Chapitre 10 : La formation de l’armée populaire

Stratégie et tactiques de la révolution indienne

Parti Communiste d’Inde (maoïste)

21 Septembre 2004

PARTIE 2 : TACTIQUES

Chapitre 10 : La formation de l’Armée Populaire

   Si nous ne formulons pas une ligne militaire correspondant à la ligne politique correcte, nous ne pouvons pas atteindre notre objectif révolutionnaire. Il faut que la ligne militaire soit subordonnée à la ligne politique. La ligne militaire correcte prend naissance dans la lutte, se développe à travers la lutte et prend une forme claire au cours de la lutte. Ce n’est qu’en menant une lutte idéologique incessante contre les lignes opportunistes de droite et de « gauche » que nous pouvons nous livrer avec succès à la guerre populaire prolongée.

   Le marxisme-léninisme-maoïsme nous enseigne, et est prouvé par l’expérience concrète des luttes de classe dans l’histoire du monde et par l’expérience concrète des luttes de classe dans l’histoire de notre pays, que les classes dirigeantes exploiteuses ne renonceront pas ou n’abandonneront pas le pouvoir volontairement, même à un moment de crise sérieuse. Sans détruire l’actuel appareil étatique et l’élément principal du pouvoir d’état, les forces armées mercenaires, l’instrument de répression du peuple par les classes dirigeantes et sans l’instauration du pouvoir armé du peuple révolutionnaire, le peuple indien ne peut pas instaurer son autorité politique. Par conséquent, afin de détruire totalement l’appareil étatique des classes exploiteuses ou de le renverser, la construction de l’armée populaire comme force armée organisée des masses est indispensable. C’est la raison pour laquelle Mao a dit que « sans une armée populaire, le peuple n’a rien » et « le pouvoir est au bout du fusil ».

   La ligne militaire qui fut complètement développée par le camarade Mao relève de deux points de base. Dans notre guerre populaire aussi, nous pouvons mener victorieusement la guerre populaire en appliquant ces deux points fondamentaux de façon créative : Un, notre armée est un nouveau modèle d’armée qui est fondamentalement différente des armées de mercenaires des classes exploiteuses ; c’est une armée politique. Il faut que ce soit un instrument subordonné à la direction idéologique du prolétariat, au service de la lutte du peuple et de la construction des zones de base révolutionnaires. Deux, notre guerre révolutionnaire est un nouveau type de guerre, une guerre populaire ; il faut que ce soit une guerre dans laquelle nous reconnaissons que l’ennemi est fort et que nous sommes faibles, que l’ennemi est grand et que nous sommes petits, et dans laquelle, donc, nous tirons au maximum parti des faiblesses de l’ennemi et de nos points forts et nous nous reposons complètement sur la puissance des masses pour notre survie, notre victoire et notre expansion.

   En Inde, il faut que la guerre populaire et l’armée populaire soient considérées comme les formes principales de lutte et d’organisation durant toute la période des phases de la guerre populaire prolongée. Même pour développer la lutte de guérilla et la PLGA comme étant le premier pas vers ce but. Dans les conditions concrètes de l’Inde, nous ne pouvons pas fonder l’armée populaire sans la révolution agraire armée et sans l’armée populaire, nous ne pouvons pas exécuter la révolution agraire jusqu’à son apogée. Nous ne pouvons établir les zones de base en l’absence de l’armée populaire. Et sans les zones de base, l’armée populaire ne peut pas mettre en œuvre une résistance cohérente et prolongée contre l’ennemi et elle perd le sens de son existence même.

   Le processus de construction de l’armée populaire n’est pas le même partout dans le monde. Les armées populaires furent bâties en fonction des conditions particulières des pays respectifs. Dans des pays tels que le Népal, le Pérou, les Philippines, etc où la guerre populaire prolongée est menée sous la direction de partis communistes révolutionnaires, les armées de guérilla et la milice populaire furent d’abord formées et ce n’est que plus tard que les armées de libération populaire ont vu le jour.

Formation de l’armée de guérilla populaire en Inde

   Dans notre pays, l’armée populaire n’a pas pu être formée malgré les luttes paysannes armées héroïques dès la guerre d’indépendance de 1857 et la révolte des Santhals jusqu’à ce que notre parti prenne l’initiative de créer la PLGA. L’incapacité de créer l’armée populaire même sous la direction du parti communiste uni qui a dirigé la lutte armée de Telengana entre 1946 et 1951, était attribuable à l’absence d’une ligne militaire et politique révolutionnaire et à la dominance d’une ligne opportuniste de droite pendant la majeure partie de sa période d’existence.

