Stigmatisons la trahison à la nation sur le plan culturel

Glorifier la littérature et les arts bourgeois, c’est restaurer le capitalisme
1970

Stigmatisons la trahison à la nation sur le plan culturel

 

   Lorsqu’il vantait la littérature et l’art bourgeois, Tcheou Yang spécifiait :

    « Les amis de l’étranger espèrent beaucoup voir une renaissance de la littérature et des arts orientaux »

Allocution à la Causerie sur le travail de création (20 février 1959)

   Que pouvaient être les « amis de l’étranger » de ce renégat et agent secret sinon une poignée d’impérialistes et de social-impérialistes ! Quels « espoirs » ces gens-là pouvaient-ils placer en la Chine nouvelle, socialiste ?

    « Les changements intervenus en Union soviétique ont amené les prophètes impérialistes à placer leurs espoirs d’une ’évolution pacifique’ dans la troisième ou la quatrième génération du Parti chinois. »

Citations du président Mao Tsétoung, p. 308

   Tcheou Yang était justement un traître à la nation qui mettait fidèlement en pratique les « espoirs » contre-révolutionnaires des « prophètes » impérialistes.

   Pour appliquer cette ligne de trahison nationale dans la littérature et les arts, Tcheou Yang a fomenté divers courants d’opinions contre-révolutionnaires :

   La théorie dite de la « conformité parfaite ».

   Tcheou Yang estimait qu’à ses débuts, la bourgeoisie était « en conformité d’intérêts avec tous les travailleurs » et par conséquent, que la littérature et les arts bourgeois de la Renaissance et du Siècle des Lumières « apportaient d’immenses contributions à l’humanité » ((« La voie de la littérature et des arts socialistes dans notre pays » (Rapport au IIIe Congrès des travailleurs littéraires et artistiques de Chine, 22 juillet 1960).)). Au XIXe siècle, alors que la bourgeoisie avait dégénéré et décliné, ses « représentants », les écrivains réalistes critiques, auraient été les « fils prodigues » en rébellion contre leur propre classe et qui « n’approuvaient pas le capitalisme » ((Allocution à la Conférence nationale de création pour les films de fiction (23 juin 1961).)), et c’est pourquoi leur littérature et leur art étaient une fois encore « la fierté de toute l’humanité civilisée » ((Allocution de vœux prononcée au II Congrès national des écrivains soviétiques (Wenyibao, Nos 23, 24, 1954).)). En un Mot : toute la littérature et tout l’art de la bourgeoisie seraient en « conformité parfaite » avec les intérêts des travailleurs.

   C’est une capitulation de classe pure et simple sur le plan culturel.

   En fait, la bourgeoisie a toujours tenté de se poser en représentante des intérêts de « toute l’humanité » ; or, même au début, quand elle a commencé à attaquer les classes féodales, la bourgeoisie n’en a pas moins poursuivi son exploitation et son oppression cruelles des travailleurs. Et son offensive contre les classes féodales avait justement pour but de leur arracher le pouvoir de domination et d’exploitation sur les travailleurs ; c’est pourquoi, une fois au pouvoir, elle s’est immédiatement associée avec les classes féodales pour réprimer cruellement les travailleurs qui voulaient poursuivre la révolution. L’histoire· du monde moderne ne nous a-t-elle pas laissé à ce sujet assez de sanglantes leçons ?

   Le président Mao a résumé la situation avec perspicacité :

    « Ce qui est dirigé par la bourgeoisie ne peut appartenir aux masses populaires. »

Interventions aux causeries sur la littérature et l’art à Yenan

   Cette phrase pénétrante suffit à déjouer tous les mensonges répandus par la bourgeoisie et le révisionnisme, tels que « la littérature et l’art du peuple tout entier », « la littérature et l’art pour toute l’humanité ». En effet, tout ce qui est dirigé par la bourgeoisie a été réformé par elle en fonction de sa nature exploiteuse. L’entité culturelle de la bourgeoisie, qui faisait la « fierté » de Tcheou Yang et consorts, a été créée sur la base d’une exploitation impitoyable du sang et de la sueur du peuple travailleur, au service des intérêts politiques de la bourgeoisie.

   Cela est vrai aussi bien pour la littérature et l’art de la Renaissance et du Siècle des Lumières que pour ceux du réalisme critique du XIXe siècle, la seule différence étant que les deux premières époques ont constitué l’« âge d’or » de la bourgeoisie, celles qui virent apparaître l’image du colonialiste ambitieux, tel le Robinson Crusoé de Daniel Defoe, ce prétendu « conquérant », tandis qu’au XIXe siècle, la bourgeoisie est « à bout de souffle, comme le soleil qui descend derrière les collines de l’ouest ».

