Trois Divergences de Principe

Deux politiques de coexistence pacifique diamétralement opposées

Parti Communiste de Chine

Trois Divergences de Principe

Dans la question de la coexistence pacifique, les divergences entre la direction du P.C.U.S. d’une part et nous ainsi que les autres partis marxistes-léninistes et tous les marxistes-léninistes d’autre part portent sur les principes ; il ne s’agit pas de savoir si les pays socialistes doivent ou non appliquer la politique de coexistence pacifique, mais il s’agit de l’attitude correcte à adopter vis-à-vis de la politique de coexistence pacifique de Lénine.  Ces divergences se ramènent, en somme, à trois questions :

Premièrement : Est-il nécessaire de combattre l’impérialisme et la réaction bourgeoise pour réaliser la coexistence pacifique ? La coexistence pacifique peut-elle mettre fin à l’antagonisme et à la lutte entre le socialisme et l’impérialisme ?

Les marxistes-léninistes ont toujours estimé qu’en ce qui concerne les pays socialistes, l’application de la coexistence pacifique entre pays à système sociaux différents ne présente pas la moindre difficulté. Les obstacles à la coexistence pacifique viennent toujours de l’impérialisme et de la réaction bourgeoise.

Les cinq principes de la coexistence pacifique ont été formulés pour contrecarrer la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme.  Dans les relations internationales, ces principes interdisent de porter atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale d’autres pays, d’intervenir dans leurs affaires intérieures, d’empiéter sur leurs intérêts et leur statut d’égalité et de déclencher des guerres d’agression. Mais l’agression et l’asservissement des autres pays et nations participent de l’impérialisme lui-même ?

Et celui-ci ne changera pas de nature, tant qu’il vivra.  Aussi, de par sa nature même, l’impérialisme ne peut-il absolument pas admettre les cinq principes de la coexistence pacifique.  Dès que la possibilité lui en est donnée, il œuvre au sabotage des pays socialistes, voire même à leur destruction, il se livre à l’agression contre d’autres pays et nations et s’emploie à les asservir.

L’histoire montre que c’est précisément par suite de toutes sortes de raisons objectives qui lui étaient défavorables que l’impérialisme n’a pas osé s’aventurer à déclencher la guerre contre les pays socialistes, ou que, dans d’autres cas, il s’est vu obligé de cesser les hostilités et d’accepter une certaine coexistence pacifique.

L’histoire montre également que des luttes aiguës et complexes se déroulent constamment entre pays impérialistes et pays socialistes, et parfois même, des conflits militaires et la guerre les mettent directement aux prises.  Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, qu’il y ait ou non guerre chaude, l’impérialisme n’a cessé de poursuivre la guerre froide.

Tout en se consacrant activement à l’accroissement des armements et aux préparatifs de guerre, les pays impérialistes usent toujours de mille et un moyens pour combattre les pays socialistes dans les domaines politique, économique, idéologique et autres, allant même jusqu’à la provocation militaire et à les menacer de guerre. L’impérialisme livre une guerre froide aux pays socialistes, ceux-ci luttent contre cette guerre froide, et c’est là une manifestation de la lutte de classe à l’échelle mondiale.

L’impérialisme applique ses plans d’agression et de guerre non seulement vis-à-vis des pays socialistes, mais encore partout dans le monde, et il s’emploie à y réprimer le mouvement révolutionnaire des peuples et nations opprimés.

Dans ces circonstances, les pays socialistes doivent de concert avec les peuples du monde entier, combattre résolument la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme, mener contre lui une lutte qui lui réponde du tac au tac.  Cette lutte de classe, tantôt intense, tantôt moins tendue, est inéluctable.

Or, Khrouchtchev ne tient pas compte de ces faits pourtant indéniables.

  Il ne cesse de propager que l’impérialisme a désormais reconnu la nécessité de la coexistence pacifique, et il considère la lutte menée par les pays socialistes et les peuples du monde entier contre l’impérialisme comme étant incompatible avec la politique de coexistence pacifique.

Pour lui, même lorsque l’impérialisme ou les réactionnaires bourgeois menacent militairement les pays socialistes, attaquent ceux-ci par les armes ou affichent des prétentions humiliantes qui violent la souveraineté et la dignité des pays socialistes, ces derniers ne peuvent que faire concession sur concession, accommodement sur accommodement.