   La vague de mouvements révolutionnaires paysans armés à la fin des années 1960 et au début des années 1970 commençant par la révolte armée de Naxalbari, grâce à d’héroïques sacrifices et la lutte armée contre les forces armées de l’état, a pu créer la forme embryonnaire de l’armée populaire sous la forme des brigades de guérilleros armés.

   Par la suite, connaissant des hauts et des bas et résistant bravement aux violentes campagnes de répression de l’ennemi, la guérilla a continué à se développer et à progresser suivant le plan avec le but d’établir des zones de base. Commençant par des forces de guérilleros irrégulières, nous avons formé des forces de guérilleros localement sous la forme de milice populaire (GRD, brigades d’autodéfense), des brigades de guérilleros locales, des brigades de guérilleros spéciales dans les états d’Andhra Pradesh, du Dandakaranya, du Jharkhand et du Bihar. Au cours de ce processus, les actes de résistance contre les forces armées de l’état ont augmenté. La lutte entre les forces de guérilleros et les forces armées de l’état est devenue la forme principale aboutissant à un changement qualitatif dans la situation et les zones de guérilla ont vu le jour.

   La nécessité de davantage intensifier la guérilla conformément aux conditions qui évoluent en faisant face à la violente attaque de l’ennemi est survenue. En plus des brigades de guérilleros distinctes, le besoin de sections et de compagnies de niveau qualitativement supérieur est devenu nécessaire afin d’anéantir les forces ennemies à un moment précis et à un endroit particulier. Les forces de guérilleros travaillant en tant que brigades de guérilleros, sections et compagnies ont été soumises à une politique centralisée et à un commandement décentralisé pour coordonner les opérations distinctes des guérilleros avec le projet supplémentaire de détruire l’ennemi par la relative concentration des forces et c’est de cette façon qu’a été formée la PLGA. Ceci est le premier pas dans la formation de la PLA et l’instauration de zones de base.

   La PLGA est l’organisation armée pour accomplir les tâches politiques révolutionnaires. Elle protège ses effectifs et anéantis ceux de l’ennemi. En même temps, elle prend en main des tâches politiques révolutionnaires. Elle protège ses effectifs et anéanti ceux de l’ennemi. En même temps, elle prend en main des tâches politiques telles que la propagande parmi le peuple, organiser les masses, armer les masses, aider les masses à établir leurs organes de pouvoir politique, développer le parti, prendre part à la production, etc.

Les trois types de forces de la PLGA

   1. Les forces principales – ce sont les sections, les compagnies, les équipes d’action d’état/centrales qui se déplacent partout pour participer à la guerre selon les besoins du mouvement sous les consignes des Commissions/Commands.

   2. Les forces secondaires – les brigades de guérilleros locales, les brigades de guérilleros spéciales, les sections et les équipes d’action au niveau de la division et du district.

   3. Les forces de base – la milice populaire (brigades d’autodéfense, GRD, ARD au niveau des RPC)

   La milice populaire est la force de base dans la structure de la PLGA. Celle-ci sera numériquement considérable. Sans la milice populaire, il n’est pas possible pour la PLGA de se développer étant donné que c’est la principale source de recrutement pour les deux autres forces. Il faut que des efforts soient faits pour armer la milice et pour donner une formation politico-militaire afin qu’elle devienne une force combattante militante et harcèle les forces ennemies continuellement sans répit.

   Les forces secondaires opèrent dans une zone spécifique. Les armes des forces secondaires sont de qualité relativement inférieures comparées à celles des forces principales. Nous devons davantage les perfectionner. Bien qu’elles soient moins nombreuses que les forces de base, elles se battent mieux. Elles attirent les forces ennemies dans de petites activités de guérilleros, elles les harcèlent et les fatigue et détruisent les forces ennemies en utilisant des tactiques de guérilla.
Bien que les forces principales soient relativement moins nombreuses que les autres forces, elles sont meilleures en terme de conscience politique, de qualité des armes et de techniques de combat. Par conséquent, c’est l’épine dorsale de la PLGA. Sans cette force, il sera difficile de survivre pour les deux autres forces.