   Cette époque voit apparaître des écrivains réalistes critiques depuis Balzac jusqu’à Tolstoï, ainsi que ceux qui se consacrent à la description de « personnages superflus ». Est-il vrai qu’ils « n’approuvaient pas le capitalisme » ? Non ! Avec acharnement, ils tentaient de sauver de l’effondrement et de la ruine la domination réactionnaire pourrie de leur propre classe. Les marxistes ne peuvent en aucun cas chanter les louanges des défenseurs de la domination bourgeoise en les considérant comme des porte-parole du peuple travailleur, mais doivent se livrer sur leurs œuvres à une analyse de classe, pour permettre d’en avoir une connaissance juste, de se libérer des mensonges de toutes nuances propagés par la bourgeoisie, afin de renverser par la révolution violente le système capitaliste et toute sa superstructure.

   La théorie du prétendu « insurpassable ».

   Tcheou Yang vantait les mérites de la Renaissance, du Siècle des Lumières et du réalisme critique, ces prétendus « sommets sur les plans tant idéologique qu’artistique », affirmant qu’ils étaient « insurpassables » et qu’« il n’y avait pas lieu d’essayer de les surpasser » (((Deuxième) « Intervention à la Causerie sur le travail littéraire et artistique » (16 juin 1961).)). Et, de plus, ils étaient « incomparables ». Le prolétariat chinois aurait dû rester à la remorque de la bourgeoisie occidentale « pendant des siècles » pour arriver à leur « hauteur » !

   Le marxisme, le léninisme, la pensée-maotsétoung ne reconnaît pas l’existence de limites insurpassables dans le monde quant aux choses concrètes. Partant de leur point de vue bourgeois, les représentants de la bourgeoisie ont évidemment proclamé à maintes reprises que leur système de pensée idéaliste et métaphysique était le « summum de la théorie » et « insurpassable » ; mais le développement du marxisme et celui de la révolution ont depuis longtemps percé à jour ce mensonge visant à contrecarrer la révolution prolétarienne et à protéger la domination réactionnaire de la bourgeoisie. Dans son essence, la théorie de l’« insurpassable » de Tcheou Yang ne fait que prôner le caractère « insurpassable » du système capitaliste.

   Dans l’histoire de l’humanité, la culture prolétarienne au service des ouvriers, paysans et soldats est la plus prestigieuse. Elle défie toute comparaison avec la culture bourgeoise, du fait que celle-ci sert les classes exploiteuses.

   Prenons par exemple les personnages types. Ouvrons n’importe quelle œuvre bourgeoise de la Renaissance, du Siècle des Lumières ou du réalisme critique, ceux qui y sont décrits, exaltés, embellis, ce sont les personnages des classes exploiteuses et les intellectuels appartenant à ces dernières, et si, par hasard, les masses ouvrières et paysannes apparaissent, c’est sous les traits sinon de voyous, du moins de valets. Les exploiteurs et vampires de tout acabit sont les héros de ces œuvres littéraires et artistiques qui les exhibent dans toute leur arrogance sur la scène, à l’écran, dans le roman et la poésie. Ici, la vérité historique et l’essence de l’évolution de l’histoire sont complètement inversées. Naturellement, Tcheou Yang ne pouvait le reconnaître. Selon lui, non seulement les écrivains bourgeois ont campé quantité d’« hommes typiques et vivants » ((« Essai sur le réalisme » (Littérature, N°1, VIe vol, 1936).)), mais ils ont créé en même temps des modèles d’« hommes nouveaux » ((« A propos de Tchernychevsky et de son esthétique » (Voir La vie et l’esthétique, édition 1957).)) pour le « socialisme à venir ».

   Il se plaisait à répéter que l‘écrivain bourgeois russe Tchernychevsky donne, dans son roman Que faire ?, une « image de la société socialiste » ((Ibid.)) d’une beauté indicible et crée en outre des modèles d’« hommes nouveaux ». Le personnage féminin de Véra en est un. En quoi réside sa « nouveauté » ? Dans le fait que ce personnage, imprégné d’égoïsme, a le front de s’affubler d’une auréole « rationnelle » et que, tout en étant bel et bien capitaliste d’une usine, il pousse l’hypocrisie jusqu’à essayer de faire croire à ses ouvriers qu’ils sont « patrons », ceci dans le but de se livrer à la prétendue « exploitation civilisée ». D’après le premier mari de Véra, il a « déjà vu tout cela aux Etats-Unis » ! ((Que faire ? (Editions « Époque », 1951, p.762).)) En effet, ces « hommes nouveaux » portés aux nues par Tcheou Yang et s’évertuant à persuader aux ouvriers qu’ils font partie du « patronat », nous, la classe ouvrière de Shanghai, nous en avons déjà connu quelques spécimens avant la Libération.

