Interview de Gajarla Ravi : « De la PLGA à la PLA »

Interview de Gajarla Ravi : « De la PLGA à la PLA »

Le gouvernement prétend que vous avez subi un des plus grands revers, depuis votre fondation, des mains des forces de sécurité.

   C’est vrai dans une certaine mesure. Mais, ce ne l’est pas dans la zone libre, où nous gérons notre propre gouvernement. Nous ne ferrons plus de guerre de guérilla et nous ne riposterons qu’en cas d’attaque. En 2007, lors de notre dernier du Congrès du parti, nous avons décidé que l’Armée de Guérilla de Libération Populaire (PLGA), notre aile militaire, serait convertie en Armée Populaire de Libération (PLA). Nous donnerons aussi une priorité à l’expansion de notre parti au-delà de nos bases fortes.

En abandonnant la guerre de guérilla, allez-vous adopter le modèle chinois de l’Armée Populaire de Libération?

   Oui. Comme la PLA chinoise l’a fait, nous allons prendre des mesures en cas de besoin. Cela sera surtout une armée mobile centrée sur le peuple.

Vous dites que votre emprise sur la zone libre était intacte, mais ici, a Malkangiri, vous avez fait face a l’une des pires attaques ces derniers temps.

   Vous êtes assis dans Malkangiri. Avez-vous vu un policier autre que le nôtre? Les attaques ont eu lieu parce que le gouvernement a adopté un chemin impitoyable pour écraser les droits des peuples vivant dans la jungle. Nous ne laisserons jamais cela se reproduire.

Votre mouvement au Bengale est affaibli et cela ne vas pas bien non plus au Jharkhand.

   Au Bengale, nous avons souffert misérablement à cause de notre manque de cadre politique. Nous avons été trompés sur [le ministre en chef] Mamata Banerjee. Cependant, comme au Bengale, où nous avons eu un ralentissement, nous avons décidé de reconstruire notre parti.

De nombreux dirigeants maoïstes ont publié des déclarations disant qu’ils se vengeront sur Mamata Banerjee pour la mort de Kishenji.

   Oui, il y aura vengeance. Mais, ce sera en relançant un autre mouvement similaire a Lalgarh comme au Bengale occidental, qui déracinera le gouvernement de Mamata Banerjee. On ne va pas l’éliminer physiquement.

Cela sera une approche douce venant de radicaux, que les hommes politiques à travers l’Inde seront susceptibles d’apprécier.

   Oui, nous changeons notre parti. Nous attirons les gens instruits en leur donnant une formation idéologique de base sur le maoïsme et sur le communisme dans son ensemble. Beaucoup d’étudiants brillants nous ont rejoint en tant que militants étudiants et ont soudainement remplis notre deuxième échelon de la direction, qui est prêt à combler le vide du sommet.

Qu’en est-il des hauts dirigeants?

   La plupart d’entre eux ont été soit éliminés soit arrêtés. Avec la mort de Kishenji, Azad, PB Rao, et l’arrestation de notre chef du bureau de propagande Kobad Gandhi et beaucoup d’autres, il y a un vide au sommet. Le gouvernement actuel (NDA) est plus agressif que l’UPA. Ils nous attaquent depuis le ciel et des groupes armés impitoyables sont déchaînés sur nous tel les GreyHounds. Mais ils ne pourront pas en finir avec nous, car nous avons recruté beaucoup d’hommes et de femmes dynamiques qui occuperont les meilleurs postes.

En cessant la guerre de guérilla, vous allez finir la lutte armée?

   Non, jamais. La révolution sera notre chemin et nous avons l’intention de renverser la fausse démocratie existante. Mais nous avons besoin de personnes avec nous, et aussi d’intellectuels.

Pourquoi n’avez vous pas pu tenir de conférence du parti cette dernière décennie? Quand aura t’elle lieu?

   Il y en aura une (sourit). Mais nous avons d’autres travaux à faire ce moment. Charu Majumdar a effectué le premier congrès du parti en 1969 et nous avons fait notre septième en 2007. Nous sommes actuellement occupés à restructurer notre organisation dans le Jharkhand, le Bengale occidental et dans d’autres régions du pays, y compris le Maharashtra et d’autres Etats du nord. Donc, il faudra un certain temps.

Vous semblez ne pas être affectée par l’attaque de Malkangiri où vous avez perdu tant de dirigeants.

   Les camarades meurent pour une cause. Nous ne nous attardons pas sur le passé. Nous regardons vers l’avenir. La zone libre de Dandakaranya est intacte, et il en sera ainsi à l’avenir.

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