   Les équipes d’action spéciales, les sections spéciales et les compagnies doivent être formées afin d’anéantir les officiers cruels appartenant aux forces ennemies, les éléments anti-populaires notoires qui sont au service des intérêts des impérialistes, de la bourgeoisie bureaucrate compradore et des forces féodales, de mener des raids par surprise contre les forces ennemies dans des endroits clé, de s’emparer d’armes et d’anéantir les forces ennemies qui ont des fortifications.

Coordination entre les forces

   Dans la guerre, nous devons, dans une mesure maximum, préserver nos forces et détruire les forces ennemies.

   Pour atteindre cet objectif, les petites et les grandes actions doivent être coordonnées. Nous avons formé des organisations qui sont aptes à assumer ces opérations, c-à-d les forces principale, secondaire et de base. Les forces principales telles que les sections, les compagnies, etc. concentreront les forces pour l’anéantissement des forces ennemies et pour la capture d’armes. Il faut qu’elles reçoivent l’occasion d’effectuer les opérations militaires et d’anéantir l’ennemi. Les forces principales, par leur nature même, sont mieux équipées et ont les capacités pour anéantir les forces ennemies. Donc, avec l’aide des forces secondaires et des forces de base, il devient relativement plus facile de détruire l’ennemi. Les comités de parti et les commandements à différents niveaux doivent tracer les plan opérationnels afin de réaliser ce but. Il faut que la coordination entre ceux-ci soit accomplie.

   La CMC fourni la direction politico-militaire à la PLGA au nom du CC. Elle guide les affaires militaires. Tous les comités de parti depuis le CC jusqu’aux niveaux inférieurs ne font pas partie de la PLGA. La première chose est d’instaurer la direction ferme du parti sur la PLGA. Le système de direction de base consiste en les cellules et les sections du parti dans la PLGA et la direction collective des comités du parti sous lesquels les commandants effectuent leurs responsabilités individuelles. La PLGA mène principalement la guérilla. Par conséquent, il y aura une stratégie unifiée et des activités indépendantes. Ceci signifie que le CC et les SC/SZC décident des plans généraux tandis que le commandements de niveau inférieur (les commandements régionaux/sous-zonaux, zonaux/de district/de division, de zone) dressent les plans opérationnels correspondants. Dans la PLGA, les commandants militaires et les commissaires politiques sont les dirigeants des unités militaires. Une division du travail nette existe entre eux. Alors que les commandants militaires endossent la responsabilité d’exécuter les ordres et les consignes relatifs aux affaires militaires, les commissaires politiques assument la responsabilité d’effectuer les tâches relatives aux questions politiques.

   L’aspect clé pour développer et renforcer la PLGA est de constituer des commandements compétents à différents niveaux (au niveau de la zone/sous-zone, du district/de la division, zonal, régional, des SC/SZC/SAC, central). Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons surveiller le déploiement correct des forces, accroitre la capacité de combat, assurer une discipline de fer et battre en retraite de manière ordonnée au cours de notre combat contre les forces ennemies et créer davantage les conditions pur transformer la PLGA en PLA. Parvenir à l’unité politique, à l’unité militaire, à la coordination dans les affaires politico-militaires est très capital pour atteindre notre objectif politique. Par conséquent, il faut que différents comités de parti et commandements comprennent ceci consciemment et développent la guerre populaire dans l’unité, avec une étroite coopération et coordination.

