Programme du PCI (maoïste)

Programme du PCI (maoïste)

2004

Avant-propos

   L’avant-projet du document présent a été finalisé par les comités centraux des anciens PCI (ML) [GP] et MCCI en septembre 2004 après d’approfondies discussions. Cinq premiers jets de documents furent préparés après d’intenses discussions dans une série de réunions bilatérales tenues entre les délégations de hauts responsables des deux partis d’autrefois entre février 2003 et septembre 2004. La réunion commune des comités centraux a étudié profondément ces cinq brouillons de documents, a librement échangé les riches expériences acquises grâce à la pratique révolutionnaire au cours des trois dernières décennies et plus, et est parvenue à un accord commun sur plusieurs questions épineuses auxquelles est confrontée la révolution indienne en toile de fond des développements internationaux.

   Le document présent – Programme du parti – est la synthèse de tous les points positifs des documents des deux partis de jadis, aussi bien que de leurs expériences au cours de la conduite de la guerre populaire, de la lutte contre le révisionnisme, les tendances opportunistes de droite et de gauche dans le mouvement communiste indien et international, et de la construction d’un mouvement révolutionnaire stable et cohérent dans différentes régions de notre pays.

   Nous mettons le document présent devant toute la base de notre nouveau parti unifié pour guidance et mise en œuvre immédiate. En même temps, il ne faut pas oublier que ceci est un brouillon pour le prochain congrès du parti unifié. Par conséquent, il doit être davantage enrichi par la participation de tous les membres du parti et les modifications suggérées lorsque c’est nécessaire. Ainsi, cela devrait devenir une arme efficace entre les mains du parti pour résoudre les problèmes fondamentaux de la révolution indienne et pour la faire progresser vers la victoire.

Comité Central (Provisoire) du Parti Communiste d’Inde (Maoïste)

Introduction

   Le programme du PCI (ML) de 1970 et le document de 1969 du MCC ont prévu la ligne générale révolutionnaire correcte pour la révolution indienne après avoir brisé le révisionnisme enraciné vieux de plusieurs décennies dans le mouvement communiste indien. La ligne établie dans ces deux documents a été davantage enrichie dans les différentes conférences et congrès des deux partis sur base de la grande expérience accumulée par les deux organisations au cours de la conduite de la guerre populaire en Inde et des évolutions majeures qui avaient eu lieu dans la situation nationale et internationale.

   L’histoire de nos deux partis, représentants les deux courants maoïstes principaux en Inde, est profondément enracinée dans la retentissante période des années ’60. C’est la période au cours de laquelle les deux dirigeants exceptionnels et de premier plan de nos deux courants – les camarades CM et KC – sont apparus sur la scène dans le cours de la mise en pratique du MLM aux conditions concrètes de l’Inde et en combattant, en dénonçant et en rompant avec le révisionnisme séculaire de l’étiquette PCI et PCI (M). La grande révolte de Naxalbari dirigée par le camarade CM en 1967 s’est révélée être l’appel de clairon du ‘tonnerre de printemps sur l’Inde’.

   Dans la période ultérieure, nos deux courants maoïstes ont non seulement perpétué l’héritage de nos bien-aimés dirigeants mais ont aussi remporté de grands succès pour reconstruire et faire progresser la révolution agraire armée grâce à la guerre populaire prolongée. En conséquence, les vagues d’une nouvelle phase du ‘tonnerre de printemps’ se propagent une fois de plus aujourd’hui dans l’Andhra, le Bihar-Jharkhand, le Dandakaranya et d’autres régions de notre pays ; elles sont de plus en plus ressenties partout en Inde et bien au-delà.

   Aujourd’hui, la crise politique et économique toujours plus profonde dans le cadre de la crise globale au sein de l’arène internationale procure un terrain fertile pour une nouvelle marée haute de mouvements populaires, y compris le mouvement révolutionnaire sous la direction de notre parti unifié. Le parti unifié, en fournissant une direction dont il a le plus grand besoin au mouvement populaire à l’échelle nationale, devra activer la guerre révolutionnaire agraire armée partout dans le pays. Dans ce contexte, nous sommes sûrs que ce nouveau programme de parti servira à donner une plus grande clarté quant à la ligne générale du parti à la base toute entière et à aider le parti à assumer la direction de la marée montante de luttes populaires et à faire progresser la guerre populaire partout dans le pays.

Programme du parti

   1. Notre bien-aimée patrie, l’Inde, est un des pays vieux, des plus grands et des plus peuplés pays du monde, habité par près d’environ 1.050.000.000 de personnes. Notre pays est un pays doté de riches ressources naturelles telles que force de travail, animal, terre, eau, minéral, forêt, etc. L’Inde est un pays multinational constitué de personnes de diverses nationalités et tribus passant par différents stades de leur évolution, y compris des personnes de différentes confessions. La grande majorité de la population de notre pays dépend principalement de l’agriculture. Par conséquent, c’est essentiellement un pays de masses paysannes. Les habitants de ce pays sont travailleurs et talentueux. C’est également la terre d’une des plus anciennes civilisations. Dans l’ensemble, notre pays et notre peuple sont les héritiers d’une riche tradition révolutionnaire et d’un patrimoine culturel magnifique.

   2. Après des milliers d’années de domination féodale dans notre pays, l’intervention colonialiste britannique a commencé avec la East India Company. Par la suite, en commençant avec la victoire de la Battle of Plassey en 1757, les colonialistes britanniques ont commencé à occuper le pays entier et sont parvenus à établir leur propre administration directe au cours des plusieurs décennies suivantes. A ce moment-là, l’Inde possédait un commerce et des affaires prospères accompagnés d’un artisanat et d’une industrie familiale florissante. Un embryon d’économie marchande apparaissait des entrailles de l’économie féodale. Mais l’autorité exploiteuse et oppressive des colonialistes britanniques a brutalement ruiné ce développement. Ils ont aussi impitoyablement ruiné les artisans et les commerçants indigènes. L’économie naturelle autarcique du village s’est également désagrégée, d’abord dans une certaine mesure et plus tard, en grande partie. Ils ont transformé l’Inde en une source pour leurs matières premières et en un marché pour leurs marchandises industrielles. Durant près d’environ 200 ans de leur administration directe coloniale et de leur exploitation, l’économie indienne a été transformée en une économie totalement dépendante de l’impérialisme. L’économie indienne fut ainsi incorporée dans l’économie capitaliste-impérialiste mondiale dans une position subalterne et fut par la suite modelée pour convenir aux besoins du capital financier impérialiste-britannique. Afin de consolider leur autorité et de poursuivre leur impitoyable exploitation, les colonialistes britanniques ont entretenu les forces féodales et les ont en même temps réorienté en ces nouveaux zamindars qui se comportaient comme leurs supports sociaux grâce à la colonie permanente sous la forme de système de possession foncière Zamindari, Mahalwar et Rayatwari. Par conséquent, les dirigeants britanniques ont transformé une Inde indépendante et féodale en une Inde coloniale et semi-féodale.

   3. Le prolétariat indien a surgi sur la scène de l’histoire parmi la paysannerie paupérisée et ruinée, les colonialistes britanniques installant des voies ferrées, des mines, des bassins, des plantations et quelques industries. De ce fait, parmi les marchands compradores, les prêteurs sur gage, les dirigeants féodaux et les propriétaires fonciers, qui se sont présentés pour investir dans les industries telles que le textile, le jute, l’acier, le papier, le ciment, les plantations, etc. sous le patronage et selon les besoins et la planification des impérialistes britanniques, a émergé l’actuelle grande classe capitalistes compradore qui est totalement dépendante de l’impérialisme pour sa survie et sa croissance. En même temps, une classe petite-bourgeoise instruite a émergé du système éducatif introduit par les impérialistes britanniques pour convenir aux besoins de leur administration et de leur gouvernement.

   4. Dès le tout début de l’autorité britannique, ils ont dû faire face aux glorieuses luttes de libération nationale du peuple indien. Après l’occupation britannique, l’histoire de l’Inde est l’histoire de luttes historiques ininterrompues exécutées par le peuple indien contre les impérialistes britanniques et également contre l’exploitation et l’oppression féodales. Cette histoire a été l’histoire de glorieuses luttes paysannes révolutionnaires et les vagues paysannes ont surgi sur la scène les unes après les autres. Une série de luttes et de révoltes paysannes contre les colonialistes britanniques et leurs supports féodaux, telles que la révolte de Santhal en 1854-56 a culminé dans la première guerre d’indépendance de 1857, laquelle est le début de la révolution démocratique indienne. Ce soulèvement de l’armée révoltante, de la paysannerie et du peuple patriotique s’et répandu partout dans le pays comme un feu de prairie, a infligé un grand nombre de défaites humiliantes aux colonialistes et a secoué la base même de l’autorité britannique étrangère. Mais il s’est soldé par un échec à cause des dirigeants féodaux et de leur trahison. Par la suite, un grand nombre de révoltes tribales et paysannes armées contre les colonialistes britanniques et leurs supports féodaux ont eu lieu. Cependant, comme la classe ouvrière n’était pas assez solide pour assurer la direction et qu’une idéologie de la classe ouvrière accompagnée d’un parti révolutionnaire basé sur une telle idéologie n’existait pas, ces révoltes et ces luttes ont aussi échoué.

   5. Le Congress Party, et plus tard, les dirigeants gandhiens dans le parti, ont été produits par les colonialistes britanniques pour détourner et faire avorter le mouvement croissant de libération nationale anti-impérialiste et pour priver la population d’une direction révolutionnaire. Et même alors que les conditions de vie des masses laborieuses devenaient de plus en plus insupportables en conséquence de la crise impérialiste et de la guerre mondiale, les paysans, les ouvriers et les autres travailleurs se sont soulevés en nombre croissant pour renverser l’autorité britannique. La section révolutionnaire de la petite-bourgeoisie a également pris les armes de temps en temps dans ses luttes héroïques, en particulier la lutte dirigée par Bhagat Singh et son groupe révolutionnaire. Ces luttes héroïques ont laissé des empreintes indélébiles sur la population alors que les exploiteurs et les oppresseurs étaient effrayés. En commençant par la Champaran Peasant Struggle (Bihar), les dirigeants gandhiens, fidèles aux Britanniques, représentant les classes de propriétaires fonciers et de grands bourgeois compradores, sont intervenus avec l’idéologie de la non-violence, de la résistance passive et de la ‘satyagragha’ et ont de cette façon détourné le mouvement de libération nationale qui se préparait de la voie de la lutte et de la révolution vers la voie de la capitulation et du marchandage. Pour protéger leurs intérêts économiques et politiques, les dirigeants britanniques ont donné des concessions politiques et économiques à la grande bourgeoisie compradore et aux propriétaires fonciers afin qu’ils servent de piliers stables à l’impérialisme britannique.

