Concernant les élections régionales

Concernant les élections régionales

Bloc Rouge (Unification des maoïstes)

8 décembre 2015

CE QUE MONTRE LE PREMIER TOUR DES ELECTIONS REGIONALES

La première observation est que le taux d’abstention, des blancs et nuls dépasse les 50 %, ce qui prouve que la moitié de la population en France se désintéresse des élections, qu’elle ne croit plus aux promesses des uns ou des autres qui ne sont jamais tenues, que les élections ne servent à rien. Ce taux d’abstention montre que la population, choquée par les attentats, n’est pas pour autant prête à soutenir la politique du gouvernement de gauche, pas plus que celle de la droite. L’appel à l’unité nationale derrière la bourgeoisie se délite.

La seconde observation montre la montée du FN, sur l’ensemble du territoire, qui devient électoralement le premier parti de France (environ 30 % des suffrages exprimés, 13,5 % des inscrits). Le FN vient en tête dans 6 régions. En Île de France, région la plus peuplée, le FN dépasse les 20 % dans 8 villes ouvrières et frise les 30 % à Tremblay et à Livry-Gargan.

La troisième observation montre le recul du PS qui n’est en tête que dans 3 régions et dans les colonies : Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion, où les indépendantistes et la gauche sont en tête, le FN quasi inexistant. On note également le recul d’Europe Ecologie-Les Verts et apparentés à 6,81 % alors même que se tient la COP21. Pour le Front de Gauche et apparentés c’est la dégringolade à 4,15 %. La droite qui est en tête dans 4 régions est elle-même en recul.

Le PS a décidé de se retirer au profit de la droite dans trois régions (PACA, NORD/PAS DE CALAIS , ALSACE) . Dans cette dernière région, le chef de file refuse d’obéir aux ordres et se maintient. Quant aux Républicains, le parti refuse tout retrait ou fusion .

Les politiques de droite comme de gauche sont responsables de la montée du FN. Les mesures prises au gouvernement ont creusé le lit du fascisme, au point de reprendre en partie les thèses du FN, sur l’immigration, la violence, le terrorisme. L’appareil policier et militaire de l’État a été renforcé.

Le second tour des élections régionales ne changera rien à la dérive de la droite et de la gauche, leur recul va se poursuivre ainsi que la montée du FN et du racisme.

LES ELECTIONS UNE FAUSSE SOLUTION POUR ETABLIR LA JUSTICE SOCIALE !

La démocratie bourgeoise et le fascisme sont deux formes de gouvernement que se donne la bourgeoisie pour maintenir sa dictature sur le prolétariat, l’extorsion de la plus-value qui produit le capital financier qui domine toute la production à travers les monopoles de plus en plus puissants, monopoles qui exportent leurs capitaux, déplacent leur production dans le pays où le coût du travail est le plus avantageux qui jettent des millions de travailleurs et travailleuses, ruinent des dizaines de milliers de petits patrons qui tombent dans le prolétariat.

La bourgeoisie se dote d’un appareil d’État, une superstructure pour maintenir sa dictature.

Au fur à mesure que s’approfondit la crise, la bourgeoisie ne peut plus gouverner comme avant. La crise affecte principalement la classe ouvrière mais touche également la petite-bourgeoisie. « Les classes moyennes, petits industriels, petits commerçants, artisans, paysans, tous combattent la politique de la bourgeoisie pour sauver leur existence de classes moyennes du déclin qui les menace. Elles ne sont donc pas révolutionnaires, mais conservatrices ; bien plus elles sont réactionnaires : elles cherchent à faire tourner à l’envers la roue de l’histoire. Si elles sont révolutionnaires, c’est en considération de leurs intérêts futurs et non de leurs intérêts actuels ; elles abandonnent leur propre point de vue pour se placer sur celui du prolétariat. » (Karl Marx, Friedrich Engels – Manifeste du Parti Communiste)

Ces classes menacées et même une partie des prolétaires peuvent suivre les réactionnaires, suivre le parti fasciste.

On ne peut combattre la progression du fascisme, sans combattre les partis bourgeois et leurs mesures réactionnaires qui creusent le lit du fascisme.

Les élections en régime capitaliste sont le moyen de porter au pouvoir l’une ou l’autre des factions de la bourgeoisie. Répandre l’illusion que les élections puissent contraindre la bourgeoisie à renoncer au maintien de son taux de profit. Cela ne fait que maintenir, prolonger le système capitaliste et aggraver les conditions de vie du prolétariat et des masses populaires.

Le FN, de son côté, prend une posture « anti-système », du côté des « oubliés ». En réalité, le programme du parti fasciste n’est pas de combattre le système capitaliste, mais de renforcer la dictature de la bourgeoisie, de renforcer la dictature du capital financier, de diviser le prolétariat en propageant les idées réactionnaires, racistes, sexistes, nationalistes, chauvines, de « civilisation supérieure», de traditions, etc., à travers les médias, dans l’éducation, l’école, etc., en s’appuyant sur les préjugés qui existent au sein même du peuple.

Mais il ne suffit pas de boycotter les élections. Le boycott comme expression du rejet de la politique réactionnaire de la bourgeoisie est juste. Cela n’empêche pas la poursuite de la politique réactionnaire des différents types des gouvernements de droite ou de gauche et la montée du parti fasciste qui prétend s’opposer à cette politique.