C’est précisément en partant de cette logique que Khrouchtchev a qualifié de « victoire de la coexistence pacifique » les concessions qu’il a faites, les unes après les autres, le trafic des principes auquel il s’est livré et son acceptation servile des exigences humiliantes imposées par l’impérialisme américain, lors de la crise des Caraïbes.

C’est encore en suivant cette même logique que Khrouchtchev a présenté comme un acte de « sabotage de la coexistence pacifique » le maintien résolu par la Chine des justes principes dans la question de la frontière sino-indienne et la riposte en légitime défense que la Chine, lorsqu’elle se vit poussée à bout, opposa à l’attaque armée des réactionnaires indiens.

Parfois, Khrouchtchev parle lui aussi, de la lutte entre les deux systèmes sociaux différents. Mais comment l’envisage-t-il ?

Il dit : « Il importe de faire des efforts afin de transformer la lutte inévitable entre les deux systèmes en une lutte entre deux idéologies »((Rapport de N.S. Khrouchtchev présenté en janvier 1960 devant la session du Soviet suprême.)).  Ici, la lutte politique a été escamotée !

Khrouchtchev dit encore que « le principe léniniste de la coexistence pacifique entre Etats appartenant à des régimes sociaux, économiques et politiques différents ne signifie pas simplement l’absence de guerre, pas simplement un état de trêve provisoire. Il suppose des relations amicales, économiques et politiques entre ces Etats, l’établissement et le développement de formes variées de coopération pacifique internationale »((Réponse de N.S. Khrouchtchev aux questions du professeur autrichien Hans Thirring, Pravda, 3 janvier 1962.)).  Là, il n’y a plus de lutte du tout, sous quelque forme que ce soit !

Tel un illusionniste, Khrouchtchev par de multiples tours de passe-passe, transforme les grandes choses en petites et réduit les petites à zéro. Il efface l’antagonisme fondamental entre les systèmes socialiste et capitaliste ainsi que les contradictions fondamentales entre camp socialiste et camp impérialiste, il biffe la lutte de classe à l’échelle internationale. Il transforme la coexistence pacifique entre les deux systèmes et les deux camps en une « coopération générale ».

Deuxièmement : La coexistence pacifique peut-elle être prise pour ligne générale de la politique extérieure des pays socialistes ?

Nous estimons que la ligne générale de la politique extérieure des pays socialistes doit traduire le principe fondamental de la politique extérieure des pays socialistes et englober le contenu essentiel de celle-ci.

Et quel est ce principe ?  C’est l’internationalisme prolétarien.

Lénine a dit : « L’alliance avec les révolutionnaires des pays avancés et avec tous les peuples opprimés contre les impérialistes de tout poil, telle est la politique extérieure du prolétariat »((V. I. Lénine : « La politique extérieure de la révolution russe », Œuvres, tome 25.)).  L’internationalisme prolétarien, ce principe qui fut formulé par Lénine, doit être l’orientation de la politique extérieure des pays socialistes.

Depuis que s’est constitué le camp socialiste, chaque pays socialiste a eu à traiter, en matière de politique extérieure, trois sortes de relations, à savoir : relations avec les autres pays socialistes, relations avec les pays à système sociaux différents, relations avec les peuples et nations opprimés.

Aussi la ligne générale de la politique extérieure des pays socialistes, doit-elle, selon nous, avoir ceci pour contenu : développer, sur la base du principe de l’internationalisme prolétarien, les relations d’amitié, d’entraide et de coopération entre les pays du camp socialiste ; sur la base des Cinq principes, chercher la coexistence pacifique avec les pays à systèmes sociaux différents, et lutter contre la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme ; soutenir la lutte révolutionnaire de tous les peuples et nations opprimés.

Ces trois aspects sont reliés entre eux et aucun d’eux ne peut être absent.

Puisque la direction du P.C.U.S. réduit la ligne générale de la politique extérieure des pays socialistes à la seule coexistence pacifique, nous voudrions lui demander : que doivent être les rapports d’un pays socialiste avec les autres pays socialistes ? Peut-il s’agir simplement de rapports de coexistence pacifique ?

