Le Parti communiste et les revendications des femmes

Le Parti communiste et les revendications des femmes

Parti communiste

1923

Femmes

Qui lutte pour empêcher la guerre atroce pour arracher vos enfants à l’armée du capitalisme ?
Qui lutte contre l’exploitation qui pèse sur vous?
Qui harcèle la bourgeoisie pour obtenir la protection de la mère et de l’enfant ?

Vous l’ignorez ! toute la presse d’information, tous les grands journaux que vous lisez vous cachent la vérité.

Pourtant, seul le Parti Communiste lutte pour vous. Lisez cette brochure, vous verrez vos défenseurs à l’œuvre.

La Parti Communiste a repris dans son programme électoral de 1928 le droit de vote immédiat des femmes pour lequel il a déjà longuement lutté en faisant élire, contre la loi bourgeoise, des femmes, au cours des élections municipales de 1925.

Plus que jamais, nous devons nous dresser contre la législation actuelle, qui écarte de la vie politique plus de la moitié des travailleurs et travailleuses de ce pays: femmes, soldats, etc.

Nous sommes engagés dans la lutte des classes, à côté de tous les travailleurs. La majorité des femmes participent à la vie économique du pays, elles paient tout comme les ouvriers, leur part d’impôts. Les lois ne sont pas différentes pour les femmes, bien au contraire, à la moindre infraction, elles sont punie plus lourdement que l’homme.

Nous exigeons le droit de vote parce que c’est le moyen de lier plus étroitement les travailleuses à la vie publique du pays, c’est inciter les femmes à suivre de plus près les luttes politiques des différents partis. C’est leur faire mieux comprendre l’exploitation qu’elles subissent et quels sont ceux qui les défendent.

Le Parti Communiste réclame sans distinction de sexe, les droits civils et politiques égaux pour tous. Sommes-nous d’accord avec les bourgeoises qui, elles, aussi sont pour le droit de vote des femmes ? Non !

Elles disent: « Le vote affranchira la femme », leur participation à la confection des lois, leur travail, amènera de sérieuses améliorations pour les conditions de travail des femmes. Elles empêcheront les guerres parce que les femmes sont pacifiques.

RIEN N’EST PLUS FAUX !

Nous vous disons:

FEMMES, OUVRIÈRES, MENAGERES, PAYSANNES, le droit de vote n’a pas libéré les ouvriers depuis 1848, date à laquelle le droit de suffrage leur a été accordé. Ils sont toujours restés sous le domination patronale.

Ouvriers et ouvrières sont toujours soumis à un patronat puissamment organisé, qui sait lutter contre l’ouvrier, qui a des moyens de répression formidables.

Si les femmes, les ménagères, les travailleuses, sont si souvent résignées et soumises, c’est que le patronat a des moyens sans nombre pour leur cacher leur sort véritable, et parce qu’il les laisse dans l’ignorance totale. On veut qu’elles aient un cerveau étroit: les écoles, les églises, les ouvroirs, les cinémas, les théâtres, les romans absurdes et dangereux, les journaux de mode, sont autant de moyens pour les éloigner de la lutte pour la défense de leurs intérêts.

Il ne suffit pas de voter pour arrêter la guerre.Dans différents pays les femmes votaient, elles n’ont rien pu faire pour arrêter le massacre. De plus, celles qui s’occupent actuellement de la Société des Nations n’ont rien dit contre la guerre du Maroc, de Syrie et de Chine.

Les bourgeoises féministes élues défendront leur classe, celle du patronat.

Pendant la guerre, elles ont été patriotes, demain elles le seront encore.

Nous ne serons pas dupes de leur démagogie, lorsqu’elles réclament le droit de vote pour les femmes.

le DROIT DE VOTE: OUI, c’est une arme que nous ne devons pas négliger, mais le véritable moyen de lutte ce n’est pas le bulletin de vote, c’est l’organisation des ouvrières : le syndicat qui groupe toutes les travailleuses et enfin le Parti Communiste. Elles ne doivent pas oublier que c’est dans la lutte à l’usine, à l’atelier, qu’elles pourront améliorer leurs salaires et leurs conditions de travail.

Dans les grèves passées de Larroques d’Olmes, de Château-Regnault, elles ont combattu, dans celles qui se déroulent actuellement, à Rivesaltes, à Halluin, à Paris, elles sont encore à l’avant-garde de la lutte.

