Introduction

Analyse des classes de Norvège

Tjen Folket

Introduction

   La Norvège est une société capitaliste très développée et ce, depuis longtemps. Pour cette raison même, seuls quelques vestiges des classes pré-capitalistes subsistent, et ceux-là sont assez faibles. La structure de classe est donc plus ou moins la même que dans tous les autres pays capitalistes, où la production divise les peuples dans les deux camps en conflit, les deux classes les plus importantes du capitalisme : la bourgeoisie et le prolétariat. Outre ces deux classes principales se trouve la classe moyenne, la petite bourgeoisie. Ce sont les trois classes les plus typiques du capitalisme.

   Notre analyse de classe doit prendre le maoïsme comme point de départ, car c’est le socialisme scientifique d’aujourd’hui. Le maoïsme est le marxisme de notre temps et c’est l’outil le plus pointu dont nous disposons pour dévoiler la réalité telle qu’elle est réellement. Le maoïsme n’est pas seulement scientifique, il a également un point de vue de classe. Comme toutes les autres idéologies, elle sert les intérêts d’une classe, mais c’est la seule idéologie au service du prolétariat, la classe ouvrière moderne. Le maoïsme est ouvert quant à son service au prolétariat, en contraste frappant avec toutes les idéologies bourgeoises et petites-bourgeoises qui tentent de cacher leur caractère de classe.

   Le noyau du maoïsme est le pouvoir politique du prolétariat et, à sa base, le concept selon lequel la lutte des classes est le moteur le plus important du développement de la société. Comprendre la lutte des classes, ainsi que les classes elles-mêmes, est crucial pour savoir qui saisira le pouvoir, et qui sont nos amis et nos ennemis dans ce processus.

Principes pour l’analyse des classes

   Au cœur des principes du maoïsme pour l’analyse des classes se trouvent les critères de Lénine pour définir les classes. Il écrit :

   Les classes sont de larges groupes de personnes, différentes les unes des autres par la place qu’elles occupent dans un système de production sociale historiquement déterminé, par leur relation (la plupart du temps fixée et formulée en droit) aux moyens de production, par leur rôle dans l’organisation sociale du travail et, par conséquent, par les dimensions de la part de richesse sociale dont elles disposent et de leur moyen de les acquérir. Les classes sont des groupes de personnes, dont l’une peut s’approprier le travail d’une autre en raison des différents rôles qu’elle occupe dans un système bien défini d’économie sociale.

   Dans une préface au Manifeste communiste, Friedrich Engels écrit :

   La pensée fondamentale qui traverse le Manifeste, à savoir que la production économique et la structure de la société de toutes les époques historiques qui en découlent nécessairement, constituent la base de l’histoire politique et intellectuelle de cette époque; que … toute l’histoire a été une histoire de luttes des classes, de luttes entre exploités et exploiteurs, entre classes dominées et dominantes à divers stades de l’évolution sociale; que cette lutte a cependant atteint un stade où la classe exploitée et opprimée (le prolétariat) ne peut plus s’émanciper de la classe qui l’exploite et l’opprime (la bourgeoisie), sans en même temps libérer pour toujours l’ensemble de la société de l’exploitation, de l’oppression, de la luttes des classes …

   Parmi les principaux exemples d’analyses des classes marxistes figure l’analyse des classes de la société chinoise par Mao Zedong. Il commence cette analyse en écrivant :

   Qui sont nos ennemis ? Qui sont nos amis ? C’est une question de première importance pour la révolution. La raison fondamentale pour laquelle toutes les luttes révolutionnaires précédentes en Chine ont été si mineures, c’est leur incapacité à s’unir avec de vrais amis pour attaquer de vrais ennemis.

   L’analyse de Mao décrit les classes que l’on pourrait trouver en Chine, leur répartition en différentes couches sociales et leurs positions politiques, notamment en ce qui concerne leur position sur la révolution.