   6. Avec la victoire de la révolution d’Octobre de 1917 en Russie, sous la direction du camarade Lénine, l’idéologie marxiste-léniniste s’est disséminée dans notre pays. Sous l’influence de cette idéologie, et en conséquence des luttes héroïques et militantes menées contre l’impérialisme britannique par le prolétariat, le PCI est né en 1925. Mais en dépit d’innombrables possibilités, la direction du prolétariat et son parti n’ont pas pu s’imposer dans le mouvement de libération. Les dirigeants du Parti Communiste ont continuellement refusé de reconnaître la véritable nature des dirigeants gandhiens. De ce fait, il n’est pas parvenu à se démarquer et à lutter contre eux tout en prenant la bonne voie révolutionnaire et l’initiative révolutionnaire. Ils ont plutôt continué à traîner derrière les dirigeants gandhiens et ont tourné le dos à l’établissement d’un lien entre la vérité universelle du marxisme-léninisme et la pratique concrète de la révolution indienne. Ces dirigeants n’ont pas pu faire une analyse de classe correcte de la société indienne et ne sont également pas parvenus à s’intégrer au courageux peuple indien, tout particulièrement à la paysannerie. Ils ont aussi refusé d’étudier et de suivre la révolution chinoise progressant triomphalement sous la direction du camarade Mao Zedong et du parti communiste chinois. Ils n’ont pas suivi la voie de la lutte armée pour la prise du pouvoir politique dans le mouvement de libération nationale. Bien que la situation révolutionnaire objective était extrêmement favorable en Inde à ce moment-là, pourtant, les dirigeants opportunistes du parti communiste ont toujours tourné le dos à la voie correcte de la guerre populaire prolongée et de la guerre armée de libération nationale. A vrai dire, les dirigeants du parti communiste ont aidé à faire avorter le mouvement militant populaire anti-impérialiste et à entraîner les masses révolutionnaires derrière les dirigeants gandhiens pour la formation d’une alliance opportuniste avec eux. Surtout, ces dirigeants ont trahi la grande révolte armée des paysans de Telengana et se sont fermement établis dans le bourbier du parlementarisme et du révisionnisme sous le nom trompeur d’utiliser le parlement. Cela aussi à un moment où la situation objective était inhabituellement favorable pour faire progresser la révolution agraire et la brillante voie de la guerre populaire prolongée illuminée par le camarade Mao Zedong et la victorieuse révolution chinoise. Malgré ceci, les courageux rangs révolutionnaires du parti communiste se sont tenus aux côtés du peuple combatif et ont mené un grand nombre de luttes révolutionnaires. Ils ont sacrifié leurs vies précieuses pour atteindre le noble but d’achever la révolution indienne comme étant un élément de la révolution prolétarienne mondiale.

   7. Durant et après la période de la Deuxième Guerre Mondiale, la défaite totale des forces fascistes infligée par les forces armées rouges de l’Union Soviétique et la population mondiale dirigées par le grand Staline ; l’affaiblissement considérable de l’impérialisme en conséquence de la guerre ; l’ascension du pouvoir démocratique populaire dans les pays d’Europe de l’Est et la stupéfiante victoire de la grande révolution chinoise, sous la direction du camarade Mao Zedong, qui a éclairé la voie de la libération aux nations opprimées et aux peuples du monde entier ; l’émergence du système socialiste mondial sur un tiers du globe accompagnée de la vague sans précédent des luttes de libération nationale, ont instauré un naturel équilibre des forces dans le monde. Plus particulièrement, la victoire de la révolution chinoise a concrètement donné naissance à la voie de la libération des nations et peuples opprimés d’Asie, d’Afrique et l’Amérique Latine de l’exploitation et de l’oppression de l’impérialisme. C’est ainsi que la victoire de la révolution chinoise a joué un rôle puissant dans le changement de l’équilibre des forces dans la situation mondiale de l’époque. Les impérialistes faisant face à une situation si grave, il est devenu immédiatement nécessaire pour eux de changer leur ancien modèle d’administration directe coloniale pour adopter un nouveau style d’autorité et d’exploitation coloniale en se reposant sur les agents qu’ils avaient sélectionné et formé afin de se préserver, parce que la situation nouvellement apparue les avait déjà affaibli dans une grande mesure. Les impérialistes avaient déjà préparé leurs agents choisis qui représentaient les classes de grands capitalistes compradores et de propriétaires fonciers, comme étant leur classe dirigeante fidèle, de cette façon, ils ont changé la vieille forme coloniale de leur exploitation et de leur autorité en une forme néo-coloniale d’autorité, d’exploitation et de contrôle indirects.

   8. Dans le sous-continent indien aussi, une situation révolutionnaire sans précédent a surgi sur la scène durant, et à la suite directe de la Deuxième Guerre Mondiale. Le puissant mouvement pour la libération des prisonniers de « Azad Hind Fauz » ; les violentes manifestations anti-impérialistes des étudiants partout en Inde ; les mouvements de Tebhaga et de Bakasht accompagnés du puissant mouvement anti-féodal dans les états princiers ; la grève des employés des postes et télégraphes ; la brillante mutinerie des forces navales de la RIN à Bombay avec le ressentiment naissant parmi l’armée et les forces aériennes ; la révolte des policiers dans le Bihar ; les luttes de solidarité de la classe ouvrière et le début des luttes paysannes armées historiques au Telengana, ont amené l’autorité impérialiste en Inde presqu’au bord de l’effondrement. Dans une telle situation, les impérialistes britanniques ont utilisé les services de leurs fidèles agents compradores, les dirigeants du Congrès et de la Muslim League pour maintenir leur exploitation, leur contrôle et leur autorité indirecte pour réprimer la vague révolutionnaire du peuple indien. A la suite de conspirations et d’intrigues se soldant par un carnage communautaire et un massacre, le pays a été divisé sur une base religieuse. Les impérialistes britanniques ont transféré le pouvoir à leurs ficèles agents, les dirigeants du Parti du Congrès – représentant les classes des capitalistes bureaucratiques compradores et des grands propriétaires fonciers – et sont allés en coulisses. La déclaration d’ ‘Indépendance’ en 1947 n’est que factice en substance. A vrai dire, le système coloniale et semi-féodal direct des impérialistes britanniques a été remplacé par un système semi-colonial et semi-féodal sous la forme néo-coloniale d’une autorité, d’une exploitation et d’un contrôle impérialiste indirect.

   9. Au cours des années ultérieures d’indépendance officielle, qui est factice en substance, ces classes dirigeantes de la grande bourgeoisie bureaucratique compradore et des gros propriétaires fonciers ont continué à servir les impérialistes fidèlement. La situation ayant changé, en dehors des Britanniques, les USA et d’autres exploiteurs impérialistes, les exploiteurs soviétiques aussi, avec le rétablissement du capitalisme par le révisionnisme de Khrouchtchev après la mort du camarade Staline, ont commencé à pénétrer dans notre pays. Soumises aux impérialistes, les classes dirigeantes indiennes ont laissé la porte ouverte au pillage et vol de notre pays par les puissances impérialistes en satisfaisant leurs propres intérêts en se servant également des contradictions entre impérialistes.

   10. Après la fin de l’administration coloniale directe, l’impérialisme a adopté des nouvelles formes d’autorité, d’exploitation et de contrôle indirects des nations et des pays qui lui sont subordonnés. Cela s’appelle le néo-colonialisme. C’est une forme plus trompeuse et plus sinistre de colonialisme. Maintenant, le capital financier impérialiste continue à être exporté sans restrictions par l’intermédiaire des institutions internationales des impérialistes telles que le FMI et la Banque Mondiale, qui ont imposé des conditionnalités rigoureuses et également par l’intermédiaire de prêts et de ‘subventions’ des pays impérialistes. Avec ceci, le flux sans restriction du capital financier impérialiste a davantage augmenté et sa mainmise s’est également resserrée. En dépit de ceci, l’investissement direct des multinationales continue aussi à s’accroitre. La domination et le contrôle du capitale financier impérialiste dans toutes les sphères de notre vie – économique, politique, militaire et culturelle – a continué à se développer de plus en plus. En fait, les impérialistes contrôlent les secteurs-clé de l’économie indienne et même l’administration. La pénétration et le contrôle complet du capital financier impérialiste se reflètent dans un accroissement phénoménal du quantum total de capital impérialiste, dans les milliers de collaborations pour la technologie et le capital, dans les accords inégaux et humiliants et la dépendance envers l’impérialisme pour une ‘assistance’, des subventions et des prêts, des biens d’équipement, le savoir-faire technique, les apports agricoles, les fournitures militaires et les industries d’armement. Récemment, l’étau du capital financier impérialiste sur le secteur agricole a également continué à se resserrer, en même temps que sur d’autres secteurs, en raison de la mondialisation impérialiste et de l’OMC. Tout ceci est rendu possible à cause de l’asservissement des classes féodales et capitalistes compradores envers l’impérialisme. Par conséquent, l’Inde continue à être un pays semi-féodal et semi-colonial sous la forme néo-coloniale de l’autorité indirecte, de l’exploitation et du contrôle impérialiste.

   11. Selon les ordres et la planification des impérialistes, tout particulièrement les impérialistes américains, les classes dirigeantes féodales et des grands capitalistes compradores de l’Inde continuent de suivre une politique extérieure réactionnaire telle qu’elle sert les impérialistes selon les besoins de leur stratégie mondiale.

