Prendre la littérature et l’art bourgeois pour « objectif de l’effort » ou faire la révolution prolétarienne dans la littérature et l’art ?

Glorifier la littérature et les arts bourgeois, c’est restaurer le capitalisme
1970

Prendre la littérature et l’art bourgeois pour « objectif de l’effort » ou faire la révolution prolétarienne dans la littérature et l’art ?

 

   A quoi tendaient la Renaissance, le Siècle des Lumières et le réalisme critique bourgeois ? Tous ces mouvements avaient pour but de conditionner l’opinion publique respectivement pour développer le capitalisme, établir et consolider la dictature de la bourgeoisie, et sauver le capitalisme de la ruine. La bourgeoisie entra dans l’arène politique avec la Renaissance, elle arracha le pouvoir à la classe féodale et consolida graduellement sa domination à l’époque du Siècle des Lumières. Le XIXème siècle où le réalisme critique fit son apparition, le régime capitaliste se révéla plein de contradictions tenant à sa nature même et le prolétariat commença à monter sur la scène politique en tant que fossoyeur de la bourgeoisie.

   L’histoire, de la Renaissance au réalisme critique, en passant par le Siècle des Lumières, reflète justement la naissance, le développement et la décadence de la bourgeoisie à l’échelle mondiale.

   Le président Mao a indiqué avec clairvoyance :

    « A l’exception de la révolution qui substitua l’esclavage à la communauté primitive, c’est-à-dire un système d’exploitation à un système de non-exploitation, toutes les révolutions eurent pour résultat de substituer un système d’exploitation à un autre. »

   Et :

    « Notre révolution, celle des masses populaires, dirigée par le prolétariat et le Parti communiste, est la seule qui vise à la suppression définitive de tous les systèmes d’exploitation et de toutes les classes. »

   Pour atteindre ce but, le prolétariat, qui a pris le pouvoir, a une tâche importante dans la poursuite de la révolution socialiste, à savoir, critiquer radicalement tous les systèmes idéologiques réactionnaires bourgeois, tous les systèmes idéologiques qui servent les classes exploiteuses et le système d’exploitation. Il ne peut en aucun cas prendre la littérature et l’art bourgeois comme exemple ou « objectif » parce que ce serait là restaurer le système capitaliste.

   Est-ce qu’on pourrait, sous la dictature du prolétariat, prendre comme « objectif de l’effort » la Renaissance de la bourgeoisie ? Les porte-drapeaux de la Renaissance prêchaient à outrance l’humanisme, c’est-à-dire l’humanitarisme, et grâce à eux, on aurait « découvert » et « affirmé » l’« homme ». Les féodaux pourtant représentent aussi un type d’« homme », mais au lieu de parler des « hommes », ils parlaient des « dieux », lesquels n’étaient autres que les dominateurs féodaux déifiés.

   La bourgeoisie a opposé les « hommes » aux « dieux » des classes féodales, mais par l’« homme », elle n’entendait qu’elle-même, et quant aux milliards de travailleurs qui ont créé l’histoire du monde, il n’était pas question de les « découvrir », encore moins de les « affirmer ». Les humanistes ont placé le bonheur immédiat au-dessus de tout, opposant en fait l’épicurisme déclaré de la bourgeoisie à l’ascétisme des classes féodales, autrement dit à un épicurisme dissimulé. Ils ont proclamé que « le moi est l’unique but de la pensée », qualifiant l’égoïsme, l’hédonisme et les passions insensées de possession, tous typiques de la bourgeoisie, de dons « de la nature », faisant partie de la « nature humaine en général ». Quelle place serait réservée aux travailleurs dans tout ce fatras s’il devait connaître une « renaissance » ?

   Qu’adviendrait-il du pouvoir rouge du prolétariat ?

   Serait-il possible, sous la dictature du prolétariat, de prendre comme « objectif de l’effort » le Siècle des Lumières ? Quand il professait partout la nécessité de « faire appel à la vérité scientifique pour éclairer les ténèbres de la masse » ((« Édifions une esthétique marxiste ».)), Tcheou Yang ne faisait que refléter les conceptions réactionnaires de la bourgeoisie qui se prend pour le « sauveur » du monde et ne voit dans les masses que « valetaille ». La vérité a un caractère de classe. Qu’est-ce que la « vérité scientifique » ?

   Dans l’histoire de l’humanité, seul le marxisme, le léninisme, la pensée-maotsétoung est la vérité authentique et scientifique permettant à toute l’humanité d’accéder à l’émancipation complète. D’où vient le marxisme ? Il a été créé par Marx et Engels sur la base du bilan des expériences obtenues dans le mouvement de la révolution prolétarienne de différents pays, c’est-à-dire à « … partir des masses » comme l’a dit le président Mao. En propageant continuellement la vérité du marxisme parmi les masses laborieuses, les éléments d’avant-garde du prolétariat les éduquent sans discontinuer. Et

    « les idées justes qui sont le propre d’une classe d’avant-garde deviennent, dès qu’elles pénètrent les masses, une force matérielle capable de transformer la société et le monde. »

Mao Tsétoung : D’où viennent les idées justes ?

