7. Conclusion. Les procédés d’Alexinski

Sur une caricature du marxisme et à propos de l’ « économisme impérialiste »

Lénine

7. Conclusion. Les procédés d’Alexinski

   Nous sommes loin d’avoir analysé tous les raisonnements de P. Kievski. Pour les examiner dans leur totalité, il aurait fallu écrire un article cinq fois plus long que celui-ci, car aucun de ses raisonnements n’est juste. Il n’y a de juste chez lui – à condition que les chiffres soient exacts qu’une note donnant des chiffres sur les banques. Tout le reste est une espèce de confusion inextricable, truffée de phrases dans le genre de : « enfoncer le pieu dans le corps palpitant », « non seulement nous jugerons les héros victorieux, mais nous les condamnerons à mourir et à disparaître », « le nouveau monde naîtra dans les convulsions les plus atroces », « ce n’est pas de chartes et de droits qu’il s’agira, ni de la proclamation de la liberté des peuples, mais de l’instauration de rapports véritablement libres, de la destruction de l’esclavage séculaire, de l’abolition de l’oppres­sion sociale en général et de l’oppression nationale en particulier », etc., etc.

   Ces phrases déguisent et expriment deux « choses » en premier lieu, elles sont basées sur l’« idée » de l’économisme impérialiste, caricature aussi monstrueuse du marxisme et incompréhension aussi totale du rapport entre le socialisme et la démocratie que l’était « l’économisme » de triste mémoire des années 1894 à 1902.

   En second lieu, nous y voyons très clairement la répétition des procédés d’Alexinski, ce qui mérite qu’on s’y arrête en particulier, car P. Kievski a rédigé tout un paragraphe spécial de son article (chapitre II, paragraphe e) « La situation spéciale des Juifs ») en s’inspirant exclusivement de ces procédés.

   Déjà au congrès de Londres de 1907 les bolcheviks se détournaient d’Alexinski lorsque, en réponse à des arguments théoriques, il se posait en agitateur et lançait des phrases ronflantes, tout à fait en dehors du sujet, contre telle ou telle forme d’exploitation et d’oppression. « Voilà les vocifé­rations qui commencent », disaient alors nos délégués. Et les « vociféra­tions » n’ont pas porté bonheur à Alexinski.

   Nous voyons P. Kievski pousser exactement les mêmes « vociférations ». Ne sachant que répondre aux questions et considérations théoriques sou­levées dans les thèses, il se pose en agitateur et se met à lancer des phrases sur l’oppression des Juifs, bien qu’il soit évident pour tout homme tant soit peu doué de réflexions que ni la question des Juifs en général, ni toutes les « phrases » de P. Kievski n’ont absolument rien à voir avec le sujet.

   Les procédés d’Alexinski ne porteront bonheur à personne.

flechesommaire2