Les Femmes et les Lois Militaires

La guerre rôde, de multiples conflits se font jour. Une lutte sourde, des menaces, d’agression sont unanimement dirigées contre la première République ouvrière et paysanne : LA RUSSIE DES SOVIETS.

Les ouvriers se révoltent, des grèves surgissent, les femmes sont ardentes dans la bataille.

Une loi est nécessaire pour mettre fin à tout cela.

Alors, ont surgi les socialistes BONCOUR et RENAUDEL. Ensemble, ils ont fait des lois pour la défense de la bourgeoisie, contre les ouvriers.

On prépare la mobilisation sans distinction d’âge et de sexe, mes qui iront briser les grèves et 9 millions pour les sanatoria soit neuf fois moins.

Femmes ! vous demanderez aux socialistes quels intérêts ils soutiennent, lorsqu’ils font voter une loi qui mobilise tous les Français du berceau à la tombe, le mari et le fils à l’armée, la femme à l’usine et aux champs.

Vous leur demanderez si c’est le Peuple en armes pour la Révolution comme le voulait Jaurès que cette armée proposée par Renaudel, comprenant trois soldats de métier pour un travailleur appelé avec sa classe, trois soldats qui accepteront de faire les guerres les plus désastreuses, de briser les grèves par le fer et le sang.

Femmes travailleuses, accepterez-vous votre réquisition en cas de guerre ? (formule nouvelle donnée par les vieux pères conscrits de sénateurs). La réponse, pour le moment, c’est de vous organiser, dans vos Syndicats, dans vos Unions de femmes.

SOYEZ TOUTES CONTRE LA GUERRE CAPITALISTE QUI VIENT.

Avec nous, luttez sans merci contre les lois militaires, le capitalisme songe à vous utiliser pour la « patrie ». Mais il vous refuse le droit de vote.

Égalité des Salaires

Les femmes occupent actuellement une place importante dans toutes les branches de l’activité économique ; elles sont plus exploitées que tous les autres ouvriers par le patronat, qui en tire des profits considérables.

En effet, avec le développement intensif du machinisme, avec la modernisation apportée dans la technique des machines, les femmes peuvent, dans toutes les industries, remplacer facilement les hommes.

Si le patronat tend à employer toujours plus de femmes, il entend aussi les payer beaucoup moins cher que les hommes, les femmes lui permettent de maintenir les salaires à un taux inférieur et le patronat crée ainsi la division entre les travailleurs

Le Parti Communiste est pour l’égalité intégrale de la femme, il réclame que le salaire ne soit pas fixé d’après le sexe ou l’âge, mais d’après le rendement et c’est pourquoi il demande:

A TRAVAIL ÉGAL, SALAIRE ÉGAL.

Par l’application de cette revendication, sera supprimée la concurrence qui divise les travailleurs au seul profit du capitalisme.

Les Femmes et le Chômage

Le chômage, ce terrible cauchemar de la classe ouvrière, nous atteint douloureusement. Il nous laisse plus désemparées du fait que la seule allocation accordée est encore inférieure a celle de l’ouvrier chômeur? Souvent, sous prétexte qu’elle n’est pas chef de famille, la femme se voit refuser cette allocation. Le travail de la femme est indispensable à l’existence de la famille ouvrière. Son salaire doit lui permettre de vivre et non être un appoint à celui de son compagnon. Il faut des allocations de chômage suffisantes et égales pour tous.

Pour ces multiples raisons, la femme doit « avoir droit au travail ».

Le Code du Travail ne répond plus aux nécessités actuelles; ce Code réactionnaire est totalement insuffisant ; il ne protège pas la femme dans l’usine. De plus, il n’est souvent pas appliqué : les crèches, les chambres d’allaitement, le litre de lait qui doivent être donnés aux ouvrières dans toutes les industries insalubres ne le sont que très rarement. C’est ainsi que nous voyons à Noisiel (Seine-et-Marne), une crèche moderne dans l’usine, mais qui ne sert que le jour des visites des inspecteurs du Travail. A Bagnolet, les femmes travaillant dans la teinturerie, font un métier des plus malsains: pas de lait pour elles, et combien de cas ainsi où nous pourrions montrer la violation journalière du Code du Travail.

C’est pourquoi, plus que jamais, nous réclamons pour toutes les femmes travailleuses:

Application des lois existantes ;
Révision immédiate du Code réactionnaire.

Protection de la Femme et de l’Enfant

Les femmes ne bénéficient d’aucune loi protégeant leur état de grossesse. Dans les usines et ateliers, elles portent de lourds fardeaux, font des travaux debout, les bras tendus et des journées entières ; bon nombre d’entre elles ne quittent le travail qu’aux premières atteintes des douleurs de l’enfantement.