Il est évident qu’entre pays socialistes aussi, le respect mutuel des Cinq principes est exigé. La violation de l’intégrité territoriale, de l’indépendance et de la souveraineté d’un pays frère, l’intervention dans ses affaires intérieures, les activités subversives entreprises au sein de ce pays, la violation du principe de l’égalité et de l’avantage mutuel dans ses rapports avec d’autres pays frères sont choses absolument inadmissibles.  Cependant la seule application de ces principes est loin d’être suffisante.

La Déclaration de 1957 dit : « Ces principes importants ne sont toutefois pas les seuls qui définissent l’essence des rapports entre les pays socialistes.  L’entraide fraternelle des pays socialistes est partie intégrante de leurs rapports.  Cette entraide est l’expression effective du principe de l’internationalisme socialiste ».

Eriger la coexistence pacifique en ligne générale de la politique extérieure, comme le fait la direction du P.C.U.S., revient en fait à supprimer les relations d’entraide et de coopération internationalistes prolétariennes entre pays socialistes, à mettre sur un même pied pays socialistes frères et pays capitalistes, et équivaut en fait à liquider le camp socialiste.

Puisque la direction du P.C.U.S. réduit la ligne générale de la politique extérieure des pays socialistes à la seule coexistence pacifique, nous voudrions lui demander : comment les pays socialistes doivent-ils mener leurs relations avec les peuples et nations opprimés ?  Se pourrait-il que les rapports du prolétariat au pouvoir avec ses frères de classe qui ne se sont pas encore libérés et les peuples et nations opprimés ne soient pas des rapports de soutien mutuel, mais seulement de coexistence pacifique ?

Après la Révolution d’Octobre, Lénine a déclaré à maintes reprises que le pays socialiste où la dictature prolétarienne a été instaurée était une base pour la promotion de la révolution mondiale du prolétariat.  Staline aussi a déclaré : « La révolution victorieuse dans un pays ne doit pas se considérer comme une entité indépendante, mais comme une aide et un moyen pour accélérer la victoire du prolétariat de tous les pays du monde»((J. Staline : « La Révolution d’Octobre et les tactiques des communistes russes », Œuvres, tome 6.)).  « Elle est une base puissante pour le développement de la révolution mondiale»((Ibidem.)).

Aussi la politique extérieure d’un pays socialiste ne peut-elle, en aucune façon, couvrir seulement ses relations avec les pays ayant d’autres systèmes sociaux, mais doit-elle encore permettre le règlement correct de ses relations avec les autres pays socialistes, avec les peuples et nations opprimés.

Les pays socialistes doivent faire du soutien à la lutte révolutionnaire de ces derniers leur devoir internationaliste et une part importante de leur politique extérieure.

A l’inverse de Lénine et Staline, Khrouchtchev présente la coexistence pacifique comme la ligne générale de la politique extérieure des pays socialistes, ce qui revient à exclure de cette politique la tâche internationaliste prolétarienne qu’est le soutien à la lutte révolutionnaire des peuples et nations opprimés.  Ce n’est là en aucune manière un «développement créateur » de la politique de coexistence pacifique, mais bien un reniement de l’internationalisme prolétarien, sous prétexte de « coexistence pacifique ».

Troisièmement : La politique de coexistence pacifique poursuivie par les pays socialistes peut-elle être prise pour la ligne générale de tous les partis communistes du monde et du mouvement communiste international ?  Peut-elle remplacer la révolution des peuples ?

Nous estimons que la coexistence pacifique touche aux rapports entre pays à systèmes sociaux différents, entre pays souverains indépendants.  C’est seulement après avoir fait triompher la révolution qu’il est possible pour le prolétariat et qu’il lui est nécessaire d’appliquer une politique de coexistence pacifique.

Pour ce qui est des peuples et des nations opprimés, ils ont pour tâche de renverser la domination de l’impérialisme et de ses laquais, de lutter pour leur propre libération, ils ne doivent pas et ne peuvent pas appliquer la coexistence pacifique avec l’impérialisme et ses laquais.

