Brève conclusion

La Yougoslavie est-elle un pays socialiste ?

A propos de la lettre ouverte du Comité Central du P.C.U.S.

26 septembre 1963

Brève conclusion

   La restauration du capitalisme en Yougoslavie constitue pour le mouvement communiste international un nouvel enseignement historique.

   Elle nous apprend qu’après la prise du pouvoir par la classe ouvrière, il existe encore une lutte de classes entre la bourgeoisie et le prolétariat, une lutte entre les deux voies — capitalisme et socialisme, et que le danger de la restauration du capitalisme subsiste.

   La Yougoslavie fournit un exemple bien caractéristique de restauration du capitalisme.

   La restauration du capitalisme en Yougoslavie nous apprend qu’un parti de .la classe ouvrière peut, avant son accession au pouvoir, tomber sous la coupe de l’aristocratie ouvrière, dégénérer en un parti bourgeois et devenir un valet de l’impérialisme et même après son accession au pouvoir, tomber sous la coupe des nouveaux éléments bourgeois, dégénérer en un parti bourgeois et devenir un valet de l’impérialisme.

   La Ligue des Communistes de Yougoslavie fournit un parfait exemple de pareille dégénérescence.

   La restauration du capitalisme en Yougoslavie nous apprend que dans un pays socialiste, la restauration du capitalisme ne s’opère pas nécessairement par un coup d’Etat contre­révolutionnaire ni par une invasion armée de l’impérialisme, qu’elle peut se faire aussi par la dégénérescence du groupe dirigeant du pays.

   Il est toujours plus facile de prendre une forteresse de l’intérieur.

   La Yougoslavie en fournit un excellent exemple.

   La restauration du capitalisme en Yougoslavie nous apprend que le révisionnisme est le produit de la politique impérialiste.

   Le vieux révisionnisme fut le produit de la politique impérialiste de corruption et d’entretien de l’aristocratie ouvrière.

   Le révisionnisme moderne, lui aussi, a été engendré de cette façon.

   A présent, ces tentatives de corruption entreprises par l’impérialisme ont atteint une envergure telle que celui-­ci est prêt à acheter à n’importe quel prix les groupes dirigeants des pays socialistes, pour réaliser par leur intermédiaire la politique d’ « évolution pacifique » prônée par lui.

   Si l’impérialisme américain considère la Yougoslavie comme le « bélier meneur du troupeau », c’est parce que celle­-ci fournit un excellent exemple à cet égard.

   La restauration du capitalisme en Yougoslavie dessillera les yeux de tous les marxistes-­léninistes du monde, ils se rendront compte, plus clairement encore, de la nécessité impérieuse qu’il y a de s’opposer au révisionnisme moderne.

   Il apparaît qu’aussi longtemps que l’impérialisme subsistera dans le monde, il n’y aura, pas lieu de dire que le danger d’une restauration du capitalisme dans les pays socialistes a disparu.

   La direction du P.C.U.S. proclame à cor et à cri qu’elle a déjà éliminé dans son pays le danger d’une restauration du capitalisme et qu’elle a entrepris l’édification du communisme.

   Bien entendu, s’il en était vraiment ainsi, nous nous en réjouirions.

   Mais force nous est de constater qu’elle imite la Yougoslavie en tous points et qu’elle s’est engagée dans une voie extrêmement dangereuse.

   Cet état de choses nous préoccupe beaucoup et nous affligé profondément.

   Avec tout l’attachement que nous éprouvons pour la grande Union soviétique et pour le grand P.C.U.S., nous voudrions lancer cet appel sincère aux dirigeants du P.C.U.S. : Camarades et amis, la voie yougoslave n’est absolument pas une voie a suivre !

   Revenez vite sur vos pas avant qu’il ne soit trop tard !