   Leur prétendue « exploitation civilisée » n’était, en fait, qu’un moyen de tromper et de corrompre les ouvriers, de recruter des mouchards parmi eux en leur distribuant des miettes. Comme l’« Etat du bien-être » de Nixon et de Brejnev, cette méthode est destinée à consolider le régime capitaliste. Mais il suffit d’appliquer sur le capitalisme l’étiquette socialiste pour que Tcheou Yang y voie des modèles d’« hommes nouveaux », des « sommets » infranchissables « tant sur le plan idéologique qu’artistique ».

   Comme l’a écrit le président Mao dans un de ses poèmes :

    Tout cela est passé.

    Pour trouver des hommes vraiment grands,

    Regardons plutôt le présent.

   L’histoire a prouvé depuis longtemps que seul le prolétariat, quand il a assimilé le marxisme, le léninisme, la pensée-maotsétoung, peut créer des exemples brillants d’authentiques héros révolutionnaires prolétariens. Les pièces révolutionnaires modèles à l’élaboration desquelles la camarade Kiang Tsing, à la lumière de la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao, a consacré toute son attention et tous ses efforts, sent vraiment des œuvres sans commune mesure avec la littérature et les arts de la bourgeoisie. Si, après avoir considéré les figures de héros révolutionnaires prolétariens tels que Li Yu-ho, Yang Tse-jong, Fang Hai-tchen, Kouo Kien-kouang, Wou Tsing-houa, Hong Tchang-tsing, etc., on jette un regard sur les représentants des classes exploiteuses figurant dans la littérature et les arts bourgeois, on se rend compte à quel point ces derniers sont insignifiants. Mais, frémissant, Tcheou Yang prétendait : « Si tout devait être surpassé, des problèmes surgiraient » ? N’est-ce pas là précisément la révélation des appréhensions de la bourgeoisie devant la grande victoire de la littérature et de l’art révolutionnaires du prolétariat ?

   Comme l’a très bien dit il y a longtemps notre grand dirigeant, le président Mao :

    « La grande et victorieuse Guerre de Libération du Peuple chinois et la grande révolution populaire ont régénéré et continuent à régénérer la grande culture du peuple chinois. Sous son aspect spirituel, cette culture est déjà supérieure à n’importe quelle culture du monde capitaliste. Prenons, par exemple, le cas du secrétaire d’Etat américain Acheson et de ses pareils : le niveau de leur connaissance de la Chine moderne et du monde moderne est inférieur à celui d’un simple soldat de l’Armée populaire de Libération de Chine. »

La Faillite de la conception idéaliste de l’histoire

   Attention, il est bien spécifié ici :

    « Cette culture est déjà supérieure à n’importe quelle culture du monde capitaliste. »

   Voici la réfutation la plus radicale et la réponse la plus énergique à la théorie de l’« insurpassable » chère à Tcheou Yang.

   La théorie dite de l’« occidentalisation complète ».

   Tcheou Yang prêchait qu’on devait « tendre la main au patrimoine occidental » ((« Problème de la réforme dans l’éducation artistique » (Voir « Une époque où les masses nouvelles sont reflétées », édition 1949).)), « prendre en considération de façon systématique les idéologies des époques révolues et les préserver dans la littérature et les arts d’aujourd’hui » ((Rapport à une réunion des cadres des services culturels relevant directement de l’Etat, participant au mouvement des « quatre assainissements » (24 novembre 1964).)) ; « préserver » « systématiquement » ce qui est « révolu » en Occident, n’est-ce pas là l’« occidentalisation complète » ? Il prétendait en outre qu’en Chine, étant donné la « faiblesse technique traditionnelle dans les divers domaines artistiques » en regard de la « technique occidentale » qui, « comparée à l’ancienne technique artistique propre à la Chine, est évidemment beaucoup plus progressiste et plus scientifique », « il sera toujours avantageux d’en assimiler davantage, et « plus on en assimilera, mieux cela vaudra » ((« Problème de la réforme dans l’éducation artistique » (Voir « Une époque où les masses nouvelles sont reflétées », édition 1949).)). C’est vraiment renier ses ancêtres et abandonner tout amour-propre. Tcheou Yang a-t-il conservé quelque chose d’un Chinois ? Non, tout ce qu’il possède, c’est un caractère de vassal, capable seulement de courber l’échine devant la bourgeoisie occidentale !