Aussi est-il faux d’étendre la coexistence pacifique aux rapports entre classes opprimées et classes oppresseuses, entre nations opprimées et nations oppresseuses, de faire de la politique de coexistence pacifique des pays socialistes la politique des partis communistes et du peuple révolutionnaire des pays du monde capitaliste, ou bien de subordonner la lutte révolutionnaire des peuples et des nations opprimés à la politique de coexistence pacifique des pays socialistes.

Nous avons toujours soutenu que l’application correcte par les pays socialistes de la politique de coexistence pacifique de Lénine est favorable à l’accroissement de la puissance des pays socialistes, à la dénonciation de la politique d‘agression et de guerre de l’impérialisme, à l’union avec tous les peuples et pays qui combattent ce dernier, et que, de ce fait elle est favorable à la lutte des peuples contre l’impérialisme et ses laquais.  De même, la lutte révolutionnaire des peuples contre l’impérialisme et ses valets frappe et affaiblit directement les forces d’agression, les forces de la guerre et de la réaction, elle est favorable à la cause de la paix mondiale et du progrès de l’humanité et, par conséquent, à l’action des pays socialistes en faveur de la réalisation de la coexistence pacifique avec les pays à systèmes sociaux différents.

C’est pourquoi l’application correcte par les pays socialistes de la politique de coexistence pacifique de Lénine répond aux intérêts de la lutte révolutionnaire de peuples.

Toutefois, l’action des pays socialistes en faveur de la coexistence pacifique avec les pays à systèmes sociaux différents et les révolutions des peuples sont deux choses totalement différentes.

La réponse du 14 juin du Comité central du P.C.C. au Comité central du P.C.U.S. dit : « … la coexistence pacifique entre pays à systèmes sociaux différents est une chose.  Entre pays qui pratiquent la coexistence pacifique, il est tout à fait inadmissible et absolument impossible de toucher même à un cheveu de leur système social respectif.

Autre chose est la lutte de classe dans les différents pays, la lutte pour la libération nationale, le passage du capitalisme au socialisme.  Ce sont des luttes révolutionnaires âpres, sans merci, qui visent à changer le système social. La coexistence pacifique ne peut nullement remplacer la lutte révolutionnaire des peuples. Le passage du capitalisme au socialisme dans n’importe quel pays ne peut s’effectuer qu’à travers la révolution du prolétariat de ce pays et la dictature du prolétariat ».

Considérer la coexistence pacifique, dans la société de classes, comme « la meilleure et la seule voie acceptable pour régler les problèmes les plus importants avec lesquels la société se trouve confrontée », ou comme « la loi fondamentale de la vie de toutes les sociétés modernes », participe du social-pacifisme, qui est faux de bout en bout et renie la lutte de classes, et c’est une trahison flagrante du marxisme-léninisme.

Dès 1946, le camarade Mao Tsé-toung opérait une nette distinction entre ces deux problèmes différents et fit remarquer explicitement que les compromis entre l’Union soviétique, d’une part, et les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, de l’autre, sur certains problèmes, « n’exigent pas des peuples des différents pays du monde capitaliste qu’ils fassent en conséquence des compromis dans leur propre pays. Les peuples de ces pays continueront à engager des luttes différentes selon les conditions différentes »((Quelques appréciations sur la situation internationale actuelle », Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome IV.)).

C’est là une juste orientation marxiste-léniniste.

Et c’est précisément à la lumière de cette orientation indiquée par le camarade Mao Tsé-toung que le peuple chinois mena avec détermination la révolution jusqu’au bout et remporta la grande victoire de la révolution chinoise.

A l’inverse de cette orientation marxiste-léniniste, la direction du P.C.U.S. confond la politique appliquée par le prolétariat au pouvoir en matière de règlement des relations avec les Etats à systèmes sociaux différents avec la ligne générale des partis communistes du monde entier, et ce faisant, elle tente de substituer la première à la seconde.  Elle exige des partis communistes et des peuples révolutionnaires qu’ils obéissent tous à ce que la direction du P.C.U.S. appelle la ligne générale de la coexistence pacifique.  Elle ne veut pas de la révolution et elle interdit aux autres de la faire.  Elle ne combat pas l’impérialisme, et elle interdit aux autres de le combattre.

