Chapitre 20 : La vie et les contributions révolutionnaires de Staline jusqu’à la Révolution de 1917

Cours de base sur le marxisme-léninisme-maoïsme

Parti Communiste d’Inde (maoïste)

Chapitre 20 : La vie et les contributions révolutionnaires de Staline jusqu’à la Révolution de 1917

   Dans les premières années après la Révolution d’Octobre, Lénine a dirigé directement toutes les affaires d’État et le parti. En août 1918 il y eut une tentative d’assassinat sur lui par une femme du Parti Socialiste Révolutionnaire, qui a laissé deux balles dans son corps. Lénine a été affaibli par cela mais il a continué rigoureusement son travail qui ne lui laissait que trois à quatre heures de sommeil. Ce surmenage a commencé à sérieusement impacter sa santé, en particulier son cerveau. A partir de fin 1921, il a commencé à avoir de sérieux maux de tête et des vertiges qui ont affecté son travail. En mai 1922, il a souffert d’un accident paralytique affectant son bras et sa jambe droite et sa faculté de parole. A partir de ce moment jusqu’à sa mort, malgré ses efforts pour récupérer et retourner au travail, il n’a pas pu jouer un rôle actif efficace. Juste avant son attaque, en avril 1922, le Comité Central a élu Staline comme Secrétaire Général. Ce fut ainsi Staline qui a pris la direction du Parti pendant la maladie de Lénine et après sa mort le 21 janvier 1924.

   Staline (signifiant « l’homme d’acier ») était le nom de parti le plus populaire de Joseph Vissarionovich Dzhugashvili qui était né le 21 décembre 1879, à Gori, une petite ville de Géorgie, qui était alors une nationalité opprimée dans l’Empire russe (aujourd’hui la Géorgie est un pays indépendant). Ses parents étaient pauvres et illettrés, c’était des descendants de serfs. Son père, quelques années après avoir été libéré de l’esclavage de son propriétaire terrien, a quitté en 1875 son village près de Tiflis, la capitale du Caucase (une région arriérée de l’Empire russe, qui était le foyer de la Géorgie de nombreuses autres nationalités opprimées). Il a établi un petit magasin de cordonnier à Gori, qui était l’équivalent d’un chef-lieu de département. Il n’était cependant pas capable de gagner assez et a quitté sa femme et son enfant à Gori pour aller prendre un travail dans une usine de chaussures à Tiflis, où il est mort en 1890.

   Comme le père de Staline n’a pas beaucoup contribué aux travaux domestiques, sa mère, Ekaterina a été celle qui s’est occupée de lui et l’a élevé. Elle a travaillé de longues heures comme lavandière et c’est ses économies qui payaient toutes les dépenses de la maison. Elle a eu trois enfants avant Staline, qui sont tous morts rapidement après leur naissance.  Staline étant son seul fils à survivre, elle a fait énormément d’efforts pour lui donner une bonne éducation. Malgré sa pauvreté, elle n’a pas envoyé son enfant travailler comme il aurait été normal de le faire. Elle a envoyé Staline, à l’âge de 9 ans, à une école ecclésiastique locale. Elle a elle-même fait beaucoup d’efforts et a appris à lire et écrire plus tard lorsqu’elle était âgée. Ekaterina était ainsi un exemple remarquable de courage et de détermination des masses laborieuses.

   Staline a fait l’expérience de la pauvreté dès son enfance. Sa maison était composée de deux pièces extrêmement petites, qui étaient utilisées comme un magasin, un atelier et un foyer.  Bien que Staline était fort et robuste, il a souffert d’une attaque de variole quand il avait six ou sept ans qui lui a laissé des cicatrices sur son visage pour le reste de sa vie. Il a aussi eu une infection sanguine, qui l’a presque tué et a affecté de manière permanente son bras gauche.

   Pendant ses cinq années à l’école de Gori, Staline a été remarqué pour son intelligence et sa mémoire exceptionnelle. C’est à ce moment que Staline est entré en contact pour la première fois avec les idées rationalistes et qu’il s’est opposé à la religion. Il a commencé à écrire de la poésie et a été influencé par la littérature et la poésie géorgiennes qui avait de fortes tendances nationalistes. Ce fut pendant ces années que Staline a commencé à nourrir des sentiments contre l’injustice sociale et l’oppression de son peuple.

