Léninisme et révisionnisme moderne

Léninisme et révisionnisme moderne

Parti Communiste de Chine

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­1963

   Paru dans le Hongqi.

   Principes révolutionnaires fondamentaux du marxisme mis en lumière par le grand Lénine et étape nouvelle du développement du marxisme, le léninisme est actuellement attaqué, déformé et prostitué avec une violence plus grande que jamais par les révisionnistes modernes.

   L’essentiel dans le léninisme, c’est qu’il a développé la doctrine de Marx et d’Engels, analysé scientifiquement les contradictions exacerbées du capitalisme passé au stade de l’impérialisme, et enrichit la théorie et la tactique marxistes de la révolution prolétarienne et de la dictature du prolétariat.

   La Grande Révolution d’Octobre a triomphé sous la direction même de Lénine. Poursuivant l’œuvre de la Révolution d’Octobre, les peuples de Chine et de nombreux autres pays ont remporté une série de victoires. Ces victoires sont celles du marxisme, celles du léninisme.

   Lénine a dit que la « doctrine [de Marx] a dû conquérir de haute lutte chaque pas fait sur le chemin de la vie » (V.I. Lénine : Marxisme et révisionnisme).

   De même, le léninisme s’est développé dans la lutte contre le révisionnisme de la IIde Internationale.

   Chaque nouvelle confirmation et chaque nouvelle victoire du léninisme sont inévitablement accompagnées d’ « une bataille après l’autre contre la stupidité, la vulgarité, l’opportunisme, etc. politiques » (V.I. Lénine : Lettre à Inessa Armand).

   Les vieux révisionnistes de la IIde Internationale prenaient souvent prétexte « des données récentes du développement économique » pour égarer les masses et vider le marxisme de son âme révolutionnaire tout en battant pavillon « marxiste ».

   L’histoire se répète dans des conditions différentes et sous des formes différentes.

   Les révisionnistes modernes, arborant l’enseigne du « léninisme », affirment à longueur de journée qu’ils sont « fidèles à Lénine », mais, en fait, ils utilisent, eux aussi, certaines « données récentes » du développement historique pour égarer les gens, saper la doctrine révolutionnaire léniniste et attaquer ce qu’il y a d’essentiel dans le léninisme : la doctrine de Lénine sur l’impérialisme, ainsi que sa théorie et sa tactique de la révolution prolétarienne et de la dictature du prolétariat.

   Tout comme le révisionnisme et l’opportunisme de la IIde Internationale, le révisionnisme moderne s’évertue à estomper les contradictions du capitalisme et de l’impérialisme, à nier le fait que l’impérialisme est le capitalisme agonisant, pourrissant, dont les jours sont comptés, et à décrire l’impérialisme moderne comme étant un « ultra­-impérialisme » « pacifique » et « démocratique ».

   Les révisionnistes modernes, représentés par la clique Tito de Yougoslavie, s’attachent en particulier à enjoliver la machine d’Etat de l’impérialisme et de la bourgeoisie monopoliste. Ils disent que la politique dite de nationalisation, le capitalisme monopoliste d’Etat, l’intervention de l’Etat dans l’économie, dans les pays impérialistes et dans les pays capitalistes en général, constituent un « jaillissement de facteurs socialistes », une « réalisation de l’économie planifiée », le « début du processus de transformation socialiste », etc.

   Ils parlent à profusion de « changement progressif », d’ « intégration de la révolution et de la réforme », d’ « entrée profonde dans l’ère du socialisme », etc., mais ils ne soufflent mot de la nécessité,pour le passage du capitalisme au socialisme, de réaliser la révolution visant à briser et à démolir la machine d’Etat de la bourgeoisie, et de remplacer la dictature de la bourgeoisie par celle du prolétariat.

   Chacun sait que le point de vue fondamental du marxisme que Lénine s’est efforcé de mettre en lumière est précisément celui de la révolution brisant la machine d’Etat bourgeoise, de la substitution de la dictature du prolétariat à celle de la bourgeoisie.

   Car, sans pareille révolution, la transformation socialiste n’aurait pas de sens et le capitalisme monopoliste d’Etat resterait le capitalisme de toujours.

   Comme l’a très bien dit Lénine, l’existence et le développement du capitalisme monopoliste, y compris l’existence et le développement du capitalisme monopoliste d’Etat, montre seulement que les prémisses matérielles du socialisme sont arrivées à maturité, que la révolution socialiste est proche et inéluctable, et n’est nullement « un argument pour tolérer la négation de cette révolution et les tentatives de farder le capitalisme, à quoi s’emploient tous les réformistes » (V.I. Lénine: « L’Etat et la révolution »).