La lettre ouverte du C.C. du P.C.U.S., de même que les propos récents de Khrouchtchev se sont efforcés de nier ceci.  Ils affirment que le fait d’accuser la direction du P.C.U.S. d’avoir étendu la coexistence pacifique aux rapports entre classes opprimées et oppresseuses, entre nations opprimées et oppresseuses constitue une « diffamation honteuse ». Ils ont même feint l’innocence, disant que la coexistence pacifique « ne pouvait s’appliquer à la lutte des classes menée contre le capital dans les pays capitalistes et au mouvement de libération nationale ».

Mais ce reniement n’a pas de sens.

Nous voudrions vous demander, dirigeants du P.C.U.S. : la politique de coexistence pacifique n’étant qu’un aspect de la politique étrangère des pays socialistes, pourquoi avez-vous déclaré ces derniers temps encore quelle est « une ligne stratégique pour toute la période du passage du capitalisme au socialisme à l’échelle mondiale »((« Pour l’unité et la cohésion du mouvement communiste international », par la Rédaction de la Pravda, 6 décembre 1963.))?

Vous exigez des partis communistes de tous les pays capitalistes et nations opprimées qu’ils prennent la coexistence pacifique pour leur ligne générale, et cela ne revient-il pas à substituer votre politique de « coexistence pacifique » à la ligne révolutionnaire des partis communistes et à étendre par là, comme bon vous semble, la politique de coexistence pacifique aux rapports entre classes opprimées et oppresseuses, entre nations opprimées et oppresseuses ?

Nous voudrions encore vous demander : puisque les peuples ne peuvent remporter la victoire dans leur révolution qu’en comptant essentiellement sur leur propre lutte, comment pareille victoire devrait-elle avoir la coexistence pacifique pour préalable et peut-elle être décrite comme en étant le résultat ?  Cette affirmation de votre part ne tend-elle pas à subordonner la lutte révolutionnaire des peuples à votre politique dite de coexistence pacifique ?

Nous voudrions encore vous demander : les succès obtenus par les pays socialistes dans le domaine économique et les victoires remportées par eux dans leur compétition économique avec les pays capitalistes constituent sans aucun doute un exemple et un encouragement pour les peuples et nations opprimés.  Comment peut-on affirmer qu’il est possible de faire triompher le socialisme dans le monde entier par la coexistence pacifique et la compétition pacifique sans passer par les luttes révolutionnaires des peuples ?

La direction du P.C.U.S. proclame bruyamment que, par la coexistence pacifique et la compétition pacifique, il est possible de « porter un coup écrasant » à tout le système des rapports capitalistes et de réaliser dans le monde entier le passage pacifique au socialisme.

Cela revient en fait à estimer que les peuples et nations opprimés n’ont nul besoin de lutter, nul besoin de se dresser pour faire la révolution, ni de renverser la domination réactionnaire de l’impérialisme, du colonialisme et de leurs laquais, qu’il leur suffit d’attendre tranquillement que l’Union soviétique ait dépassé les pays capitalistes les plus avancés en fait de production et de niveau de vie pour que tous les opprimés et exploités de par le monde puissent accéder au communisme, en compagnie des oppresseurs et des exploiteurs.

Cela ne prouve-t-il pas précisément que la direction du P.C.U.S. veut ainsi substituer la soi-disant « coexistence pacifique » à la lutte révolutionnaire des peuples, et liquider cette lutte ?

L’analyse de ces trois questions permet de constater clairement que nos divergences avec la direction du P.C.U.S. sont des divergences majeures de principe.

Le fond de ces divergences réside dans le fait que notre politique de coexistence pacifique est une politique léniniste fondée sur le principe de l’internationalisme prolétarien et en faveur de la lutte contre l’impérialisme et pour la défense de la paix mondiale, une politique qui est conforme aux intérêts de la lutte révolutionnaire des nations et peuples opprimés du monde entier, tandis que la ligne générale dite « de coexistence pacifique » de la direction du P.C.U.S. est une ligne antiléniniste qui rejette le principe de l’internationalisme prolétarien, nuit à la lutte contre l’impérialisme et pour la paix mondiale, et va à l’encontre des intérêts de la lutte révolutionnaire des peuples et nations opprimés du monde entier.