La position de principe du parti Communiste Chinois sur la question de la Yougoslavie

La Yougoslavie est-elle un pays socialiste ?

A propos de la lettre ouverte du Comité Central du P.C.U.S.

26 septembre 1963

La position de principe du parti Communiste Chinois sur la question de la Yougoslavie

   Dans sa lettre ouverte, le Comité central du P.C.U.S. prétend qu’il fut un temps où « les dirigeants du P.C.C. n’avaient aucun doute quant au caractère du régime socialiste en Yougoslavie » et qu’à présent, les dirigeants chinois « ont changé radicalement leur position dans la question yougoslave »,

   Certes, la Yougoslavie a été un pays socialiste et pendant un certain temps ce pays progressait dans la voie du socialisme.

   Mais avec la trahison de la clique Tito, le système social de la Yougoslavie ne tarda pas à dégénérer.

   En 1954, lorsque Khrouchtchev proposa l’amélioration des relations avec la Yougoslavie, nous consentîmes à la considérer comme un pays socialiste frère en vue d’œuvrer à son retour dans la voie du socialisme et de continuer à observer l’évolution de la clique Tito.

   Mais déjà à ce moment-­là, nous ne mettions pas de trop grands espoirs en la clique Tito.

   Dans sa lettre du 10 juin 1954 adressée au Comité central du P.C.U.S., le Comité central du P.C.C. a souligné :

   On doit tenir compte du fait que les dirigeants yougoslaves étant déjà allés bien loin dans leurs rapports avec l’impérialisme, il se pourrait qu’ils repoussent les efforts tendant à les rallier, qu’ils refusent de revenir dans la voie socialiste, mais que « même si une telle situation apparaissait, le camp de la paix, de la démocratie et du socialisme n’en souffrirait pas sur le plan politique, tout au contraire, l’hypocrisie des dirigeants yougoslaves n’en apparaîtrait que mieux aux yeux du peuple yougoslave et des peuples du monde entier ».

   Hélas, nous avions vu juste !

   Comme on pouvait s’y attendre, la clique Tito a repoussé tous les efforts que nous avions déployés pour la rallier, elle est allée toujours plus loin dans la voie du révisionnisme.

   Après avoir refusé d’apposer sa signature au bas de la Déclaration de 1957, la clique Tito a avancé en 1958 un programme à cent pour cent révisionniste, elle a levé cette grande bannière du révisionnisme moderne et l’a opposée à la Déclaration de 1957, programme commun reconnu par tous les partis communistes et ouvriers.

   En Yougoslavie, le processus de restauration du capitalisme s’est accompli graduellement. Sur le plan international, la clique Tito se montre de plus en plus zélée en tant que détachement contrerévolutionnaire de l’impérialisme américain.

   Dans ces circonstances, l’attitude de chaque parti marxiste-léniniste vis­-à-­vis de la clique Tito n’est plus celle qui se doit envers un parti frère, un pays frère, ni celle consistant à la rallier, il s’agit de démasquer et de combattre résolument et de façon conséquente cette clique de renégats.

   La Déclaration de 1960 a clairement précisé ce point.

   Dans sa lettre ouverte, le Comité central du P.C.U.S. élude à dessein toute une série de faits importants survenus après la Conférence des partis frères de novembre 1957, ainsi que les conclusions unanimes de la Conférence des partis frères de 1960, et c’est bien en vain qu’elle a cité, pour défendre la position erronée de la direction du P.C.U.S., une phrase de l’éditorial du Renmin Ribao du 12 septembre 1957 concernant la Yougoslavie.

   Les faits prouvent que notre position vis-­à-­vis de la clique Tito correspond à la réalité, qu’elle est une position de principe, qu’elle est conforme à l’accord commun de la Conférence de 1960 des partis frères.

   Et en s’efforçant par tous les moyens de réhabiliter la clique Tito, la direction du P.C.U.S. a montré par là même qu’elle a trahi le marxisme-­léninisme, rejeté la Déclaration de 1960, qu’elle apporte son aide à l’impérialisme américain et à ses valets et cherche à tromper le peuple yougoslave et les autres peuples du monde.