Conversation de Ganapathy avec Jan Myrdal et Gautam Navlakha

Conversation de Ganapathy avec Jan Myrdal et Gautam Navlakha

Janvier 2010

   Jan Myrdal est un auteur suédois, écrivain politique, journaliste et supporter de longue date des mouvements anticolonialistes, anti-impérialistes et de libération populaire; Gautam Navlakha est le consultant éditorial de l’EPW (Economic and Political Weekly – Hebdomadaire Economique et Politique) et également un éminent activiste des droits démocratiques (attaché au PUDR de Dehli – People’s Union for Democratic Rights – Union Populaire Démocratique pour les Droits Démocratiques)

   Note des auteurs : « Loin au coeur de la jungle du Ghats oriental, nous avons rencontré le secrétaire général du PCI (maoïste) Ganapathy aka Mupalla Laxman Rao. Après nous avoir souhaité la bienvenue et nous avoir demandé si, en particulier Jan Myrdal, avions rencontré de quelconques problèmes de devoir voyager sur des terrains rocailleux, l’interview a commencé. Ce qui suit est le résumé de l’entretien avec lui. Nous avons conservé l’interview dans la forme dans laquelle il a été donné, lu et approuvé par lui avec quelques changements mineurs au niveau de la langue. En particulier, nous attirons l’attention des lecteurs sur le fait que le Secrétaire Général stipule de manière concise la position de son parti sur la question des discussions à la lumière de la désinformation répandue par le Ministre de l’Intérieur de l’Union P. Chidambaram que le PCI (maoïste) s’était ‘moqué’ de l’offre de discussion du gouvernement indien. En effet, il nous a dit: ‘Pour donner de façon concise les principales exigences que le parti a posé en face du gouvernement [d’Inde] avant de quelconques discussions: 1) La guerre tous azimuts doit se replier. 2) Pour tout travail démocratique, l’interdiction sur le Parti et les organisations de masse doit être levée. 3) La détention illégale et la torture de camarades doivent être arrêtées et ils doivent être immédiatement libérés. Si ces revendications sont entendues, alors les mêmes dirigeants qui sont libérés des prisons dirigeront et représenteront le Parti dans la discussion’. Cependant, nous considérons le texte intégral de l’interview important pour tous ceux qui veulent en savoir plus à propos des politiques du parti que le gouvernement indien considère comme la menace interne principale pour sa sécurité. »

   Q: Comment envisagez-vous la liaison de cette lutte avec une lutte générale en Inde en termes de classe? Après 1935, le président Mao a fait la Longue Marche vers Yenan, créant la base d’un niveau national dont une partie était le front uni avec Chiang Kai-Sheik. Ainsi, cela est devenu la principale puissance nationale en Chine. Comment envisagez-vous de devenir une puissance nationale en Inde?

   A: En Chine, la condition dans laquelle s’set déroulée la Longue Marche vers Yenan et a créé la base et une partie de la formation d’un Front Uni avec Chiang Kai-Sheik au niveau national est différente de notre situation actuelle de Révolution de Nouvelle Démocratie en Inde. La révolution chinoise s’est déroulée dans la première moitié du 20ème siècle. Depuis lors, plusieurs changements significatifs se sont produits dans le monde. Ceux-ci sont, premièrement l’émergence d’un Camp Socialiste et sa chute ultérieure, deuxièmement la ruine du colonialisme et l’apparition du néocolonialisme, troisièmement l’émergence d’un soi-disant système parlementaire comme système politique commun à travers le monde, quatrièmement, un grand fossé est apparu dans la recrudescence révolutionnaire après le succès des révolutions au Vietnam, à Kampuchea et au Laos, en dépit de quelques sursauts et luttes significatives dans plusieurs pays. Si nous regardons l’histoire mondiale dans sa globalité, après l’émergence de la classe ouvrière sur le globe, celle-ci se confronte avec la classe bourgeoise et toutes les autres forces réactionnaires et leur a pris le pouvoir à Paris pour un court moment, et puis en Russie et en Chine et plusieurs autres pays européens pour un long temps, bouleversant le monde entier. Dans ce parcours, il y a eu divers hauts et bas dans la Révolution Socialiste Mondiale, néanmoins la lutte continue. C’est comme des vagues, et par moments, elle a ralenti, mais elle n’a jamais cessé. Et donc nous devons voir toute révolution dans un pays à la lumière de son contexte historique.

   En ce qui concerne notre révolution, tout d’abord, je voudrais présenter notre histoire dans un court compte-rendu afin de permettre de comprendre correctement la condition actuelle. Notre Parti unifié, le Parti Communiste d’Inde (Maoïste) s’est formé le 21 septembre 2004 par la fusion de deux courants révolutionnaires indiens, le Parti Communiste d’Inde (Marxiste-Léniniste) (Guerre Populaire) [PCI (ML) (PW)] et le Centre Communiste Maoïste (MCC). Nos leaders et professeurs bien aimés, les camarades Charu Mazumadar (CM) et Kanhai Chatterji (KC) ont mené une lutte idéologique et politique incessante pendant longtemps contre le révisionnisme et le révisionnisme moderne du Parti Communiste d’Inde et du PCI (Maoïste). A travers cette seule lutte, la colonne vertébrale des partis révisionnistes s’est brisée, entraînant une percée dans le mouvement communiste indien. Par le résultat de cette grande lutte du camarade CM et d’autres véritables maoïstes dans tous les domaines, le grand soulèvement paysan armé Naxalbari a éclaté comme un éclair de printemps. Alors, une nouvelle histoire a commencé. Désormais, nos deux grands chefs soutiennent le drapeau rouge des Naxalbari et soutiennent la Nouvelle Révolution Démocratique. Le mouvement révolutionnaire s’est répandu comme un feu de prairie dans pratiquement toutes les parties du pays à une échelle différente. Durant ce cours révolutionnaire sur une courte période, deux Partis, CPI(ML) et MCC, ont été fondés le 22 avril 1969 et le 20 octobre 1969 sous la direction directe, respectivement des camarades CM et KC. A cause de différentes raisons historiques, nous avons échoué à former un Parti Maoïste unifié à ce moment-là. Mais notre ligne de base idéologique et politiques, le chemin et la stratégie de la révolution et plusieurs autres positions basiques sur d’importantes questions que nous avons confrontées au même moment, étaient essentiellement identiques.

   Les classes dirigeantes indiennes ont déchaîné un règne de terreur sur tous les mouvements révolutionnaires, à commencer par le soulèvement agraire armé Naxalbari. A la fin de 1972, après l’arrestation et le martyr du camarade CM et même avant cela, nous avons perdu un grand nombre de leaders et de cadres dans les mains de l’ennemi. A cause de ces pertes, nous avons subi un recul dans tout le pays. Avant le martyr du camarade CM, une intense lutte politique et idéologique interne a commencé contre la clique SNS malicieuse et opportuniste de droite et d’autres en 1971. Le Parti s’est désintégré en plusieurs groupes à cause de nos graves erreurs tactiques, de la terreur d’état, des pertes sévères, d’un manque de leadership approprié et de l’effet négatif de deux luttes de ligne au sein du Parti Communiste de Chine. Depuis juillet 1972 jusqu’en 1980, notre Parti, le CPI(ML) était dominé par les éclats de certains, la plupart d’entre eux dirigés par la droite et un leadership aventuriste de gauche, et le désordre c’est répandu. Mais de l’autre côté, la lutte paysanne agraire révolutionnaire armée à Kanksha est survenue sous la direction du MCC. Elle a subi un recul durant une courte période à cause de la terreur d’état, mais s’est progressivement développée dans le Bihar et dans une certaine mesure, dans l’Assam et le Tripura.

