Chapitre 4 : Les deux stades de la révolution indienne

Stratégie et tactiques de la révolution indienne

Parti Communiste d’Inde (maoïste)

21 Septembre 2004

PARTIE 1 : STRATÉGIE

Chapitre 4 : Les deux stades de la révolution indienne

   Le caractère semi-colonial et semi-féodal de la société indienne indique que la première tâche de la révolution indienne est de transformer la société semi-féodale et semi-colonial en une société démocratique, autonome et indépendante en résolvant les deux contradictions fondamentales de la société indienne actuelle et ensuite de construire une société socialiste afin de progresser vers la réalisation de la société communiste. Par conséquent, la révolution indienne doit être mise en oeuvre en deux phases : la phase de nouvelle démocratie et la phase socialiste. C’est parce qu’en Inde, la révolution démocratique bourgeoise n’a pas été achevée comme en Occident.

   La première phase de la révolution indienne ne peut être parachevée victorieusement que sous la direction du prolétariat. A l’époque actuelle, nulle autre classe ni parti, excepté la classe ouvrière et un véritable parti communiste à l’avant-garde, ne peut conduire la révolution de nouvelle démocratie à sa victoire définitive. Ceci est du au fait qu’à l’époque actuelle, et tout particulièrement après la révolution d’octobre, aucune bourgeoisie d’aucun pays n’est en mesure de mener une révolution démocratique nationale complète par crainte que la classe ouvrière ne continue la révolution jusqu’à l’apogée du socialisme. Par conséquent, la bourgeoisie se compromet avec l’impérialisme et la volonté lui manque pour mener une révolution complète contre le féodalisme en mobilisant les paysans. Elle s’oppose aux masses opprimées.

   Par conséquent, mener la paysannerie en direction de la révolution de nouvelle démocratie est la tâche la plus importante des dirigeants de la classe ouvrière. La classe ouvrière de l’Inde ne peut pas s’affranchir sans s’unir avec la paysannerie qui constitue l’écrasante majorité dans la population d’une Inde semi-coloniale et semi-féodale et qui est exploitée et opprimée depuis une éternité.

   Ce n’est qu’en organisant et en étant à la tête de la paysannerie dans la révolution agraire et dans la révolution démocratique nationale que la classe ouvrière peut donner une direction à la révolution, peut ouvrir grand la voie à leur propre libération de l’esclavage salarial en libérant les paysans de l’exploitation, du pillage et de la dépression de l’impérialisme et de ses chiens courants – les seigneurs féodaux et les capitalistes compradores. Et c’est de cette manière qu’elle peut diriger la révolution, et c’est cette voie du socialisme qui, seule, peut affranchir la classe ouvrière du système de l’esclavage salarial. Les tâches principales de la première phase de la révolution en Inde sont de renverser les trois ennemis principaux du peuple indien – l’impérialisme (et le capitalisme bureaucrate compradore qui est généré par l’impérialisme) et le féodalisme afin de mettre en place une nouvelle Inde démocratique.

   La révolution démocratique et la révolution nationale dirigées contre les ennemis principaux de la révolution – l’impérialisme et ses laquais, la grande bourgeoisie et le féodalisme – bien qu’étant deux sortes de tâches fondamentales dans le processus tout entier de la révolution indienne ou de la révolution démocratique populaire, l’une ne peut pas être séparée de l’autre. Étant donné que les impérialistes et leurs laquais compradores, la grande bourgeoisie indienne, sont les principaux partisans et protecteurs du féodalisme, la lutte pour le renversement de l’impérialisme et la lutte pour déraciner le féodalisme sont étroitement liées l’une avec l’autre. Considérant les choses à l’inverse, étant donné que la société indienne dépend principalement du féodalisme, protégé sous l’aile de l’impérialisme et de ses laquais compradores – les capitalistes compradores – donc, la lutte pour déraciner ce féodalisme moribond et la lutte pour annihiler l’impérialisme et le capitalisme bureaucrate compradore qu’il génère sont inséparables l’un de l’autre. Par conséquent, les deux tâches fondamentales de la révolution nationale et de la révolution démocratique sont en même temps distinctes et entremêlées. Il n’est pas juste de considérer la révolution nationale et la révolution démocratique comme deux phases entièrement différentes de la révolution. La teneur principale de la révolution de nouvelle démocratie est la révolution agraire.

   La tâche de la deuxième phase est d’établir une société socialiste en portant en avant la révolution jusqu’à son apogée. La première phase est la pré-condition pour la deuxième. Ce n’est qu’en accomplissant les tâche de la révolution démocratique populaire en Inde que nous pourrons poser la base pour la révolution socialiste. La démocratie populaire est une pièce inséparable du socialisme, une pièce inséparable de la révolution socialiste mondiale. Il est erroné d’oublier les relations inséparables entre la démocratie populaire et le socialisme. Il est tout aussi erroné et nuisible de brouiller les deux phases et de penser atteindre le socialisme d’un seul bond.

   Aucune phase intermédiaire de dictature bourgeoise ne viendra entre les phase de nouvelle démocratie et de socialisme.

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