3.5. Tâches militaires

Perspective urbaine : notre travail dans les zones urbaines

Parti Communiste d’Inde (maoïste)

3. Politique et directives

3.5. Tâches militaires

   Comme exposé précédemment, le mouvement urbain joue un rôle secondaire et complémentaire dans la stratégie militaire de la révolution.  Alors que les principales tâches militaires sont accomplies par l’APG et l’APL à la campagne, l’organisation urbaine exécute également des tâches complémentaires à la lutte armée rurale.

   En raison de la progression de l’urbanisation, de l’expansion d’une quantité de mégapoles, et de la division plus nette des villes en sections riches et en sections pauvres, la possibilité et l’importance d’opérations militaires urbaines augmentent.  Celles-ci demeurent toutefois secondaires aux tâches militaires rurales.  Les tâches militaires variées accomplies dans les zones urbaines touchent à: 1) la défense du mouvement urbain, 2) l’assistance de l’organisation urbaine à la lutte armée rurale, et 3) les opérations militaires directes menées sous les ordres de la direction centrale.  Par conséquent, celles-ci constituent les catégories principales des tâches militaires et les formes d’organisation dans les zones urbaines.

3.5.1. Défense du mouvement urbain

   La nature du travail urbain étant essentiellement légale et défensive, les tâches militaires directement apparentées au mouvement urbain sont essentiellement de nature défensive et resteront comme ça jusqu’à la période finale de la révolution.  Cependant, même un mouvement urbain défensif a besoin d’un type d’organisation militaire de défense armée des masses urbaines contre les ennemis du peuple.  Ces ennemis sont de différentes sortes: les bandes de goonda agissant au service des classes dirigeantes, les organisations fascistes hindoues et leurs milices, les bandes d’autodéfense expressément organisées par l’état pour attaquer les militants et les sympathisants de notre mouvement, les forces de l’état elles-mêmes, etc.  Sans tenir tête à de telles forces, il ne peut pas être possible pour une organisation de survivre et de se développer.  Alors que nous ne pouvons et ne devons pas, à ce stade, nous organiser pour un affrontement offensif armé avec l’état, nous devons vraiment créer de telles organisations de défense, étant donné qu’elles sont adaptées à la situation concrète.

3.5.1.1. Equipes d’autodéfense publiques

   Partout où c’est nécessaire, les organisations légales doivent organiser l’autodéfense contre les ennemis locaux.  Des exemples de telles équipes d’autodéfense sont le syndicat d’autodéfense contre les briseurs de grève lumpen, les équipes d’autodéfense ‘basti’ contre les bandes de goonda, les équipes d’autodéfense de l’organisation ‘mahila’ contre les harceleurs et les satyres, l’autodéfense de toute la communauté ‘mohalla’ au cours des situations d’émeute communautaire, l’autodéfense collective contre la démolition des bidonvilles, etc.

   Les équipes d’autodéfense publiques doivent être organisées de manière à mobiliser des sections assez importantes des masses dans cette tâche, en motivant particulièrement les jeunes à participer en grand nombre.  Quand une telle défense est organisée systématiquement en impliquant les larges masses, cela renforce énormément l’organisation légale, donne confiance aux hommes de troupe et au leadership local, et cela libère les énergies créatrices des masses.  Si une activité pareille est en expansion dans une zone, cela engendre de nouvelles formes créatives de combat militant de masse.  Inversement, cela démoralise et paralyse l’ennemi, et l’empêche de faire usage de ces anciennes formes de répression.

   Souvent, une telle autodéfense publique est organisée temporairement pour une situation ou une période précise.  Cependant, partout où c’est possible, nous devons planifier et tenter de donner à cette autodéfense collective une forme et une structure permanente, en lui attribuant des responsabilités précises et en la reliant aux comités organisationnels de masse.  De tels organes peuvent gérer des ‘vyayamshalas’((Salles de sport)) , des centres d’arts martiaux, des clubs de sport, etc.