    A cause de sa pauvreté, il aurait été impossible pour Staline de poursuivre des études supérieures. Cependant il a été recommandé comme « meilleur étudiant » pour une bourse par le directeur de l’école et le prêtre local. Cela lui a permis de continuer ses études à partir d’octobre 1894 à la plus haute institution d’enseignement supérieur du Caucase. C’était le Séminaire Théologique (une faculté pour devenir un prête orthodoxe) à Tiflis. Les cinq années de Staline au séminaire de Tiflis ont été une période de formation cruciale lorsqu’il est devenu marxiste.

   La Géorgie, lors de la jeunesse de Staline, était dans un état constant d’agitation. Une des sources de l’agitation était l’esprit rebelle de la paysannerie, où l’abolition du servage avait été retardé même après qu’il ait été aboli en Russie. L’autre explication était l’arrivée constante d’idées révolutionnaires de Russie. C’était parce que le gouvernement tsariste avait comme longue tradition la déportation dans le Caucase de nombreux rebelles et révolutionnaires bourgeois. Plus tard, ces déportés incluaient même des travailleurs marxistes révolutionnaires comme Kalinine, le futur Président de l’Union Soviétique, et Alliluyev, un organisateur bolchevique et beau-père de Staline.

   Le séminaire de Tiflis était l’un de ces centres d’agitation. C’était le principal terreau de l’intelligentsia locale et aussi le principal centre d’opposition au tsar. En 1893, juste un an avant que Staline ne rejoigne le séminaire, il y eut une grève, qui a conduit à l’exclusion de 87 étudiants. Les principaux dirigeants de la grève sont devenus plus tard d’importants marxistes et révolutionnaires.   Un des dirigeants, Ketskhoveli, était aussi de l’école Gori où était Staline, il était son aîné de juste trois ans. Il est rapidement devenu le premier mentor politique de Staline.

   Staline, lors de la première année, s’est immergé lui même dans la lecture de toutes sortes de littérature radicale. Il devait faire cela secrètement, parce que la plupart des livres non-religieux et de nature politique étaient strictement proscris du séminaire. Sa prose, de nature politique et radicale, a été publiée pour la première fois, sous un faux nom, dans un important magazine géorgien. C’est aussi à cette époque que Staline, à l’âge de quinze ans, est entré en contact avec des cercles d’étude marxistes clandestins. Rapidement, Staline a été mis sous surveillance par les autorités du séminaire et a même été envoyé à la cellule de punition pour lecture de littérature interdite. C’est vers cette époque qu’il a rejoint un cercle de débat secret dans le séminaire même. Cela a augmenté ses activités, qui l’ont conduit de plus en plus souvent à des conflits avec les autorités du séminaires.

   A l’âge de dix-huit ans, en août 1898, il a rejoint le Mesame Dasi (Le Troisième Groupe), le premier groupe de socialistes en Géorgie, dont les dirigeants sont plus tard devenus des mencheviks de première importance. Plus tard, Staline aurait dit « Je suis devenu un marxiste du fait de ma position sociale (mon père était un travailleur dans une usine de chaussures et ma mère était aussi une travailleuse) mais aussi […] parce que la dure intolérance et la discipline jésuite m’a écrasé sans merci au Séminaire […] L’atmosphère dans laquelle j’ai vécu était saturée de haine contre l’oppression tsariste. » En dehors du Séminaire, dans la ville de Tiflis, les travailleurs étaient alors en pleine agitation. Ces années ont vu naître les premières grèves dans le Caucase. Aussi tôt que Staline a rejoint le Mesame Dasi, il a eu comme tâche de lancer quelques cercles d’étude de travailleurs. Il a fait cela en tenant des réunions secrètes dans le bastion des travailleurs lors du peu de temps libre qu’il avait du séminaire. Finalement il a été exclu du séminaire en mai 1899, à cause de son absence à ses examens.