   Nous soutenons la ligne de base idéologique et politique d’un véritable Parti Maoïste, avons appris les leçons de la pratique, nous nous sommes sérieusement engagés dans la lutte de classe et nous sommes tenus debout fermement pour des positions correctes sur différentes questions idéologiques et politiques qui se posaient dans le pays et dans l’arène internationale. A cause de ces positions, rien que du courant du PCI(ML), ont émergé en 1978 le PCI(ML)-Party Unity(PU) et le 22 avril 1980, le PCI(People’s War – PW – Guerre Populaire). Encore une fois uniquement à cause de cela, les partis du MCC, du PW et du PU ont construit un mouvement agraire armé révolutionnaire dans différentes parties du pays, particulièrement en Andhra Pradesh et dans le Bihar. Nous avons renforcé notre Parti, le mouvement révolutionnaire de masse et la lutte armée de manière considérable dans les années 80 et 90 qui ont abouti à une grande unité et à la formation de notre nouveau Parti en septembre 2004. Depuis 1977, un grand nombre de véritables forces maoïstes ont fusionné et se sont consolidées dans le PCI(ML)[PW], le MCCI et le PCI(ML)-PU et ce processus a même encore continué dans une certaine mesure après la formation du nouveau Parti. Mais durant cette période, la plupart des groupes maoïstes se sont graduellement désintégrés et ont disparu. Certains groupes de droite existent encore même s’ils sont faibles. Une infime partie des forces maoïstes existent encore mais elles souffrent de sectarisme pour longtemps.

   Nous sommes d’avis que notre lutte conduite dans le Mouvement International Communiste par le Parti Communiste de Chine sous la direction directe du camarade Mao. Nous sommes également d’avis que la lutte interne du CPI(ML) qui a duré plusieurs années est associée, directement ou indirectement, à la lutte interne du CPC après la mort de Mao, et même avant. La clique révisionniste moderne Deng, qui a usurpé le pouvoir en Chine, a fait beaucoup de dégâts, non seulement dans notre Parti et notre révolution, mais aussi dans la révolution mondiale. Nous restons fermement fidèles à la Pensée de Mao, et opposés aux cliques Deng et Lin Pao. Notre expérience montre clairement que la révolution indienne a influencé beaucoup avec les développements positifs et négatifs du Mouvement Communiste International.

   Nous, le Parti Maoïste Indien, avons parcouru un chemin tortueux durant une longue période. Après la formation du Parti Unifié, une situation plus favorable pour l’avancement de la révolution est apparue. Nous avons raté une bonne chance entre 1969 et 1972. Le plus grand avantage de cette fusion a été le résultat des synthèses de plus de 35 années d’expériences de la révolution indienne. Elle nous a donné des documents de base enrichis en terme de stratégie, de tactiques et de politiques. Notre fusion a provoqué un changement significatif, depuis deux partis différents travaillant dans des régions séparées distantes vers un Parti avec un caractère d’ensemble de l’Inde. Avant la fusion, en dépit du fait que les deux Partis avaient des CC, il y avait une sérieuse limitation pour eux à fonctionner comme Central Bodies (Corps Centraux) avec une perspective pour toute l’Inde. Mais après la fusion, notre compréhension s’est davantage enrichie à propos du développement inégal du pays et du développement inégal du mouvement révolutionnaire. Maintenant, nous pouvons prévoir d’une meilleure manière à un niveau global de l’Inde. Ce n’est pas total, mais au moins, les désavantages ont été supprimés. Une ligne plus claire et enrichie a émergé en termes tant du contexte indien que mondial. Et un autre aspect de cet avantage, c’est qu’il a aussi eu un effet international. Avant cela, nous ne pouvions généralement pas voir de soutien international. Mais, même s’il est toujours naissant, néanmoins, il s’est développé. Ces dernières années, nous avons subi plusieurs pertes et nous devons réfléchir à comment éviter cette grande partie de pertes. Mais notre CC a dit que pour éviter les pertes, nous devrions éviter les erreurs, faire face à l’ennemi de manière audacieuse et aller de l’avant.

   Actuellement, dans notre pays, les autres Partis Maoïstes ne sont pas en position de fournir un leadership aux masses à cause de leur ligne déviationniste de droite et de leur force limitée. Les forces progressistes et démocratiques manquent d’un quelconque programme d’action révolutionnaire de base et actuellement, elles ont également une zone d’influence limitée. En plus de toutes ces limitations, aucun Parti n’a de force armée populaire pour défendre. Je répète qu’aujourd’hui, aucun Parti ni aucune Organisation n’est assez capable pour être le centre de ralliement de toutes les forces révolutionnaires, démocratiques, progressistes et patriotiques, ainsi que de la population. D’où, au stade actuel, notre Parti peut jouer un rôle significatif dans le rassemblement de toutes les forces révolutionnaires, démocratiques, progressistes et patriotiques et de la population. Puisque notre Parti a un caractère d’ensemble pour l’Inde, une bonne base militante politique dans plusieurs Etats, une Armée Guérilla Populaire de Libération combattant l’ennemi dans plusieurs Etats et une puissance de Nouvelle Démocratie Populaire émergente dans le Dandkaranya [une région dans le centre de l’Inde qui comprend des districts à prédominance tribale de cinq États indiens, à savoir Andhra Pradesh, Chhattisgarh, Madhya Pradesh, Maharashtra et Orissa], le Jharkhand et d’autres parties de l’Inde. Nous avons un accord net pour unifier toutes les forces révolutionnaires, démocratiques, progressistes et patriotiques ainsi que toutes les communautés sociales opprimées, y compris les nationalités opprimées contre l’impérialisme, le féodalisme et le capitalisme compradore bureaucratique. Notre Nouveau Front Uni Démocratique consiste en quatre classes démocratiques, à savoir les ouvriers, les paysans, la petite-bourgeoisie urbaine et la bourgeoisie nationale. Si nous souhaitons former un Front Uni fort, nous devons être sous la direction du prolétariat se basant sur une alliance ouvrière et paysanne. Si nous voulons former un Front Uni fort, alors il doit être soutenu et défendu par l’Armée Populaire. Sans l’Armée Populaire, le peuple n’a rien à atteindre et rien à défendre. Par conséquent, l’ennemi essaye sérieusement d’éliminer le leadership de notre Parti avec l’objectif de détruire un centre révolutionnaire et démocratique d’indiens. Donc, la condition pour se rassembler autour d’un centre a mûri plus loin, et la révolution pourra avancer sous la direction du PCI(Maoïste).

   En même temps, la crise économique mondiale, les politiques anti-populaires et pro-impérialistes des classes dirigeantes indiennes et l’augmentation de la répression d’état, ont exaspérés les masses dans le pays augmentant la possibilité révolutionnaire maintenant qu’il y a un parti révolutionnaire unique. Pendant longtemps, depuis le martyr du camarade CM, l’Inde a manqué d’une plate-forme révolutionnaire unique. Même dans le scénario international, il y avait de nombreux clivages dans les mouvements maoïstes. Dans cette conjoncture particulière, l’émergence de notre Parti fourni un nouvel espoir à la population.

   Je veux dire que le Parti n’a aucune illusion à propos du soi-disant système parlementaire et connait bien la force de l’Etat indien aussi bien que nous connaissons clairement nos limitations et nos défauts, même après l’union [formation du Parti Communiste d’Inde(Maoïste)] et la faiblesse des forces maoïstes dans le pays et dans d’autres pays.

   Les conditions révolutionnaires favorables, la lutte de classe généralisée amère montante dans la société indienne et le développement de la lutte armée sont observés passionnément par l’ennemi qui les prend très au sérieux. Donc aucune chance n’est donnée à ces luttes par les classes dirigeantes indiennes qui sont aussi des compradores de l’impérialisme. Donc directement dans le contexte de révolution mondiale mettant également ensemble les expériences des Philippines, du Pérou, du Népal et de l’Inde, l’impérialisme se préoccupe le plus du développement d’une lutte de classe amère émergeant en Inde. Dans la situation actuelle du monde, si la révolution maoïste en Inde peut avancer à un nouveau stade, elle deviendra une grave menace pour le système capitaliste mondial. C’est la raison pour laquelle l’impérialisme, et particulièrement l’Amérique, a pris ces développements au sérieux.

   Donc d’un côté, il y a des conditions plus favorables pour la révolution et de l’autre côté, il y a l’attaque totale de l’ennemi pour étouffer la révolution. Dans cette situation, notre plan d’ensemble est d’utiliser entièrement ces conditions favorables tout en résistant face à l’ennemi qui déterminera notre dispositif.

   Dans ce contexte, aujourd’hui, l’obstacle principal sur le chemin de la Révolution Indienne est la guerre totale déchaînée par l’ennemi. Cette guerre est principalement contre le mouvement maoïste mais ne se limite pas à ce mouvement, et a suffisamment visé tous les mouvements révolutionnaires, démocratiques, progressistes et patriotiques, ainsi que les mouvements des communautés opprimées de notre société, y compris les nationalités opprimées. A ce stade, toutes ces forces doivent réfléchir ensemble à comment faire face à cet ennemi puissant et pour cela, à comment s’unir pour avancer.

