3. Notre conception du Parti

Textes de bases du PCm

Parti Communiste Maoïste (PCm)

III. Organisation

3. Notre conception du Parti

   « Il faut que le Parti soit, avant tout, le détachement d’avant-garde de la classe ouvrière. Il faut que le Parti absorbe tous les meilleurs éléments de la classe ouvrière, leur expérience, leur esprit révolutionnaire, leur infini dévouement à la cause du prolétariat. Mais pour être vraiment un détachement d’avant-garde, il faut que le Parti soit armé de la théorie révolutionnaire, de la connaissance des lois du mouvement, des lois de la révolution. Sinon il n’est pas en mesure de diriger la lutte du prolétariat, de l’entraîner à sa suite. Le Parti ne peut être un parti véritable, s’il se borne à enregistrer ce qu’éprouve et pense la masse de la classe ouvrière ; s’il se traîne à la queue du mouvement spontané ; s’il ne sait pas surmonter l’inertie et l’indifférence politique du mouvement spontané ; s’il ne sait pas s’élever au-dessus des intérêts momentanés du prolétariat ; s’il ne sait pas élever les masses au niveau de la conscience des intérêts de classe du prolétariat. Il faut que le Parti se trouve en tête de la classe ouvrière ; il faut qu’il voit plus loin que la classe ouvrière ; il doit conduire le prolétariat, et non pas se traîner à la queue du mouvement spontané. »

   « Mais le Parti ne serait plus le Parti, si cette distinction devait amener la rupture, si le Parti se repliait sur lui-même et se détachait des masses sans-parti. Il ne peut diriger la classe, s’il n’est pas lié avec les masses de sans-parti, s’il n’existe pas une alliance entre lui et les masses sans-parti ; si celles-ci n’acceptent pas sa direction ; si le Parti ne jouit pas dans les masses d’un crédit moral et politique. »

Staline, Des principes du léninisme, 1926

   Pour nous le Parti doit être un parti d’avant-garde, un parti de cadres. Le parti ne doit pas se mettre à la traîne de la classe ouvrière, il ne peut pas pousser cette dernière à la révolution et se contenter de suivre le niveau des masses sans jamais l’élever. La question de l’avant-garde est la reconnaissance de la différence entre la classe ouvrière et ses éléments avancés, c’est la question du développement inégal de la conscience au sein de la classe ouvrière : c’est quand on passe d’une condition objectivement révolutionnaire à subjectivement révolutionnaire. C’est un fait, et non une appréciation. Reconnaître le rôle d’avant-garde permet une appréciation plus juste de l’intervention des communistes dans la classe ouvrière en saisissant le lien dialectique entre avant-garde et classe dans son ensemble et comment faire progresser la conscience de classe.

   Un parti de cadres ne signifie en aucun point un parti coupé des masses. S’il ne se lie pas aux masses, le parti dégénère dans un intellectualisme stérile n’ayant aucun rapport avec la réalité matérielle de la société. Le summum de cette dérive est la recherche de la pureté du parti. La pureté n’existe pas dans la vie réelle. Il n’y a qu’en laboratoire qu’elle peut exister, c’est à dire dans des conditions qui sont artificielles. Le Parti commettra des erreurs, et c’est par le processus d’unité-lutte-transformation qu’il s’améliorera, au travers de la méthode de critique-autocritique.

   Pour nous il y a un lien dialectique entre le Parti et la classe ouvrière. Le Parti apprend et se corrige au contact de la classe ouvrière, tout autant qu’il transmet l’idéologie à cette dernière. Le Parti n’est pas étranger à la classe ouvrière dans le sens où il dirige son travail à l’organiser et donc cherche à recruter principalement des ouvriers et ouvrières et plus largement des prolétaires. Ce lien est la base de notre conception du rapport Parti-Classe.

   La relation du Parti avec les masses doit se faire dans l’esprit de “servir le peuple”, dans ce sens l’attitude de supériorité, de paternalisme dans les relations entre le Parti et les masses doit être combattue, de même que dans les relations entre dirigeants et base du Parti. Les rangs du Parti ne peuvent être de simples disciples passifs, obéissant aux ordres. Nous devons lutter contre cette conception. Les cadres revêtent une importance certaine dans le Parti mais en définitive, ce sont les masses qui font l’Histoire. D’autre part, sans une liaison dialectique correcte entre la base et la direction, il est impossible que le Parti développe une ligne correcte. Le Parti doit tenir compte des critiques internes mais également des critiques des masses.