   Le peuple chinois est un grand peuple, laborieux et courageux, et la nation chinoise, une grande nation hautement civilisée. Depuis le Mouvement du 4 Mai, une nouvelle armée culturelle pleine de vigueur et représentée par Lou Sin a fait son apparition et se développe selon une orientation toute nouvelle sous la conduite du Parti communiste chinois, dont le dirigeant est le président Mao, ce qui a consacré la fin de la culture d’ancienne démocratie bourgeoise sur la terre chinoise.

   Aujourd’hui, la culture que nous édifions est la culture du prolétariat, la plus prestigieuse et la plus révolutionnaire dans l’histoire de l’humanité. Nos principes directeurs restent invariablement :

    « Que l’ancien serve l’actuel, que ce qui est étranger serve ce qui est national et qu’en rejetant ce qui est révolu on crée le nouveau. »

   L’art chinois ancien et l’art étranger sont, du point de vue du contenu idéologique, L’expression des aspirations politiques et des sentiments idéologiques des classes exploiteuses de l’antiquité chinoise ou de l’étranger, il faut les critiquer à fond et rompre radicalement avec ces arts-là ; quant à certaines formes artistiques d’une petite partie des œuvres appartenant à ces arts, nous devons aussi, à la lumière de la pensée-maotsétoung, les critiquer et les réformer, pour que le nouveau émerge de l’ancien, pour qu’elles servent la création littéraire et artistique du prolétariat.

    « Sans détruire ; on ne peut construire, Détruire, c’est critiquer, c’est faire la révolution. Pour détruire, il faut raisonner, et raisonner, c’est construire. Ainsi, vient d’abord la destruction, qui porte en elle la construction. »

   Pour utiliser ces formes artistiques, il convient d’adopter une attitude critique ; sans quoi, nous n’arriverons pas à les mettre à notre service, encore moins à créer du « nouveau », socialiste, en rejetant ce qui est « révolu », capitaliste. Les œuvres théâtrales modèles à thème révolutionnaire contemporain, créées par les travailleurs artistiques révolutionnaires sous la direction de la camarade Kiang Tsing, sont de brillants exemples de l’application des grands principes du président Mao :

    « Que l’ancien serve l’actuel, que ce qui est étranger serve ce qui est national et qu’en rejetant ce qui est révolu on crée le nouveau. »

   Ces œuvres exercent une influence toujours plus profonde et durable sur la manière d’aborder et de traiter dans la pratique le patrimoine culturel.

   Cependant, Tcheou Yang n’a en vue que ce qui est étranger et ancien, se désintéressant complètement de ce qui est chinois et actuel ; il se prosterne devant tout ce qui vient de la bourgeoisie occidentale et renie tout ce qui appartient au prolétariat de l’Orient. Si on se laissait mener par le bout du nez par la culture et l’art bourgeois, comme Tcheou Yang, on jouerait un rôle réactionnaire ; et en suivant sa fameuse théorie « plus on en assimilera, mieux cela vaudra » on irait grossir les rangs des adeptes de Liou Chao-chi dans sa trahison nationale. Le président Mao a indiqué de façon pénétrante :

    « L’esprit de capitulation de classe est au fond la réserve qui alimente l’esprit de capitulation nationale. »

La Situation dans La guerre de résistance après la chute de Shanghaï et de Taiyuan et les tâches qui en découlent

   En passant de la « conformité parfaite » à l’« insurpassable » et de l’« insurpassable » à l’« occidentalisation complète », Tcheou Yang s’est graduellement engagé, derrière Liou Chao-chi, dans la voie de la trahison envers le Parti et la nation.

   La bourgeoisie chinoise, produit d’une société semi-coloniale et semi-féodale, était faible et arriérée à l’extrême sur les plans politique et culturel. Quant à la bourgeoisie compradore, aile droite de la bourgeoisie, elle dépendait en tout de la bourgeoisie occidentale, se consacrant entièrement à des agissements criminels de trahison nationale. Tcheou Yang était lui-même un représentant de cette bourgeoisie qui trahissait la nation sur le plan culturel. Mais il n’en était pas l’unique représentant.

   Nous avons vu dans l’histoire de la culture moderne chinoise son prédécesseur Hou Che, Celui-ci et ses semblables prétendaient que « la lune était plus belle aux États-Unis » et Tcheou Yang s’en faisait l’écho en déclarant que la culture occidentale était la plus « avancée », la plus « scientifique » et, partant, si « merveilleuse » que nous ne pouvions que nous contenter de rester à la traîne. Ces deux hommes de même espèce sont deux vrais compères. Cependant Hou Che, a été un comprador culturel spécialisé en marchandises américaines, tandis que l’autre, Tcheou Yang, un comprador culturel colportant de la camelote de toutes marques, en cela réside leur seule différence.