   Comment pouvons-nous résoudre le problème de la guerre totale? Pour la résolution de tout problème, nous devons l’analyser profondément pour identifier la cause profonde du problème. Premièrement, pourquoi cette guerre? Qui l’impose? A qui est-elle imposée? Quelle est la nature de cette guerre? Combien de temps dure-t-elle? Pouvons-nous accepter cette guerre ou pas? Qui doit aller à son encontre? Comment la contrer? Quel est l’objectif de la résistance à la guerre?, etc.

   Cette guerre est destinée à détruire la révolution qui est en train d’émerger graduellement comme une puissance politique alternative à la puissance politique réactionnaire existant dans le pays, et à piller massivement les minéraux et les autres riches ressources naturelles des vastes régions du peuple adivasi et d’autres populations locales de Lalgarh à Surjagarh. Ils imposent cette guerre à ceux qui sont contre cette guerre; c’est à dire les révolutionnaires maoïstes, le peuple adivasi et local des vastes régions forestières, les ouvriers, les paysans, la classe moyenne urbaine, la petite et moyenne bourgeoisie, les Dalit, les femmes, les minorités religieuses, les nationalités opprimées, les organisations démocratiques, des forces progressistes et patriotiques qui représentent plus de 95% de la population. C’est complètement une guerre injuste. Cette guerre est imposée par la Bourgeoisie Compradore Bourgeoise, les forces Féodales de ce pays et les impérialistes, particulièrement l’Amérique. Ce sont de vrais pillards, voleurs, corrupteurs, maîtres-chanteurs, accapareurs, scamsters (?), assassins, conspirateurs, oppresseurs, autocrates, fascistes, les plus réactionnaires et les premiers traîtres. Ces réactionnaires projettent de continuer cette guerre pendant longtemps, jusqu’à ce qu’ils atteignent leur but.

   Aucun maoïste, démocrate, progressiste, patriote et le peuple, n’acceptera cette guerre injuste, la plus cruelle, inhumaine et traître. Elle sera défiée par toute la population de notre pays et de celle du monde. Cette guerre injuste va totalement à l’encontre de l’intérêt du peuple et du pays. La population va s’unir et riposter à cette guerre injuste en menant une guerre juste. Le peuple ne tolèrera aucun type de guerre injuste. Dans l’histoire de l’entièreté de la société de classe, le peuple n’a jamais toléré aucune sorte de guerre injuste, mais il a combattu toutes les guerres injustes en payant le prix de son propre sang et finalement, il l’a gagnée. L’objectif immédiat de cette guerre juste est de vaincre complètement la guerre injuste et ensuite de progresser vers le changement des conditions sociales actuelles qui donnent l’occasion de guerres injustes. Si nous regardons les développements politiques du pays, cette guerre totale inhumaine donne une possibilité formidable pour unifier les vastes masses du peuple et elle deviendra certainement contre-productive pour les classes dirigeantes. Après le 15 août 1947, nous n’avons jamais vu une telle intégration de l’économie indienne, de la défense, de la sécurité interne, du régime politique, de la culture et de l’Etat tout entier avec les impérialistes, particulièrement avec les impérialistes américains. L’accord sur le nucléaire et plusieurs accords de défense, l’intrusion flagrante après les attaques terroristes à Mumbaï le 26 novembre 2008 et la visite du Ministre de l’Intérieur de l’Union P. Chidambaram aux USA et les contrats cruciaux relatifs à la sécurité intérieure en sont les exemples flagrants. A cause de ce changement significatif, les expansionnistes indiens jouent un rôle crucial en Asie du Sud. La contradiction fondamentale entre l’impérialisme et le peuple indien s’est davantage aiguisée. Elle va donner une belle occasion pour unir le peuple contre les impérialistes et pour combattre l’impérialisme.

   Depuis plusieurs décennies, tout le Cachemire et le Nord-Est sont sous domination militaire et paramilitaire. D’un autre côté, un changement radical a été constaté dans la sécurité intérieure en raison du rôle de l’armée dans celle-ci. L’armée indienne a été déployée au moment de la révolution agraire armée historique de Telangana (1946-52) et pour un court moment (en 1971) dans certaines poches du Bengal occidental après le grand soulèvement paysan armé Naxalbari de 1966. Mais aujourd’hui, dans une perspective à long terme, l’armée indienne est réorganisée. Sous les ordres de la guerre globale contre le terrorisme, il y a trois ans, l’armée indienne a déclaré sa nouvelle politique (Doctrine of Sub-conventionnal Warfare – Doctrine de Guerre Sous-conventionnelle) pour traiter de la sécurité intérieure et avec les besoins de la guerre moderne avec d’autres pays. En vertu de ce projet de restructuration, l’armée indienne forme un grand nombre de ses forces en fonction des besoins des opérations répandues de contre-insurrection. Dorénavant, l’armée indienne est utilisée dans une vaste région de notre pays contre son propre peuple au nom de la sécurité intérieure. Si il (le gouvernement indien) est vraiment un gouvernement du peuple, commet peut-il utiliser sa propre armée contre son propre peuple? L’État indien fonctionne comme un régime autocratique et fasciste déguisé en démocratie. Tous les profits réalisés par les luttes populaires révolutionnaires et démocratiques sont mis en question par les fascistes. Mais cela forcera aussi les vastes masses du peuple à s’unifier et résister avec n’importe quels moyens de défense et finalement cela deviendra également contre-productif pour les classes dirigeantes.

   Nous devons aussi parler de la crise économique mondiale actuelle, particulièrement la crise des impérialistes américains et d’autres pays impérialistes. Cette crise est, dans certains aspects, plus profonde même que la grande dépression de 1930. Mais le capitalisme ne meurt pas tout seul, sans une révolution. Maintenant, pour sortir de cette crise, l’impérialiste va essayer d’augmenter l’exploitation de la classe ouvrière et de la classe moyenne de ses propres pays et augmenter le pillage des pays du tiers-monde. Les Multi National Corporations (MNCs – Sociétés Multi Nationales) et la Comprador Bureaucratic Bourgeoisie (CBB – Bourgeoisie Compradore Bureaucratique), les collaborateurs des impérialistes se sont concentrés sur les larges étendues depuis Lalghar dans le Bengal jusqu’à Surjagarh dans le Maharashtra. Pour exploiter cette riche région, principalement la région Adivasi (tribale), les gouvernements du centre et de l’Etat ont signé cent MOUs (Memorandum of Understanding – Memorandum d’Entente). Le pillage au hasard de cette région va détruire l’environnement et apporter des changements écologiques à long terme. La communauté la plus opprimée de la société indienne, les adivasis et la population locale font l’objet d’une grande menace. Probablement pour la première fois dans le monde, une immense population de peuple autochtone est menacée. Une nouvelle situation est en train de se créer et ces sections opprimées doivent aller de l’avant avec un programme concret.

   Il est évident que sans l’émancipation de cette population, nous ne pouvons pas avancer, ni la révolution indienne réussir. Notre Parti travaille sur ce problème et de plus en plus de gens vont s’unir et combattre les ennemis malicieux du peuple indien, à savoir les impérialiste, la CBB, les féodaux et l’Etat fasciste.

   Le peuple des nationalités opprimées du Nord Est et du Cachemire se battent pour leur libération depuis des décennies. Ils ont avancé dans une certaine mesure et ont affronté des souffrances sans précédent. Mais ils n’ont pas réussi et ils continuent leur combat. Alors que nous avons obtenus quelques succès dans la guérilla, elles (les nationalités opprimées) voient un certain espoir dans les Maoïstes. Il y a un nouvel espoir que si la révolution maoïste avance, elle accélérera aussi les luttes de libération nationale. Dans ce contexte, conformément au MLM (Marxisme-Léninisme-Maoïsme), le Parti a toujours maintenu la position du droit à l’auto-détermination, y compris la sécession de toutes les nationalités opprimées. Elles (les nationalités opprimées) comprennent cette politique et leur combat doit être renforcé. Cela doit être utilisé pour s’unir avec eux et essayer d’avoir un front commun. Par exemple, lorsque les forces Naga ont été déployées dans le Chhattisgarh ou quand les bataillons Mizo ont été placés ici, il y a eu des manifestations à Nagaland et Mizoram respectivement par les propres membres des familles des soldats autant que de la population démocratique. Ils ont dit qu’ils s’opposaient à la guerre sur le peuple; qu’ils ne voulaient pas envoyer leurs enfants pour supprimer d’autres gens. Stratégiquement, cela crée une meilleure condition pour unifier les gens de toutes les nationalités, les ouvriers, les paysans, la classe moyenne et les capitalistes nationaux et la répression contre le peuple qui a lieu partout devient graduellement contre-productive pour les dirigeants eux-mêmes.