   Afin d’améliorer la capacité de combat de la PLGA, de la développer et de la transformer en la PLA, nous devons constituer différentes ailes. En ce moment, le développement de la guérilla dépend de l’évolution des départements de communication, des renseignements, des approvisionnements, de l’ordonnance (armes et munitions), de l’artillerie, de la formation médicale et politico-militaire.
Une armée de guérilla populaire faible affronte actuellement une force ennemie puissante. Dans une guerre de cette sorte, l’ennemi aspire à anéantir totalement la PLGA. Dans ce but, il déclenchera des offensives générales et des campagnes d’encerclement et de répression en grand. En plus d’utiliser la force brutale, il aura recours à tous les types de supercheries et méthodes fourbes. Pour aller à l’encontre de cela, nous devons protéger nos dirigeants, nos forces, le soutien populaire et les armes et munitions en gardant en vue notre objectif final de vaincre les forces ennemies. Jusqu’à ce qu’un changement qualitatif se produise dans l’équilibre des forces entre nos forces et celles de l’ennemi, il ne faut pas que nous nous lancions dans des batailles décisives du point de vue stratégique.
La PLGA est l’avant-garde du peuple combatif et le foyer de la lutte armée. Afin de combattre une armée solide, nous devons créer les conditions subjectives et matérielles requises. La guerre subi sans cesse des changements. Conformément aux conditions variables, nous devons prendre les décisions appropriées au moment opportun, c-à-d développer les formes appropriées d’organisations militaires et de lutte de guérilla. Il faut que les forces armées de l’ennemi soient détruites petit à petit, comme un repas entier est mangé bouchée par bouchée, grâce aux méthodes de guérilla et il faut que nos forces soient renforcées en étendant la lutte armée à des régions étendues et en approfondissant la lutte. Quand suffisamment d’armes seront acquises et que les forces de guérilla augmenteront, la PLGA devra être développée en se lançant dans de nouvelles formations. La PLA doit être développée en formant davantage de sections et de compagnies, en améliorant la formation et en développant qualitativement celles-ci en bataillons et en divisions.

   Pour former l’armée régulière, nous devons lever les soldats requis en grand nombre, développer une discipline de fer, donner une formation politico-militaire de haut niveau et acquérir des armes relativement meilleures et en plus grand nombre (y compris des armes modernes et des munitions. Les dirigeants doivent jouer un rôle décisif pour parvenir à ceci. Il est vraiment indispensable que les dirigeants fassent une planification délibérée et un effort particulier pour que la PLGA devienne la PLA. Des campagnes spéciales doivent être continuellement adoptées pour le recrutement dans la PLGA. Ceux qui ont les qualités requises pour être des soldats de la guérilla doivent être encouragés à rejoindre la PLGA. Ainsi, l’armée de guérilla doit être développée au cours de la guerre populaire en la PLA.

   Nous devons transmettre une vision politico-idéologique parmi les combattants de la PLGA et les dirigeants en ce qui concerne notre ligne politico-militaire comme les plans stratégiques variables et les tactiques de tromperie, les méthodes rusées, les méthodes voilées, etc, de l’ennemi, améliorant de ce fait de temps en temps leur capacité de réaction et leur vigilance d’ensemble.

   Nous devons faire tout notre possible pour attirer dans notre camp une partie de l’armée, des forces paramilitaires et d’autres forces de police armées de l’ennemi pour créer la désunion parmi les forces armées ennemies. Deux aspects favorisent principalement nos efforts dans les forces armées ennemies.

   Nous devons éduquer les combattants et les gardes de la PLGA contre l’émergence de tendances non-prolétariennes telles que le point de vue purement militaire isolé des masses, l’aventurisme, la bureaucratie, la fougue révolutionnaire, l’ultra-démocratie, etc en dehors de plusieurs mauvaises habitudes, à la lumière du marxisme-léninisme-maoïsme.

Discipline

   Afin de nous préserver ou pour anéantir l’ennemi, nous devons travailler solidairement et avec une ferme détermination. Par conséquent, la PLGA doit suivre la discipline comme spécifié. Les ordres venant d’en haut doivent être suivis sans exception dans toutes les activités militaires. Cette discipline est la discipline développée d’après la conscience politique des combattants et des commandants. La méthode la plus importante à suivre pour mettre en place la discipline est l’instruction et la persuasion. Suivre la discipline volontairement par eux-mêmes sera capital. Afin de consolider la discipline, il faut que la PLGA suive rigoureusement les « Trois règles de discipline » et les « Huit points d’attention » formulés par le camarade Mao.

   Cinq bonnes qualités sont indispensables pour les combattants et les commandants si la PLGA doit devenir forte : être bon en apprentissage du marxisme-léninisme-maoïsme, être bon en formation militaire, être bon en style de travail de trois-huit, savoir accomplir des tâches, être bon en préparation physique.

