3. Le Front National

Textes de bases du PCm

Parti Communiste Maoïste (PCm)

IX. L’antifascisme

3. Le Front National

   La base idéologique sur laquelle s’est édifiée le FN est fasciste. Le FN est un parti ultra-centralisé, dirigé par le clan de Marine Le Pen et ses proches. Son père J-M Le Pen a rassemblé les divers courants et personnalités de l’extrême droite (Ordre Nouveau, des anciens de la collaboration vichyste (Sidos), de la division Charlemagne, volontaires en partie issue de la milice de Déat ou du PPF de Doriot dirigeant renégat du PCF dans les années 30, des intégristes chrétiens de Antony, des négationnistes, etc.), autour de son programme réactionnaire et fasciste. La tribune que leur a offert Mitterrand leur a permis d’être visibles. Chaque parti fasciste a son histoire, toujours bâtie sur les bases générales du fascisme.

   Le FN est le principal fasciste en France. Le FN exerce une influence dominante sur les partis de droite et même au sein des autres partis, sur des questions comme la sécurité, l’immigration, le militarisme, les questions sociétales. Il se renforce sur le plan électoral et les groupuscules néo-nazis, fascistes pullulent, s’attaquent aux immigrés, aux musulmans, aux juifs. Ils sont homophobes et sexistes.

   Bien que l’accession du fascisme au pouvoir par la voie des élections ne soit pas encore à l’ordre du jour, il devient une menace possible. Le processus de montée du fascisme se poursuit et est lié à l’accentuation de la crise et ses conséquences : le chômage, la réduction du pouvoir d’achat, la pauvreté absolue d’une partie grandissante de la population, la dégradation des conditions de vie et de travail, phénomènes qui engendrent l’insécurité liée à cette misère, qu’utilise l’extrême-droite et qui sert à l’adoption de lois de plus en plus coercitives de droite ou de gauche.

   Le FN doit être dénoncé pour ce qu’il est : un parti fasciste. Mais on ne peut se contenter de dénonciation ou d’une simple lutte idéologique. La lutte contre le danger fasciste ne peut être une lutte conséquente si elle ne dénonce pas le système capitaliste qui est prêt à utiliser le fascisme pour se maintenir, si le prolétariat à la tête des masses populaires ne s’attaquent pas à l’Etat bourgeois dans le but de le détruire de fond en combles et substituer à la place de la dictature de la bourgeoisie, celle du prolétariat. Quant aux groupes extrémistes fascistes et néo-nazis formés souvent de quelques dizaines d’éléments, ils regroupent les troupes de chocs pour tenter de terroriser aujourd’hui les immigrés. Le FN est électoraliste aujourd’hui. C’est pourquoi le FN est obligé de se démarquer, tant qu’il n’est pas au pouvoir ou assez proche de celui-ci, de ces courants violents en actes et paroles, de ces groupes qui multiplient les attaques contre les minorités et les femmes.

   Les forces de droite et d’extrême droite s’appuient sur les différences et contradictions au sein de la classe ouvrière et des masses populaires pour organiser des mobilisations réactionnaires de masse, auxquelles se mêlent ces groupuscules.

   Les succès électoraux du FN sont le fruit d’un pilonnage idéologique intense, brutal, odieux, ouvertement raciste, sexiste et fasciste par la voix de son fondateur J-M Le Pen, un programme simpliste, désignant l’immigré comme bouc émissaire, la dénonciation des partis bourgeois de droite et de gauche, une fausse dénonciation du capital. Marine Le Pen a modifié en surface le discours de son père, afin d’élargir sa base de masse, faisant appel au sentiment patriotique du peuple, contre le pseudo-diktat de Bruxelles, contre les femmes, contre les immigrés, contre les réfugiés pour se servir des premiers contre les seconds, tout en dénonçant la prétendue islamisation de la société et les musulmans comme des terroristes en puissance, les Roms comme « facteur » de délinquance. On retrouve ces propos dans la bouche du ministre de l’intérieur de gauche, de la droite, voire dans celle de maires de gauche dont certains se prétendent communistes, mais n’hésitent à faire appel à la justice et à la police pour expulser les roms.

   Marine Le Pen procède à un lissage du discours du FN pour mieux tromper les masses sur sa nature véritable et pénétrer les partis de droite et de gauche. Avançant masquée sous un discours populiste, partant des préoccupations des masses, elle cache l’idéologie fasciste de fond de son Parti. N’étant pas au pouvoir, usant de multiples moyens pour y parvenir dans ce climat de délitement idéologique, elle arrive même à faire douter de son caractère fasciste parmi les démocrates et militants de gauche. Certains tergiversent : Est-ce du populisme ? Est-ce du fascisme ? Il n’est pas certain que le FN arrive au pouvoir, c’est un parti bourgeois comme les autres ! etc. Ce sont des positions opportunistes ou provocatrices, fausses et dangereuses.

   L’objectif du FN est de remporter les élections et d’accéder au pouvoir en élargissant sa base de masse. En direction de la classe ouvrière, le FN mène une campagne spécifique dans des régions comme le Nord, montrant la corruption d’élus PS, contre l’augmentation des impôts, contre le chômage, désignant l’oligarchie financière responsable de la crise, afin d’apparaître comme une alternative. Ils vont jusqu’à faire référence à l’époque où les communistes défendaient vraiment les travailleurs, afin de séduire ceux qui ont abandonnés le PCF. Dans le Sud, ils s’adressent prioritairement, aux couches supérieures des zones pavillonnaires.

   Faute de perspectives révolutionnaires, une partie non négligeable de la classe ouvrière est sensible à la démagogie du FN, ou bien est prête à « essayer » le FN devant l’incapacité de la droite ou de la gauche à résoudre les problèmes. Une partie de la petite bourgeoisie hostile au communisme, frappée également par la crise, dont une partie importante à voter pour le PS est sensible aux arguments démagogiques du Front national. Des artisans, des commerçants, écrasés par les taxes, pris à la gorge par les banquiers, concurrencés par les multinationales de la distribution et des services, rêvent du retour en arrière, du temps où les multinationales n’avaient pas envahi leurs professions. Une partie des exploitants agricoles, soumis à la PAC et ses quotas, acculés à la ruine, pressurisés par le Crédit Agricole, encadrés par la SAFER, peu sensibles aux thèses du FN il y a seulement une décennie, y adhère sur un fond de peur de l’avenir, de l’insécurité ayant sa source dans la misère.

   C’est une course de vitesse, entre les éléments des plus déterminés du prolétariat d’un côté et de ceux de la bourgeoisie de l’autre. Aujourd’hui, il faut être aveugle pour ne pas voir qu’il y a une montée du FN d’une part et la pénétration de son idéologie et d’idéologies plus radicales en France et aussi dans tous les pays impérialistes.

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