   Il y a là une divergence fondamentale sur l’appréciation de notre époque. Quand les marxistes-­léninistes affirment que « le contenu essentiel de notre époque est le passage du capitalisme au socialisme, inauguré par la Grande Révolution socialiste russe d’Octobre » (Déclaration de la Conférence des Représentants des Partis communistes et ouvriers des Pays socialistes), ils s’appuient sur le point de vue même de la révolution prolétarienne et de la dictature du prolétariat, et se basent sur l’expérience fondamentale de la Grande Révolution socialiste d’Octobre.

   Cependant, ce point de vue, les révisionnistes modernes l’éludent, comme on fuit la peste, ils dénaturent l’expérience de la Révolution d’Octobre et évitent d’affirmer que la voie de la Révolution d’Octobre est la voie de l’émancipation commune à l’humanité. En fait, ils considèrent notre époque comme celle de l' »intégration pacifique du capitalisme au socialisme ».

   Le marxisme-­léninisme a toujours attaché une grande importance à la lutte pour la démocratie. Dans les pays où la révolution démocratique bourgeoise n’a pas encore triomphé, le prolétariat doit soulever les masses, diriger de toutes ses forces la révolution démocratique bourgeoise et lutter pour la faire triompher.

   Là où il y a système démocratique bourgeois, le prolétariat doit tirer profit des droits démocratiques existants et en conquérir de nouveaux, en vue d’éduquer, de soulever et d’organiser les masses, de développer la lutte contre le système d’exploitation et de violence de la bourgeoisie.

   Après s’être emparé du pouvoir, le prolétariat devra consolider et renforcer sa dictature tout en appliquant une large démocratie sous une direction hautement centralisée, c’est-­à-dire exercer la dictature sur l’ennemi et pratiquer la démocratie populaire au sein du peuple, pour assurer l’édification victorieuse du socialisme et du communisme.

   La démocratie a toujours un caractère de classe.

   Les marxistes-­léninistes ont toujours envisagé la question de la démocratie sous l’angle de l’histoire et ne parlent jamais de « démocratie dans l’abstrait » ni de « démocratie en général ».

   Dans les conditions du capitalisme, a souligné Lénine, le prolétariat ne peut conserver son indépendance qu’en subordonnant son combat pour la démocratie à son objectif général, qui est la lutte pour la dictature du prolétariat (V.I. Lénine : La Révolution socialiste et le droit des nations à disposer d’elles­mêmes (thèses)).

   Il a indiqué aussi que le remplacement de la dictature bourgeoise par la dictature du prolétariat est un élargissement de la démocratie qui a une portée historique pour le monde entier, la transformation d’une pseudo­démocratie en démocratie authentique, la privation des droits démocratiques pour les exploiteurs qui sont minorité et la jouissance de la démocratie pour l’écrasante majorité que sont les travailleurs.

   Estimer que la dictature du prolétariat exclut la démocratie n’est qu’une « affirmation libérale et mensongère » et pourrie qui rejette la lutte des classes dans l’oubli (Voir V.I. Lénine : La Révolution prolétarienne et le renégat Kautsky).

   Comme les vieux révisionnistes, les révisionnistes modernes, usent de tous les prétextes pour dénigrer le caractère de classe de la démocratie, ainsi que la différence entre démocratie bourgeoise et démocratie prolétarienne.

   En prônant la « démocratie en général » ou « la démocratie du peuple entier », ils ne font, en » réalité, que vouer un culte à la démocratie bourgeoise, c’est­-à­-dire à la dictature bourgeoise.

   De là, ils font tout pour confondre révolution et réforme, ils limitent et confinent tout leur travail dans le cadre admis par la dictature bourgeoise.

   Il y a longtemps que Lénine a réfuté ces points de vue archi-faux, disant qu' »il est absurde de penser que la révolution la plus profonde que l’histoire de l’humanité ait jamais connue, le passage, pour la première fois dans le monde, du pouvoir de la minorité des exploiteurs à la majorité des exploités, puisse s’effectuer dans l’ancien cadre de l’ancienne démocratie, de la démocratie bourgeoise parlementaire, puisse s’effectuer sans les tournants les plus profonds, sans la création de nouvelles formes de démocratie, de nouvelles institutions qui matérialisent les conditions nouvelles de son application, etc. » (V.I. Lénine, 1er Congrès de l’Internationale communiste).