   L’expulsion du séminaire n’a cependant pas changé grand-chose aux activités révolutionnaires de Staline. Après un court séjour avec sa mère à Gori, il est retourné à Tiflis, pour organiser et éduquer en restant parmi les ouvriers. En décembre 1899, il a pris un travail d’employé dans l’observatoire géophysique de Tiflis.  Ce travail, bien que très peu payé, prenait très peu de temps et fournissait une couverture idéale pour échapper à la police secrète tsariste.

    Sous cette couverture, Staline a continué à étendre ses activités. L’année suivante, en 1900, il a organisé et parlé lors de la première célébration du Premier Mai qui s’est tenue dans le Caucase. A cause de la répression tsariste, cette rencontre, forte de 500 personnes, a dû se tenir non en ville mais dans les montagnes au-dessus de Tiflis. La rencontre a été un événement enthousiasmant qui a conduit à des grèves dans les usines et les chemins de fer les mois suivants. Staline en était un des principaux organisateurs. L’année suivante, il a été décidé de tenir une manifestation du Premier Mai ouvertement au milieu de Tiflis mais les principaux dirigeants ont été arrêtés en mars 1901. La chambre de Staline a aussi connu une descente de police, mais il a réussi à s’échapper. Depuis ce jour jusqu’au succès de la révolution en 1917, Staline a mené une vie de révolutionnaire professionnel clandestin. Sa première tâche a été de reprendre la direction de l’organisation et de mener et organiser l’événement du Premier Mai malgré la perte des principaux dirigeants. Il réalisa cela avec succès et malgré les arrestations et les violentes attaques de la police, une manifestation historique forte de 2000 personnes eut lieu.

   Ces premières années de Staline dans l’organisation socialiste étaient aussi des jours d’intenses débats sur l’économie et d’autres problèmes. Au sein des organisations géorgiennes, Staline était toujours opposé aux opportunistes et s’est positionné avec l’aile gauche. Quand l’Iskra a commencé, le groupe de Staline a été le première à devenir ses soutiens enthousiastes et à le distribuer à Tiflis. Ils ont rapidement commencé un journal illégal en langue géorgienne, en septembre 1901, appelé Brdzola (La Lutte). Staline en était l’un des principaux rédacteurs avec de nombreux articles soutenant la ligne de l’Iskra. L’article nommé Le Parti Social-Démocrate Russe et ses tâches immédiates publié en décembre 1901 a notamment été d’une importance particulière.

   En novembre 1901, Staline a été élu au Comité Social-Démocrate de Tiflis, qui était alors le corps dirigeant pour tout le Caucase. Il a immédiatement été envoyé à Batoumi, une petite ville de 25 000 habitants qui était le nouveau centre de l’industrie pétrolière lié par des pipelines de pétrole à la plus grande plus vieille ville pétrolière Bakou. Il a rapidement formé un comité de ville sous la couverture d’une fête de Nouvel An. Il a aussi mis en place une presse secrète dans la seule pièce où il vivait. De nombreuses brochures ont été publiées, ce qui a rapidement conduit à des luttes de travailleurs. Une de ces luttes a entraîné une fusillade de la police tuant quinze travailleurs.  Toutes ces activités ont été faites malgré l’opposition par les socialistes locaux qui sont plus tard devenus des mencheviks. Finalement, après seulement quatre mois et demi à Batoumi, Staline a été arrêté en avril 1902 à une réunion secrète du comité de Batoumi. La presse secrète est cependant restée non-découverte. C’est pendant la période de Batoumi que Staline a pris un de ses nombreux noms de parti, par lequel il est resté connu pour les nombreuses années où il a travaillé dans le Caucase.  Il était appelé Koba, qui signifie l’indomptable en turc et était le nom du héros du peuple d’un des poèmes d’un des écrivains favoris de Staline dans sa jeunesse.