3.5.1.2. Escouades d’autodéfense clandestines

   Les escouades clandestines sont nécessaires pour compléter les équipes publiques de défense, ou lorsqu’en raison de la répression, il n’est pas possible de constituer des équipes pareilles.  Elles aussi sont créées avec le large objectif de défendre le mouvement de masse urbain.  Toutefois, elles prennent en main des tâches différentes, sans se dévoiler elles-mêmes.  Une forme significative d’activité est de participer aux côtés des masses et de leur donner la confiance pour entreprendre l’action militante de masse.  D’autres tâches consistent à frapper clandestinement des cibles précises qui sont des obstacles au progrès du mouvement de masse.

   Les escouades clandestines ont besoin d’une préparation militaire appropriée, et d’une éducation militaire et politique.  Le degré et l’intensité de la préparation dépendra des moyens disponibles, nous devons faire de gros efforts pour garantir que les escouades soient correctement formées et armées.  Les armes utilisées dépendront de la situation dans la zone.  Les armes qui ne sont pas généralement utilisées dans le zone de doivent, autant que possible, pas être employées.

   La discipline de telles escouades doit recevoir l’attention qu’elle mérite.  La sélection des membres ne doit pas simplement se faire sur base des aptitudes militaires, mais doit prendre en considération le niveau politique et la discipline des camarades.  Tous les membres des escouades conservent leurs emplois ou leurs autres responsabilités, et ne s’unissent que dans le but de se préparer ou pour des actions.  Après cela, ils se dispersent de nouveau immédiatement.

   Les escouades doivent fonctionner sous le contrôle direct et strict du parti, chaque escouade fonctionnant sous les ordres d’un camarade du Parti responsable.  Autant que possible, deux escouades ne doivent pas être fusionnées pour accomplir une action.  La connaissance de l’existence de telles escouades doit également être aussi limitée que possible.  Chaque escouade est une entité distincte et il ne doit y avoir aucune ligne de commandement séparée à l’intérieur des escouades d’autodéfense.  Tous les comités d’état doivent périodiquement faire le point sur les activités de ces formations et donner les directives aux comités qui en sont directement responsables.

3.5.1.3. Milice urbaine

   A ce stade de la révolution, tous les organes publics et clandestins de défense de la population garderont une identité distincte et le Parti sera le seul organe de coordination de leurs activités.  Aujourd’hui, il n’y a aucune possibilité de rassembler toutes ou beaucoup des équipes et des escouades d’autodéfense sous un mécanisme organisationnel pour constituer une milice.  Cela peut être possible pendant certaines périodes de recrudescence, quand des parties significatives de la population urbaine sont prêtes à prendre les armes ou bien contre les milices fascistes ou contre l’état.  Dans ces moments-là, le Parti doit prendre l’immédiate initiative de lancer la milice urbaine sans dévoiler toutes ses forces.  La forme organisationnelle concrète d’une milice urbaine pareille dépendra toutefois de la situation particulière et des forces précises fonctionnant à ce moment-là.

3.5.1.4. Renseignements locaux

   Le renseignement est une fonction très négligée dans notre Parti.  Très souvent, nous subissons de lourdes pertes, ou nous manquons de bonnes opportunités en raison de l’absence de renseignements adéquats.  Dans les zones urbaines, les renseignements sont également très nécessaires pour protéger et préserver le Parti urbain ainsi que le mouvement de masse.

   Par conséquent, la tâche de collecte et d’analyse des renseignements doit être abordée dès le tout début et la responsabilité doit être attribuée en conséquence.  Alors que l’organisation grandit, cette tâche et cette responsabilité doivent exister à tous les niveaux et doivent être intégrées dans le fonctionnement de l’organisation.

   Les objectifs de notre travail de renseignement doivent être d’apprendre et d’étudier les tactiques et les projets de forces ennemies dans la zone, d’examiner les activités des délateurs, d’empêcher l’infiltration dans l’organisation, etc.  Les méthodes et la structure, particulièrement aux niveaux inférieurs, doivent être aussi simples que possible, et doivent utiliser à fond les forces issues des masses dont nous disposons.