   Cette thèse de Lénine est non seulement juste pour la Révolution d’Octobre, mais encore elle s’est révélée plus tard entièrement juste par les victoires des révolutions socialistes dans une série de pays. Cependant, les révisionnistes moderne s’en tiennent précisément à cette allégation absurde réfutée par Lénine.

   Dans les conditions du socialisme, les révisionnistes modernes, prétextant toujours de la « démocratie en général », nient le caractère de classe de la démocratie et cherchent à atteindre graduellement leur but qui est de liquider la dictature du prolétariat en vue de faciliter la restauration graduelle, sous une certaine forme, du capitalisme.

   De même, sur la question de la lutte pour la paix mondiale et la coexistence pacifique, les révisionnistes modernes avilissent à l’extrême le léninisme et le prostituent complètement.

   Depuis que le premier pays socialiste est apparu dans le monde, tous les marxistes-­léninistes, en commençant par Lénine lui­-même, considèrent qu’un pays socialiste a pour tâche importante de lutter pour la coexistence pacifique entre pays à régimes sociaux différents et contre la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme.

   Le Parti communiste chinois, avec le camarade Mao Tsé­toung à sa tête, a toujours estimé qu’il faut régler les différends entre Etats par la voie pacifique et non par la force.

   Ce point de vue du Parti communiste chinois est non seulement toujours présent dans nos déclarations, mais encore, il se manifeste avec fermeté dans notre politique et dans nos actes. Le monde entier sait que la République populaire de Chine est un des promoteurs des cinq principes de la coexistence pacifique et qu’elle les applique résolument.

   C’est en vain que les impérialistes, les réactionnaires et les révisionnistes modernes tentent de nier ces faits.

   Il va sans dire que la politique de paix des pays socialistes n’a pas fait disparaître les contradictions existant objectivement dans le monde: contradictions entre les pays socialistes et les pays impérialistes, entre la bourgeoisie et le prolétariat des pays capitalistes, entre l’impérialisme et les nations opprimées, entre les différents pays impérialistes, entre les divers groupes monopolistes de chaque pays impérialiste.

   Aux yeux des marxistes-­léninistes, que ce soit dans le passé, le présent ou à l’avenir, on ne saurait ignorer ou masquer ces contradictions, comme tentent de le faire les philistins politiques que sont les révisionnistes modernes, si l’on veut obtenir la paix mondiale et la coexistence pacifique entre pays socialistes et pays à système social différent.

   Les marxistes-­léninistes, communistes chinois y compris, ont toujours considéré que la coexistence pacifique entre pays socialistes et pays à système social différent peut être obtenue et la guerre mondiale, que tentent de déclencher les impérialistes, conjurée, tant que les pays socialistes s’en tiennent fermement à leur politique de paix et tant que les forces révolutionnaires des peuples de tous les pays et tous les Etats et peuples attachés à la paix, s’unissant dans une lutte résolue et efficace contre les forces d’agression et de guerre de l’impérialisme, s’efforcent dans tous les domaines de lier les mains aux impérialistes et de réduire leur sphère d’action.

   En même temps, les marxistes-­léninistes considèrent toujours que la lutte pour la coexistence pacifique entre pays socialistes et pays à système social différent d’une part, et la lutte des classes en pays capitalistes et la lutte révolutionnaire des nations opprimées contre l’impérialisme d’autre part, sont deux choses différentes, deux questions distinctes: la première ne saurait remplacer la deuxième ni en être la négation.

   La lutte des peuples opprimés dans les pays capitalistes et la lutte des nations opprimées sont dans l’intérêt de la paix mondiale, de la coexistence pacifique entre pays à systèmes sociaux différents.

   Sous le prétexte hypocrite de vouloir la « paix » et la « coexistence pacifique », les révisionnistes modernes cherchent à limiter, à affaiblir et même à renier la lutte révolutionnaire des peuples et nations opprimés; ceci répond entièrement au désir de l’impérialisme et de la réaction de tous les pays, et est des plus préjudiciables à la lutte pour la paix, pour la coexistence pacifique entre pays à systèmes sociaux différents.

   Recourant à des manœuvres identiques à celles dont usaient les vieux révisionnistes pour attaquer le marxisme, les révisionnistes modernes prennent à partie le léninisme sous le même prétexte de la lutte contre le dogmatisme.