   Globalement, l’ennemi a déclaré une guerre totale contre la population au nom de la sécurité intérieure, et au nom du danger maoïste. Nous sommes relativement solides dans plusieurs régions rurales du pays. Mais à l’heure actuelle nos forces sont fragiles, nous sommes faibles dans les zones urbaines et nous sommes aussi fragiles parmi les ouvriers et les petits-bourgeois. L’armée populaire est fragile également et ses armes sont inférieures à celles de l’ennemi. Ce sont nos faiblesses en général. Renforcer l’armée populaire et travailler dans les zones urbaines sont quelques unes des tâches urgentes les plus importantes. Le Congrès de l’Unité de notre Parti a clairement annoncé un plan stratégique et a donné des documents enrichis pour une amélioration dans ces domaines. D’un autre côté, les contradictions sociales s’aiguisent très rapidement. En parallèle avec les tâches urgentes citées plus haut, notre Parti s’attèle à rassembler de plus en plus de gens. Si nous réussissons cela, nous pouvons faire un bond dans la révolution. Nous sommes plein d’espoir vis à vis de l’émergence d’un front uni. Dans cette nouvelle situation, c’est l’une des besognes principales de la révolution indienne. Nous sentons fortement que ce n’est pas uniquement notre tâche, mais celle de toutes les forces révolutionnaires, démocratiques et progressistes. A côté de ça, les contradictions au sein des classes ennemies s’aiguisent. Cela peut être constaté dans les luttes de Nandigam et, dans une certaines mesure, dans celles de Lalgarh. Nous utilisons cette contradiction, et il est nécessaire de l’utiliser partout pour faire progresser la lutte de classe. Nous travaillons également avec d’autres organisations démocratiques, avec le peuple et avec certains individus appartenant aux classes dirigeantes sur différents problèmes des masses en formant des fronts tactiques. Nous, et tous les Partis, Organisations et les populations combattants doivent comprendre l’importance de l’unité entre eux et la formation d’un front commun. Nous donnons une impulsion vers l’unité des gens, construisons un front stratégique uni et des fronts tactiques. Ce front stratégique commun sera au milieu du peuple opprimé contre l’impérialisme, le féodalisme et le capitalisme compradore bureaucratique. En dépit de l’intensification de la contradiction entre l’impérialisme et la population indienne, notre pays n’est attaqué par aucun pays impérialiste et n’est pas devenu une colonie directe par d’autres moyens. Donc actuellement, notre condition est différente de celle de la Chine au milieu des années 30 durant lesquelles le CPC a formé un front commun anti-impérialiste contre l’impérialisme japonais.

   Q : Comment le Parti va-t-il traiter les difficultés de la formation d’un front commun, et avec les conditions objectives, qu’est-ce que le Parti pense à propos des conditions subjectives du scénario actuel?

   A : Camarades, premièrement et c’est le premier aspect, le parti maoïste voudrait devenir un centre pour la population du pays et son développement, représenter ses aspirations. Nous représentons plus de 95% de la population. Il y a une condition objective plus favorable pour unifier les gens et ceux-ci veulent aussi un parti qui servira leurs intérêts. Nous ne travaillons pas pour une réforme partielle au sein du système bourgeois d’exploitation. Nous nous battons pour les exigences socio-économiques du peuple ainsi que pour le changement qualitatif de la structure même de base de la société. Si nous arrivons à l’expliquer clairement à la population, nous parviendrons à la mobiliser et à l’organiser dans la guerre et nous la gagnerons.

   Chaque fois qu’une guerre populaire prolongée aussi bien qu’une guerre de libération nationale a été menée, l’expérience montre que sans une base de masse, une armée, une région libérée, le peuple n’est pas parvenu à former un front commun fort. Au cours de la lutte révolutionnaire, en formant une armée et en établissant des zones de bases, nous pouvons former plusieurs fronts tactiques unis, même des fronts tactiques unis fragiles. Nous devons nous efforcer durement à mobiliser les masses dans la guerre contre leurs ennemis, à construire une armée propre, à établir des régions de base stables et à aller de l’avant pour construire une front commun solide.

   Q : Quelles sont les manières et les méthodes pour gagner la confiance d’amis?

   A : Pour une unité la plus large possible, nous ne pouvons pas avoir une démarche sectaire vis à vis des amis du NDR. Actuellement, plusieurs forces sont alignées contre l’ennemi. Nous devons les laisser se développer aussi. Dans le front commun sur certaines questions, il doit aussi y avoir des représentants des classes oppressives. Nous ne pouvons pas exiger d’eux qu’ils rejoignent nos rangs, ce qui est un long chemin à parcourir. A l’heure actuelle, nous avons besoin de rester fermement fidèles à notre objectif stratégique, et pour ça, tactiquement, nous avons besoin de rester flexibles.

   Plus clairement, il y a deux différents types de Fronts Communs. Un entre les gens, et l’autre entre les gens et l’ennemi (une section/un groupe/des personnes des classes ennemies) utilisant les contradictions parmi l’ennemi. Le Parti doit faire ça. Cette possibilité est là dans une certaine mesure, à propos de certaines questions. Nous l’appelons les réserves indirectes de la révolution qui peuvent être utilisée prudemment. Si nous avons une compréhension claire qu’ils ne sont pas nos alliés de classe, alors nous n’aurons pas de déviations opportunistes de droite. Nous avons besoin de fronts communs de ce type pour le succès de la révolution. La Gauche Indienne en grande partie, comme le CPI et le CPM, a trainé derrière la bourgeoisie et a dégénéré.

   Le dernier aspect est que chaque classe a un intérêt de classe et une vision mondiale séparée. Le front commun dans ce sens est aussi un front de lutte. Mais en général, si la lutte est contre l’ennemi principal, alors cette lutte devient secondaire, alors que l’unité devient première. La vraie question est de savoir comment cette lutte et cette unité peuvent s’équilibrer et être utilisée efficacement. Les classes ennemies ne seront jamais côte à côte avec le peuple. Même après la prise du pouvoir, la lutte continuera au sein de la société durant un long moment. Donc un front commun et la lutte de classe devront continuer simultanément. Pour cela, la tâche de la plus grande importance est de se concentrer sur l’éducation idéologique et politique des masses. Si nous pouvons réaliser cela avec succès, alors nous pouvons gagner aussi ces sections à notre cause et leur permettre de rejoindre nos rangs. Ces parties ont également des gens sous un leadership corrompu. Si nous pouvons convaincre le peuple à travers une lutte politique et idéologique, nous pouvons gagner à notre cause un grand nombre de leurs appartenances initiales. La percée révolutionnaire est liée à ce processus. Le Parti chinois et le Parti népalais se sont développés à pas de géants en faisant pareil. Tant la force des cadres que l’armée peuvent s’accroître grâce à cela, politiquement ainsi qu’idéologiquement. Si cette relation dialectique entre le front commun et la lutte politique et idéologique peut être manipulée prudemment, nous réussiront à former un front commun solide et isolé de l’ennemi principal.

   Idéologiquement, l’influence de la classe bourgeoise peut être dissipée sur base des leçons historiques du Marxisme en tant que théorie scientifique. En faisant cela, nous pouvons retourner le peuple et même changer sa conception du monde et le transformer grâce à la vision marxiste.