3.5.2. Assistance à la lutte armée rurale

   Il y a de nombreuses manières par lesquelles le mouvement urbain peut aider la lutte armée rurale et tout particulièrement les zones de base et les zones de guérilla.  Certaines supposent l’assistance directe et immédiate en termes de matériaux et de personnel; d’autres supposent la préparation à long terme pour les batailles décisives aux stades ultérieurs de la guerre populaire.

3.5.2.1. Travail dans les industries clé

   Certaines industries comme le transport, les télécommunications, l’énergie, le pétrole et le gaz naturel, la production de défense, etc. peuvent jouer un rôle capital dans la guerre populaire.  La perturbation de la production dans ces industries a un impact immédiat sur la capacité de l’ennemi à faire la guerre.  Si les luttes dans de telles industries sont coordonnées avec des développements dans la guerre populaire, elles peuvent fournir une assistance directe à l’APG/APL.

   Des unités dirigées par le Parti à l’intérieur d’industries pareilles peuvent aussi accomplir des actions de sabotage industriel, qui fourniraient une aide efficace à certains moments de la guerre.  Par conséquent, la responsabilité de l’organisation urbaine est d’instaurer une présence et une influence dans ces industries clés.

   De telles opérations seront généralement nécessaires aux stades ultérieurs de la guerre.  Cependant, nous devons faire des préparatifs à long terme dès aujourd’hui afin que les ouvriers de telles industries puissent être suffisamment politisés pour jouer un rôle de ce genre.  Cela veut dire que nous devons attacher de l’importance à l’affectation de cadres dans de telles industries dès le début.

   Les industries clés étaient généralement dans le secteur public.  Aujourd’hui toutefois, avec la politique de privatisation, un grand nombre de vieilles unités sont privatisées et les nouvelles unités sont créées directement dans le secteur privé.  Par conséquent, quelques-unes de ces industries, comme les offices régionaux de l’électricité et le département des télécommunications subissent de nombreuses luttes militantes en opposition avec la politique de privatisation et il y a eu un retour en force significatif des syndicats.  Dans le contexte de l’amélioration notable du mouvement ouvrier, les ouvriers d’autres industries clés ont également recours à la lutte.  Nous pouvons donc nous servir de cette situation pour ressayer d’influencer les ouvriers dans ces industries.

   Notre projet pour les industries clés doit fonctionner à deux niveaux.  A un niveau, nous pouvons influencer les ouvriers de ces industries depuis l’extérieur grâce à diverses formes de propagande, particulièrement au cours des luttes dans ces industries.  Cela peut être fait par l’intermédiaire d’organisations démocratiques légales d’ouvriers, de magazines d’ouvriers, de la distribution clandestine de brochures, et même grâce à des déclarations du Parti.

   Nous pouvons également mobiliser en solidarité avec eux.  Cette méthode peut produire une large influence parmi les ouvriers et un degré d’unité venant d’en haut avec les syndicats fonctionnant déjà à l’intérieur de ces entreprises.

   A un autre niveau, nous devons envoyer des camarades pour développer clandestinement le travail fractionnaire à partir de l’intérieur de l’industrie.  Ce travail doit être fait avec une approche à long terme en faisant attention à éviter la dénonciation.  Les camarades effectuant la propagande et élargissant la solidarité à partir de l’extérieur n’ont pas besoin de connaître l’existence du travail mené à partir de l’intérieur.  Il n’est pas non plus nécessaire de faire un travail aux deux niveaux dans la même unité.

   En raison du caractère décisif de ces industries, l’ennemi est également très conscient du besoin d’empêcher tout révolutionnaire ou toute autre force de lutte véritable d’entrer dans de telles industries.  Nous devons donc être très méfiants et prudents en pénétrant et en travaillant au sein de telles entreprises.  Tout travail dans des endroits pareils doit se faire sous une couverture, de quelque genre que ce soit.