   Déjà, au début du XXe siècle, Lénine écrivait que les divers réformistes et révisionnistes du ‘mouvement ouvrier « forment tous une seule famille, tous s’adressent des louanges réciproques, s’instruisent les uns auprès des autres, et mènent campagne en commun contre le marxisme ‘dogmatique’ « (V.I. Lénine : Que faire ?).

   Ce phénomène, décrit il y a soixante ans par Lénine, n’a­-t-­il pas fait sa réapparition dans des conditions historiques nouvelles ?

   La seule chose qui diffère, c’est que les révisionnistes modernes hésitent encore moins à recourir à tous les procédés pour attaquer le marxisme-­léninisme.

Par exemple, certains affirment, sans aucun fondement, que les « dogmatistes » préconisent « le recours à la guerre pour démontrer la supériorité du socialisme et du communisme sur le capitalisme ».

   Qu’est cela, sinon une calomnie de la plus grande absurdité à l’adresse des marxistes­-léninistes, une basse flatterie à l’impérialisme et à toute la réaction?

   Les révisionnistes modernes inventent aussi, purement et simplement, que les marxistes-­léninistes révolutionnaires (qualifiés par eux de « dogmatistes ») « rejettent » certains compromis nécessaires.

   Nous voudrions leur dire qu’aucun marxiste-­léniniste sérieux ne rejette les compromis en bloc. Au cours de notre longue lutte révolutionnaire, nous, communistes chinois, nous avons maintes fois passé des compromis avec l’ennemi de l’intérieur comme de l’extérieur.

   Par exemple, nous avons fait des compromis avec la clique réactionnaire de Tchiang Kaï­chek, et également des compromis avec les impérialistes américains dans la lutte pour résister à l’agression américaine et aider la Corée.

   Pour les marxistes-­léninistes, la question est de savoir de quel genre de compromis il s’agit, quelle en est la nature et comment le réaliser.

   Lénine avait tout à fait raison de dire que « rejeter les compromis ‘en principe’, nier la légitimité des compromis en général, quels qu’ils soient, c’est un enfantillage qu’il est même difficile de prendre au sérieux » (V.I. Lénine : La Maladie infantile du communisme (le ‘gauchisme’)).

   Tout comme nous l’enseigne encore Lénine, l’homme politique qui désire être utile au prolétariat révolutionnaire doit savoir distinguer quels compromis sont admissibles et profitables à la cause du peuple, et quels compromis sont inadmissibles et ont un caractère de trahison.

   C’est précisément d’après cet enseignement de Lénine que nous, communistes chinois, distinguons entre les différents compromis, nous déclarant en faveur des compromis qui profitent à la cause du peuple et à la paix mondiale, et contre ceux ayant un caractère de trahison.

   Les faits sont clairs: ont précisément une idéologie réellement trotskiste ou relevant d’une variante du trotskisme ceux qui tombent tantôt dans l’aventurisme, tantôt dans le capitulationnisme.

   En avril 1946, le camarade Mao Tsé­toung disait dans « Quelques appréciations sur la situation internationale actuelle » que les pays socialistes et les pays impérialistes ont la possibilité, sur un certain nombre de questions, y compris des questions importantes, d’aboutir à des accords par voie de consultations pacifiques et de réaliser certains compromis jugés nécessaires.

   Il estimait que « des compromis de ce genre. . . ne peuvent être que le résultat de luttes résolues et efficaces de toutes les forces démocratiques du monde contre les forces réactionnaires des Etats-­Unis, de la Grande-­Bretagne et de la France ».

   Et il ajoutait : « De tels compromis n’exigent pas des peuples des différents pays du monde capitaliste qu’ils fassent en conséquence des compromis dans leur propre pays. Les peuples de ces pays continueront à engager des luttes différentes selon les conditions différentes ».

   Cette analyse du camarade Mao Tsé­toung est scientifique, marxiste et léniniste. Nous, communistes chinois, avons toujours élaboré notre politique internationale en conformité avec ce point de vue du camarade Mao Tsé­toung.

   Mais les impérialistes, les réactionnaires des différents pays et les révisionnistes modernes ont toujours essayé de nous nuire par toutes les calomnies possibles.

   Il est à noter que l’histoire n’a vu aucun parti révolutionnaire qui n’ait été sali par l’ennemi et ses agents.

   Le grand Parti bolchevik a été l’objet des innombrables calomnies de l’ennemi.

