La Ligne Générale de « Coexistence Pacifique » de la Direction du P.C.U.S. pourvoit aux Besoins de l’Impérialisme Américain

Deux politiques de coexistence pacifique diamétralement opposées

Parti Communiste de Chine

La Ligne Générale de « Coexistence Pacifique » de la Direction du P.C.U.S. pourvoit aux Besoins de l’Impérialisme Américain

La ligne générale dite de « coexistence pacifique » de la direction du P.C.U.S. est fermement rejetée par tous les partis marxistes-léninistes et les peuples révolutionnaires, tandis qu’elle est chaleureusement applaudie par l’impérialisme.

Les porte-parole de la bourgeoisie monopoliste occidentale ne cachent pas le moins du monde qu’ils l’apprécient beaucoup.  Ils voient en Khrouchtchev « le meilleur ami de l’Occident à Moscou »((« Jusqu’où note gentillesse envers Nikita doit-elle aller ? », Time, 9 mars 1962.)), et disent que le « premier ministre soviétique Nikita Khrouchtchev ressemble à une homme politique américain »((Interview télévisée donnée par le sous-secrétaire d’Etat américain W.A. Harriman le 18 août 1963.)).

Ils affirment que « pour le monde libre, le camarade Khrouchtchev est le meilleur premier ministre que les Russes aient eu » et qu’« il croit réellement à la coexistence pacifique »((« Kennedy aide Khrouchtchev », Time and Tide, 18-24 avril 1963.)).  Ils ont laissé entendre publiquement que « cette possibilité d’améliorer les relations soviéto-américaines a fait penser certains cercles du Département d’Etat que les Etats-Unis devraient dans une certaine mesure faciliter la tâche de Khrouchtchev »((Dépêche A.F.P., datée de Washington, 14 juillet 1963, sur les commentaires faits par de hauts fonctionnaires du gouvernement américain au sujet de la lettre ouverte du P.C.U.S.)).

Les impérialistes ont toujours été hostiles à la politique de coexistence pacifique des pays socialistes, ils ont proclamé « Ce mot ‘coexistence’ est à la fois horrible et présomptueux », « reléguons aux ordures la notion d’une provisoire et gênante coexistence »((Discours de D. Dillon, ancien sous-secrétaire d’Etat américain, sur la politique extérieure des Etats-Unis prononcé le 20 avril 1960.)).

Pourquoi alors prennent-ils maintenant pareil intérêt à la ligne générale de « coexistence pacifique » de Khrouchtchev ?  Ceci s’explique par le fait qu’ils se sont rendu compte que cette ligne générale de Khrouchtchev présente des avantages pour eux.

Pour réaliser ses objectifs stratégiques qui sont la liquidation de la révolution des peuples, l’anéantissement du camp socialiste et sa domination sur le monde, l’impérialisme américain a toujours recouru à une double tactique, de guerre et de « paix ».  La situation internationale se développant d’une manière qui lui est toujours plus défavorable, il a besoin, tout en continuant à accroître ses armements et à préparer la guerre, de se livrer plus souvent à des manœuvres de paix.

Dès 1958, Dulles déclarait que les Etats-Unis devaient se consacrer à une « noble stratégie » de « triomphe pacifique »((Discours de J.F. Dulles prononcé le 4 décembre 1958 devant la Chambre de commerce de l’Etat de Californie.)).

Après son investiture, Kennedy reprit à son compte et développa cette « stratégie pacifique » de Dulles, et parla d’abondance de « coexistence pacifique ». Il déclara : « Nous avons besoin d’une arme de loin meilleure que la bombe H… et cette arme est la coopération pacifique »((Discours de J.F. Kennedy prononcé le 20 septembre 1963 devant l’Assemblée générale des Nations Unies.)).

Cela signifie-t-il que l’impérialisme américain accepte vraiment la coexistence pacifique ou bien pour reprendre les termes de la direction du P.C.U.S., qu’il a admis « le bien-fondé et le caractère réaliste de la coexistence pacifique ? ». Il n’en est évidemment rien.

Il suffit d’analyser les choses avec un tant soit peu de sérieux pour réaliser la signification réelle que l’impérialisme américain donne à la coexistence pacifique et le but qu’il lui assigne.

Que sont donc cette signification réelle et ce but ?