   Le travail fractionnaire est la méthode habituelle.  Le travail dans des industries pareilles doit généralement être séparé de tout autre travail dans la zone.  Même les rapports dans les comités doivent être réduits, particulièrement dans les phases initiales, avant que toute base ne soit mise en place.  Les cadres affectés à un tel travail ne doivent pas être du genre à se retirer rapidement.  Une fois affectés, ils ne doivent généralement pas être mutés avant une longue période.  Les Révolutionnaires Professionnels générés par ces industries doivent autant que possible être maintenus à l’intérieur de la même industrie, sans qu’il leur soit demandé de quitter leurs emplois.

   Etant donné les opportunités actuellement disponibles et notre manque d’intérêt jusqu’ici, nous devons nous préparer à utiliser immédiatement nos forces subjectives limitées de la meilleure manière possible.  Selon nos contacts et la qualité de nos forces, nous devons décider de certaines zones et industries sur lesquelles nous devons nous concentrer.  Puisqu’un tel travail n’est pas facile à entreprendre, le maintenir requiert l’attention et la guidance des niveaux supérieurs.  Compte tenu de l’importance de cette tâche pour l’avenir de la guerre populaire, les comités d’état doivent y prêter attention.

3.5.2.2. Infiltration dans le camp ennemi

   Il est très important de pénétrer dans les forces militaires, paramilitaires, dans la police et aux niveaux supérieurs de l’appareil administratif de l’état.  Il est nécessaire de se procurer des renseignements en ce qui concerne l’ennemi, de fonder l’appui pour la révolution au sein de ces organes et même de pousser à la révolte quand le moment est venu.  D’autres genres d’aide technique sont également possibles.

   Les villes sont les bastions de l’ennemi et on y trouve une grosse concentration de forces ennemies.  C’est donc à partir des villes que l’attention doit être accordée à cette tâche.  Un tel travail peut être fait en tirant parti des contacts obtenus de la part du domaine civil, ou en affectant directement des camarades à la pénétration des rangs ennemis.  Quelle que soit la méthode, le travail est de caractère très spécial, et requiert un degré élevé de fiabilité politique, de savoir-faire et de patience.  Les comités de niveau inférieur ne doivent pas avoir connaissance d’un tel travail et les détails du travail ne doivent rester qu’entre les camarades directement responsables.

   Il y a lieu d’associer à cette tâche un projet pour travailler dans les villes de cantonnement éparpillées partout dans le pays.  Un tel travail, même parmi la population civile de ces villes, peut nous donner des renseignements précieux et des ouvertures pour pénétrer dans les rangs ennemis.

3.5.2.3. Envoi de cadres vers les zones rurales et l’APG/APL

   Une réserve stable de cadres urbains est nécessaire pour répondre aux besoins du mouvement rural et de la guerre populaire.  Cela est nécessaire pour procurer le leadership à la classe ouvrière, ainsi que pour fournir des compétences techniques à la guerre populaire.

   Ceci est donc de la responsabilité de toute l’organisation urbaine du Parti, à partir de la cellule jusqu’en haut, ce qui doit inspirer les camarades à se préparer à prendre en main des responsabilités rurales.

   La tâche de générer de nouveaux cadres pour le mouvement rural doit toujours se faire devant les divers forums du Parti, qui doivent envoyer ces propositions de transfert de cadres appropriés.

   Ce sont les organes de niveau supérieur, tout particulièrement les comités d’état, qui prendront toutefois la décision à cet égard.  Les décisions de transfert de cadres doivent tenir compte de manière équilibrée des besoins du mouvement et de l’organisation dans les zones rurales aussi bien que dans les zones urbaines.