   Cela signifie « retourner aux masses », comme l’a indiqué le président Mao. Le marxisme se développe justement selon cette ligne qui consiste à

    « … partir des masses pour retourner aux masses… Et le même processus se poursuivra indéfiniment, ces idées devenant toujours plus justes, plus vivantes et plus riches. »

Mao Tsétoung : A propos des méthodes de direction

   Le marxisme, le léninisme et la pensée-maotsétoung constituent les trois étapes du développement du marxisme. En apportant les « lumières », les révolutionnaires de la démocratie bourgeoise ne font que se donner des airs de bienfaiteurs : ils trompent les masses avec des concepts démagogiques bourgeois tels que « liberté, égalité, fraternité », œuvrant pour instaurer ou consolider la dictature de la bourgeoisie.

   Les « lumières » qu’ils prétendaient apporter n’étaient pour le prolétariat que « ténèbres » !

   Prendre une littérature et un art de ce genre comme « objectif », c’est préparer une opinion contre-révolutionnaire en faveur de la ligne réactionnaire bourgeoise de Liu Shaoqi. N’avez-vous pas remarqué que dans le film réactionnaire La plaine en feu, dont le but était de mettre le renégat sur un piédestal, film produit par la sinistre ligne en matière de littérature et d’art représentée par Tcheou Yang, il se trouve un personnage nommé Lei Houan-kiué ? (Le nom de cet agent de la bourgeoisie au sein de la classe ouvrière signifie en chinois « celui qui vient réveiller la conscience » et il se considère comme le « sauveur » du monde, celui qui « réveille » les masses.)

   La ligne réactionnaire bourgeoise appliquée de longue date par Liu Shaoqi, renégat, agent de l’ennemi et traître à la classe ouvrière, consistait précisément à duper et à réprimer les masses ouvrières et paysannes. Cette ligne tolère l’exploitation et l’oppression du peuple laborieux par la bourgeoisie tout en interdisant aux ouvriers et aux paysans de déclencher la révolution.

   Est-ce qu’on pourrait, sous la dictature du prolétariat, prendre comme « objectif de l’effort » le réalisme critique de la bourgeoisie ? En critiquant la bourgeoisie, le prolétariat vise à la faire disparaître ; tandis qu’en « critiquant » le capitalisme, les auteurs bourgeois, se gardant de condamner son caractère exploiteur et de toucher à la question fondamentale de la dictature bourgeoise, cherchent au contraire à consolider cette dictature et caressent le rêve de trouver un remède qui puisse sauver le régime capitaliste mourant.

   Les critiques de la société capitaliste auxquelles ils se livrent n’ont jamais outrepassé, et ne peuvent d’ailleurs outrepasser, les limites acceptables pour le régime capitaliste. Si les révisionnistes modernes, représentés par la clique des renégats révisionnistes soviétiques, prônent avec tant de zèle le réalisme critique, c’est parce qu’ils sont aussi des porte-parole de la bourgeoisie décadente, parce qu’ils espèrent par-là sauvegarder leur domination réactionnaire bourgeoise.

   De ce courant littéraire et artistique qu’ils ont emprunté à la clique des renégats révisionnistes soviétiques et introduit dans la Chine nouvelle, socialiste, Tcheou Yang et consorts ont fait dériver des théories telles que : « écrire la vérité », l’« approfondissement du réalisme », la « large voie du réalisme » ((Les théories d’« écrire la vérité », de l’« approfondissement du réalisme » et de la « large voie du réalisme » sont des absurdités révisionnistes contre-révolutionnaires en matière de littérature et d’art lancées par Tcheou Yang et consorts, ces adeptes du renégat, agent de l’ennemi et traître à la classe ouvrière qu’est Liu Shaoqi clans les milieux littéraires et artistiques. Ils cherchaient à renier le principe de caractère de classe qui doit régir la littérature et l’art prolétariens, et s’opposaient à ce que la littérature et l’art soient au service des ouvriers, paysans et soldats, et de la politique prolétarienne. L’essence de ces absurdités consistait à s’opposer à ce que l’on exalte l’héroïsme du prolétariat et du peuple travailleur, à ce que l’on campe des images héroïques d’ouvriers, de paysans et de soldats, afin de désagréger la dictature du prolétariat et d’ouvrir ainsi la voie à la restauration du capitalisme. La théorie d’« écrire la vérité », par exemple, poussait ouvertement les écrivains réactionnaires bourgeois à « dévoiler courageusement la réalité de la vie », autrement dit, à rechercher spécialement les coins obscurs dans la réalité de la vie socialiste, et ceci avec le but bien précis de dépeindre la radieuse société socialiste sous un jour particulièrement sombre.
La théorie de l’« approfondissement du réalisme » préconisait de révéler « les choses anciennes » qui pèsent sur les masses populaires, demandait aux écrivains de créer des images de « personnages moyens » ayant un caractère complexe, de décrire les conflits internes auxquels sont en proie les « personnages moyens », c’est-à-dire les personnages arriérés. Pour Tcheou Yang et Cie, ce n’est qu’en écrivant des œuvres aussi nuisibles que l’on peut « approfondir » le réalisme. Leur but véritable, en prêchant ces théories réactionnaires, était de s’en servir pour répandre leurs doutes et donner libre cours à leur mécontentement à l’égard du régime socialiste, et de s’opposer ainsi à la révolution et à l’édification socialiste.
La théorie de la « large voie du réalisme » débitait cette absurdité comme quoi la voie la plus juste et la plus large, celle de servir les ouvriers, les paysans et les soldats, était trop étroite, sous prétexte qu’elle aurait « tracé devant les gens un petit sentier immuable ». Cette théorie préconisait que les auteurs écrivent ce que bon leur semble selon « leur propre expérience de la vie, leur éducation et leur tempérament ainsi que leur individualité artistique » ; elle tendait à ce que, s’écartant de l’orientation de servir les ouvriers, paysans et soldats, ils cherchent à se donner « un champ de vision infiniment large permettant de développer l’initiative créatrice ». Avec cette théorie, les sournoises visées de Tcheou Yang et consorts de désagréger la dictature du prolétariat pour restaurer le capitalisme, s’étalent au grand jour.)) et d’autres encore, poussant ainsi ouvertement les intellectuels bourgeois à se montrer « courageux pour dévoiler la réalité de la vie » ((« Luttons pour créer davantage d’œuvres littéraires et artistiques de qualité » (Wenyibao N°19, 1953).)) à « dénoncer le côté obscur du régime socialiste » ((« Intervention à une réunion à l’Association des Ecrivains chinois sur le travail de rédaction des périodiques littéraires » (Décembre 1956).)), dans l’espoir de désagréger et de saboter par ce moyen la dictature du prolétariat. Aussi, si nous voulons consolider et renforcer encore notre dictature du prolétariat sur les plans idéologique et culturel, devons-nous stigmatiser le réalisme critique de la bourgeoisie à partir de la conception du monde du prolétariat.