Le terme de femmes ne pouvant mener à terme leur grossesse augmente chaque année, les enfants qui naissent sont de plus en plus chétifs.

Les élus Communistes ont déposé des projets de loi qui ont pour but la protection efficace de la mère et de l’enfant. Mais la Chambre « Bloc des Gauches » du 11 Mai a laissé dans les cartons poussiéreux ces lois qui pourraient apporter une amélioration à la situation des femmes et des enfants ; le sort des travailleurs leur est indifférent quand il s’agit de leur protection… Dans les lois militaires, il en est bien autrement, et lors des périodes électorales, on sait promettre aux ouvriers pour capter leurs suffrages.

La mortalité infantile, du fait de la non-protection de la maternité et de l’enfance devient de plus en plus effrayante ; chaque année, des milliers d’enfants meurent ; le Parti Communiste réclame pour les mères la possibilité matérielle d’allaiter leur enfant dans de bonne conditions.

Des cliniques, où seront donnés tous les renseignement et soins immédiats seront établis.

Des crèches, des garderies d’enfants, des chambres d’allaitement, des maisons de repos, de maternité, des allocations suffisantes seront accordées à toutes mère qui allaite. Toutes les villes industrielles devront avoir ces maisons, si nous voulons que l’ouvrière d’une part puisse enfanter dans de bonnes conditions, et si nous voulons que les enfants vivent: IL FAUT PROTÉGER LA MATERNITÉ IMMÉDIATEMENT.

L’Avortement

L’avortement est considéré pour la travailleuse comme un crime, et de sévères lois punissent la femme du peuple qui ose refuser la maternité. On exige que toutes femmes enceinte aille au terme de sa grossesse, qu’elle mette au monde un enfant, même si elle ou son compagnon sont malades, même si elle n’a aucun moyen précunier pour le nourrir, car souvent la naissance d’un nouveau-né met la misère dans le foyer. Combien de pauvres malheureuses, qui ne peuvent pas prendre cette lourde charge, dans les conditions où la femme seule se débat actuellement et pratiquent sur elles des manœuvres qui mettent leur vie en danger. Ce n’est pas de gaieté de cœur que des milliers de femmes vont à cette extrême limite. La faute en est à la bourgeoisie qui les abandonne à la misère ; c’est la bourgeoisie qui les pousse à cette extrémité et alors celle-ci se voile la face et crie au scandale : elle poursuit les malheureuses, elle les emprisonne, MAIS ELLE NE REMÉDIE PAS AU MAL.

Les bourgeoise disposent de tous les moyens : médecins, cliniques…, et les gouvernants ferment les yeux, pour ces femmes du monde, qui limitent leur famille et se refusent à la maternité.

Avec le Parti Communiste, les femmes lutteront pour l’ABROGATION DES LOIS SCELERATES SUR L’AVORTEMENT et, ensemble réclamons toutes: LE DROIT A LA LIBRE MATERNITE.

La protection des enfants assistés

Les petits assistés et abandonnés sont nombreux en France. Dès leur plus tendre enfance, ils sont exploités terriblement, alors qu’ils devraient être à l’école.

Les personnes auxquelles ces enfants sont confiés, sont parfois des gens qui les prennent en affection, mais par contre, d’autres, et les fplus nombreux, sont traités en parias, maltraités, obligés de faire des travaux durs et pénibles pour leur jeune âge.

Seule, la création de « Maisons d’enfants » avec le contrôle des organisations, ouvrières recueillant ces petits abandonnés, pourra apporter des garanties de protection suffisantes pour tous ces enfants recueillis par l’Assistance publique.

Les travailleuses doivent rentrer dans leurs organisations d’avant-garde, pour faire aboutir ces légitimes revendications avec le Parti Communiste, qui défend l’ensemble du prolétariat. Notre Parti, qui lutte pour la libération des travailleurs, exige immédiatement l’égalité politique et économique des hommes et des femmes.

OUVRIERS et OUVRIÈRES doivent ratifier la candidature des Candidats du B. O. P.

OUVRIERS et OUVRIÈRES doivent mener une propagande individuelle et tenace auprès de tous pour que notre programme d’action et de revendications soit connu partout.

Tous les travailleurs, sans distinction d’âge ni de sexe travailleront et lutteront à nos côtés dans la lutte que nous menons contre nos exploiteurs.