   Offensive – contre-offensive

   L’objectif de l’offensive totale des gouvernements des états et du centre qui s’est davantage intensifiée avec la formation de l’État-major est d’écraser complètement, par des moyens militaires, le mouvement tout entier et la PLGA dirigée par notre parti partout dans le pays, concentrant tout particulièrement l’attaque contre les états de l’Andhra Pradesh, du Jharkhand, du Dandakaranya, du Bihar et de l’Orissa, du Chhatttisgarh, de l’Uttar Pradesh et du Bengale occidental. Une offensive sur plusieurs fronts signifie d’attaquer le mouvement révolutionnaire sur tous les fronts – politique, culturel, idéologique, en dehors de l’offensive militaire. L’objectif est de réprimer brutalement les forces sociales et politiques qui s’opposent à l’ennemi.

   Nous sommes actuellement dans la phase d’autodéfense stratégique. Ceci signifie que l’ennemi est puissant et que nous sommes faibles. Par conséquent, l’ennemi essaye de réprimer le mouvement révolutionnaire, l’armée de guérilla populaire et les masses au moyen d’une violente attaque. Cette situation existera jusqu’à ce qu’un changement dans l’équilibre des forces se produise. Ce n’est que lorsque nos forces deviendront plus fortes que celles de l’ennemi que la méthode d’utiliser la campagne de répression sans interruption se terminera. Jusqu’à ce moment-là, une campagne de répression suivra une autre. La campagne de répression générale de l’ennemi – notre contre-offensive tactique sera la caractéristique principale de notre lutte durant cette période. La guerre augmentera dans son intensité et étendra son théâtre d’opération, non seulement dans l’offensive générale de l’ennemi ou la campagne d’encerclement-répression, mais aussi dans notre campagne de contre-offensive tactique. Il y aura des hauts et des bas, des défaites et des victoires, des progressions et des retraites au cours de cette lutte intense. Notre but est de vaincre l’offensive générale de l’ennemi et de parvenir aux objectifs politiques et militaires. La tâche la plus importante dans l’opposition à l’offensive générale de l’ennemi est la mobilisation politique des masses. Ce n’est qu’en adoptant des campagnes de contre-offensives conformément à la force et aux capacités de notre PLGA et à la situation actuelle que nous serons capables de préserver nos forces et d’anéantir les forces ennemies. Nous devons prendre les dispositions nécessaires pour résister à l’offensive de l’ennemi selon le plan préalablement établi. Les pertes seront moindres pour la PLGA et le parti si l’ennemi subi des pertes au moment et à l’endroit opportun. Il faut que notre PLGA se concentre et assène des coups violents aux points faibles des forces ennemies qui sont prêtes à attaquer contre nos forces dans le but de faire des dégâts à l’ennemi. La contre-offensive tactique contre l’ennemi doit être mise en oeuvre sous forme de petites et de grandes actions militaires. Lorsque la concentration des forces ennemies dans un endroit donné devient dangereuse pour notre existence, il faut que nous fassions reculer provisoirement nos forces de guérilla vers un endroit favorable du point de vue stratégique dans le but de mener la guerre pendant longtemps. Lorsque les risques d’une attaque ennemie sont plus grands, les brigades et les sections de guérilleros doivent prendre les précautions nécessaires pour rester secrètes et s’appliquer à briser l’attaque ennemie au moment opportun. De cette manière, en protégeant la PLGA, le parti et le mouvement des attaques ennemies, nous devrions acquérir les capacités pour mener les contre-offensives tactiques.

   En outre, nous devons mettre en pratique la ligne militaire du camarade Mao de façon créative selon nos conditions concrètes.

Le rôle de l’armée dans le développement

   Au départ, dans les endroits où la guérilla se déroule, il faut que la PLGA concentre ses forces pour mener des attaques contre les forces ennemies avec l’objectif d’anéantir les forces ennemies et de tenir les attaques ennemies à distance. Plus tard, il faut que les formations de guérilleros nouvellement constituées déclenchent des attaques contre les avant-postes, le réseau de communication, les bases opérationnelles, les bases centrales dans les territoires ennemis ainsi harcèlent continuellement l’ennemi. Dans les forêts et les régions vallonnées isolées, ces attaques doivent être menées et pendant la nuit et pendant la journée. Mais dans les plaines, où les patrouilles ennemies sont fréquentes, ces attaques peuvent être entreprises durant la nuit. Pour entreprendre celles-ci, la coopération des masses et une mainmise sur le terrain sont indispensables. La vie de la PLGA est à tout moment déterminée par ces deux facteurs. En plus d’étudier les zones d’opération actuelles, il faut également que la PLGA se charge de l’étude et de l’enquête des zones de développement futur.