1. Centralisme démocratique

   Le parti fonctionne selon le principe du centralisme démocratique, ce dernier peut se résumer ainsi : liberté de critique en interne, unité inconditionnelle en externe, le tout dans le respect du programme du Parti et de ses statuts.

   Au sein du parti la lutte de ligne est normale et naturelle. Le parti n’est pas monolithique. Le parti n’est pas imperméable à la société et la lutte qui se développe en son sein en est le reflet. La lutte de classe a donc également lieu dans le Parti, ce n’est ni une lutte de fractions ni d’individus mais une lutte idéologique. Mao a ainsi expliqué que la nouvelle bourgeoisie se développe au sein même du Parti. La lutte de ligne permet de dégager les idées justes et de se libérer des idées fausses, elle permet donc d’élever ce dernier, elle doit se faire de façon franche et ouverte.

   Cependant le parti ne doit parler que d’une seule voix, cela suppose donc la soumission de la minorité à la majorité. Nous devons débattre dans le parti, mais la décision doit être appliquée par toutes et tous en externe.

   Notre parti repose sur des principes léninistes, nous rejetons donc le droit de tendance et nous luttons contre le fractionnisme.

« La conquête et le maintien de la dictature du prolétariat sont impossibles sans un Parti fort par sa cohésion et sa discipline de fer. Mais la discipline de fer dans le Parti ne saurait se concevoir sans l’unité de volonté, sans l’unité d’action complète et absolue de tous les membres du Parti. Cela ne signifie évidemment pas que la possibilité d’une lutte d’opinions au sein du Parti soit de ce fait exclue. Au contraire, loin de l’exclure, la discipline de fer présuppose la critique et la lutte d’opinions dans le Parti. Cela ne signifie pas, à plus forte raison, que la discipline doive être « aveugle ». La discipline de fer, au contraire, n’exclut pas, mais présuppose la soumission consciente et librement consentie, car seule une discipline consciente peut être réellement une discipline de fer. Mais une fois la lutte d’opinions terminée, la critique épuisée et la décision prise, l’unité de volonté et l’unité d’action de tous les membres du Parti sont la condition indispensable sans laquelle on ne saurait concevoir ni parti uni, ni discipline de fer dans le Parti. »

Staline, Des principes du léninisme, 1926

   Les tendances sapent le centre de direction du Parti et l’affaiblissent alors que nous devons au contraire le renforcer. Cette pratique est à exclure car elle met en danger l’unité du parti.

   Notre vision du Parti est en définitive une vision dialectique. Dans ce sens, nous devons comprendre la question du Parti comme une unité des contraires, comme ayant en son sein à la fois la possibilité d’avancer vers la révolution, le socialisme et le communisme mais également la possibilité d’une liquidation, d’une trahison de classe, du développement d’une ligne révisionniste. C’est cela le cœur de la conception maoïste du Parti.

2. Discipline

«   Un communiste doit être franc et ouvert, dévoué et actif ; il placera les intérêts de la révolution au-dessus de sa propre vie et leur subordonnera ses intérêts personnels. Il doit toujours et partout s’en tenir fermement aux principes justes et mener une lutte inlassable contre toute idée ou action erronée, de manière à consolider la vie collective du Parti et à renforcer les liens de celui-ci avec les masses. Enfin, il se souciera davantage du Parti et des masses que de l’individu, il prendra soin des autres plus que de lui-même. C’est seulement ainsi qu’il méritera le nom de communiste. »

Mao Zedong, Contre le libéralisme, 1937

   Le parti doit être la forme suprême d’organisation, en son sein règne une discipline de fer. Chaque camarade qui a adhéré au parti doit être conscient que les intérêts de ce dernier sont le reflet des intérêts de la classe ouvrière et passent avant les intérêts personnels.

   Le parti ne peut vaincre que si chaque camarade se plie volontairement à sa discipline en toute situation. Les statuts doivent être respectés de toutes et tous, et l’intérêt suprême conservé cela dans tous les contextes. L’organisation même du Parti doit être le reflet de cette discipline librement consentie.

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