2. La dynamique de l’impérialisme

Textes de bases du PCm

Parti Communiste Maoïste (PCm)

VII. L’anti-impérialisme

2. La dynamique de l’impérialisme

   Depuis l’étude du capitalisme par Lénine qui a conclu au passage du capitalisme à son stade suprême, l’impérialisme, le monde a connu de nombreuses transformations. Pour autant, il serait totalement faux d’en conclure que l’époque impérialiste est terminée et qu’il s’agirait d’un nouveau type d’impérialisme. En réalité, l’évolution du capitalisme depuis Lénine a confirmé la tendance à la concentration (de la production et du Capital).

   Une étude de 2011 portant sur 43000 sociétés dites « transnationales » (sociétés utilisant l’implantation de sièges dans plusieurs pays pour bénéficier d’avantages dans la lutte concurrentielle pour la recherche de profits) montre l’interconnexion extrêmement élevée que ces sociétés ont entre elles, avec au final moins de 1 % des sociétés contrôlant 40 % de la totalité. En tête on retrouve…des banques !

   D’autre part, les deux guerres mondiales ont eu pour conséquence le repartage du monde, confirmant le fait que l’impérialisme c’est la guerre en raison de la lutte absolue qui existent entre puissances impérialistes, leur entente n’étant que relative et conditionnelle.

   Alors qu’avant la deuxième guerre mondiale, l’impérialisme américain n’était pas en position dominante, il l’est clairement devenu au sortir de la guerre. Conjointement avec la restauration capitaliste en URSS par les révisionnistes initiée par Khrouchtchev, le monde a vu se développer deux blocs impérialistes : d’un côté l’impérialisme américain et ses alliés, de l’autre le social-impérialisme soviétique et ses alliés, chaque bloc formant un système impérialiste indépendant avec leur propre marché. Les contentions au sein de chaque camp n’en ont pour le moins pas été effacées, bien au contraire, et en corrélation avec la chute du bloc soviétique, on est alors passé à un monde composé d’un seul et unique système impérialiste, témoignant de l’émergence de nouvelles puissances impérialistes, comme la Chine et la Russie (celle-ci se basant sur l’héritage du social-impérialisme soviétique), et de la lutte de plus en plus aiguë entre les puissances impérialistes. Si l’impérialisme US a encore une position dominante, cette place est de plus en plus contestée et le système impérialiste voit se développer les contradictions en son sein.

   La crise économique de 2008 a encore plus accentué cette lutte inter-impérialiste, avec de récents conflits se développant et mettant aux prises différentes puissances, ainsi qu’avec l’émergence d’un mécontentement grandissant, ayant conduit à l’éviction de plusieurs compradores notoires que les impérialistes se sont empressés de remplacer au plus vite.

   Les interventions directes de l’impérialisme américain en Irak et en Afghanistan ont été un échec et ont conduit au chaos et son degré de domination économique a clairement diminué depuis la seconde guerre mondiale. L’impérialisme russe veut préserver voire agrandir sa zone d’influence héritée du social-impérialisme soviétique. L’impérialisme chinois est devenu la première puissance économique mondiale très récemment. Les impérialistes de l’Union Européenne sont de plus en plus divisés, certains profitant de l’UE pour asseoir leur domination sur d’autres pays membres de l’UE, la France est aujourd’hui un des impérialismes dominants en UE et le plus belliciste d’entre eux. Plusieurs autres pays cherchent à trouver leur place sur le marché mondial à la faveur de la crise qui touche inégalement les économies nationales. Ces facteurs conduisent inévitablement à l’aggravation des contradictions inter-impérialistes et à un nouvel équilibre des forces.

   Certains prétendus « marxistes » argumentent toujours dans le sens des définitions héritées de la « Guerre froide » que l’impérialisme US reste toujours la superpuissance et qu’il faudrait ainsi définir comme anti-impérialiste tout régime qui s’opposerait à l’impérialisme US. Rien n’est plus faux. Certains vont jusqu’à développer une position souverainiste pour la France, arguant que l’impérialisme français serait dominé par l’impérialisme US ! Encore une fois, rien n’est plus faux. Qu’il y ait des alliances inter-impérialistes, oui. Qu’un impérialisme soit plus puissant qu’un autre, oui. Mais qu’une puissance impérialiste soit complètement subordonnée à une autre, absolument pas ! L’impérialisme français, par ces récentes interventions, a bien prouvé qu’il n’avait pas besoin des autres pour défendre son pré carré, comme au Mali par exemple, et qu’il était bien capable d’initiative en la matière !

   Les communistes n’ont que faire que de choisir un camp dans les conflits inter-impérialistes, nous devons clairement le dire et le marteler ! Tous les pays impérialistes doivent être combattus car ils sont tous les ennemis du peuple ! Le système impérialiste dans son entier doit être combattu et renversé ! Il est impossible de soutenir des despotes locaux sous prétexte d’anti-impérialisme américain alors qu’ils sont toujours les valets d’une autre puissance impérialiste.

   Il est un phénomène notoire de l’impérialisme : à partir du moment où les bourgeoisies compradores, c’est à dire les valets des impérialistes les aidant à exploiter les différentes ressources de leurs propres pays, vont dans le sens de plus d’indépendance, favorisent l’émergence d’une bourgeoisie nationale en contradiction avec les intérêts impérialistes ou encore s’opposent aux intérêts des impérialistes dominant leur pays, alors les valets sont renversés d’une manière ou d’une autre et remplacés par de nouveaux plus dociles. Un exemple récent concernant l’impérialisme français est le remplacement de Gbagbo par Ouatarra en Côte d’Ivoire, Gbagbo ayant commencé à ouvrir le pays à d’autres impérialistes que les français, notamment les impérialistes chinois.

   Depuis Lénine, la pénétration du Capital s’est accentuée dans tous les pays dominées. Les institutions internationales dont se sont dotées les puissances impérialistes ont permis de faciliter ce processus. Les politiques dites de privatisation, libéralisation, globalisation ne sont que les formes qu’utilise l’impérialisme pour mettre sous sa coupe des pays entiers, leur interdisant tout développement indépendant et rendant lointain l’espoir d’autosuffisance des peuples des pays opprimés. Le mécanisme de la dette accentue cette dépendance et l’OMC, le FMI et la Banque Mondiale peuvent ainsi exiger des « réformes structurelles « aux pays dominés afin qu’ils ouvrent encore plus leurs marchés aux monopoles prédateurs.

   La spécialisation des économies nationales en fonction des intérêts impérialistes accentue encore cette dépendance. Il existe une vraie division internationale du travail, correspondant aux besoins des monopoles en fonction de la conjoncture économique. Dans ce sens, l’oppression nationale des pays dominés par l’impérialisme s’est accentuée.

   Ainsi, depuis Lénine, il n’y a pas eu de changement de système. Nous sommes toujours à l’époque de l’impérialisme. Les seuls changements qu’il y a pu y avoir sont dans la forme, l’impérialisme étant en mouvement perpétuel, développant encore plus ses capacités à marchandiser le monde, ses ressources et ses habitants.

   Les contradictions principales à l’époque impérialiste sont :

1. Entre pays impérialistes et peuples et nations opprimés

2. Entre bourgeoisie impérialiste d’un côté et prolétariat international et peuples des nations opprimées de l’autre

3. Entre pays impérialistes eux mêmes

flechesommaire2   flechedroite