   En impliquant la classe ouvrière, la paysannerie et les autres masses opprimées dans de petites actions de guérilla, la zone des opérations de guérilla et de résistance armée dans les forêts, dans les plaines et les autres centres urbains s’élargira. L’expansion de la zone devient nécessaire afin de défendre la zone de guérilla principale ou la base de guérilla. Les zones de guérilla doivent être consolidées et transformées en zones libérées au cours de la conduite de la guérilla.

   Tout en consolidant une zone de guérilla, nous devons prendre les dispositions nécessaires et envoyer nos forces de façon planifiée vers les zones de développement futur dans le but d’ouvrir de nouveaux fronts. Il est absolument indispensable d’avoir assez de place pour manœuvrer lorsque l’ennemi intensifie ses campagnes de répression. En outre, les bases de guérilla et les zones de base ne peuvent pas être maintenues en l’absence d’une zone de guérilla étendue alentours.

   Par conséquent, il faut que le recrutement et les armes soient développés selon un plan bien conçu et les forces de guérilla doivent s’étendre continuellement vers de nouvelles zones. Le bon équilibre entre la consolidation et l’expansion doit être maintenu en déterminant de temps en temps les besoins du mouvement. Une insistance unilatérale soit sur la consolidation soit sur l’expansion est nuisible aux intérêts du mouvement. L’ennemi tentera d’entraver notre développement. Pour parer les mouvements de l’ennemi, il faut que la PLGA affronte l’ennemi pendant l’extension et mène à des formations supérieures telles que les sections et les compagnies conformément à la situation.

Les formes de guerre révolutionnaire

   Commencer la guerre avec la guérilla et ensuite accomplir les formes de guerres mobiles et de position résoudra la question du pouvoir d’état. La guerre populaire prolongée est en constant développement. En accord avec les conditions variables et en gardant à l’esprit le but ultime, les décisions doivent être prises avec rapidité, initiative et mobilité. En détruisant les forces ennemies au moyen de la guérilla et de la guerre mobile, nous devons amener un changement dans l’équilibre des forces entre l’ennemi et nous-mêmes et en fin de compte, anéantir, ou rendre impuissantes les forces ennemies grâce à la guerre de position. Afin de parvenir à ceci, nous devons d’abord construire l’armée de guérilla à partir de petites unités de guérilleros et ensuite la transformer en la PLA et résoudre la question du pouvoir d’état. Les principes généraux de ces trois types de guerre seront les suivants :

La guérilla

   La guérilla est une méthode de guerre au moyen de laquelle la classe ouvrière et les masses opprimées de paysans se libèrent. Étant donné que la guérilla est une phase dans la guerre populaire prolongée, elle sera menée suivant certains principes scientifiques précis en raison de ses caractéristiques particulières. Quiconque néglige la mise en œuvre de ces principes sera vaincu. Dans tous les pays, ces principes généraux doivent être appliqués de façon créative selon les conditions politiques, économiques, sociales et géographiques.

   La guérilla est une guerre menée par les vastes masses. C’est une guerre populaire. La PLGA sera le centre d’attention des masses combattantes. C’est une méthode de guerre qui est menée quand on manque de ressources en se basant sur un esprit révolutionnaire héroïque. Ne pas avoir recours au combat lorsque l’ennemi est fort mais diriger des attaques lorsque l’ennemi est faible ; disperser les forces de la guérilla à un moment donné et concentrer les forces à un autre moment ; battre en retraite de temps en temps et anéantir l’ennemi à d’autres moments ; être toujours prêts à affronter l’ennemi n’importe où – telles sont les méthodes de la guérilla.

   La guérilla est une méthode de guerre par laquelle le camp le plus faible en termes d’armes, de préparation des troupes et de formations militaires que son ennemi, se défend en portant des coups à son ennemi grâce à des méthodes éclairs et anéanti les troupes ennemies plus petites. Vigilance, rapidité, mobilité et attaque inattendue dans de brefs délais, c-à-d court, rapide et soudain – ce sont les points stratégiques de la guérilla.

   Ayant une mainmise sur la situation de l’ennemi et sur les conditions de terrain, elle adoptera les méthodes d’asséner un coup foudroyant à l’ennemi et de se replier en un instant. Elle adopte les tactiques telles que faire semblant de venir de l’Est et attaque depuis l’Ouest, choisir et attaquer les positions vulnérables de l’ennemi, etc.