   12. Après la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, l’impérialisme américain est apparu comme le pays impérialiste le plus puissant. Il s’est ainsi mis en évidence en tant qu’ennemi principal des peuples opprimés, des nations opprimées et du prolétariat mondial. Puis, après le décès du camarade Staline et particulièrement depuis le 20ème congrès du PCUS, l’Union Soviétique a été transformée en un pays capitaliste. Elle est en outre apparue, dès 1970, comme social-impérialiste, et de ce fait, comme une superpuissance. Elle a continué à porter le costume du socialisme et a fait des pays de l’Europe de l’Est ses satellites. En outre, elle a commencé à exploiter un grand nombre de pays et de nations opprimés et est parvenue à instaurer sa domination et son autorité sur certains d’entre eux. Elle s’est pourvue d’un arsenal nucléaire et est apparue comme un grand danger et un ennemi brutal de la population du monde. Elle a émergé comme un rival principal de l’impérialisme américain pour la re-division et l’hégémonie sur le monde. Dans cette dispute pour la re-division et l’hégémonie, des millions de vies ont été perdues dans plusieurs guerres par procuration et en quelques occasions, le monde est même allé à deux doigts de la guerre mondiale. En Inde aussi, ces deux superpuissances ont continué à être les grands oppresseurs et exploiteurs de la population et à se disputer. Mais après les années ’70, les socio-impérialistes soviétiques ont continué à maintenir la position dominante pendant plus de deux décennies. Après l’effondrement de la superpuissance soviétique, les classes dirigeantes indiennes ont commencé à s’incliner en direction de la superpuissance américaine qui endossait maintenant la position dominante.

   13. La classe bureaucratique compradore indienne est un des instruments principaux pour l’exploitation et le contrôle impérialiste sur l’Inde. Elle est totalement liée avec et dépend de l’impérialisme pour son existence et son développement. Ses intérêts sont étroitement interconnectés avec les intérêts des impérialistes dans tous les domaines. Elle est liée à l’impérialisme et alliée avec le féodalisme. Cette classe capitaliste bureaucratique compradore (ou grande bourgeoisie ou bourgeoisie monopoliste d’état) est extrêmement réactionnaire, anti-populaire et anti-nationale et soumet les vastes masses indiennes- le prolétariat, la paysannerie et la petite-bourgeoisie – à une exploitation et une oppression impitoyable et est un obstacle pour le développement de l’économie indienne indépendante. Elle limite également la croissance de la petite et moyenne bourgeoisie et continue à s’allier avec l’impérialisme pour conserver les modes de production pré-capitalistes décadents. Par conséquent, cette classe est aussi une des cibles de la révolution de nouvelle démocratie indienne.

   14. Craignant la colère populaire manifestée par la révolte des paysans et particulièrement paniquées par la grande et héroïque révolte paysanne de Telangana, les classes dirigeantes féodales et des grands capitalistes compradores ont mis en place des changements dans les rapports agraires au nom de l’abolition du féodalisme après 1947 conformément aux besoins et à la planification des impérialistes. Les ‘états princiers’ et le système intermédiaire de tenure foncière ont été abolis après le paiement d’énormes dédommagements. Mais le monopole sur la terre par les grands propriétaires fonciers continue de rester comme tel tandis que la vaste population de sans terre et de paysans pauvres demeure privée de la terre. Même aujourd’hui, notre pays est fondamentalement un pays de masses paysannes étant donné que deux-tiers de la population vit dans les régions rurales. La majorité écrasante de la paysannerie est la classe la plus exploitée et opprimée. Ils sont contraints de vivre dans les conditions les plus misérables et extrêmement pauvres. En dépit du canular de toutes les réformes agraires, 30% du total de la terre sont concentrés dans les mains des propriétaires fonciers qui ne constituent que 5% de la population tandis que les paysans moyens constituent environ 20% de la population rurale, là où les paysans riches constituent 10%. 65% du total de la paysannerie sont des paysans pauvres et des sans terre, qui n’ont soit pas de terre du tout soit une maigre terre. Les formes extrêmes d’exploitation semi-féodale sont toujours répandues dans la campagne. Les formes dominantes majeures d’une telle exploitation sont l’extorsion de leurs produits par l’intermédiaire du métayage, qui les vole de leurs produits jusqu’à 50%, le travail non rémunéré, le capital usuraire et marchand et d’autres formes de contrainte extra-économique. La forme la plus brutale d’extraction du surplus par la contrainte extra-économique se faisait par l’intermédiaire du système de caste. Ici, les castes d’artisans et de service devaient être au service de la gentry foncière et des prêtres pour une somme insignifiante. Les castes répertoriées continuaient d’être traitées comme des quasi-esclaves offrant même de la main-d’œuvre et des services gratuits au nom du ‘pauvre’, etc. L’agriculture arriérée sur une terre morcelée, dépendant principalement de méthodes primitives dans certains endroits et des caprices de la nature, soumet une nombreuse population de paysans, y compris une quantité énorme de paysans moyens, à une vie misérable. La campagne est dominée par les propriétaires fonciers, les usuriers, les marchands et les institutions religieuses. Ces sections exploitantes sont le point d’appui des rapports de production semi-féodaux dans le pays. Tous ces faits montrent que notre pays est un pays semi-féodal. Cette classe de propriétaires fonciers féodaux protège et est l’instigatrice du castéisme, du communautarisme, de la superstition et entretient des armées privées, ou des forces de voyous, perpétue l’oppression médiévale sur les masses rurales et les dalits, les adivasis et les femmes opprimées en perpétrant souvent des massacres, des viols, etc. C’est cette classe d’oppresseurs qui détient le pouvoir social et politique, assure la perpétuation de la décadente culture féodale tout en encourageant la caste, le fanatisme, la domination par les hommes, y compris le patriarcat et les idées autoritaires anti-démocratiques etc. dans la vaste campagne. L’autorité féodale des propriétaires fonciers est basée sur les castes. Ils se servent de leurs liens sociaux et politiques de caste supérieure pour maintenir cette autorité et la terreur dans la campagne. L’idéologie brahmane est utilisée pour lui donner un caractère sacré religieux. Ceci est l’aspect dominant global de la société rurale de l’Inde et l’obstacle principal au déclenchement des forces productives et au progrès de notre pays. Cette classe d’usuriers, de marchands et de grands propriétaires fonciers est extrêmement réactionnaire et un support social de l’impérialisme ; d’où une des cibles principales de la révolution de nouvelle démocratie en Inde.

   15. Après le transfert de pouvoir en 1947, les classes dirigeantes indiennes, en servant l’impérialisme, ont recouru à plusieurs mesures pour encourager des modèles de développement alternatif au lieu des réformes agraires radicales basées sur « la terre au laboureur ». En premier lieu, elles ont produit un programme de développement communautaire, des coopératives rurales et des programmes de développement agricole intensif (IADP) etc. avec l’aide de, et selon les besoins et la planification des fondations Ford et Rockfeller, de la Banque Mondiale et d’autres organismes impérialistes. Par la suite, en continuation de ces dispositions, elles ont introduit la soi-disant révolution verte au Punjab et dans certaines poches rurales du pays au milieu des années ’60. Cette « révolution verte » était destinée à non seulement fournir un marché captif aux marchandises impérialistes, mais était aussi une tentative pour contrecarrer la menace émergente de la révolution rouge et pour résoudre la crise alimentaire chronique. Malgré une augmentation dans la productivité, y compris de la production, les résultats négatifs de cette « révolution verte » ont très vite commencé à jaillir à la surface. Elle a considérablement augmenté le coût des apports agricoles tandis que les prix de la production étaient très à la traine ou restaient pratiquement stagnants. Par conséquent, cet écart croissant s’est soldé par une chute croissante dans les économies agricoles ; de ce fait, les conditions de vie des paysans continuent de se dégrader plutôt que de s’améliorer, tandis que le marché pour les produits agricoles des impérialistes tels que les machines agricoles, les engrais chimiques, les semences à haut rendement, les pesticides, etc. continue de s’accroitre en même temps que leur profit. Laissant de côté une poignée de grands propriétaires fonciers, y compris certains grands propriétaires fonciers pro-capitalistes nouvellement apparus (issus des anciens paysans riches), la vaste majorité des paysans, tout particulièrement les paysans pauvres et les ouvriers agricoles, ainsi qu’une section assez considérable de paysans moyens, continuent à être de plus en plus conduits dans les griffes des usuriers, des marchands, des grands propriétaires fonciers pro-capitaliste, tandis que la mainmise des banques et d’autres institutions financières continue aussi à se renforcer de plus en plus. Avec la pénétration croissante du capital financier, sa mainmise a été davantage renforcée. Ceci a aussi introduit plus de rapports de production capitalistes, mais ce capitalisme est bien déformé et désarticulé. En outre, la question de la terre n’a pas fondamentalement été résolue. Il n’y a pas de doute qu’avec la « révolution verte », de nouvelles forces de classe sont apparues, mais ce prétendu développement capitaliste n’a rien amené si ce n’est la misère et le mécontentement qui s’en est suivi parmi les masses paysannes, cela aussi à une très grande échelle. En dépit de certains changements dans les régions de la « révolution verte », aucun changement significatif ne s’est opéré dans les rapports semi-féodaux de l’Inde dans son ensemble. Bien qu’il y ait des changements, elle n’a amené aucun changement dans le système de caste.

   16. La crise de l’impérialisme qui est née au début des années ’70 continue de s’aggraver de plus en plus. Bien qu’ils aient obtenu un répit avec l’Etat soviétique capitaliste impérialiste d’antan, ils n’ont pas pu aider à passer le cap de leur crise. Par conséquent, ils ont produit des politiques impérialistes de privatisation, de libération et de mondialisation avec plus de détermination. Ces politiques ont non seulement ouvertement renforcé la mainmise du capital financier impérialiste, mais ont également accéléré le rythme de l’exploitation et de l’oppression des nations et des peuples opprimés. En dépit de ceci, la crise de l’impérialisme a touché de nouveaux sommets sans précédents ces dernières années, du jamais vu depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, et les moyens habituels de la résoudre ont déjà été épuisés. Dans cette toile de fond, les impérialistes américains ont ouvertement commencé à avoir recours aux moyens militaires dans leur tentative désespérée pour sortir des profondes et générales crises économique, politique et sociale. Aujourd’hui en Inde, et dans tous les autres pays arriérés, des milliers de grosses sociétés multinationales et transnationales opèrent ouvertement. L’impérialisme se déplace de plus en plus vers le piétinement de la soi-disant souveraineté, dans le modèle néo-colonial des pays semi-coloniaux par l’intermédiaire de ces politiques. Toutes sortes de restrictions sont de plus en plus supprimées pour le contrôle absolu, l’expansion et l’exploitation du capital financier impérialiste. Le prétendu service public, qui a été installé au nom trompeur du socialisme pour fourvoyer l’opinion publique, est offert à la bourgeoisie compradore et aux multinationales impérialistes. Ces politiques empirent davantage les conditions de vie des masses paysannes, tout particulièrement des paysans pauvres et sans terre, y compris d’importantes sections des paysans moyens et une section des paysans riches. Les conditions de vie d’autres personnes laborieuses, particulièrement la classe ouvrière, les paysans, les étudiants et les jeunes, y compris les femmes, les employés et une section de la petite-bourgeoisie se dégradent de plus en plus et sont jetées dans une crise à mort. Par conséquent, un terrain propice aux flambées contre l’impérialisme et leurs fidèles classes dirigeantes est créé. Selon les besoins et la planification impérialistes, la classe dirigeante indienne a procédé à l’industrialisation au hasard. Par une exploitation irrationnelle des ressources naturelles, elle est passée outre les normes environnementales, mettant de cette façon en danger l’équilibre écologique aux dépens même de l’intérêt du pays.