1)    L’impérialisme américain cherche à lier les mains à l’Union soviétique et aux pays socialistes au moyen de la dite « coexistence pacifique », et à leur interdire de soutenir la lutte révolutionnaire des peuples des pays du monde capitaliste.

Dulles a dit : « En ce qui concerne le gouvernement soviétique, s’il se soustrait à l’orientation fixée par le communisme international pour rechercher essentiellement le bien-être de l’Etat et du peuple russe, il pourra mettre fin à la ‘guerre froide’.  Si, de même, le communisme international renonçait à ses objectifs mondiaux … la ‘guerre froide’ pourrait connaître un terme »((Déposition de J.F. Dulles du 29 janvier 1959 devant la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des Représentants.)).

Kennedy a déclaré de son côté que si l’on désirait une amélioration des relations entre les Etats-Unis et l’U.R.S.S.  celle-ci devrait renoncer à son plan de « communisation du monde entier, « ne s’occuper que de ses intérêts nationaux et veiller seulement à ce que son peuple mène une vie heureuse dans des conditions de paix »((Entretien de J.F. Kennedy avec A. Adjoubei, rédacteur en chef des Izvestia, 25 novembre 1961.)).

Rusk s’est exprimé d’une manière encore plus cynique. Il a déclaré : « La paix ne peut pas être assurée et maintenue avant que les leaders communistes aient renoncé à leur objectif de révolution mondiale ». Il a ajouté : des indices montrent que les leaders soviétiques « sont réticents quant au fardeau et aux risques qui leur sont imposés par leurs engagements envers le mouvement communiste mondial ».  Il demanda même ouvertement aux dirigeants soviétiques qu’ils « repartent de l’avant à partir de cela, en laissant de côté l’illusion d’un triomphe mondial du communisme »((Discours de D. Rusk prononcé le 10 septembre 1963 au Congrès national de l’American Legion.)).

Le sens de ces paroles est on ne peut plus clair. L’impérialisme américain présente les luttes révolutionnaires des nations et des peuples opprimés du monde capitaliste pour leur propre émancipation comme étant le résultat de la « communisation du monde » par les pays socialistes. Ils disent aux dirigeants soviétiques : vous souhaitez la coexistence pacifique avec les Etats-Unis ?

Parfait ! à condition que vous vous absteniez de tout soutien à la lutte révolutionnaire des nations et des peuples opprimés du monde capitaliste et vous engagiez à ce qu’ils ne se dressent pas pour faire la révolution.  De cette façon, l’impérialisme américain pourrait, selon son heureux calcul, avoir les mains libres pour étouffer le mouvement révolutionnaire dans les pays du monde capitaliste et placer sous son esclavage et sa domination les deux tiers de la population mondiale qui y vivent.

2)    L’impérialisme américain applique, au nom de la prétendue coexistence pacifique, la politique de l’« évolution pacifique »((Discours de J.F. Dulles au dîner offert par l’Association du Barreau de l’Etat de New York le 31 janvier 1959 à l’occasion de la remise des prix.)) à l’égard de l’Union soviétique et des pays socialistes, cherchant à y réaliser la restauration du régime capitaliste.

Dulles a dit que « le renoncement à la force … n’implique pas le maintien du statu quo, mais le changement pacifique », qu’il « ne suffit pas de se tenir sur la défensive, la liberté doit être une force positive pénétrante » , « Nous espérons encourager une évolution au sein du monde soviétique »((Discours de J.F. Dulles prononcé le 4 décembre 1958 devant la Chambre de commerce de l’Etat de Californie.)).

Eisenhower a dit que les Etats-Unis feraient tout ce qu’ils pourraient, par des « moyens pacifiques », pour « que les peuples qui vivent sous la contrainte de la dictature tyrannique puissent jouir en fin de compte du droit de décider eux-mêmes de leur sort par un suffrage libre »((Déposition de J.F. Dulles du 28 janvier 1959 devant la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des Représentants.)).

Kennedy a déclaré que les Etats-Unis « ont pour tâche de tout mettre en œuvre » pour qu’«un changement qui s’opère … dans l’empire soviétique et sur les différents continents apporte à un plus grand nombre de gens une liberté plus grande, de même que la paix mondiale »((Discours d’Eisenhower prononcé le 30 septembre 1960 à Chicago au Congrès des Américains d’origine polonaise.)).  Il annonça en outre qu’il appliquerait envers les pays socialistes d’Europe orientale « une politique de patient encouragement à la liberté et de prudente pression contre la tyrannie », afin de procurer aux peuples de ces pays un « libre choix »((Discours de J.F. Kennedy prononcé le 1er octobre 1960 au Congrès des Américains d’origine polonaise.)).