   Diviser nos forces pour stimuler les masses, concentrer nos forces pour s’occuper de l’ennemi.

   Puisque dans une guérilla, les unités de niveau inférieur doivent opérer de façon autonome, toutes seules, elles auront relativement plus d’indépendance dans les opérations militaires. En particulier dans la situation fluide dans les zones contrôlées par l’ennemi, on donnera l’initiative aux unités inférieures dans une certaine mesure. En conséquence, une flexibilité dans les tactiques changeantes et dans les opérations, qui est vitale pour une guérilla, sera acquise.
Dans une guérilla, le système de ravitaillement sera totalement décentralisé et il faut que toutes les unités soient autonomes. Pour ceci, elle devront principalement se reposer sur la population et sur l’ennemi. Dans tous les domaines, le soutien de la population est vital pour la guérilla.

   Dans les offensives générales et les campagnes d’encerclement-répression déclenchées par l’ennemi, nous devons accroître la capacité des masses à faire face aux difficultés et leur héroïque esprit de combat.

   Dans une guérilla, ne pas se livrer à des combats prolongés. Il faut adopter des opérations de décisions rapides. L’essence de la guérilla est : quand l’ennemi progresse, nous battons en retraite ; quand l’ennemi campe, nous harcelons ; quand l’ennemi se fatigue, nous attaquons ; quand l’ennemi bat en retraite, nous pourchassons.

   Vue d’un point de vue stratégique, la guérilla produit beaucoup de pertes et de difficultés pour l’ennemi. Son moral sera brisé et se fatiguera. La somme totale des victoires dans plusieurs petites batailles rend impuissants les effectifs de l’ennemi. Les combats dispersés deviendront une guerre plus centralisée. Pour anéantir les troupes ennemies sur une grande échelle et pour constituer des zones de base, la guérilla doit se transformer en guerre mobile.

   La guérilla en soi ne peut pas remporter une guerre révolutionnaire comme une forme indépendante. La guérilla continuera à se développer jusqu’à ce que l’armée de guérilla se forme progressivement et acquiert les caractéristiques d’une armée régulière (PLA). Après l’apparition de la PLA, la victoire ne sera possible que quand l’ennemi sera anéanti par le développement de la guérilla en guerre mobile et de position et sera menée en coordination avec elle.

La guerre mobile

   La guerre mobile est une guerre menée par une armée régulière en concentrant ses forces dans une vaste zone ayant des fronts fluides, des déploiements et changeant souvent d’un endroit à l’autre. Elle aura la mobilité pour attaquer l’ennemi à ses points relativement vulnérables et se replier rapidement et le potentiel pour changer de tactique lorsque les conditions changent.

   « Combattre quand on peut gagner, partir quand on ne peut pas » – ceci est la véritable essence de la guerre mobile.

   La guerre mobile ne visera pas à conserver ou à s’emparer de territoires. Elle vise plutôt à anéantir des troupes ennemies.

   Dans une guerre mobile, aussitôt que l’avantage échappe des mains de nos troupes, ce territoire sera immédiatement quitté.

   Tandis que la sécurité des troupes dans la guerre de position est garantie par les positions de défense et les fortifications, dans la guerre mobile, elle est garantie par une vive fluidité, par de rapides contre-attaques et par l’utilisation étendue de la concentration-dispersion.

   Dans la guerre mobile aussi, essentiellement, il faut que soient menés des combats de décisions rapides.

   La différence importante entre une guérilla et une guerre mobile est que, dans une guerre mobile, les troupes seront concentrées en grand nombre. Les troupes engagées dans la guerre mobile seront composées de soldats de métier qui ont une conscience politique relativement plus élevée, une plus grande discipline et une formation militaire. Les forces de guérilleros engagées dans la guérilla seront d’un niveau relativement inférieur dans les matières précitées.

   Cette guerre mobile qui possède les caractéristiques élémentaires de la guerre régulière aura la capacité d’anéantir sérieusement les forces ennemies. En écrasant ainsi les forces ennemies sur une grande échelle, cela servira de stratégie clé pour prendre le dessus sur l’ennemi et pour transformer la guerre du stade de défensive stratégique au stade d’impasse stratégique ou d’équilibre et du stade d’équilibre stratégique au stade de contre-offensive stratégique.