   En réalité, lorsque la bourgeoisie se lança dans ce mouvement de la Renaissance, elle comptait l’utiliser non comme un but mais comme un moyen. La bourgeoisie voulait-elle réellement faire revivre l’antique culture des propriétaires d’esclaves grecs ou romains ? Non. Le président Mao a indiqué :

    « Toute culture est, sur le plan idéologique, le reflet de la politique et de l’économie d’une société donnée. »

La Démocratie nouvelle

   Le « royaume idéal » de la bourgeoisie était alors la société capitaliste, nullement un retour à la société esclavagiste. Si elle brandissait le drapeau de la Renaissance dans son offensive contre la domination féodale, c’est que, outre le désir qu’elle avait de stimuler son ardeur au combat, elle voulait dissimuler le caractère limité de la révolution bourgeoise ainsi que tromper et obnubiler les larges masses.

   Aussi la Renaissance que la bourgeoisie préconisait à ses débuts visait-elle à réaliser ses aspirations politiques alors plus ou moins progressistes, c’est-à-dire la substitution d’un nouveau système d’exploitation à un ancien, l’évolution de la société féodale vers la société capitaliste. En revanche, sous la dictature du prolétariat, en prenant la Renaissance bourgeoise comme « objectif de l’effort », Tcheou Yang et consorts ne faisaient que reprendre le rôle de la bourgeoisie renversée et répondre à ses besoins contre-révolutionnaires de restauration du capitalisme ; en d’autres termes, ils voulaient, par une « renaissance » de l’idéologie et de la culture anciennes, restaurer la politique et l’économie anciennes, c’est-à-dire l’ancien régime d’exploitation, pour faire rétrograder la société socialiste vers la société capitaliste, pour ramener la Chine nouvelle et socialiste à son ancien état semi-colonial et semi-féodal.

   La résistance qu’oppose la classe réactionnaire à la loi historique ne fait qu’accélérer sa propre ruine. Engels a dit :

    « C’est l’époque qui commence avec la deuxième moitié du XVe siècle… tandis que la bourgeoisie et la noblesse étaient encore aux prises, la guerre des paysans d’Allemagne a annoncé prophétiquement les luttes de classes à venir, en portant sur la scène non seulement les paysans révoltés, – ce qui n’était plus une nouveauté, – mais encore, derrière eux, les précurseurs du prolétariat moderne, le drapeau rouge au poing et aux lèvres la revendication de la communauté des biens. »

Friedrich Engels : Dialectique de la nature, p. 29

   Si, les précurseurs du prolétariat moderne avaient déjà lancé un défi intransigeant à la bourgeoisie en avançant la revendication de la « communauté des biens » au cours de la Renaissance et du Siècle des Lumières de la bourgeoisie, à plus forte raison, à l’époque où le marxisme, le léninisme, la pensée-maotsétoung se répand largement dans le monde, où l’impérialisme va à son effondrement total et le socialisme marche vers la victoire dans le monde entier, chanter la rengaine de la bourgeoisie en escomptant la résurrection du capitalisme était aussi détestable et ridicule de la part de Tcheou Yang et consorts que vouloir faire tourner la terre en sens inverse.