« Ils attaquent les bolcheviks, les qualifiant toujours de sectaristes, de dogmatistes, de blanquistes, d’anarchistes, etc' » (V.I. Lénine : La Tactique du Parti ouvrier social­-démocrate de Russie dans la campagne électorale).

   Aujourd’hui, sur le plan international, tous les marxistes-­léninistes révolutionnaires sont en butte aux attaques des révisionnistes modernes. Il est regrettable que le camarade Togliatti se soit joint à ces attaques.

   De nombreux crimes sont imputés au Parti communiste chinois par les révisionnistes modernes.

   Pourquoi ?

   N’est­-ce pas parce que nous défendons fermement la pureté du marxisme-léninisme ? parce que nous ne marchandons jamais avec les principes ni ne faisons de concessions sur le plan théorique? parce que nous luttons résolument à la fois contre le révisionnisme moderne et le dogmatisme, à la fois contre l’opportunisme de droite et l’opportunisme « de gauche », à la fois contre le capitulationnisme et l’aventurisme, à la fois contre les accommodements qui font fi des principes et contre le sectarisme qui s’écarte des masses, à la fois contre le chauvinisme de grande nation et le nationalisme réactionnaire sous toutes ses formes?

   Certains s’efforcent d’utiliser toutes les occasions possibles pour attaquer, en lui faisant subir d’infâmes déformations, la thèse du Parti communiste chinois selon laquelle « l’impérialisme et tous les réactionnaires sont des tigres: en papier ».

   Cette thèse du Parti communiste chinois est basée sur l’appréciation scientifique, faite par Lénine, de l’impérialisme qui, soulignai-t-­il, est un capitalisme agonisant et pourrissant, et est établie en fonction de la longue expérience révolutionnaire chinoise et de toutes les expériences révolutionnaires du passé.

   Cette thèse s’accorde entièrement avec les qualificatifs de « colosse aux pieds d’argile », « épouvantail », « adversaire qui paraît si fort », et « bêtes féroces capitalistes . . . incapables de nous faire aucun mal », etc. accordés par Lénine à l’impérialisme.

   Ceux en question proclament constamment qu’il faut agir selon les critères de Lénine; en fait, ils s’écartent invariablement de ces critères, de l’essence même du léninisme, c’est­-à-­dire de la doctrine de Lénine sur l’impérialisme, la révolution prolétarienne et la dictature du prolétariat.

   Dans la question de l’appréciation de l’essence de l’impérialisme, n’est-­il pas clair qu’ils ont montré leur vrai visage en s’écartant fort du léninisme?

   Tout compte fait, ceux qui attaquent furieusement la thèse: « l’impérialisme et tous les réactionnaires sont des tigres en papier », ne font que chorus avec l’impérialisme, propageant auprès des peuples qui veulent la révolution l’idée qu’il faut se garder de résister aux forces d’agression de l’impérialisme, que le système impérialiste ne peut être renversé, que les révolutions, quelles qu’elles soient, ne doivent pas être entreprises et sont sans espoir.

   Depuis des années, l’impérialisme américain et ses acolytes soumettent les peuples du monde entier au chantage nucléaire que voici: celui qui ne se soumet pas à la domination est voué à l’anéantissement.

   Et toute l’excitation au sujet des armes nucléaires entreprise au sein des masses par les révisionnistes modernes, représentes par la clique Tito, est, de bout en bout dans le ton du chantage nucléaire de l’impérialisme américain.

   Tous les vrais marxistes-­léninistes, dont les communistes chinois, se sont toujours opposés fermement à la politique de guerre nucléaire de l’impérialisme, ils préconisent fermement l’interdiction et la destruction des armes nucléaires; d’ailleurs, le gouvernement de la République populaire de Chine a proposé à maintes reprises la création d’une zone désatomisée qui engloberait tous les pays d’Asie et du Pacifique, Etats-­Unis y compris; tous les vrais marxistes-léninistes, dont les communistes chinois, ont toujours estimé que les peuples de tous les pays doivent prendre leur destin en main et ne pas se laisser intimider par la politique de chantage nucléaire de l’impérialisme américain; de même, ils estiment que la chose sur laquelle les pays socialistes doivent compter, c’est la force des peuples* attachés à la justice, c’est la politique de justice qui leur est propre; ils ne doivent absolument pas miser, dans le monde, sur les armes nucléaires.