   Pour répondre au besoin de recrutement d’un grand nombre d’ouvriers, et pour les envoyer dans les zones urbaines, nous devons travailler dans le secteur non-syndiqué où se trouve une proportion écrasante de la classe ouvrière.  Tandis que nous avons besoin de travailler dans des industries clés, qui sont dans un secteur syndiqué nous devons, pour des motifs stratégiques, mobiliser et organiser les millions d’ouvriers qui sont dans le segment non-syndiqué.  Les conditions de travail sont épouvantables dans ce secteur et les luttes militantes vont sûrement y entrer.  La majeure partie de la classe ouvrière a des relations directes avec les poches rurales arriérées, dans certaines desquelles se déroulent déjà des luttes armées.  Si nous travaillons patiemment, nous pouvons obtenir un bon recrutement que nous pouvons envoyer dans les zones de luttes armées.

3.5.2.4. Soutien logistique à la lutte armée

   L’ennemi trouve tout son soutien logistique dans les zones urbaines.  L’Armée Populaire compte toutefois autant que possible sur les zones rurales et les masses rurales.  Cependant, pour certaines choses capitales, il y a besoin d’un soutien des zones urbaines.  Selon sa puissance, l’organisation urbaine doit s’évertuer à fournir un tel soutien.

   Certaines sortes de fournitures ou de contacts pour des fournitures sont uniquement disponibles dans les zones urbaines.  Les armes et les munitions, les pièces détachées, certaines sortes de fournitures médicales sont des exemples de telles fournitures.

   Aider l’Armée Populaire à mettre en place les voies de ravitaillement à cet égard est une tâche que l’organisation urbaine peut accomplir.  Cependant, une fois qu’une telle voie de ravitaillement est constituée, il est préférable qu’elle soit entretenue par l’organisation rurale.  Alors que les besoins des zones de base et de guérilla s’accroissent, il y aura même besoin de mettre en place une aile d’approvisionnement et de transport distincte à cet égard.

   Les réseaux médicaux de médecins bienveillants et l’utilisation des structures hospitalières pour soigner les combattants de l’APG/APL sont également nécessaires dans les zones urbaines.  Cela est nécessaire pour certains cas qui ne peuvent pas être traités avec les équipements disponibles dans les zones de guérilla.  Ici aussi, le Parti urbain doit toujours être à l’affût de sources et de contacts pour constituer un tel réseau dans différentes villes.  Une fois qu’un réseau a été constitué, il doit toutefois être séparé des organes du Parti qui dirigent le travail de masse urbain.

   L’assistance technique sous forme de réparations et d’entretien de l’équipement de combat, de communication et autre de l’APG/APL est un autre domaine dans lequel l’organisation urbaine doit fournir de l’aide.

  Le mieux est de préparer les camarades avec des compétences techniques, électriques, électroniques et autres pour qu’ils aillent à la campagne et y prennent en main ces responsabilités.  Cela peut également se faire par l’envoi de camarades de la ville pour qu’ils dirigent des stages de formation pour l’APG/APL.  Dans certains cas où c’est nécessaire, la réparation de certains équipements peut être faite dans les zones urbaines.  Fournir les contacts pour aider à la constitution d’un réseau pour la production de certains articles dans les zones urbaines est également un autre domaine où l’assistance est nécessaire.

   Le développement de nouvelles technologies pour la guerre populaire est un autre domaine essentiel.  Avec le progrès quotidien de la technologie, il y a de nombreux nouveaux dispositifs qui pourraient être adaptés au service de la guerre populaire.  Puisque les grands centres métropolitains sont les points où de telles technologies, ou les renseignements relatifs à ces technologies sont obtenus, la responsabilité de tous les camarades de ces zones serait d’être toujours attentifs à chaque opportunité à cet égard.

   Les propositions et les dispositifs obtenus ou développés doivent être envoyés aux comités supérieurs pour examen et mise en œuvre.  Puisqu’à l’avenir, il serait nécessaire de créer des ailes distinctes de recherche et de développement à cet égard, la tâche de l’organisation urbaine serait de développer les camarades appropriés pour un tel travail.

