sur la base des rapports de production capitalistes, la bourgeoisie «n’a pas seulement forgé les armes qui la mettront à mort ; elle a produit aussi les hommes qui manieront ces armes – les ouvriers modernes, les prolétaires».

   Armé de cette compréhension, le prolétariat a dès lors entrepris la lutte historique pour se débarrasser de la bourgeoisie. Depuis la Commune de Paris jusqu’à la Révolution chinoise de 1949, en passant par la glorieuse Révolution d’Octobre 1917 en Russie, le prolétariat révolutionnaire a remporté des victoires monumentales et écrit parmi les plus belles pages de l’histoire de l’humanité. Cette lutte en est encore à ses débuts.

   Ayant atteint son stade suprême, le capitalisme de l’époque impérialiste a désormais étendu son règne sur toute la planète. Après plus de 200 ans d’existence, il a prouvé qu’il est le système le plus féroce qui ait jamais existé.

   Au Canada, la bourgeoisie remplit ses coffres à grande vitesse. Il se vend pour 20 milliards de dollars de biens à chaque mois au pays. Pourtant, la majorité des prolétaires arrivent de moins en moins à se payer le nécessaire, un loyer décent et de la nourriture. La classe ouvrière s’appauvrit globalement depuis 15, 20 ans, les salaires ont diminué, nos conditions d’existence sont de plus en plus précaires. Et pendant ce temps à l’échelle de la planète, les trois milliardaires les plus riches accumulent une fortune supérieure à la richesse totale du groupe des pays les plus pauvres, où vivent pourtant 600 millions de personnes ! Les capitalistes prétendent que leur système est le plus avancé qu’on puisse atteindre, mais tout ce qu’ils nous offrent aujourd’hui, c’est encore plus de misère, plus d’exploitation, plus de racisme et de divisions ; c’est la domination des idées les plus rétrogrades et abjectes ; c’est la violence contre les oppriméEs, les guerres les plus barbares, la destruction de l’environnement et la promesse d’un avenir encore plus sombre.

   Mais fort de l’expérience tant positive que négative accumulée depuis maintenant plus de 150 ans, le prolétariat peut et doit arborer à nouveau le drapeau rouge, le drapeau communiste. De fait, le mouvement révolutionnaire international est plus fort aujourd’hui qu’il ne l’a jamais été. Il renaît présentement dans les pays dominés par l’impérialisme, au Pérou, aux Philippines, en Inde, au Népal, au Bangladesh, en Turquie notamment, là où se développe avec de plus en plus de force la guerre populaire.

   À nous, prolétaires du Canada, d’apporter notre contribution au mouvement international qui se développe pour mettre fin à la barbarie capitaliste et pour assurer le triomphe du socialisme et du communisme en entreprenant sans plus tarder la lutte pour renverser la bourgeoisie canadienne !

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