   Les révisionnistes modernes connaissent fort bien ces justes points de vue des marxistes-­léninistes, mais, néanmoins, ils s’obstinent à fabriquer des mensonges et à tromper les masses, prétendant que ceux qu’ils appellent « dogmatistes » souhaitent « pousser l’humanité au bord de la guerre nucléaire ». Ils invoquent à tout moment la « morale ».

   Où donc la relèguent-­ils, leur « morale », quand ils fabriquent des mensonges de ce genre ?

   A ce moment-­là, n’oublient­-ils pas jusqu’à la morale que tout homme respecte normalement en tant qu’homme?

   Les séries de mensonges répandus à dessein par les révisionnistes modernes pour déformer et attaquer les thèses et points de vue des vrais marxistes­léninistes visent à empêcher les peuples et nations opprimés de faire la révolution et de mener la lutte libératrice.

   Aux yeux des révisionnistes modernes, dans les conditions qui voient exister arme nucléaire et engins militaires similaires, toute révolution et tout acte soutenant la révolution sont contraires à la « logique de la vie ».

   Ce qu’ils entendent par « logique de la vie », c’est, en fait, une logique d’esclave qui vise à émousser la volonté révolutionnaire de tous les peuples, à faire en sorte que les peuples se lient pieds et poings et servent docilement d’esclaves à l’impérialisme et à toute la réaction.

   Les marxistes­-léninistes s’opposent fermement à cette logique d’esclave et sont partisans de ce que le peuple se libère lui­-même, édifie une vie nouvelle indépendante et heureuse.

   C’est là une loi du développement social à laquelle nul ne saurait faire obstacle.

   Les révisionnistes modernes estiment que, dans les conditions historiques actuelles, il faut s’estimer heureux de pouvoir vivre, serait­-ce dans l’abrutissement et l’hébétude; à quoi bon distinguer entre classes, entre prolétariat et bourgeoisie, impérialisme et nations opprimées, capitalisme et socialisme, guerre juste et guerre injuste, révolution et contre­révolution?

   A leurs yeux, toutes ces distinctions ont perdu leur signification de l' »époque », toutes relèvent du « dogmatisme ». En somme, ils ont, en réalité, entièrement rejeté toute la doctrine marxiste, toute la doctrine léniniste, et ils estiment que ceux qui n’approuvent pas ce point de vue et cette façon d’agir bien à eux, qui ne parlent pas ni n’agissent suivant leur bâton de chef d’orchestre, vont « à rencontre » du marxisme-­léninisme, « nient » l’esprit créateur du marxisme­-léninisme, « attaquent » la politique de la coexistence pacifique, sont des « pseudo-révolutionnaires », des « aventuristes de gauche », des « dogmatistes », des « sectaristes », des « nationalistes », etc.

   Lénine condamnait les révisionnistes et opportunistes de la IIde Internationale en ces termes: « Poser la question de cette manière, en dehors des classes ou au-dessus des classes, soi­-disant du point de vue du peuple tout entier, c’est tout simplement se moquer de l’enseignement essentiel du socialisme, à savoir la théorie de la lutte des classes » (V.I. Lénine: « 1er Congrès de l’Internationale communiste »).

   Ce comportement est tout particulièrement mis en relief par les sermons et les mesures politiques des révisionnistes modernes. Ils contestent que les masses populaires sont la force motrice du développement historique, que ce sont elles qui créent l’histoire.

   Ils estiment que les changements dans la situation internationale et le destin de l’humanité sont entre les mains des « chefs » de quelques grandes puissances, qu’ils dépendent de leur « raison » ou de leur manque de « raison » et non pas des forces unies des masses populaires de tous les pays du monde et des luttes conjointes de celles-­ci.

   Certains même ne songent qu’à s’embarquer sur un même bateau avec les chefs des pays impérialistes et considèrent cela comme le « plus grand honneur », alors qu’ils se refusent à « braver vents et tempêtes » avec les masses populaires. N’est-­il pas étrange que pareilles gens aient fait leur apparition dans les rangs même des marxistes-­léninistes?

   Lénine disait : « Le grand péché des chefs socialistes-révolutionnaires et menchéviks est de n’avoir pas confiance dans les masses, de redouter leur initiative, leur action indépendante, de trembler devant leur énergie révolutionnaire au lieu de l’appuyer entièrement et sans réserve » (V.I. Lénine : Une des questions fondamentales de la révolution).

   C’est également et précisément en cela que réside le péché des révisionnistes modernes.