   Toutes les tâches logistiques précitées ne peuvent être exécutées avec succès que lorsque tous les camarades urbains sont sensibles et vigilants à ces besoins et présentent continuellement des suggestions, des propositions et des contacts à cet égard.  Et au plus grande et au plus profonde est la base de la masse urbaine, au meilleure est la possibilité de vraiment fournir une assistance au travail rural.  Cependant, nous devons nous rendre compte que cette tâche ne peut pas être accomplie soudainement en réponse à des besoins d’urgence.  Les réseaux logistiques doivent être constitués dans une clandestinité absolue pendant une période de temps.  Des camarades distincts doivent être affectés à un tel travail, et une fois qu’ils sont affectés de cette façon, ils doivent être libérés de tout autre travail et totalement séparé du travail de masse.  Ce n’est que de cette manière que nous pouvons créer des réseaux qui peuvent être aux services des besoins à long terme de la guerre populaire.

3.5.3. Opérations militaires urbainessous les ordres de la direction centrale

   Bien que la campagne soit la zone principale des opérations de l’Armée Populaire, certains objectifs militaires ont besoin d’être remplis grâce à des opérations dans les zones urbaines.  Cela exige même la création de structures permanentes de l’APG/APL dans les villes.

3.5.3.1. Equipes d’action dans la ville

   Ces équipes d’action sont de petites équipes clandestines de soldats disciplinés et qualifiés de l’APG/APL qui sont définitivement basés dans les villes pour atteindre des cibles ennemies importantes et choisies.  Ces objectifs peuvent être la suppression d’individus ayant une importance militaire ou des actions de sabotage telles que de faire exploser des dépôts de munitions, de détruire les réseaux de communications, d’endommager des installations pétrolières, etc.  Ces équipes d’action qui font partie de la force principale de l’APG/APL, accomplissent ces actions sous les conseils et les ordres de leur commandement respectif.  Par conséquent, ces équipes ne doivent avoir aucun rapport que ce soit avec la structure urbaine locale du Parti.  La sélection des cibles et le moment des opérations doivent aussi être basés sur les besoins politiques et militaires d’ensemble de la guerre populaire.  Cependant, l’équipe clandestine doit avoir une large compréhension des plannings et des projets des programmes des organisations de masse publiques.  Cela pourrait, lorsque c’est possible, aider à éviter les problèmes en raison d’une contradiction entre les projets publics et clandestins.

   Les détails quant au rôle, aux tâches, à la formation et à l’éducation des équipes d’action de la ville doivent être assumés par la Commission Militaire Centrale (CMC).

3.5.3.2. Renseignements centraux

   Puisque l’ennemi est concentré dans les grandes villes, il est très important que notre Parti développe un réseau pour se procurer et analyser les renseignements politiques et militaires aux niveaux supérieurs.

   En plus des renseignements humains, nous pouvons utiliser internet et d’autres moyens électroniques modernes pour rassembler des informations en pénétrant dans les réseaux de l’ennemi.  Il est nécessaire d’attribuer une responsabilité distincte pour cela.

   L’organisation urbaine du Parti peut fournir des contacts et des individus pour ce travail.  Toutefois, une fois qu’ils se voient confier ce travail, ils ne conservent aucun rapport avec l’organisation locale.  De tels réseaux sont dirigés et guidés par les organes supérieurs du Parti.

3.5.3.3. Cyber-guerre

   Nous devons, dans la mesure du possible, utiliser les ordinateurs et les réseaux internet pour servir les objectifs militaires de la révolution.  Bien que nous soyons aujourd’hui assez éloignés de cette éventualité, nous devons avoir la perspective de créer des unités ayant pour tâche d’endommager les réseaux militaires et les autres réseaux importants de l’ennemi.

   La possibilité de constituer une structure pareille dépend toutefois essentiellement du développement du mouvement  de masse urbain et de la capacité de l’organisation urbaine du Parti à attirer et à réunir des camarades ayant les compétences requises pour un tel travail.

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