   17. Les classes dirigeantes indiennes ont non seulement hérité de l’appareil étatique sanguinaire de leurs maîtres impérialistes britanniques, mais l’ont également entretenu et renforcé davantage au cours des six dernières décennies. Cet appareil étatique n’est qu’un instrument de répression et d’étouffement et représente la dictature des classes de la bourgeoisie compradore et des propriétaires fonciers soumis à l’impérialisme. On cherche à dissimuler l’autorité répressive derrière la façade du système parlementaire frauduleux. Ce système étatique représente le système semi-colonial et semi-féodal sous la forme néo-coloniale de l’administration indirecte, de l’exploitation et du contrôle. Au cours des dernières années, la dent répressive de ce système d’état s’est non seulement davantage aiguisée mais a également été de plus en plus centralisée par l’alliance compradore-féodale soutenue par l’impérialisme. Les principales armes de cette autorité sanguinaire sont une armée moderne bien équipée et bien organisée, des forces paramilitaires accompagnées de forces policières des différents états, un système judiciaire anti-populaire et une puissante bureaucratie corrompue jusqu’au cou. Cet appareil étatique est extrêmement réactionnaire et anti-populaire. Sans détruire cet appareil étatique, aucune lutte pour les droits fondamentaux et les problèmes des gens et pour leur élévation morale ne peut aller au-delà d’un niveau limité.

   18. Examinant la position dominante de l’Inde dans toute l’Asie du Sud, les impérialistes ont toujours soutenu, encouragé et promu les desseins expansionnistes des classes dirigeantes indiennes compradores afin de pouvoir maintenir leur contrôle incontesté sur le vaste marché lucratif. Selon les besoin et les ordres des impérialistes, les classes dirigeantes compradores de l’Inde continuent à envoyer de temps en temps leurs forces armées comme leurs forces mercenaires vers d’autres pays du monde tels que la Somalie, la Yougoslavie, le Congo, le Rwanda, … Grâce à ce rôle expansionniste agressif, la bourgeoisie bureaucrate compradore indienne, en étant principalement au service des impérialistes, a également ses propres intérêts dans la région en pillant ces pays de leurs capitaux, de leur marché, de leurs matières premières, etc. En raison de ces ambitions expansionnistes, de cette intervention et de ces activités subversives de la bourgeoisie bureaucrate compradore, soutenu par l’impérialisme, l’expansionnisme indien est apparu comme une grande menace pour la sécurité et l’intégrité de tous les pays de l’Asie du Sud et en particulier leur population avec une armée largement supérieure accompagnée d’un appareil d’état solide et centralisé. Les classes dirigeantes indiennes s’ingèrent dans les affaires intérieures du Népal, y compris en se montrant prêtes à y envoyer ses armées, juste comme l’armée indienne fut envoyée à l’époque au Pakistan oriental (aujourd’hui Bangladesh) en 1971, au Sri Lanka pour réprimer les Tigres tamoul en 1987. Les classes dirigeantes de l’Inde sont devenues un important intermédiaire pour l’exploitation et le contrôle impérialiste des pays sud-asiatiques et plus particulièrement de leurs populations. Par conséquent, une des tâches les plus importantes du prolétariat indien et des forces maoïstes en Inde est de s’unir plus étroitement avec les peuples d’Asie du Sud pour démasquer, combattre et vaincre les intentions expansionnistes des expansionnistes indiens accompagnés des impérialistes.

   19. Il y a quatre contradictions majeures dans notre pays : (i) Contradiction entre l’impérialisme et le peuple indien ; (ii) Contradiction entre le féodalisme et les larges masses de la population ; (iii) Contradiction entre le capital et le travail ; (iv) Contradiction parmi les classes dirigeantes. Parmi ces quatre contradictions majeures, les deux premières contradictions sont les contradictions fondamentales. Ces deux contradictions doivent être résolues au cours du stade actuel de la révolution de nouvelle démocratie. Ces deux contradictions jouent également le rôle majeur ou dominant pour tracer la stratégie globale pour la phase actuelle de la révolution indienne. Sur ces deux contradictions fondamentales, la deuxième contradiction, c’est-à-dire la contradiction entre le féodalisme et les larges masses est la principale contradiction en ce moment. Pendant le processus de résolution de cette contradiction par la révolution agraire armée, qui est l’axe de la révolution de nouvelle démocratie ; c’est-à-dire, de la guerre populaire prolongée, la résolution des autres contradictions sera facilitée. En dehors de ces deux contradictions fondamentales, les deux autres contradictions majeures jouent aussi un rôle important dans la détermination des politiques stratégique et tactique pour la révolution de nouvelle démocratie de l’Inde aujourd’hui. En plus de ces contradictions majeures, il y a également d’autres contradictions qui doivent être résolues en tant qu’élément subalterne de la résolution des contradictions fondamentales ou majeures.

   20. L’Inde est un pays multinational et multilingue comprenant un grand nombre de cultures. Les nationalités et tribus passent par des phases différentes de leur développement. Sur la question de la nationalité, l’impérialisme a toujours adopté la politique de se servir des nationalités développées comme de leur instrument pour retarder l’évolution des autres nationalités non-développées ou en voie de développement et pour supprimer leur identité et de cette façon, poursuivre leur exploitation et leur oppression. En Inde aussi, les classes dirigeantes soumises à l’impérialisme, avaient transformé le pays en prison de nationalités sous le prétendu slogan de ‘unité et intégrité’ du pays. C’est dans un tel contexte que les luttes de nationalité actuelles dans différentes régions du pays aujourd’hui progressent en adoptant diverses formes, dont la lutte armée. Les luttes des Cachemiriens, des Nagas, des Assamais, des habitants du Manipur et d’autres nationalités dans la région du nord-est se déroulent déjà en adoptant une forme armée. Les gens de ces nationalités opprimées se battent non seulement pour leur identité mais aussi pour la juste cause d’obtenir leur droit honorable à l’autodétermination, y compris le droit de sécession et la demande de sécession. La question de la nationalité, en dernière analyse, est une affaire de question de classe. Sous ce jour, les luttes de nationalités ne peuvent obtenir une libération véritable que dans le cadre d’une lutte plus large dirigée contre les classes dirigeantes indiennes et les prédateurs impérialistes en progressant sous la direction du prolétariat vers l’achèvement de la révolution de nouvelle démocratie. Notre parti doit sans équivoque soutenir ces luttes de nationalités. Il doit également s’opposer fermement à la tentative brutale des classes dirigeantes indiennes pour réprimer ces mouvements avec leur puissance militaire. Il doit également s’opposer aux tentatives des classes dirigeantes indiennes d’imposer le hindi et l’anglais ou toute autre langue aux nationalités unilatéralement. Il faut que le droit à l’autodétermination, y compris et jusqu’au droit à la sécession soient fermement soutenus et soulignés dans toutes les circonstances. Notre parti doit également maintenir et mettre l’accent sur le point de vue que la solution finale véritable à la question de la nationalité appartient à l’instauration d’une nouvelle fédération de républiques démocratiques populaires après la destruction totale de l’appareil étatique centralisé actuel, représentant et protégeant l’intérêt de l’impérialisme et du féodalisme.

   21. Les condamnables système de caste et castéisme, en particulier le castéisme brahmanique, est une caractéristique particulière du système semi-féodal dominant en Inde. Les nauséabonds système de caste et castéisme, qui sont perpétués par les classes dirigeantes depuis des milliers d’années, sont une forme spécifique d’oppression sociale et d’exploitation affectant les castes opprimées du pays. Le castéisme écrase le respect de soi de l’individu, les traite comme des inférieurs et crée une hiérarchie sociale où chaque échelon de l’échelle méprise l’autre. C’est une arme telle qu’elle est utilisée non seulement par les classes dirigeantes indiennes, mais aussi par les impérialistes pour provoquer et diviser les pauvres et les opprimés. La majorité des castes opprimées sont pauvres et sont confrontées à une extrême oppression de caste en plus de l’oppression de classe. Le castéisme est utilisé pour faire avorter leurs luttes réelles dirigées contre l’impérialisme, le féodalisme et le capitalisme bureaucrate compradore. Les Dalits sont à l’échelon le plus bas de cette échelle castéiste et font face à une extrême oppression sociale de la part de toutes les catégories sociales au-dessus d’eux, tout particulièrement de la part des forces féodales. La pratique inhumaine de l’intouchabilité se perpétue toujours et est maintenue. En conséquence, les Dalits sont traités comme des citoyens de seconde zone. Même aujourd’hui, 90 à 95 pour cent parmi eux sont soit des paysans pauvres ou sans terre soit des ouvriers villageois. Même aujourd’hui, leurs luttes séculaires contre l’oppression féodale et pour obtenir un statut légal dans la société sont prises pour cible et les Dalits sont devenus les victimes de ces virulentes attaques des forces féodales et intégristes hindutvas patronnées par les classes dirigeantes et leur appareil étatique. Ces attaques se manifestent sous forme de massacres et de viols collectifs en masse. La question Dalit est essentiellement une question de classe, il faut que le parti soit à la tête de la lutte contre l’oppression de caste contre les Dalits et les autres castes arriérées dans le cadre de la révolution de nouvelle démocratie et se batte pour qu’ils aient une place égale dans toutes les sphères sociales en combattant toutes les formes de discrimination et d’oppression de caste, vers l’abolition du système de caste. Le parti doit se battre pour que les Dalits et les autres castes arriérées aient des droits égaux, des réservations et d’autres privilèges particuliers. Simultanément, il faut que nous dévoilions la vacuité des politiques des partis de la classe dirigeante et de l’état sur ces questions. Nous devons également dénoncer les opportunistes dirigeants dalits qui construisent leur propre fortune électorale au nom de l’adoption des questions dalits. Nous devons mettre en place et diriger les luttes contre toutes les formes de violence et de discrimination contre les Dalits à partir de nos propres organisations de classe. Il y a également un besoin urgent de fonder des organisations pour combattre l’intouchabilité, la discrimination de caste et pour l’éradication du système de caste dans le cadre de la nouvelle transformation démocratique de la société. Il faut aussi que le parti dirige la lutte contre le castéisme et l’intouchabilité dans les sphères politiques, idéologiques et culturelles jusqu’à ce que la pensée castéiste soit totalement éradiquée.