   Lénine disait par ailleurs : « Définir sa conduite d’une situation à l’autre, s’adapter aux événements du jour, aux changements de menus faits politiques, oublier les intérêts vitaux du prolétariat et les traits essentiels de l’ensemble du régime capitaliste, de toute l’évolution capitaliste, sacrifier ces intérêts vitaux au nom des avantages réels ou supposés de l’heure: telle est la politique révisionniste » (V.I. Lénine : Marxisme et révisionnisme).

   Lorsqu’ils agissent de la sorte, les révisionnistes ont coutume de vanter leur « sagesse », leur « esprit créateur », de faire passer leur point de vue pour « théories les plus récentes ».

   En réalité, les « théories les plus récentes », dont parlent les révisionnistes modernes, ne sont rien d’autre qu’une simple variante, dans les conditions modernes, des absurdités des révisionnistes anciens du genre de Bernstein et Kautsky !

   Elles ne sont rien d’autre qu’une simple réédition des vieilles rengaines à l’aide desquelles la réaction bourgeoise berne le peuple !

   Le révisionnisme est un opium qui anesthésie le peuple, une musique consolatrice pour esclaves. Les factions révisionnistes constituent, au sein du mouvement ouvrier, un détachement politique de la bourgeoisie, un important soutien social de la bourgeoisie et de l’impérialisme.

   Aussi longtemps que les systèmes capitaliste et impérialiste subsisteront dans le monde, le révisionnisme, en tant que courant d’idées, se manifestera toujours en des moments différents et sous des formes différentes.

   Alors la faillite de la IIde Internationale était déjà consommée tant en pratique qu’en théorie, Lénine prévoyait, en janvier 1917: « … et dans quelques dizaines d’années, espérons-le, il sortira des entrailles de la social­-démocratie ‘unie’ et internationale, de nouveaux Plékhanov, de nouveaux Scheidemann, de nouveaux conciliateurs, doucereux tels que Kautsky . . . » (V.I. Lénine: « Un Tournant dans la politique mondiale »).

   L’histoire l’a confirmé. En effet, peu après la mort de Lénine, une lutte sérieuse s’engagea au sein du mouvement communiste international, entre les marxistes-léninistes et les anti­ marxistes-­léninistes.

   Cette lutte vit s’opposer, d’une part, les léninistes ayant Staline à leur tête et, d’autre part, Trotski, Boukharine et autres aventuristes « de gauche » et opportunistes de droite.

   Une autre lutte se déroulait parallèlement à celle­-ci. C’était celle, de longue haleine, engagée au sein du Parti communiste chinois par les marxistes-léninistes, sous la direction du camarade Mao Tsé­toung, contre les aventuristes « de gauche » et les opportunistes de droite.

   Nous sommes actuellement, et une fois de plus, confrontés avec une lutte sérieuse entre marxistes-­léninistes et ceux qui s’opposent au marxisme-­léninisme, c’est­-à­-dire les révisionnistes modernes.

   La Déclaration de Moscou de 1957 dit : « Le principal danger dans les conditions actuelles est le révisionnisme ». « L’influence bourgeoise constitue la cause intérieure du révisionnisme et la capitulation devant la pression de l’impérialisme en est la cause extérieure. »

   Dans les pays capitalistes et impérialistes, les causes générales qui donnent naissance au révisionnisme, et que Lénine a analysées, existent toujours aujourd’hui.

   Lénine dit : « L’existence relativement pacifique et aisée d’une couche d’ouvriers privilégiés les ’embourgeoisait’, leur donnait des bribes des bénéfices du capital national, leur épargnait la détresse, les souffrances et les détournait des tendances révolutionnaires de la masse vouée à la ruine et la misère » (1V.I. Lénine : La Faillite de la IIe Internationale).

   Cet état de choses peut non seulement être constaté par nous à l’heure actuelle, mais encore, il est évident qu’il s’affirme avec plus de relief que dans le passé.

   Conformément à leurs besoins, et en tant que tactique pour faire face aux masses populaires, les impérialistes et les réactionnaires usent tantôt de la violence directe, tantôt de certaines réformes ; tantôt ils recourent sans aucun préambule à la menace, tantôt ils semblent accorder parcimonieusement des concessions toutes superficielles.

   Ces deux méthodes sont, soit utilisées tour à tour, soit combinées, imbriquées de la façon la plus complexe.

   En général, plus grande est la force du prolétariat, plus rusée est la politique habituellement adoptée par la bourgeoisie afin de semer certaines illusions au sein du mouvement ouvrier et d’y susciter des réactions opportunistes.