Guerre de position

   La guerre de position est une guerre menée face à face avec l’ennemi, depuis des positions fixes, soit pour capturer soit pour garder un territoire. La guerre de position dépend essentiellement de la théorie selon laquelle conserver un territoire mènera en définitive à la victoire.

   Bien que les trois types de guerre précités aient leurs caractéristiques nettes distinctes, il n’y a pas de muraille de Chine délimitant les trois dans la période de transition. Mes opération de guérilla entreprises par les petites brigades de guérilleros auront une nature de guérilla dans une plus grande mesure. Toutefois, au moment où l’armée de guérilla populaire grossi et où les opérations de guérilla dirigées en les concentrant se développent, elles acquerront certaines caractéristiques élémentaires d’une guerre mobile. De façon similaire, dans la phase préliminaire de la guerre mobile, la nature de guérilla sera quelque peu plus grande, et la guerre mobile qui se poursuit avec une concentration renforcée de troupes, les traits principaux de la guerre de position apparaissent.

   Considéré globalement, dans notre guerre révolutionnaire, la guerre mobile vient d’abord, et la guérilla sera secondaire, et dans la dernière phase d’offensive stratégique, nous nous emparerons du pouvoir d’état grâce à une guerre de position de grande envergure.

Les principes tactiques et stratégiques de la PLGA

   Le principe élémentaire suivant de la ligne militaire développée par Mao doit être suivi dans toutes les circonstances par notre armée de guérilla populaire.

   « Vous combattez à votre manière, et nous combattons à la nôtre. Nous combattons quand nous pouvons gagner et nous battons en retraite quand nous ne pouvons pas ».

   « Le principe de base de notre stratégie doit être de prolonger la guerre ». Le principe général ci-dessus formulé par Mao sera la stratégie de notre armée de guérilla populaire. Ceci parce que du temps est nécessaire pour préparer les masses pour la guerre en les mobilisant et les consolidant, pour anéantir les forces ennemies et les rendre impuissantes, pour amener progressivement un changement fondamental dans l’équilibre des forces, pour faire tourner la situation nationale et internationale en faveur de la guerre populaire et pour prendre le dessus sur l’ennemi.

   Il faut que notre armée de guérilla populaire mette en pratique de façon créative le principe tactique suivant indiqué par Mao :

   « Dans chaque campagne individuelle et d’un point de vue tactique, nous devons parvenir à des solutions rapides ». L’ennemi doit être anéanti dans un processus méthodique, secteur par secteur, dans lequel les forces supérieures le frappent tout à coup lorsqu’il n’est pas prêt, las, en train de manger ou de dormir. Les guérilleros frappent les lignes de communication les moins mobiles de l’ennemi, le harcèlent continuellement, rendent ses forces boiteuses, perdues, affamées, assoiffées. Alors que la puissance et le moral de l’ennemi sont sapés, la puissance des guérilleros augmente et leur moral s’améliore. Et alors que la guerre s’éternise, l’armée de guérilla acquerra de l’expérience, des recrues, des armes.

   La PLGA doit s’efforcer d’appliquer les importants principes tactiques cités ci-dessous :

   La guerre populaire prolongée est ardue et tortueuse. Il faut que l’esprit d’auto-endurance prolongée soit maintenu. Dans les campagnes et les combats, elle doit s’opposer à l’utilisation de quelques-uns pour vaincre la multitude, et doit persister fermement dans l’utilisation de la multitude pour vaincre les quelques-uns. Pour affronter un ennemi solide, elle doit se reposer sur les masses et sur ses propres forces. La PLGA doit s’intégrer avec les masses.

   « Nous devons mobiliser la population pour soutenir nos forces armées avec enthousiasme et pour combattre l’ennemi avec elle. Les habitants sont les yeux et les oreilles de l’armée ; ils nourrissent et entretiennent nos soldats. Ce sont eux qui aident l’armée dans le sabotage et le combat. La population est l’eau et notre armée le poisson. »

   Il faut que la PLGA compte sur le front pour accroître ses capacités de combat ; se repose principalement sur l’ennemi pour les armes ; soit économe dans les approvisionnements ; développe sa patience ; surmonte les difficultés ; participe à la production et augmente la production ; implante des usines d’armes pour la production d’armes ; et fasse son possible pour poursuivre la guerre populaire dans les circonstances les plus éprouvantes.

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