   Nous avons parlé de notre compréhension basique d’un front commun. A propos des conditions subjectives, les intellectuels révolutionnaires et la population démocratique sont alignés dans une position favorable au peuple. Mais cela doit être rendu bénéfique pratiquement. La seconde question étant la répression féroce, comment tout cela peut-il être accompli? Nous reconnaissons que nous sommes toujours un petit Parti. Mais notre puissance réelle réside dans l’idéologie marxiste, les classes qu’elle représente, sa ligne et ses politiques. Et pour obtenir un front comment, quelles sont les méthodes? La CBB, les propriétaires terriens et les impérialistes sont l’ennemi contre qui les vastes masses doivent être unifiées sur base d’une ligne de masse et de classe. Si nous respectons les intérêts des masses et utilisons tant la ligne de masse que la ligne de classe correctement, nous réussirons sans aucun doute et nous nous développerons depuis une petite force jusqu’à une grande force nationale.

   Q : Mais pratiquement, comment faites-vous?

   A : J’ai parlé de notre puissance alors même que nous sommes physiquement petits. J’ai décrit où réside notre force principale. Mais la puissance physique est également nécessaire pour combattre. Nous avons besoin d’une armée puissante et d’une base de masse solide ainsi que d’un Parti fort. Ceci est pratiquement un impératif. Si cela n’est pas le cas, peu importe notre force idéologique, cela mènera à l’échec. Donc, nous devons grandir. Pour cela, tout en faisant face à la répression de l’ennemi, nous devons utiliser des tactiques correctes. A notre avis, l’ennemi est en route pour une guerre totale. Mais il est en train de créer son propre piège. Si nous pouvons comprendre cela et nous occuper de notre guérilla efficacement, nous réussirons.

   En termes pratiques, il y a deux questions. Un, les contradictions de la classe dirigeantes: Il existe de vieilles contradictions dans la société et des nouvelles contradictions qui émergeront parmi les classes dirigeantes qui doivent et devront être utilisées en faveur de la population. Non seulement pour vaincre l’ennemi et obtenir des gains immédiats, mais dans un but révolutionnaire plus long, cela est requis. Nous devons renforcer notre base de masse et nos fronts qui sont les principaux boucliers de notre puissance. Le camarade Mao a dit que pour développer l’armée et la guerre, la population est décisive. Nous devons mobiliser les vastes masses contre l’ennemi et utiliser ses contradictions pour les écraser, l’un après l’autre.

   Deux, alors que nous menions la guérilla à Andhra, nous avons eu un recul, mais nous n’avons pas complètement abandonné; néanmoins, c’est un contretemps. De la vallée Godavari (dans l’Andhra Pradesh) au Maharashtra, Orissa, Bihar, Jharkhand et à la frontière du Bengal occidental, nous devons intensifier et développer notre guérilla. L’ennemi doit être combattu par nos forces, mais cela doit être conforme à notre profit, se fondant sur la situation concrète. Actuellement, nous devons utiliser intelligemment essentiellement les tactiques de ‘hit and run’ (frapper et courir). Nous devons développer la guérilla en guerre mobile et l’armée de guérilla en armée régulière. Nous avons besoin d’un engagement actif du peuple. Notre force repose sur le peuple. L’ennemi va essayer de nous limiter à une simple confrontation armée. Et il veut nous limiter à une région réduite. Ils sont en train de diviser nos régions en diverses sections et nous encerclent. Mais nous pouvons aussi poursuivre leurs camps de base comme des abeilles en mobilisant le peuple. Dans les régions où se situent les camps de l’ennemi, même dans ces villages, nous avons des Comités Populaires Révolutionnaires dans lesquels le travail continue. Des centaines de personnes ont construit des étangs en connaissance complète des forces de sécurité dans les camps. Donc, pendant que l’ennemi déchire nos masses, nous essayons également d’accroître notre base et d’encercler les camps et les bases de l’ennemi. Nous devons garder à l’esprit l’importance stratégique de la guérilla. Ils sont en train d’amener 100000 soldats. Ils ont décidé d’apporter et de déployer les Rashtriya Rifles (un contingent spécial de la force armée de contre-révolution indienne) de Jammu et du Cachemire. Mais de Lalgarh à Surjagarh, cela constitue toujours des dizaine de millions de gens. Si nous parvenons à mobiliser les masses activement pour combattre les forces ennemies, alors nous pouvons faire cette même guerre une base pour un changement révolutionnaire. C’est sans aucun doute un défi devant nous, mais nous sommes sûrs qu’il y a un avantage à long terme qui ne peut pas être obtenu dans une courte période. Mais contrairement à ce que veut l’ennemi de finir ceci en peu de temps, nous voulons étirer cette guerre et tourner la situation à notre avantage, favorable à la révolution.

   Ils essayent de limiter notre zone, alors que nous tentons de grandir. Ils construisent des Gram Suraksha Samithis pour combattre les soi-disant anti-sociaux et ainsi font de leur mieux pour nous contenir. Mais la population nous invite. Même de nouveaux cadres moins expérimentés qui sont maigrement armés sont appelés par les gens à visiter ces régions. Par exemple, Sonebhadra dans l’Orissa, les villages nous ont invité eux-mêmes. Une fois encore, nos plans de développement de Raigad à Nayagad dans la forme de l’Opération Ropeway en vertu de laquelle le Raid Nayagad a été orchestrée nous a permis de nous accroître dans cette région en moins de 8-10 mois. Donc, le Raid Nayagad n’a pas uniquement eu une portée militaire, mais également une portée politique, vu qu’il y avait des raisons stratégiques derrière ce raid. Puis de nouveau l’Opération Vikas a été entreprise pour accroître la région dans les pleines de Manpur (Chhattisgarh). La population nous invite et leur confiance est élevée. Si nous nous agrandissons de cette manière, nous grandirons sans aucun doute et accroîtrons la guérilla. Si nous procédons de cette façon et étendons la guerre avec succès, à long terme, les situations économiques et politiques vont sûrement changer et sous la pression, l’Etat va s’émietter. Actuellement, l’Etat dépense obstinément dans les dépenses militaires, mais comme la guerre s’étire et s’étend à de nouvelles régions, au plus il dépensera à long terme, au plus il ira vers l’échec. Nous menons notre guerre avec ce plan stratégique. J’ai déjà expliqué le deuxième aspect de cette question dans ma réponse à votre première question.

   Q : Est-ce possible, à ce stade, pour le Parti d’être au centre de ce Front Commun? Par exemple, tout en travaillant à Delhi, où il est faible, comment le Parti envisage-t-il un front commun?

   A : C’est une tâche de la plus grande importance que de maintenir le Parti au centre du front commun.

   J’ai déjà répondu à la première partie de votre question dans ma réponse à votre première question.

   En ce qui concerne mon second aspect de votre question, à Delhi, si vous pouviez faire cela, il serait plus facile de travailler. Mais ce n’est pas la condition actuelle. Donc le parti, après avoir analysé la situation, a décidé de maintenir le parti au centre grâce à divers autres moyens possibles. Il y a d’autres moyens – à travers d’autres forces maoïstes, d’autres forces démocratiques et progressistes. Et par conséquent, dans des endroits comme Delhi, où il y a une portée directement limitée pour le Parti, nous devons travailler différemment. Nos forces doivent être à la hauteur, déployer des forces capables pour un front commun, identifier les forces les plus fiables et organiser une compréhension commune dans tous les lieux importants. Différentes dispositions ont besoin d’être mises en place. D’autres forces démocratiques, progressistes et maoïstes ont besoin d’être mises ensemble et entretemps, elles doivent être rendues capables de diriger.

   Q : La situation dans les premiers jours du mouvement du Lalgarh était telle que les intellectuels l’ont soutenue en nombre. Mais ces derniers temps, les intellectuels ont eu des divergences à propos des stades ultérieurs du mouvement, et l’accent a été déplacé sur des problèmes tels que l’opposition aux lois telles que l’Unlawful Activities Prevention Act (UAPA – Loi de Prévention contre les Activités Illégales). Comment percevez-vous cette situation?