   22. Depuis l’émergence de la société divisée en classe, les femmes sont devenues les victimes de discrimination et privation sociales, économiques, culturelles et politiques de divers types. Ces détestables traditions, dans l’ensemble, se poursuivent toujours, c-à-d, système de caste, dot, mariage infantile, système de veuvage, devadâsî, etc. Constituant la moitié de la population de notre pays, les femmes sont soumises à la domination masculine et à la répression par l’intermédiaire des institutions patriarcales telles que la famille, la religion, le système de caste, les rapports fonciers et la culture en plus de l’exploitation et de l’oppression féodales impérialistes. Bien qu’elles aient légalement le droit de posséder des terres, dans la pratique réelle, ce droit s’est révélé être un canular. Bien que les femmes aient de plus en plus trouvé leur voie dans la sphère de la production, elles sont parmi les moins bien payées et sont confinées dans les emplois déterminés sur le sexe en dehors des harcèlements en tous genres sur le lieu de travail. Le harcèlement sexuel et les atrocités contre les femmes ont redoublé ces dernières années, tout particulièrement en raison des pratiques discriminatoires contre les femmes résultant de l’idéologie patriarcale. Les tentatives des classes dirigeantes d’attiser le communautarisme et l’intégrisme, particulièrement l’intégrisme hindou, ont davantage intensifié leurs souffrances. Le viol est utilisé comme une arme pour contrecarrer la revendication légitime des femmes. Cette arme est également utilisée par l’état comme la plus infâme mesure répressive contre les femmes émergeant dans diverses luttes. Les armées privées des forces féodales, soutenues par différents partis des classes dirigeantes dont l’état, se servent aussi de l’arme du viol comme d’une brutale méthode de répression. « Les femmes occupent la moitié du ciel« . Sans déclencher la fureur refoulée des femmes en tant que puissante force de la révolution, la victoire dans la révolution est impossible. C’est une question de fierté que les masses de femmes, tout particulièrement parmi les paysans pauvres et sans terre, se présentent de plus en plus pour prendre un rôle actif et un jour ou l’autre, de premier plan dans la progression de la révolution agraire armée. Par conséquent, la mobilisation des femmes dans la marche en avant de la guerre populaire contre l’impérialisme et le féodalisme est indispensable. En plus de la lutte de classe, nous devons poursuivre la lutte dans les sphères politique, économique, idéologique et culturelle pour les droits égaux des femmes et une égale perspective d’évolution. La véritable égalité entre les hommes et les femmes ne peut être atteinte qu’avec la révolution de nouvelle démocratie et davantage dans le processus de transformation socialiste de la société dans son ensemble. Par conséquent, notre parti doit prêter une attention toute particulière à soulever, mobiliser, organiser et aider les femmes à se présenter pour rejoindre les différentes luttes en cours, tout particulièrement la guerre populaire et l’organisation révolutionnaire des femmes. Il faut également que nous nous appliquions à développer parmi elles d’ardentes set prévoyantes dirigeantes communistes.

   23. En Inde, sous le nom trompeur et les atours de la laïcité, le communautarisme hindou continue sa domination. Presque tous les partis de la classe dirigeante continuent à se servir de l’appareil étatique pour aviver ce communautarisme. La tendance pro-hindoue de l’état indien est ouvertement exprimé à certaines occasions. Ce communautarisme a été utilisé pour promouvoir et propager l’idée que l’Indien et l’égal de l’Hindou, faisant de cette façon directement des minorités religieuses des citoyens secondaires/de seconde zone. Ce communautarisme est non seulement dirigé contre les minorités religieuses et autres, mais également contre les sections Dalit de la société, y compris les Adivasis et les femmes. Ce communautarisme est également utilisé pour attiser le brahmanisme, le chauvinisme national, le castéisme et la mentalité patriarcale. Les minorités religieuses constituent 15 pour cent de la population indienne. Elles sont les victimes de la discrimination, du harcèlement et de la cruelle oppression perpétrés par les classes dirigeantes en avivant le communautarisme hindou en utilisant même leur appareil étatique. Les gangs fascistes hindous organisent assez souvent des pogroms anti-minorité de manière systématique afin d’imposer le concept communautariste de l’Hindutva. L’objectif principal de ces attaques ont été les Musulmans. Les classes dirigeantes se sont servies du communautarisme hindu comme d’un outil efficace pour diviser le peuple laborieux pour des motifs religieux. Le communautarisme hindou est apparu comme un élément idéologique et politique important pour l’instauration du fascisme dans le pays. Il faut que le parti s’oppose, dénonce et combatte idéologiquement et politiquement la menace croissante de ces forces intégristes hindoues et se batte également contre elles au niveau local en adoptant tous les moyens appropriés. En même temps, nous devons également continuer à dénoncer l’intégrisme des autres religions. Mais il faut que nous soyons clairs que la véritable intention des chefs des forces fondamentales hindoues est de diviser et de détourner l’attention des gens de leurs vagues croissantes et ainsi émousser leur conscience de classe. Par conséquent, le parti doit continuer de concentrer son attention sur la progression de la lutte de classe en elle-même, c’est-à-dire la guerre populaire prolongée, qui mettra définitivement un terme à cette menace.

   24. Environ 8% de la population de l’Inde se compose d’Adivasis ou tribus. Leur économie, leur système social et leurs caractéristiques culturelles sont considérablement différents de ceux du reste de la population. La plus grande partie des Adivasis sont en cours de développement en tant que nationalités et l’écrasante majorité d’entre eux sont les sections les plus réprimées et refoulées de la société indienne. L’immense majorité des Adivasis a depuis longtemps été dépossédée de sa terre et d’autres sources de revenus traditionnelles sans être pourvus d’aucune alternative. Les produits forestiers et les ressources minières dont ils étaient traditionnellement en possession sont emportés de force par les impérialistes, la bourgeoisie bureaucrate compradore, les classes féodales, les entrepreneurs, les prêteurs sur gage et les usuriers, les commerçants sans scrupules, les bureaucrates et les autres exploiteurs, principalement de l’extérieur, se soldant par la désintégration de leur économie traditionnelle. L’exploitation minière, l’extraction, d’autres activités industrielles et la construction de grands barrages ont dévasté les vies et les moyens d’existence des Adivasis. En outre, ils ont été délaissés socialement, culturellement et d’un point de vue politique. Nous devrions formuler des politiques particulières telles que nous puissions, grâce à elles, impliquer activement une importante majorité de ces sections dans le courant dominant de la révolution de nouvelle démocratie. Particulièrement le besoin à long terme du parti resterait d’accorder une attention particulière aux régions adivasis en raison de la négligence totale de ces régions par les classes dirigeantes et également en raison de leur importance stratégique. En même temps que ceci, nous devrions faire d’intenses efforts pour préparer des soldats et des leaders de la révolution parmi eux, étant donné la glorieuse tradition de la continuité de leurs luttes anti-impérialistes et anti-féodales. C’est notre tâche de les organiser sur base de leurs problèmes politiques, économiques, sociaux, culturels, linguaux et éducatifs en leur assurant une autonomie politique. C’set également notre tâche de diriger leurs luttes d’une telle manière qu’elles puissent accomplir leur émancipation complète au sens le plus exact du terme.

   25. Le caractère semi-colonial semi féodal de la société indienne établi que la révolution indienne devrait traverser deux stades. La tâche du premier stade est de changer la société semi-coloniale semi-féodale en une nouvelle société démocratique indépendante grâce à la résolution des deux contradictions fondamentales de la société indienne actuelle ; c-à-d la contradiction de la population indienne avec l’impérialisme et la contradiction des larges masses avec le féodalisme. Là encore dans sa continuité, la tâche du second stade est d’instaurer le système socialiste et de continuer la révolution en progressant vers le communisme à l’échelle mondiale. Le premier stade est la pré-condition pour le second stade. L’Inde atteindra le stade socialiste par l’achèvement de la révolution démocratique. Notre système social détermine le stade de notre révolution. Notre pays en est au stade de la révolution démocratique dont l’axe et le contenu est la révolution agraire. Puisque la classe prolétarienne est à sa direction, par conséquent, ce n’est pas la révolution démocratique de l’ancien modèle, mais c’est le nouveau modèle de révolution démocratique, c’est-à-dire la révolution de nouvelle démocratie. Cette révolution est un élément de la révolution prolétarienne mondiale qui a commencé avec la révolution d’octobre en Russie. Cette révolution ouvre, d’une part, la voie au capitalisme dans une certaine mesure ; d’autre part, elle le règle aussi et crée les conditions nécessaires pour le socialisme. Les cibles de notre révolution sont l’impérialisme, le capitalisme bureaucratique compradore et le féodalisme. Ces trois montagnes sont de lourds poids sur le dos de notre peuple. Ces trois ennemis ont entravé le développement politique, économique et culturel de notre pays et de notre peuple. Par conséquent, le programme fondamental immédiat qui attend les représentants politiques du prolétariat indien et son avant-garde – le parti communiste – est de renverser l’autorité semi-coloniale semi féodale des classes des grands propriétaires fonciers et de la bourgeoisie démocratique compradore, et l’impérialisme qui les soutient, par la lutte armée et de mettre en place l’état démocratique populaire sous la direction du prolétariat – le nouvel état démocratique à sa place en écrasant l’état autocratique réactionnaire. Ce nouvel état démocratique sera la dictature démocratique populaire exercée par le front uni comprenant le prolétariat, la paysannerie, la petite-bourgeoisie et la classe de la bourgeoisie nationale sous le leadership du prolétariat basé sur l’alliance ouvrier-paysan. L’état garantira une véritable démocratie pour l’immense majorité de la population en exerçant une dictature sur la toute petite minorité des exploiteurs. Le programme minimum de notre parti est d’instaurer le socialisme en accomplissant la révolution de nouvelle démocratie et le programme suprême est d’instaurer le communisme à l’échelle mondiale. Puisque l’Inde est semi-coloniale et semi-féodale, il n’y a ni véritable indépendance, ni démocratie. Donc, cette révolution de nouvelle démocratie amènera l’indépendance nationale, déracinant l’esclavage, l’exploitation et le contrôle impérialiste et instaurera la démocratie populaire en déracinant l’autocratie féodale. En fait, la lutte pour la libération nationale en déracinant l’impérialisme, c-à-d les tâches nationales et démocratiques sont étroitement intégrées et entrelacées l’une avec l’autre. Puisque le féodalisme est le support de l’impérialisme, la lutte anti-féodale est en même temps aussi une lutte anti-impérialiste. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas besoin de bâtir des luttes anti-impérialistes séparément. Cette révolution mettra en place une nouvelle économie démocratique libre, indépendante et en expansion au lieu de l’économie semi-coloniale semi-féodale qui sera la base de l’économie socialiste.