   Lénine dit : « Les zigzags de la tactique bourgeoise amènent un renforcement du révisionnisme dans le mouvement ouvrier et, souvent, poussent jusqu’à la scission les divergences qui s’y manifestent » (V.I. Lénine : Les Divergences dans le mouvement ouvrier européen).

   Ces paroles de Lénine sont une mise en garde perpétuelle pour le mouvement ouvrier international.

   La sombre nuée du révisionnisme couvre actuellement le ciel du mouvement ouvrier international. Les révisionnistes modernes se livrent ouvertement à des activités scissionnistes.

   L’apparition du révisionnisme moderne est certes un mal.

   Cependant, comme elle est inévitable et que, par surcroît, elle est devenue une réalité objective, la manifestation au grand jour du révisionnisme moderne permet aux gens de voir, de discerner et de comprendre tout le mal qu’il fait, et permettra de transformer ce mal en bien.

   Soutenus par l’impérialisme, les révisionnistes modernes sont, semble-­t­-il, transportés de joie.

   Mais la vérité finira par l’emporter sur l’absurde, le marxisme-­léninisme finira par l’emporter sur le révisionnisme moderne.

   Les révisionnistes modernes auront beau mener grand tapage pendant un certain temps, prétendant que le marxisme-léninisme est « périmé ».

   Ce sera non pas le révisionnisme moderne, mais inéluctablement le marxisme-léninisme qui, répondant au développement historique de la société humaine, remportera la victoire finale et grandira. L’histoire est là, qui le confirme.

   Actuellement, la situation du mouvement ouvrier international est bien meilleure qu’auparavant.

   Le puissant camp socialiste avec son milliard d’hommes est là. De forts détachements internationaux de marxistes-léninistes existent.

   Plus conscients que jamais, les peuples du monde sont là. Et il y a le mouvement révolutionnaire national et démocratique qui connaît un essor impétueux. L’impérialisme vit des jours encore plus difficiles.

   Après la riche expérience acquise sur les deux continents, l’Europe et l’Asie, la révolution socialiste a réalisé une expérience des plus importantes et des plus éclatantes en Amérique latine.

   Ces expériences ont enrichi plus encore le marxismeléninisme, elles ont armé idéologiquement les peuples révolutionnaires de tous les pays. Elles sont autant d’antithèses du révisionnisme moderne. Ce sont des faits historiques, objectifs, et pour les révisionnistes modernes, il est totalement vain de chercher à les tronquer et à les déformer.

   La lutte idéologique à l’échelle internationale qui s’est déroulée, à la fin du XIXème siècle, entre le marxisme révolutionnaire et le révisionnisme fut le prélude du grand combat révolutionnaire du prolétariat.

   Aujourd’hui, la lutte idéologique à l’échelle internationale entreprise, sous le grand drapeau du léninisme, contre le révisionnisme moderne, est plus encore appelée à devenir le symbole et le signal d’un développement plus vaste encore du grand mouvement révolutionnaire du prolétariat et de tous les mouvements révolutionnaires populaires.

   Le torrent des mouvements révolutionnaires de tous les peuples, canalisé par le marxisme-­léninisme, ne peut être entravé.

   Les Destinées historiques de la doctrine de Karl Marx, écrit par Lénine en 1913, s’achève par cette phrase : « Mais l’époque historique qui vient apportera au marxisme, doctrine du prolétariat, un triomphe plus éclatant encore. »

   On peut prédire qu’à la grande et nouvelle époque révolutionnaire où l’édification dans les différents pays socialistes remporte sans cesse de nouvelles victoires, où le mouvement de libération en Asie, en Afrique et en Amérique latine prend un essor impétueux, où la classe ouvrière et les peuples opprimés d’Europe et d’Amérique manifestent un nouvel éveil, on verra le léninisme remporter des victoires encore plus éclatantes.

   Guidés par la grande pensée léniniste, portons haut le drapeau de l’unité du mouvement communiste international, le drapeau de l’unité des pays du camp socialiste, le drapeau de la grande amitié et de la grande unité sino­-soviétiques, le drapeau de l’unité des Partis communistes et ouvriers de tous les pays du monde, le drapeau de l’unité des peuples du monde et le drapeau révolutionnaire des deux Déclarations de Moscou, et luttons ensemble contre l’impérialisme et la réaction, pour défendre la paix mondiale, pour faire progresser la cause, juste et progressiste, de l’émancipation du genre humain !