   A : Si j’avais le dernier rapport du comité d’état, il aurait été plus simple pour moi de répondre à cette question. Néanmoins, je voudrais dire qu’initialement, il y avait un grand soutien parmi l’intelligentsia urbaine. Maintenant, selon les assauts de l’ennemi et la nature de la lutte, il y aura aussi en réaction des changements de la base de soutien. Certaines personnes pourraient également passer du côté de l’opposition au mouvement du Lalgarh. Dans le Bengale, notre influence dans les groupes de liberté civile et dans les régions urbaines n’est pas très forte. Nous avons besoin d’en faire plus pour la développer. Nous devons renforcer notre travail dans les régions urbaines. Beaucoup de choses dépendront de notre travail là-bas et du développement du mouvement de Lalgarh à un stade plus élevé. Il y a beaucoup de différence entre le travail parmi les masses basiques et le travail parmi les intellectuels. Ce dernier implique plusieurs facteurs complexes. Dans ce contexte, si les intellectuels sont unis sur une quelconque question, mais l’UAPA, considérant que ce n’est pas en contradiction avec une lutte plus grande, cela serait positif pour nous. Ceux qui ne peuvent pas soutenir directement les phases violentes du mouvement peuvent se rassembler autour d’autres questions. Donc, les exigences peuvent changer, mais elles doivent être les slogans du peuple. Et les deux, les slogans de Lalgarh et les nouveaux doivent être équilibrés. Je dirais que le Parti prendra sans aucun doute les critiques positives venant de n’importe quelle partie de la population, même de ceux qui pourraient ne pas être d’accord avec notre ligne de base mais qui se sont levés pour le peuple. Nous accueillons la critique des gens pour rectifier nos erreurs et renforcer notre Parti. Le mouvement contre l’UAPA est tenu d’être utilisé dans l’intérêt immédiat et à long terme du peuple. Et en termes généraux, une quelconque mobilisation telle dans ce domaine à long terme n’est pas contradictoire aux intérêts du Parti.

   Q : Où placez-vous la démocratie dans le fonctionnement du Parti? Le sens du droit de grève, du droit au dissentiment et du droit de la liberté d’expression.

   A : Ceci est une question très importante. Cependant, il n’y a pas de confusion dans notre Parti. Nous avons besoin d’un nouvel Etat démocratique dans lequel d’autres que la CBB, les propriétaires terriens et tous les autres impérialistes auront une liberté réelle ou authentique. Il y aurait, pour d’autres que les ennemis du peuple, pour tout le monde, une démocratie réelle ou authentique. En plus, je peux dire que durant la préparation du Policy Program of Revolutionary people’s Committees (RPCs) (Programme Politique des Comités Populaires Révolutionnaires)/Janata Sarkars, nous avons étudié l’expérience de Graam Raajyaas de la révolution agraire armée historique de Telangana, le Policy Program of Chinese Soviets (Programme Politique des Soviets Chinois), les People’s Barrio committees of Philippines (Comités de quartiers populaires des Philippines), les Revolutionary People’s Committes of Peru (Comités Populaires Révolutionnaires du Pérou), les United Revolutionary People’s Coucils of Nepal (Conseils Populaires Révolutionnaires Unis du Népal) et nous avons également étudié Grande Révolution Culturelle Prolétarienne. Conformément à ceci, nous avons tous les droits fondamentaux, y compris celui que chaque électeur a le droit de rappeler toute personne élue. Il a même le droit d’amener au tribunal n’importe quelle personne en position d’autorité qui travaille contre l’intérêt du peuple, afin d’engager des poursuites judiciaires. Dans les termes des quatre grandes libertés énoncées par le Président Mao durant la Révolution Culturelle, excepté celle des affiches de personnes sur les murs, toutes les autres libertés ont été assurées par le Programme Politique du RPC/Janathan Surkar. Comme le niveau de développement dans le Janata Sarkar avance, nous suivront également bientôt la liberté concernant les affiches. Selon la constitution, aucun châtiment physique pour opposition politique ne sera autorisé, n’importe qui aura le droit de ne pas être politiquement d’accord et même de se syndiquer. L’Etat indien essaye de contrôler la dissidence et par conséquent le peuple veut la révolution. Nous ne voudrions pas répéter la même erreur. En outre, pour toutes les erreurs dans les poursuites judiciaires, la personne a le droit de faire appel au Comité Populaire Révolutionnaire du village, aux niveaux supérieurs et même au Parti. Par exemple, dans une des zones d’extension, il y a eu un incident où, avec la complicité de l’Inspecteur Général de la Police, 33 membres appartenant à deux villages sont devenus des agents de l’ennemi. Dans ce contexte, nos camarades y sont allés et se sont occupés du problème. Alors que les villageois voulaient punir l’agent principal de la police de la peine capitale, le parti est intervenu pour donner une chance à cette personne pour qu’elle réalise son erreur.

   Q : Tout le monde pourrait ne pas adhérer à un front commun. Certains maoïstes et certaines organisations démocratiques pourraient même rester à l’extérieur. Comment allez-vous gérer cela?

   A : Ceux de l’opposition sont des ennemis du peuple et plus de 95% de la population opprimée seraient contre eux. Mais même 5% est un grand chiffre dans le contexte indien. Notre Parti croit qu’au cours de la guerre populaire prolongée, il donne la possibilité de détruire le pouvoir politique de l’ennemi, tant directement que culturellement vu que de nombreux disciples sont aidés à se transformer. En Chine, madame Sun Yet Sen était au pouvoir jusqu’au dernier jour, bien qu’elle n’ait jamais été membre du Parti. Ils peuvent rester tant qu’ils servent le peuple et qu’ils ont son soutien. Dès qu’il deviendront socialement et politiquement inapproprié, ils disparaîtront automatiquement. Il est possible pour eux de gagner les élections si de tels partis ont le soutien de la population. Cette disposition se trouve aussi dans notre Programme Politique de RPCs pour que d’autres personnes appartenant à d’autre Partis/Organisations puissent rejoindre les RPCs si elles peuvent voter et ont le droit d’être élues aux RPCs. Ceci étant, notre compréhension doit être également appliquée pratiquement sur le terrain. Nous devons développer cette sphère. Le Népal a fait certaines avancées à cet égard.

   Nous donnons la possibilité à la petite et à la moyenne bourgeoisie de grandir avec certaines restrictions afin qu’elles ne deviennent pas anti-populaires. Le marché noir, le pillage des stock et la spéculation peuvent être contrôlés. Nous limitons seulement le grand capital étranger et de la CBB. Par exemple, en 1998-99, le gouvernement a arrêté la vente de produits forestiers des petits commerçants. Alors que le Khirjas (commerçants locaux) protestaient, nous nous sommes battus pour eux dans un mouvement. Bien que nous ayons stoppé l’usure et contrôlé l’exploitation sans distinction, nous n’arrêtons pas l’entrée de produits venant de l’extérieur. Ceci est un développement capitaliste d’un certain type, mais nous le contrôlons. Il est nécessaire de développer une économie populaire. Si les commerçants n’avaient pas coopéré, comment aurions-nous survécu? En vertu du Janata Circar, le département du commerce et de l’industrie s’occupe des petits commerçants de sorte que les bourgeois à l’extérieur ne peuvent pas prendre d’avantages. Donc la liberté totale continue même s’il y a des collaborateurs qui essayent de les gagner. Ce n’est uniquement que dans un contexte de vie ou de mort que la punition physique est autorisée. Cependant, aujourd’hui, faisant face à la répression et à la guerre, nous sommes dans une situation complexe qui doit être reconnue.

   Q : Quelle est la position de votre Parti à propos des Pourparlers?

   A : En général, les gens et les révolutionnaires maoïstes ne souhaitent la violence et la confrontation armée avec personne. Ce n’est que dans une circonstance inévitable qu’ils prennent les armes, résistent face à l’ennemi et mènent une guerre de libération en s’inspirant de l’histoire. Donc, nous voyons ceci comme une guerre d’auto-défense. Dans ce contexte de guerre totale, nous devons reconnaître que l’état d’Andhra Pradesh a 130000 hommes de troupes, qu’il y a 45000 hommes de troupes dans le Chhattisgarh (celles-ci bientôt augmentées de plus de 20000 hommes), 160000 hommes de troupes dans le Maharashtra. Par conséquent, chaque état a une force policière qui est plus importante que les forces au niveau national de beaucoup de pays européens. Les forces spéciales les plus cruelles et les plus dangereuses ont été formées par l’Etat, en parallèle avec diverses lois draconiennes anti-populaires. Le Bengale, le Bihar, l’Orissa, le Jharkhand, le Chhattisgarh, le Maharashtra, l’Andhra Pradesh, accompagnés par l’Uttar Pradesh et le Madhya Pradesh ont entre plus de 700 à 800000 forces de police. Parmi elles, 250 à 300000 hommes de troupes sont directement contre le peuple. Et à côté de ça, 100000 hommes de troupes paramilitaires centraux ont été déployés dans ces régions. Ici, les gens combattent des forces plus vigoureuses que les mouvements dans le Nord Est et dans le Jammu-Cachemire. Ceci est une campagne de répression brutale et violente visant la suppression du mouvement politique du peuple et pour l’exploitation des minéraux.