   Staline a passé un an et de demi dans différentes prisons. En prison, il a maintenu une stricte discipline, il se levait tôt, travaillait dur, lisait beaucoup et était l’un des principaux débatteurs dans la commune de la prison. Il était aussi connu comme un camarade patient, sensible et serviable. Après sa période en prison lorsque aucune des accusations ne put être prouvée contre lui, il a été banni en novembre 1903 en Sibérie orientale. Alors qu’il était en prison, il a été élu en mars 1903 à l’Exécutif de la Fédération des groupes Sociaux-Démocrates de tous les caucasiens nouvellement formée. Comme il était très rare pour un camarade emprisonné d’être élu dans un comité, cette action donne une idée de l’importance de Staline dans l’organisation caucasienne. Le bannissement de Staline en Sibérie a coïncidé avec le début de la guerre russo-japonaise. Staline et ses camarades ont utilisé la confusion qui régnait pour s’échapper presque immédiatement à leur arrivé en Sibérie. A la fin janvier 1904, il était de retour à Tiflis.

   Aussitôt Staline rentré, il a été appelé à prendre position sur les problèmes qui ont conduit à une rupture entre les bolcheviks et les mencheviks. La majorité des socialistes dans le Caucase était des mencheviks et beaucoup de bolcheviks étaient compromis. Malgré cette large majorité pour les mencheviks, Staline a rapidement position pour Lénine et les bolcheviks. Il a commencé à écrire dans la presse du parti géorgien un soutien vigoureux à la ligne bolchevique. Dans son premier article il a écrit que le parti est « le groupe militant de dirigeants » et qu’« il doit être une organisation cohérente centralisée ». Ses fortes positions politiques l’ont amené à rentrer en contact avec Lénine qui, depuis l’étranger, a demandé des copies des articles de Staline. En même temps que la bataille idéologique contre les mencheviks, Staline a été très impliqué dans les luttes révolutionnaires qui se développaient à travers le pays comme la Révolution de 1905. Le centre d’action de Staline était bien sûr le Caucase.

   A côté de sa participation à l’organisation des grèves ouvrières, Staline a immédiatement commencé l’implantation pratique de l’appel des bolcheviks pour la préparation d’un soulèvement armé. Il est devenu le principal organisateur, inspirateur et guide de l’organisation militaire dans le Caucase. Un laboratoire secret efficace pour les explosifs a aussi été mis en place. A travers les luttes, un certain nombre d’escouades combattantes ont été mises en place. Elles ont participé à de nombreuses révoltes, en attaquant les bandes armées de la classe dirigeante et en maintenant un lien avec les guérillas de paysans. Dans la période suivante de chute de la révolution, quand le Parti a fait face à des sérieux manques de fonds, quelques unes des meilleurs escouades combattantes ont été utilisées pour des actions majeures et audacieuses de récolte d’argent. Staline a joué un rôle primordial dans la construction et la direction de cette  branche technique très secrète du Parti. Il a aussi écrit des articles pendant cette période expliquant l’approche marxiste de l’insurrection.

   En décembre 1905, Staline a participé à sa première Conférence des Bolcheviks de toute la Russie, où il a été décidé de construire l’unité avec les mencheviks. C’est ici qu’il a rencontré Lénine pour la première fois. Il a aussi participé au Congrès d’Unité d’avril 1906 où il était le seul bolchevik des onze délégués du Caucase. Le reste était tous des mencheviks. Il était aussi le seul bolchevik venant du Caucase à participer au Congrès de 1907. A ces deux Congrès, un des points de discussion était les résolutions menées par les mencheviks et Trotski, appelant à bannir les actions armées et les saisies d’argent. Cependant le Caucase a continué d’être le principal centre de telles actions avec une estimation de 1150 actions de la sorte ayant pris place entre 1905 et 1908.

   Vers la fin 1907, Staline a été élu au comité de Bakou. Cette ville pétrolière de 50 000 ouvriers avait des ouvriers de différentes nationalités et religions faisant face à une exploitation sévère. Staline a rapidement uni les ouvriers et a développé le seul centre de lutte dans la sombre période de la réaction de Stolypine. Adoptant une nouvelle identité, il a établi sa résidence et une presse secrète dans la partie musulmane de la ville. C’était à cette période que Staline a commencé à écrire pour la première fois en russe. En 1908, Staline a été arrêté mais a continué à écrire des articles et à guider les activités du parti depuis l’intérieur de la prison. En 1909, il a été de nouveau banni mais s’est échappé en moins de quatre mois.