   26. Aujourd’hui, la culture semi-coloniale et semi-féodale pourrie, corrompue, anti-démocratique, anti-populaire et détestable domine toutes les sphères de notre vie. La haine du travail, le patriarcat, la superstition, l’autocratie, l’esclavage impérialiste, le chauvinisme national, le communautarisme, le castéisme, la cupidité aveugle, l’égocentrisme, la culture de la consommation et l’idéologie et la culture perverses basées sur le sexe sont propagés et imposés à une grande échelle par les impérialistes et leurs compradores par l’intermédiaire de leur machine de propagande. Ils encouragent également la culture féodale qui est essentiellement la culture brahmanique, basée sur la caste, de la supériorité enracinée. Ils mettent leur empreinte sur presque tous les aspects des relations sociales et de la pensée, de l’approche du travail aux femmes, castes opprimées, autres communautés, normes du mariage, naissance, mort, langue et nombreux symboles de caste. Le fanatisme religieux et les idées anti-scientifiques sont énergiquement attisés. Avec ceci, le révisionnisme, le réformisme et l’économisme, toutes ces idées sont soulignées et propagées à très grande échelle pour aller à l’encontre et faire avorter les mouvements révolutionnaires. Le parti devra dénoncer toutes ces idéologies et cultures impérialistes et féodales et il devra aussi les combattre avec acharnement. Il faut qu’il produise une nouvelle culture démocratique et socialiste qui soit une alternative pour le peuple. Cette révolution de nouvelle démocratie brisera cette idéologie et cette culture impérialiste et féodale et instaurera la nouvelle culture démocratique et en même temps, portera également haut la bannière de l’idéologie socialiste. Cette idéologie et cette culture seront guidées par la grande idéologie du prolétariat, c’est-à-dire le marxisme-léninisme-maoïsme. Cette culture exprimera sa solidarité internationale avec les luttes révolutionnaires en cours pour la libération nationale, la démocratie et le socialisme à travers le monde en s’unissant avec elles dans leur combat pour une culture socialiste et démocratique populaire. Elle fera échouer tous les types d’idéologie révisionniste et portera haut la bannière rouge de l’idéologie la plus scientifique et la plus développée, le marxisme-léninisme-maoïsme.

   27. Dans notre pays, le système parlementaire fut imposé d’en haut par l’impérialisme britannique. De plus, la révolution démocratique bourgeoise n’a pas non plus été achevée ici. Par conséquent, aucune démocratie bourgeoise n’a jamais pris naissance ici. L’extrême retard, la pauvreté et l’analphabétisme, en même temps que les inégales conditions sociales, économiques et politiques continuent d’exister. Dans ce contexte, le système parlementaire est une imposture totale formulée sous le nom trompeur de « plus grande démocratie du monde » alors que toutes les institutions telles que le parlement, les assemblées législatives, les conseils exécutifs (y compris le soi-disant « panchayati raj » – conseil de village) sont une mince couverture pour l’autorité autocratique représentant la dictature de la bourgeoisie bureaucratique compradore et les classes féodales soumises à l’impérialisme. A vrai dire, aucune solution viable des problèmes fondamentaux de la population ne peut être recherchée grâce à l’utilisation d’aucune institution parlementaire. En plus de ceci, l’expérience des 55 dernières années a amplement confirmé le fait que quiconque ayant essayé de participer aux élections au nom de la tactique de les utiliser, la plupart d’entre eux se sont enracinés dans le bourbier du système parlementaire et du révisionnisme, tôt ou tard. Aujourd’hui, toutes les institutions parlementaires et le système parlementaire lui-même, y compris tous les partis parlementaires des classes dirigeantes, sont plus que jamais exposés à la population. Par conséquent, toute idée de le dénoncer en l’utilisant est elle-même une illusion. En fait, la tactique de la participation aux élections au nom de leur utilisation équivaut à abandonner les tâches de la construction et de la progression de la lutte armée. La réalité, c’est que sans le pouvoir politique du peuple, tout est illusion. Le pouvoir politique du peuple ne peut être mis en place et développé que par la voie de la guerre populaire prolongée. La voie parlementaire et la participation aux élections sont totalement incompatibles avec la guerre populaire prolongées dans les conditions concrètes de l’Inde. Même le progrès de la véritable conscience politique de la population y est étroitement liée. Plus encore, l’accumulation des forces, y compris le développement et la bolchévisation du parti lui-même y sont inséparablement liés. C’est la raison pour laquelle la lutte armée est le « centre de gravité » du travail du parti comme l’a déclaré le camarade Mao. Dans ce contexte global, le slogan « boycott les élections », bien qu’une question de tactique, acquiert l’importance d’une stratégie dans les conditions concrètes de l’Inde. Il est également correct d’élever le slogan ‘le boycott des élection est un droit démocratique’ à très grande échelle.

   28. L’Inde est un pays semi-colonial et semi-féodal ayant un développement inégal. Sa grande majorité est composée de paysans et il y a de vastes régions rurales arriérées où les contradictions de classe sont relativement aigües, où la démocratie est en fait absente et où l’ennemi et son appareil étatique sont relativement faibles. Nos ennemis de classe – l’impérialisme, la grande bourgeoisie compradore et le féodalisme – ont créés leurs solides bases dans les grandes villes où leur appareil étatique armé est très puissant. Dans une telle situation, le parti du prolétariat n’a d’autre moyen que de prendre la voie de la guerre populaire prolongée, juste comme en Chine, pour faire progresser la révolution vers la victoire, c-à-d de d’abord libérer les régions rurales et ensuite, ayant étendu les zones de base – le centre de pouvoir démocratique dans les régions rurales – de progresser vers une victoire à l’échelle nationale par l’encerclement et la capture des villes. Ce n’est qu’en créant l’armée de libération populaire en tant que pouvoir armé du peuple, en élargissant et en développant la guérilla révolutionnaire agraire armée que nous pourrons établir les zones de guérilla et les zones de base dans les régions stratégiquement favorables. Dans ces régions, nous devons stimuler, organiser et armer les immenses masses paysannes sur le slogan fondamental de la révolution agraire ‘La terre aux laboureurs, et l’autorité politique aux comités populaires révolutionnaires !’. Pour ceci, il sera nécessaire de détruire complètement l’appareil étatique et tous les autres centres de pouvoir des classes dirigeantes et de bâtir l’autorité démocratique du peuple basée sur l’alliance ouvrier-paysans. Ce cette manière, notre révolution suivra la voie de la révolution chinoise.