   Dans ce contexte, nous pouvons si possible espérer à un peu de répit. Au plus long est le répit, au mieux c’est pour la population. Le travail démocratique a besoin de ce contexte. Mais d’une part, tandis que le gouvernement tient une arme automatique, on ne peut pas parler de ça. Le peuple continuera à se battre. Tandis que le gouvernement pompe ses balles, le peuple n’a jamais laissé tomber les armes et ne s’est jamais rendu. Toutes les forces démocratiques, progressistes et patriotiques doivent s’unir et se battre contre la guerre totale menée sur la population par le gouvernement du centre et de l’Etat. Pour donner de manière concise les exigences principales que le Parti a déposé face au gouvernement, exigences préalables à tout type de pourparlers: 1) La guerre totale doit être repliée. 2) Pour tout type de travail démocratique, l’interdiction du Parti et des Organisations de masse doit être levée. 3) La détention illégale et la torture des camarades doit être stoppée et ils doivent être immédiatement relâchés. Si ces exigences sont remplies, alors les mêmes leaders qui seront libérés des prisons dirigeront et représenteront le Parti dans des pourparlers.

   Introduction sur le développement de notre Parti

   Depuis que Jan Myrdal a écrit le livre « L’Inde attend » dans les années 80, où il a parlé du mouvement, il y eu plusieurs développements dans divers aspects politiques et militaires.
C’est depuis lors, que nous avons vu le développement d’une perspective, prenant en considération la spécificité indienne concrète. Il y avait seulement peu de chefs expérimentés qui restaient de l’époque du Cam. CM.

   Beaucoup étaient entrés dans la déviation de droite, certains dans la déviation gauche et seulement peu étaient venus ici. Ainsi, en grande partie c’était une nouvelle génération, une nouvelle jeunesse, et pour les transformer en cadre expérimentés, beaucoup de temps a dû être investi. Quand vous Jan Myrdal étiez venus ici en 1980, le Parti subissait toujours ce problème.

   C’est seulement encore 6 ou 7 années plus tard, qu’un leadership approprié émergerait dans le cadre du PW.

   Quand Jan Myrdal a visité l’Andra Pradesh en 1980, il n’y avait en ce temps seulement un comité d’état du CPI (ml) avec le Comité d’état de Tamil Nadu. Il y avait également un Comité central mais naturellement confiné seulement à ces deux Etats, sa portée était limitée.

   Le MCC fonctionnait au Bengale et au Bihar dans cette période ; cependant au Bengale il était très faible. De la même manière le People’s War fonctionnait dans l’Andra Pradesh et le Tamil Nadu, mais dans le TN il était très faible.

   C’est une observation rétrospective du travail dans ces deux centres, dans ces deux régions. Le cam. Kobad Gandhi et quelques autres camarades du Maharashtra plus tard ont rejoint le PW. Le camarade KC du MCC a commencé un certain travail comprenant l’Assam mais d’une manière très limitée. Maintenant nous sommes présents dans 20 Etats mais le Parti est toujours très faible dans plusieurs de ces secteurs. Donc il y a un développement inégal de la guerre populaire prolongée, où selon notre force il y a différents niveaux du mouvement dans différentes régions. Dans ce contexte, nous devons observer le développement et le rôle d’un parti révolutionnaire, qui est important et que je dirai.

   Camarades, dans les années 80 le Parti essayait d’émerger d’un recul. Il essayait de se réorganiser et de se consolider. D’une part, il y avait le problème du sectarisme et d’autre part, la base de masse a été en grande partie perdue. Ainsi nous avons dû rétablir chaque chose à la fois en termes de lutte de masse et militaires.

   En conséquence, notre tactique a également changé. À ce moment-là c’était principalement les luttes anti-féodales et la propagande-agitation anti-impérialiste qui avaient été lancées pour créer une opinion anti-Etat et pour ouvrir des mouvements dans les zones urbaines.

   Précédemment, sous le Cam. Charu Mazumdar la ligne avait été de négliger les organisations de masse.

   Plus tard nous avons repensé et après être passés par une revue auto-critique intense, nous avons reconnu qu’il y avait eu quelques erreurs pendant les premières années et sur cette base, afin d’avancer, nous avons reconstruit le mouvement. La revue auto-critique a été faite en 1974, mais nous étions août 1977 quand les forces du Parti ont été convaincues. Et dans la pratique elle a été réaffirmée par la conférence d’Etat du Parti de l’Andra Pradesh en septembre 1980 qui marque le commencement d’une nouvelle pratique.

   D’abord un Parti révolutionnaire a besoin d’un leadership pour comprendre les conditions nationales et internationales, aussi bien que les conditions économiques/politiques pour faire la tactique en conséquence. Certaines des perspectives dont j’ai parlé, pendant la période de post-80’s, si nous ajoutons ces expérience, nous verrions que pendant les années postérieures nous avions fait quelques développements dans ce domaine de la compréhension.

   Deuxièmement, un parti révolutionnaire doit organiser le peuple et diriger la lutte de classe. A partir de la perspective stratégique des plans ont été faits, des tâches ont été choisies et un certain développement a été fait depuis les années 80 en termes de personnes luttant sous la conduite du Parti qui a connu un développement concret.

   Troisièmement, pour un parti révolutionnaire, il est important d’organiser la lutte armée.
Le groupe de CP Reddy avait le nom de CPI (ml) et faisait partie du PCP sous la conduite de SNS. C’étaient les seuls à avoir quelques pelotons dans la région de Godavari à ce moment où vous aviez visité. People’s War avait commencé à former quelques pelotons armés sous forme de pelotons ruraux seulement alors, alors qu’ils avaient déjà 60-70 cadres armés à ce moment-là.

   Plus tard, alors que nous avons développé la lutte de classe selon l’idée de la prise de pouvoir au niveau de régions, pour construire l’armée populaire, le PW ici et le MCC là ont commencé à former des pelotons armés de guérilleros aux niveaux de 5,7,9,et 11. Quelques pelotons et zones guérilla ont de ce fait émergé.

   Dans quelques secteurs juste avant la fusion 2004, même des compagnies ont émergé. Le PW d’autrefois a eu l’Armée du guérilla du Peuple tandis que le MCC avait l’Armée de guérilla de Libération du Peuple. Dans le processus de fusion nous avons formé la PLGA sous la direction du CPI (maoïste). La prochaine étape est des bataillons allant progressivement vers la formation d’une PLA.

   En fonction des principes de base, nous avons évolué vers les étapes plus élevées de la puissance politique et militaire et de la puissance politique du Peuple. La vision était là même avant les années 80. Le MCC était également là. Mais en pratique cela a été seulement réalisé en termes de développement concret après la fusion.

   Il y a deux autres développements que je voudrais préciser.

   Un Parti qui dans la pratique fait évoluer la tactique ou la politique, impliquant une grande masse dans ses rangs, doit en pratique faire participer des personnes par milliers de lakhs (un lakh égale cent mille).

   Dans la pratique, tout en faisant face au problème et tout en rectifiant les erreurs, il y avait une lutte interne et externe âpre. C’est seulement par le processus de cette âpre lutte idéologique et politique que nous avons arrêté la position d’aujourd’hui. Après la rectification et l’examen des années 70, le PW avait émergé et il a dû faire face à une crise interne grave sous forme de 1. sectarisme et dogmatisme pendant le milieu des années 80, et 2. l’obstacle posé par la conduite de Cam. Kondapalli Seetharamiah au début des années 90.

   Là aussi, les désaccords entre le MCC et le PW ont été une expérience amère et inoubliable, un chapitre noir dans l’histoire. Afin de relever les défis idéologiques et politiques, le Parti a tactiquement évolué sur deux approches : discussion et revue et lutte. Les trois fois le Parti a émergé avec succès de la crise.