   Staline est rentré en passant par Saint-Pétersbourg et a trouvé la direction du parti dans un état de désorganisation dans la capitale. Alors qu’il retournait à Bakou, il a écrit largement concernant l’état des affaires et a appelé à la publication d’un journal pour toute la Russie. Il a aussi plus tard appelé à ce que le centre dirigeant pratique soit transféré en Russie. Après plusieurs mois de travail intensif à Bakou et des articles pour l’organe du Parti à l’étranger, Staline a été arrêté de nouveau en mars 1910. Après plusieurs mois en prison, il a de nouveau été banni, ce qui l’affecta jusqu’en juin 1911. Cette fois, étant interdit de retour dans le Caucase ou dans d’autres grosses villes, il s’est installé dans une ville près de Saint-Pétersbourg et Moscou. Il a cependant de nouveau été arrêté en moins de deux mois. Après quelques mois en prisons, il a de nouveau été libéré mais devait désormais vivre en dehors des grandes villes.

   C’est durant cette période que le premier Comité Central Bolchevik, élu en janvier 1912 à la Conférence Bolchevik, a coopté Staline dans le Comité, dès sa première réunion. Une des premières tâches de Staline, après être devenu un membre du Comité Central, a été de publier le premier numéro du quotidien bolchevique La Pravda. Il a cependant été de nouveau arrêté presque immédiatement. Après trois mois de prison et deux mois de déportation en Sibérie il s’est échappé de nouveau. Il a atteint Saint-Pétersbourg au moment de la campagne pour les élections à la Douma. Bien que les Bolcheviks n’ont gagné que six sièges, cela représentait quatre-vingt pourcents des travailleurs industriels.

   A la fin de 1912 et au début de 1913, Staline a passé quelques semaines à l’étranger où il a rencontré et a eu des discussions détaillées avec Lénine et d’autres camarades. Ce fut pendant cette période qu’il a écrit son fameux livre théorique Le Marxisme et la Question Nationale. Il est retourné à Saint-Pétersbourg en février 1913 mais a été trahi en moins d’une semaine par un autre membre du Comité Central, Malinovski, qui était un agent de la police secrète tsariste. Cette agent a aussi trahi un autre membre du Comité Central, Serdlov. Aussi bien Staline que Sverdlov ont été déportés dans les parties les plus isolées de la Sibérie d’où s’échapper était le plus difficile. Lénine, pendant cette période, a fait des plans sophistiqués pour organiser leur évasion mais ces plans d’évasion sont eux aussi passés par le même agent secret. Plutôt que d’organiser une évasion, cet agent a seulement établi une surveillance renforcée sur les membres du Comité Central. Ainsi, Staline a été contraint de rester cette fois en exil pour quatre longues années jusqu’à la Révolution bourgeoise de Février en 1917 qui a abouti au renversement du régime tsariste. C’est à ce moment qu’il fut autorisé de retourner à Saint-Pétersbourg, où il est arrivé le 12 mars 1917. A partir de là jusqu’à l’arrivée de Lénine en avril, il a dirigé le centre du Parti.

   En regardant la vie politique de Staline pendant environ vingt ans avant la Révolution, elle se montre comme un modèle de courage, de sacrifice de soi, de dévouement et dévotion à la cause de la révolution.  En dehors de nombreux années en prison et en exil, la vie de Staline était, malgré la clandestinité, en lien proche et vivant avec les masses. Dans une telle vie de dévouement total, il y avait difficilement du temps pour Staline d’avoir une « vie privée ». Son premier mariage a été dans sa jeunesse avec Ekaterina Svanidze, la sœur d’une de ses camarades socialistes au Séminaire de Tiflis. Ils ont rapidement eu un enfant qui, après la mort d’Ekaterina pendant la Révolution de 1905, a été éduqué par ses parents. Le deuxième mariage de Staline était avec Nadezhda Alliluyeva, la fille d’un proche camarade ouvrier de Staline. Il a eu des liens très proches avec sa famille et c’était eux qui envoyaient de la nourriture, des vêtements et des livres pendant ses jours d’exil. Ce deuxième mariage a cependant pris place lorsque tous deux étaient assignés à Tsaritsyn (plus tard renommé Stalingrad) pendant la Guerre Civile. C’était après la Révolution d’octobre.