   29. En raison du développement socio-économique caractéristique de notre pays, les luttes urbaines sont aussi très importantes, tout particulièrement celles de la classe ouvrière. En raison de la croissance phénoménale du secteur public, du secteur privé, du secteur des services et des divers départements administratifs après le transfert de pouvoir, il y a une énorme augmentation de la population urbaine, particulièrement de la classe ouvrière. La classe ouvrière dans les secteurs organisés et non-organisés constitue près d’environ 70 millions de personnes. La classe ouvrière indienne est une des plus anciennes parmi les pays arriérés sous-développés. Le prolétariat industriel est né en Inde avec l’établissement des industries durant la seconde moitié du 19ème siècle. Il y a une glorieuse histoire des luttes et une riche expérience de travail dans les industries organisées et scientifiques de pointe. En outre, son effectif a en grande partie augmenté. La majorité de celui-ci est issue de la paysannerie, et par conséquent, ils ont des liens solides et de l’influence les uns sur les autres. Ils ont une riche expérience dans le déclenchement et la conduite de nombreuses luttes, y compris des grèves pan-indiennes. Par conséquent, ils sont une force redoutable qui peut donner de sérieux coups à l’impérialisme, au féodalisme et à la bourgeoisie bureaucratique compradore. Cependant, à cause de la trahison et des conspirations des dirigeants révisionnistes, le mouvement de la classe ouvrière continue de rester principalement confiné dans les limites de l’économisme, du réformisme et du légalisme. Dans la classe ouvrière a également émergé une petite section composée de bureaucrates des syndicats qui reçoivent également des pot-de-vin des patrons. Notre parti doit s’opposer, dénoncer et combattre le révisionnisme et les dirigeants révisionnistes en même temps que les diverses formes d’économisme et de réformisme ; ce n’est qu’alors qu’un terrain propice pour inculquer une véritable conscience de classe révolutionnaire parmi les ouvriers pourra être préparé et qu’un puissant mouvement de la classe ouvrière pourra être créé et développé. La classe ouvrière exercera son leadership sur la révolution de nouvelle démocratie par l’entremise de son parti. Elle jouera son rôle de premier plan par la construction d’un tel mouvement en même temps que par le déclenchement de luttes sur différentes questions nationales et internationales. Elle lancera également des actions militantes en solidarité et en faveur des luttes révolutionnaires de toutes les autres classes opprimées, en particulier les luttes paysannes, en envoyant également ses détachements avancés ayant une conscience de classe pour organiser et faire progresser la lutte armée de la paysannerie dans les régions rurales en se joignant au parti communiste qui dirige cette lutte armée. En dehors de la classe ouvrière, une importante section de cette population de pauvres des villes et de la petite bourgeoisie comme les étudiants, les jeunes, les intellectuels, les artisans, les petits commerçants et marchands, les professionnels, les employés de classe moyenne, etc. résident dans les zones urbaines. Leur nombre augmente aussi. Les étudiants, les jeunes et les intellectuels ont également une riche tradition de lutte. La classe ouvrière et son parti les organiseraient en lutte de classe. Il faut que nous bâtissions un solide mouvement anti-impérialiste et anti-féodal en faveur de la révolution agraire. Il faudrait que tous ces mouvements soient axés sur la révolution agraire, directement ou indirectement, et complémentaires et coordonnés au service de cette lutte. Il faut que la lutte continue à progresser en se coordonnant avec la guerre révolutionnaire agraire armée. Puisque nous devons nous emparer des grandes villes, c’est-à-dire les forteresses de l’ennemi, durant la dernière phase de la révolution de nouvelle démocratie, notre parti doit entretenir un travail de manière ciblée dans les villes dès le tout début. Ce n’est qu’alors que nous pourrons remporter la victoire. Cela signifie que, d’abord, nous devons créer un vaste réseau clandestin bien établi du parti et aussi d’autres organisations de masse parmi la classe ouvrière et d’autres sections laborieuses de la population en même temps que parmi les étudiants et les intellectuels. Et nous devons créer des mouvements politiques. Deuxièmement, nous devons également bâtir le nécessaire réseau de l’organisation militaire secrètement en évitant les combats décisifs, préservant de ce fait nos forces. Ce n’est que grâce à un tel travail de manière ciblée que nous pourrons accumuler, renforcer et continuer à consolider nos forces et de cette façon, poursuivre les préparatifs organisationnels, politiques et militaires à grande échelle en temps voulu. L’aspect le plus important de notre travail dans les grandes villes est qu’il ne faut pas qu’il soit effectué isolément et il faut que le principe de faire ‘tout pour la guerre’ soit rigoureusement gardé au premier plan durant toutes nos activités.

   30. La paysannerie est la force directrice dans la révolution démocratique effectuée sous le leadership du prolétariat. Se reposant sur les paysans pauvres sans terre et sur les ouvriers agricoles, la classe ouvrière s’unira fermement avec les paysans moyens et gagnera à sa cause une section des paysans riches en neutralisant le reste. Ce ne sera qu’une petite section des paysans riches qui s’unira aux ennemis de la révolution. Dans notre pays, la classe de la petite-bourgeoisie urbaine et les intellectuels révolutionnaires de classe moyenne sont des forces révolutionnaires et leur grande majorité deviendra le fidèle allié de la révolution. Les commerçants moyens et la petite et moyenne bourgeoisie, en général de la bourgeoisie nationale, sont un allié provisoire et indécis de la révolution, l’accompagnant jusqu’à un certain point et à certains moments. Pour faire avancer la révolution jusqu’à la victoire, il est nécessaire de bâtir un front uni comprenant toutes ces classes, c-à-d le front uni des quatre classes – la classe ouvrière, la paysannerie, la petite-bourgeoisie et la bourgeoisie nationale – sous le leadership de la classe ouvrière basée sur l’alliance paysan-ouvrier. Il faut qu’il unisse toutes les nationalités opprimées, les minorités religieuses persécutées et les autres sections sociales opprimées au cours de la progression de la lutte armée pour la prise du pouvoir politique.

   31. En Inde, les véritables forces révolutionnaires, représentant les rangs révolutionnaires, ont continué leur lutte contre les lignes opportunistes, erronées et révisionnistes et contre la traitrise du leadership dominant du CPI, et par la suite du CPI(M) dès le tout début. Au cours de la fin des années 50 et durant les années 60, cette lutte a pris une dimension totalement nouvelle. Le grand débat contre le révisionnisme moderne mené par le PCC dirigé par le camarade Mao Zedong a marqué ce nouveau commencement. Autant ce grand débat a continué à s’intensifier de plus en plus et s’est finalement terminé par la stupéfiante révolution culturelle, cette lutte a aussi continué à s’intensifier de plus en plus vers le point de rupture. Le début de la révolution culturelle s’est avéré être un nouveau tournant dans ce processus. Sous l’impact direct de ce processus, les forces représentant la lutte contre le révisionnisme des dirigeants de l’époque du CPI, et ensuite du CPI(M), ont commencé à soutenir et à assimiler le marxisme-léninisme-pensée Mao, aujourd’hui maoïsme, non seulement en théorie et, plus particulièrement, dans leur pratique révolutionnaire. De ce fait, un grand nombre de forces maoïstes, y compris les dirigeants les plus remarquables et de premier plan comme les camarades CM et KC sont apparus sur la scène, condamnant le programme du 7ème congrès du CPI(M) comme étant révisionniste. La grande révolte de Naxalbari dirigée par le camarade Charu Mazumdar en mai 1967 s’est révélée être un appel de clairon de ‘tonnerre de printemps sur l’Inde’. Par la suite, l’histoire du mouvement communiste a pris un tour qualitativement neuf. En plus de finalement rompre avec le révisionnisme et de considérablement le dénoncer, elle a marqué la première application consciente du MLM et la prise du pouvoir politique par la voie remarquable de la guerre populaire prolongée, déjà éclairée par le camarade Mao Zedong, aussi dans le sous-continent indien. Bien que le mouvement ait essuyé un revers temporaire, il a une fois de plus commencé à avancer sous le leadership du CPI(ML) et du MCC, traversant plusieurs hauts et bas, tirant les leçons du passé et résistant bravement à la répression de l’ennemi. Ces deux courants des forces révolutionnaires maoïstes ont perpétué l’héritage de tout ce qui est révolutionnaire dans le mouvement communiste indien en se fondant sur une ligne révolutionnaire correcte et en menant une lutte incessante contre les différentes nuances de révisionnisme. Le nouveau parti – le CPI(Maoist) – en tant qu’avant-garde consolidée du prolétariat indien, conduira la révolution de nouvelle démocratie en Inde à la victoire et persévèrera jusqu’à l’instauration du socialisme et du communisme à l’échelle mondiale.

   32. Pour remporter la victoire dans la révolution, voici les trois armes magiques qui devraient être créées et renforcées pas à pas dès le tout début. (i) un solide parti révolutionnaire dont la base idéologique dominante dans tous les domaines est le marxisme-léninisme-maoïsme ; qui est bien discipliné et bâti grâce à une méthode et un style révolutionnaire ; qui est basé sur le socialisme démocratique ; qui établi un lien entre la théorie et la pratique ; qui pratique la critique et l’auto-critique ; qui est étroitement intégré avec les masses et se repose fermement sur elles ; qui se positionne solidement sur la ligne de classe, la ligne de masse et la lutte armée. (ii) Une armée populaire, solide et bien disciplinée sous le leadership d’un tel parti ; notre armée populaire sera essentiellement édifiée par l’intermédiaire de la révolution agraire armée principalement parmi les paysans pauvres sans terre, les ouvriers agricoles et la classe ouvrière. (iii) Un front uni de toutes les classes révolutionnaires sous le leadership du prolétariat fondé sur une alliance ouvrier-paysan et sur le programme général de la révolution démocratique populaire. Ce front uni sera créé au cours de la progression de la lutte armée et pour la prise du pouvoir politique par la lutte armée.

   33. L’avant-garde de la classe prolétarienne indienne, le parti communiste révolutionnaire de l’Inde, le CPI(Maoist), se conforme à l’internationalisme prolétarien. Le révisionnisme, tout particulièrement l’opportunisme de droite, est le danger principal pour la révolution prolétarienne mondiale et pour le mouvement communiste international aujourd’hui. On ne pourrait faire un seul pas vers la révolution dans aucun pays sans le combattre et le faire échouer. Par conséquent, le prolétariat indien doit se battre contre l’opportunisme de droite et l’opportunisme de ‘gauche’ en faisant progresser la lutte de classe et la guerre révolutionnaire. Le parti, en tirant les leçons des révolutions passées, et plus tard du rétablissement du capitalisme en Russie et en Chine, doit soutenir l’importance des expériences les plus modernes de la révolution culturelle, tout particulièrement dans la lutte contre le révisionnisme. Oar conséquent, il doit donc construire l’unité avec tous les véritables partis, groupes et forces marxiste-léniniste-maoïste dans le monde aujourd’hui. Il doit également constituer l’unité avec le prolétariat, les nations opprimées et les peuples opprimés du monde entier. En s’unissant avec eux, et grâce à la pratique de l’apprentissage les uns des autres, il fait partie de la lutte mondiale pour faire disparaitre du monde l’impérialisme et les forces contre-révolutionnaires.