   Le MCC également a de la même manière émergé de sa propre crise interne. Une section prévoyait de continuer le combat, ils y avait également des divergences concernant le maoïsme et le dogmatisme dont il a émergé avec succès. Le Party Unity a aussi lutté contre les forces qui se sont opposées à la guerre populaire prolongée et à la révolution agraire et ont émergé avec succès. Le PW et le MCC devenaient de même à ce stade plus petit tandis que les groupes de Vinod Mishra et de Satya Narain Singh devenaient plus forts et influents. Tandis que VM se déplaçait vers l’opportunisme de gauche, SNS est entré dans l’opportunisme de droite. Et dans la pratique, ils ont éclaté et finalement ont fait face à la liquidation virtuelle avec une présence uniquement nominale aujourd’hui.

   Plus tôt, parallèlement avec le combat contre le révisionnisme, nous avons fait face au problème d’avoir une ligne qui parlait seulement de prendre le pouvoir d’État, et que les autres questions politiques comme la question des nationalités, la question de femmes, la question des dalits (les Intouchables ou basses castes) et la question des minorités religieuses seraient automatiquement abordées. Cependant, plus tard nous avons rectifié cette position et avons fusionné ensemble des slogans immédiats et des slogans finaux. C’était une nécessité pour le succès de la Nouvelle Révolution Démocratique et le développement vers celle-ci. Tandis que les divers autres groupes ML soulevaient seulement des slogans immédiats et entraient de ce fait dans le réformisme, nous avons pendant longtemps seulement donné le slogan final. Mais maintenant, en avançant ensemble des slogans immédiats et finaux nous avançons vers un meilleur développement.

   Pour l’éducation du Parti, il y a plusieurs magazines du Parti au niveau central, d’état et de zone. Environ 25 d’entre eux sont du Parti. Plusieurs autres sont des magazines d’organisations de masse, par exemple u niveau central nous éditons People’s War /Laal Pathaaka, un magazine idéologique et politique simultanément en anglais et en Hindi et dans d’autres langues ; Awami Jung, un magazine militaire dans différentes langues ; le Bulletin d’information maoïste en anglais. Dans le DK nous éditons les magazines ? suivant : 1. Prabhath (Hindi, magazine politique)? 2. Viyyukka (idéologique et politique, en Gondi/Koyam)? 3. Padiyora Pollo (Magazine militaire, Gondi/Koyam)? 4. Sangharsharath Mahila (KAMS Magazine, en Hindi) ?5. Jhankar (culturel et littéraire, multi-langues)?.
Au niveau Division/District en Gondi/Koyam: South Bastar Division: Pituri (Rebellion); West Bastar Division: Midangur (Fireplace); Darbha Division: Moyil Gudrum (Thunder); divisions Nord et Sud de Gadichiroli: Poddhu (Sun); Maad and North Bastar Joint Division: Bhoomkal (Earthquake); East Bastar Division: Bhoomkal Sandesh (Rebellion Message). En dehors de cela le Janatana Sarkar a aussi fait un magazine nommé Janatana Raj (People’s State).

   Il y a également des classes d’étude qui sont organisées avec des notes et un programme d’étude. Des classes politiques sont organisées à différents niveaux des Etat, des campagnes de rectification sont quelques fois organisées pendant 4-6 mois à une année où l’histoire des révolutions de Chine, de Philippines et du Pérou sont discutées pour la formation politique et idéologique. Il y a des équipes militaires d’instructeur pour les écoles militaires et de l’Awami Jung comme magazine militaire du Comité central.

   Le Parti dans le secteur du DK fait face au problème de l’analphabétisme et du manque d’éducation primaire et ainsi nous avons organisé le MAS (éducation mobile) afin d’éducation scolaire primaire des cadres du Parti.

   Des centaines de cadre ont été formées depuis son commencement. Les organismes de masse lancent également des programmes universitaires avec leur propre programme qui est fait en consultation avec la conduite et les membres du comité.

   Introduction sur le développement de l’Armée populaire (actuellement appelée Armée de guérilla de Libération du Peuple)

   Je vous demande de vous réfèrer à nos documents centraux pour l’image complète du développement de notre armée dans les Etats spécifiques du pays et dans quelle situation internationale elle est formé. Je vous invite à accorder une attention sur ce point en raison de sa vitalité dans n’importe quelle révolution

   Introduction sur le développement du Front Uni

   En termes d’organisations de masse, nous avons au cours des années, développé plusieurs fronts comprenant des groupes de paysan, de femmes, d’étudiants, de jeunes, des groupes de droits civiques, littéraires et culturels, d’enfants, de nationalités, d’ouvriers, d’employés et ainsi de suite. Plus le Parti dans un Etat est fort, plus les organisations et les fronts sont grands. Dans les secteurs plus faibles il y a moins d’organisations de masse au niveau d’Etat en accord à la force du Parti. En ce moment, le Parti a des organisations de masse au niveau d’Etat et de toute l’Inde, et l’idée est de représenter les organisations de quatre classes selon l’alliance de quatre classes et d’autres sections aussi.

   Avec l’expansion qui gagne les organisations, nous en avons actuellement 30-40 fonctionnant dans divers fronts. Pendant les années 80 le MCC a eu peu d’organisations de masse, fonctionnant secrètement avec une portée limitée. Dans l’Andra Pradesh la paysannerie, les étudiants et les sections littéraire-culturelles avec la jeunesse ont fait exister une certaine influence mais maintenant avec le développement de nos différentes organisations de masse allant du niveau de village au niveau d’Etat et de toute l’Inde. Au 9ème congrès du PW on a décidé de développer des organisations de masse et des fronts unis qui basés sur une question et tactiques. Sur quelques questions même les classes ennemies et les chefs locaux ont pu s’y joindre en termes immédiats et moyens. Ceci s’est développé encore plus loin après la fusion. Ainsi la lutte de classe doit être menée à des niveaux sectionnel, souterrains aussi bien qu’ouverts. Les opportunités légales doivent être utilisées, il y a quelques organismes de masse fonctionnant avec le ligne générale du MLM, alors qu’il y en a qui fonctionnent sous couverture complète même avec d’autres.

   Sur les relations internationales

   Au début des années 80 le MCC et le PW étaient régionaux dans la portée, en raison de quoi nous avons échoué en grande partie à nous relier aux mouvements internationaux plus grands. Cependant au milieu des années 90 et après, les deux Partis et en particulier après la formation du CPI (maoïste) jouent maintenant un rôle internationalement aussi. Nous participons aux discussions internationales et envoyons des délégations aux forum internationaux bien que beaucoup de progrès doivent être accomplis sur ce front. C’est néanmoins meilleur que pendant les années 80 et les années 90. Concernant le MRI, le MCC l’avait rejoint en 2002. Le PW s’est cependant opposé à s’associer au MRI car il pensait que c’est seulement après des débats, des compréhensions et des discussions complètes qu’une plate-forme si internationale pourrait évoluer afin d’éviter une approche sectaire. Par conséquent le PW n’a pas rejoint le MRI, alors que le MCC avançait. Après fusion, il a été décidé que ce que le nouveau Parti déciderait soit mis en pratique. Et depuis lors selon la décision du Parti entier, il s’est maintenu hors du MRI. Nous sommes restés hors du MRI qui est devenu à ce jour pratiquement défunt.

   Il est important que le succès de la révolution indienne comme partie inséparable de la révolution socialiste mondiale de défendre le MLM, de combattre l’impérialisme et de soutenir la lutte de classe dans le monde entier, et de prendre activement également l’appui des partis/organisations/forces maoïstes internationaux, du prolétariat et des peuples.

   À cette fin, nous maintenons des relations fraternelles avec les forces maoïstes et anti-impérialistes. Nous croyons qu’il est à la fois important de prolonger l’aide aussi bien que de prendre l’aide internationale, pour le succès de n’importe quelle révolution mais aussi en raison de la répression continue. De façon générale, je dis de nouveau que nous avons collé aux bases du MLM. Nous invitons les suggestions critiques de n’importe quels partis/organisation maoïstes.

   Nous croyons que le CPI (maoïste) est un détachement de la révolution de prolétariat mondial. S’il réussit, nous dirions qu’une partie du monde réussirait – ce n’est pas indépendant. Cela fonctionnerait comme une partie de la révolution socialiste mondiale et strictement relié au succès ou à l’échec de la révolution socialiste dans le monde. Plus de luttes de la classe ouvrière dans les pays impérialistes/capitalistes auront un impact favorable sur la révolution indienne.

 Janvier 2010
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