Ces paroles, elles aussi, sont dépourvues de toute équivoque. Les impérialistes américains qualifient le régime socialiste de « dictature » et de « tyrannie » et la restauration du capitalisme de « libre choix ».  Ils disent aux dirigeants soviétiques : vous souhaitez la coexistence pacifique avec les Etats-Unis ?

Cela peut se faire, mais cela ne signifie nullement que les Etats-Unis admettent le statu quo dans les pays socialistes : tout au contraire, le régime capitaliste doit y être restauré.  Cela signifie que l’impérialisme américain ne s’est en aucune façon résigné à ce que les peuples qui représentent un tiers de la population mondiale se soient engagés dans la voie du socialisme et qu’il rêve toujours d’anéantir tous les pays socialistes.

En somme, la signification de la « coexistence pacifique » prônée par l’impérialisme américain est qu’il n’est pas permis aux peuples sous le joug et la domination impérialistes, d’œuvrer à leur libération, que les peuples déjà libérés doivent être asservis et dominés de nouveau par l’impérialisme et que le monde entier doit être intégré dans ce que les Etats-Unis appellent « la communauté du monde libre ».

On constate sans peine que la ligne générale de « coexistence pacifique » de la direction du P.C.U.S. répond exactement au goût de l’impérialisme américain.

Sous prétexte de « coexistence pacifique », la direction du P.C.U.S. fait l’impossible pour s’attirer les bonnes grâces de l’impérialisme américain et ne cesse de propager l’idée que les représentants de celui-ci « se soucient de la paix ».  Cela répond exactement aux exigences de la mensongère politique de paix de l’impérialisme américain.

Sous prétexte de « coexistence pacifique », la direction du P.C.U.S. étend celle-ci aux rapports entre classes opprimées et oppresseuses, entre nations opprimées et oppresseuses, s’oppose à la révolution et entend la liquider.  Cela répond précisément aux exigences de l’impérialisme américain qui veut empêcher les pays socialistes de soutenir la révolution des peuples des pays du monde capitaliste.

Sous prétexte de « coexistence pacifique », la direction du P.C.U.S. substitue la coopération des classes à la lutte de classe sur le plan international, prône la «coopération générale » entre le socialisme et le capitalisme, ouvrant toutes grandes les portes à la pénétration de l’impérialisme dans les pays socialistes.  Cela répond précisément aux exigences de la politique d’« évolution pacifique » de l’impérialisme américain.

L’impérialisme a toujours été le meilleur professeur par la négative. Il n’est pas inutile de reproduire ci-dessous deux passages des propos tenus par Dulles après le XXe Congrès du P.C.U.S.

Dulles a dit : « Des indices montrent qu’en Union soviétique, il existe des forces qui aspirent à un plus grand libéralisme…  Si ces forces continuent à se développer et à s’amplifier de jour en jour en U.R.S.S., nous pouvons croire, et nous avons aussi toute raison d’espérer, comme je l’ai dit, qu’en l’espace de dix années ou d’une génération, nous pourrons atteindre le grandiose objectif de notre politique, à savoir l’avènement d’une Russie dominée par des gens sensibles aux vœux du peuple russe, qui ont renoncé à leur ambition de dominer le monde entier et agissent selon les principes des pays civilisés et les principes exprimés dans la Charte des Nations Unies »((Déclaration de J.F. Dulles du 15 mai 1956 à une conférence de presse.)).

Dulles ajoutait : « La perspective à longue échéance, je veux parler en réalité de ce qui à longue échéance est inévitable, est que la politique actuelle des dirigeants soviétiques évoluera, de sorte qu’ils seront plus nationalistes et moins internationalistes »((Déclaration de J.F. Dulles du 28 octobre 1958 à une conférence de presse.)).

Il semble que le spectre de Dulles hante ceux qui ont trahi le marxisme-léninisme et l’internationalisme prolétarien, tant et si bien que, envoûtés par la soi-disant ligne générale de coexistence pacifique, ils ne veulent pas du tout se demander à quel point leurs agissements répondent aux espoirs de l’impérialisme américain.