   34. L’état démocratique populaire effectuera les tâches suivantes : (i) Il confisquera toutes les banques, toutes les entreprises d’affaires et toutes les sociétés du capital impérialiste et abrogera toute la dette impérialiste. Il invalidera tous les traités et accords inégaux avec les pays impérialistes. (ii) Cet état confisquera tous les capitaux des entreprises et les biens meubles et immobiliser de la bourgeoisie compradore capitaliste. D’après le principe de contrôle du capital, l’état devra s’emparer de l’autorité et de l’administration de toutes les industries monopolistiques et commerciales. Le nouvel état démocratique ne s’appropriera pas d’autres biens individuels et n’entravera pas le développement de la production capitaliste qui n’a aucun pouvoir pour contrôler la vie publique. (iii) Il confisquera toutes les terres appartenant aux propriétaires fonciers et aux institutions religieuses et les redistribuera entre les paysans pauvres sans terre et les ouvriers agricoles sur base du slogan « la terre aux laboureurs ». Il garantira des droits égaux aux femmes sur la terre. Il annulera toutes les dettes des paysans moyens et des autres masses laborieuses, avec ces classes. Il assurera tous les équipements pour le développement de l’agriculture ; garantira des prix rémunérateurs pour les produits agricoles et encouragera et défendra le développement des coopératives agricoles partout où c’est possible. Ainsi, prenant l’agriculture comme fondement, il progressera vers la construction d’une économie industrielle forte. En même temps que ceci, il mettra fin à l’exploitation des usuriers, des commerçants et des marchands, encouragera les coopératives à rendre disponibles les capitaux nécessaires aux gens et prendra le contrôle du commerce et des affaires. (iv) L’état assurera un équilibre écologique et des normes environnementales en développant l’économie industrielle du pays. (v) Il protégera les petites industries, restreindra et réglementera les industries moyennes, c’est-à-dire l’industrie de la classe de la bourgeoisie nationale, favorisera la croissance des industries familiales et des travaux artisanaux en développant des coopératives et améliorera les conditions des ouvriers artisanaux et des artisans. (vi) Il mettra un terme à toutes les lourdes taxes et divers remboursements, abolira l’actuel système fiscal et mettre en application un système fiscal bien systématisé, simple et progressif. (vii) Cet état imposera la journée travail de six heures, augmentera les niveaux de salaire, abolira le système de contrat de travail et le travail des enfants, fournira une sécurité sociale et des conditions de travail sûres et fera disparaître la discrimination salariale sur la base du genre en garantissant un salaire égal à travail égal. (viii) Il garantira le droit au travail comme étant un droit fondamental et progressera vers l’élimination du chômage. Cet état mettra en application l’allocation de chômage et la sécurité sociale et assurera de meilleures conditions de vie pour la population. (ix) Par la distribution de la terre sur la base de « la terre au laboureur » avec la nouvelle autorité menée par les sans terre et les paysans pauvres (dont une importante section sera constitue de Dalits, d’Adivasis et d’autres castes opprimées), il lancera le processus d’éradication du système de caste. Il abolira la discrimination et la disparité de caste et se dirigera vers l’élimination totale de l’intouchabilité et du système de caste dans son ensemble. Jusque-là, il assurera des privilèges spéciaux, y compris les quotas pour l’élévation des Dalits et de toutes les castes socialement opprimées. (x) Il se dirigera vers l’abolition de tous les types de discrimination contre les femmes et s’efforcera de mettre fin à la domination masculine et au patriarcat. Cet état libérera les femmes de l’emprisonnement du travail domestique et garantira leur participation dans la production sociale et d’autres activités. L’état gèrera des blanchisseries publiques, des crèches et des cuisines publiques. Il leur garantira des droits égaux à la propriété. Il encouragera des politiques spéciales pour la révocation rapide des inégalités subies par les femmes. Il assurera des privilèges particuliers, y compris les quotas pour l’élévation des femmes. Il réhabilitera les femmes engagées dans la prostitution et leur offrira une reconnaissance sociale. (xi) L’état garanti l’éducation gratuite, les soins gratuits, les services de santé gratuits et la sécurité à tous les enfants. L’état s’efforcera également de s’assurer que les enfants sont élevés dans un environnement démocratique. (xii) Cet état garantira diverses formes d’autonomie à toutes les communautés adivasis pour leur développement véritable et réalisera les politiques spéciales en conséquence. (xiii) Il unira le pays sur la base de l’égale dignité des nationalités reconnaissant leur droit à l’autodétermination, y compris le droit à la sécession. Il fondra une union volontaire des People’s Democratic Federal Republics of India. (xiv) Il mettra un terme à toutes les inégalités sociales basées sur la religion et la persécution des minorités religieuses. Il mettra à exécution des politiques particulières pour leur développement socio-économique. Il assurera la laïcité véritable de l’état et empêchera l’utilisation de la religion à des fins politiques. Il mettra fin à l’ingérence de l’état dans les affaires religieuses. Il garantira la liberté individuelle de croire et de ne pas croire en la religion. Cet état encouragera une perspective scientifique et rationalistes pour éradiquer la superstition et la foi aveugle et s’opposera à tous les types d’intégrisme religieux. (xv) Il établira la nouvelle culture démocratique révolutionnaire à la place de la décadente culture féodale, coloniale et impérialiste, et sur cette base, élargira la voie de la culture socialiste. Il poursuivra sa marche en direction de la réalisation de la culture communiste. (xvi) Il abolira l’actuel système éducatif et à sa place, il mettra en place un système éducatif scientifique, démocratique et socialiste de masse pour tous en le reliant à la production en accord avec les besoins de l’Inde démocratique. (xvii) L’état donnera un statut égal aux langues de toutes les nationalités. Il aidera le développement des langues sans écriture manuscrite. Il n’imposera aucune langue aux autres nationalités au nom d’une langue nationale, ou d’une langue d’échange ou de toute autre forme. (xviii) Il se dirigera vers l’élimination des déséquilibres régionaux grâce à des efforts spéciaux pour développer des régions arriérées. Il résoudra à l’amiable les problèmes entre les nationalités tels que la répartition de l’eau des rivières, les frontières étatiques, etc. (xix) Le nouvel état instaurera le pouvoir politique populaire par l’intermédiaire des comités populaires révolutionnaires et des conseils d’administration populaires à tous les niveaux, selon et d’après la People’s Democratic Constitution. Chaque citoyen atteignant l’âge de 18 ans, sauf les réactionnaires par excellence, aura le droit d’élire, d’être élu et de convoquer les représentants élus à tous les niveaux. Il garantira des droits démocratiques à tous, tels que le droit à la parole, de se rassembler, d’association dont le droit de faire grève et de manifester. Il assurera ce droit des masses dans l’exercice de leur contrôle sur le pouvoir d’état et s’opposera à toute tentative de déprécier ce droit. (xx) Il mettra en oeuvre un système et une procédure judiciaire juste dans le but de tout rectifier sur la base de perspectives progressistes, démocratiques et adaptées aux besoins du peuple. (xxi) Il armera la population pour la défense du pays. Il établira les familles des martyrs et des soldats de la PLA selon leurs besoins et leur donnera une terre. (xxii) Il fournira une sécurité sociale et économique appropriée et un environnement socio-culturel sain aux handicapés physiques, aux handicapés mentaux, aux personnes âgées, aux orphelins, aux eunuques et à toutes les autres personnes souffrant d’invalidités. Il introduira également un système médical axé sur les masses qui garantira une bonne santé et des soins gratuits pour tous, tout particulièrement pour les ouvriers, les paysans et les autres masses laborieuses. (xxiii) Cet état fera son possible pour résoudre paisiblement et équitablement les conflits frontaliers, au sujet de l’eau ou autres avec les pays voisins et développera avec eux des rapports amicaux. Cet état n’exercera jamais de comportement expansionniste envers les pays voisins. (xxiv) Cet état suivra les cinq principes dans son rapport avec les pays ayant des systèmes sociaux différents – respect mutuel pour l’intégrité territoriale et la souveraineté ; non-agression mutuelle ; non-intervention dans les affaires intérieures des uns et des autres ; égalité et avantage mutuel ; et coexistence pacifique. (xxv) Le People’s Democratic State instaurera l’unité avec le prolétariat industriel et les nations opprimées du monde ; il s’opposera à la guerre, à l’agression, aux brutalités, à la subversion, à l’ingérence, etc. impérialiste. Il soutiendra et aidera par tous les moyens les luttes révolutionnaires et la guerre révolutionnaire, en particulier les luttes en cours sous le leadership de diverses forces révolutionnaires maoïste contre le capitalisme, l’impérialisme et la réaction dans le monde entier. Après la victoire de la révolution, la nouvelle Inde démocratique et, plus tard, l’Inde socialiste, fera office de base afin de faciliter la victoire de la révolution socialiste mondiale. Il s’intégrera étroitement avec les forces révolutionnaires et maoïstes et leurs luttes en Asie du Sud en particulier, sans perdre de vue les relations historiques de l’Inde avec les peuples du sous-continent.

   35. Notre parti place le programme de la New Democratic Revolution de l’Inde devant le peuple et se consacre à cette grande cause révolutionnaire. Il se fixe la tâche de parvenir au socialisme. Notre objectif final est le communisme. Après la People’s Democratic Revolution, les rapports de production seront révolutionnés pas à pas, au cours de la suppression de la distinction de classe entre l’exploiteur et les exploités. Il poursuivra les efforts pour éradiquer l’idéologie brahmanique, l’oppression de caste et la discrimination en encourageant un perspective socialisante scientifique. Il continuera à avancer en poursuivant la révolution sous la dictature du prolétariat et de ce fait, continuera à consolider une société socialiste en tant que solide zone de base pour la révolution prolétarienne mondiale. Cet état socialiste sera la dictature de prolétariat, qui garantira la démocratie pour l’immense majorité de la population en exerçant la dictature sur la poignée d’exploiteurs. Il y aura des classes, des contradictions de classe et des luttes de classe même dans la société socialiste, conformément aux principes du marxisme-léninisme-maoïsme de poursuivre sans interruption la révolution sous la dictature du prolétariat. Il continuera à faire progresser la révolution culturelle prolétarienne et grâce à elle, combattra et fera échouer toute tentative de rétablir le capitalisme par l’impérialisme, le révisionnisme moderne et les partisans de la voie capitaliste. Par l’intermédiaire de ce processus, il poursuivra la lutte contre toutes les déformations introduites dans le système socialiste, en particulier contre la bureaucratie et, de cette façon, continuera à s’assurer que les gens prennent part à l’état et ne s’aliènent ni de l’état socialiste ni du parti prolétarien. Il devra éliminer de façon créative les inégalités qui restent et résoudre les contradictions qui existent au sein de la société socialiste et, ce faisant, se diriger vers le déclin de l’état, c-à-d vers le communisme à l’échelon mondial. Ce parti s’engage à s’acquitter de son devoir de mettre un terme à la misère et aux souffrances infinies de dizaines de millions de personnes de notre peuple bien-aimé en achevant la révolution démocratique populaire. De plus, il promet de suivre la ligne de classe et la ligne de masse à tous les égards et d’être sans cesse vigilant à l’égard des conspirations et des intrigues viles des impérialistes et des révisionnistes modernes et d’aller de l’avant pour, en fin de compte, abolir l’exploitation et l’oppression en poursuivant la révolution sous la dictature du prolétariat et d’avancer vers le socialisme et ensuite le communisme à l’échelle mondiale.

Traduit par J. Adarshini

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