La seule solution, comme on dit : « C’est la Révolution ». La bourgeoisie détient à travers l’État le moyen de maintenir sa dictature, y compris par la force la plus brutale si nécessaire. Il faut donc s’attaquer à cet État, se mobiliser, se battre contre la dictature de la bourgeoisie, contre son appareil d’État, jusqu’à sa destruction par la victoire de la révolution prolétarienne.

A la dictature de la bourgeoisie succédera celle du prolétariat, qui détruira l’appareil d’État bourgeois et édifiera celui du prolétariat, et mènera l’expropriation des moyens de production du capital financier qui domine toute l’économie. A l’exemple de la Commune de Paris, pourront être élus à tous les niveaux les travailleurs et travailleuses.

L’État prolétarien mettra en place de nouvelles lois pour organiser une économie collective, la réorganisation des territoires, la rationalisation de la production, la suppression de secteurs parasitaires, nuisibles, la promotion de la science au service du peuple, la lutte contre la pollution par la promotion accélérée des énergies non polluantes et autres solutions, la prise en compte des propositions progressistes, bloquées et soumises aujourd’hui à la loi d’airain du profit capitaliste. Tout le système d’enseignement, d’éducation, de formation sera mis en adéquation avec ces objectifs afin de briser la séparation entre travail manuel et intellectuel. Les progrès de la science, des techniques pourront résoudre les problèmes beaucoup plus rapidement et accélérer la marche au communisme dans le monde entier.

Mais pour vaincre la bourgeoisie et son appareil d’État, s’opposer à ses mesures réactionnaires et combattre le fascisme qui monte, il nous faut un appareil plus puissant que celui dont dispose la bourgeoisie.

Nous avons le nombre : une grande majorité de la population de notre pays a intérêt à un changement révolutionnaire, à la destruction du système capitaliste. Nous devons nous organiser.

Pour cela, il faut un parti communiste, un parti dont l’objectif est « la destruction de fond en combles de l’appareil d’État bourgeois. » (Karl Marx – La guerre civile en France)

« […] il suffit de cette prise de contact pour centraliser les nombreuses luttes locales, qui partout revêtent le même caractère, en une lutte nationale, en une lutte de classes. Mais toute lutte de classes est une lutte politique […]. Cette organisation du prolétariat en classe, et donc en parti politique, est sans cesse détruite de nouveau par la concurrence que se font les ouvriers entre eux. Mais elle renaît toujours, et toujours plus forte, plus ferme, plus puissante. » (Le Manifeste du Parti Communiste)

La stratégie de ce Parti c’est mener contre la bourgeoisie une guerre populaire prolongée, car la bourgeoisie ne cédera pas le pouvoir de son plein gré. La guerre populaire prolongée, c’est la guerre du peuple, une guerre sur tous les plans : économique, idéologique, culturel, militaire.

La première phase est défensive : sur le plan économique on mène la lutte de classe pour la défense des conquêtes ou en acquérir de nouvelles ; sur le plan idéologique on lutte contre la propagande de la bourgeoisie, du fascisme, dans la lutte contre le racisme, les discriminations de toutes sortes, contre le défaitisme et les illusions réformistes, ainsi va se consolider le front de classe ; sur le plan culturel, par la promotion et le développement de la culture populaire.

La lutte des femmes contre les discriminations, le patriarcat, le sexisme est d’une importance particulière, car les femmes ont une part prépondérante dans la lutte révolutionnaire. Les femmes subissent toujours une oppression supplémentaire que les hommes ; les femmes prolétaires sont ainsi celles qui ont le plus à gagner de la révolution.

La construction d’un large front anticapitaliste/antifasciste populaire est nécessaire non seulement pour développer l’unité populaire pour la révolution mais également pour nous défendre contre les attaques de la répression et des attaques fascistes et racistes.

La question de la défense est une question essentielle car la bourgeoisie ne cédera jamais le pouvoir de son plein gré. Il faut protéger, nos luttes, nos grèves, nos manifestations dans une première phase, puis au fur à mesure, reprendre l’avantage sur la bourgeoisie, s’opposer à son appareil d’État en vue de la prise du pouvoir, répondre à la violence réactionnaire par la violence révolutionnaire. Ne pas le faire, c’est aller à la défaite politique où à l’écrasement, c’est permettre à la contre-révolution de s’imposer.

Ces trois instruments, le parti, le front, la force combattante se développent par étapes de façon concomitante, sur le terrain de la lutte de classes, dans les usines et entreprises, dans les quartiers, à partir des besoins concrets des travailleurs et travailleuses. Pas à pas, en s’appuyant sur les succès et en tirant des leçons des échecs, la façon de mener la guerre populaire va s’affiner jusqu’à la victoire.

REJETONS LA VOIE DE GARAGE DES ELECTIONS !

UNISSONS-NOUS ET ORGANISONS-NOUS CONTRE L’ETAT CAPITALISTE !

CONTRE LES SOLUTIONS POURRIES DES REFORMISTES, REACTIONNAIRES ET FASCISTES !

A BAS LA CONCILIATION ET LA COLLABORATION DE CLASSE !

VIVE LA LUTTE DU PROLETARIAT ET DES MASSES POPULAIRES !