   Dans le programme de l’AKP (ML)(( Parti Communiste Ouvrier (Marxiste-Léniniste) )) résolu en 1976, le parti a écrit ce qui suit sur les principes de l’analyse des classes :

   L’analyse des classes doit répondre aux questions de savoir quelles contradictions de classes existent dans le pays, qui est la classe dirigeante réactionnaire et qui est la classe révolutionnaire en développement. Elle répondra également à la question de savoir quelles classes peuvent servir d’alliés à la classe révolutionnaire et qui sont ses ennemis. L’analyse des classes marxiste est une analyse scientifique et objective … Lorsque les révisionnistes modernes ont pris le pouvoir dans le PCUS((Parti Communiste d’Union soviétique)), l’une des premières choses qu’ils ont faite a été d’attaquer l’analyse des classes marxiste-léniniste. Ils ont essayé d’effacer les lignes de division entre le prolétariat d’un côté et les couches inférieures de l’intelligentsia et la petite bourgeoisie de l’autre. Ils ont attaqué la thèse léniniste de l’union entre le prolétariat et les paysans travailleurs et ont plutôt souhaité travailler avec l’intelligentsia. Ils ont exagéré la contradiction entre la bourgeoisie monopoliste et non-monopoliste et ont souhaité présenter cette dernière comme un allié potentiel pour le prolétariat. Tout cela a un but. Il s’agit de nier au prolétariat sa prise du rôle principal et d’essayer de subordonner le pouvoir prolétarien à la propriété de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie. « L’analyse » révisionniste défend et renforce le capitalisme. Il en va de même pour les mêmes « analyses » révisionnistes proposées dans la «diction de gauche».

   Engels, Lénine et Mao donnent des exemples de la manière dont notre idéologie a traité la question des classes et des principes sur lesquels les principaux théoriciens se sont fondés pour comprendre les classes et la lutte des classes. L’AKP (ML) donne des exemples de la manière dont les communistes norvégiens ont appliqué concrètement les lois universelles de l’idéologie aux conditions norvégiennes. Les classiques ainsi que l’AKP (ML) fournissent tous deux un point de départ naturel et correct pour notre propre analyse des classes aujourd’hui.

   Pour comprendre les classes et la lutte des classes, nous devons partir des principes suivants :

  •     Apprendre des classiques du marxisme (c’est-à-dire du maoïsme aujourd’hui), étudier leurs analyses des classes et travailler en profondeur pour apprendre à utiliser leurs méthodes matérialistes dialectiques dans l’étude de la société et de l’histoire (matérialisme historique).
  •     Comprendre que les classes sont des divisions sociales de personnes dans de larges groupes historiquement déterminés, et que ces divisions sont le résultat de la production économique.
  •     Comprendre que les critères de catégorisation se fondent sur: (1) la relation des personnes aux moyens de production, (2) leur rôle dans l’organisation du travail, (3) les moyens par lesquels ils acquièrent leurs parts de richesse dans la société et (4) la proportion de ces parts.
  •     Révéler : (1) qui sont l’oppresseur et l’opprimé, (2) qui est la classe dirigeante réactionnaire et qui est la classe révolutionnaire dominante et (3) qui sont les amis et les ennemis de la révolution socialiste.
  •     Révéler : (1) les tendances les plus importantes du développement au sein des classes et (2) entre les classes, (3) comment elles se divisent en couches relativement supérieures, moyennes et inférieures et (4) qui constituent le noyau et les périphéries de chaque classe.

   La tâche la plus importante pour nous aujourd’hui est de révéler et de comprendre qui est le noyau du prolétariat, car c’est le point de départ de la construction d’une direction révolutionnaire de la classe qui a la tâche historique d’abolir le capitalisme. Dans ce texte, je n’entrerai pas dans les détails sur ce point, car il s’agirait d’une discussion mieux adaptée à son propre texte.

   À cet égard, le plus important est de savoir qui est l’ennemi principal parce que nous souhaitons maximiser son isolement. Enfin, il est également extrêmement important de comprendre les caractéristiques grossières dans le développement des classes: Quelles classes sont en croissance et quelles classes reculent ? Comment les différentes couches de chaque classe se positionnent-elles politiquement ? Qui sont les ennemis, qui sont les amis, et qui sont les indécis (centristes) ? Et qui constituent les différents groupes et pourquoi? – ainsi que la taille relative de ces groupes.

   L’analyse des classes permet de comprendre la société, mais il est encore plus important de comprendre comment la changer. L’analyse des classes est un outil pour notre lutte, et elle est peu utile lorsqu’elle est appliquée à d’autres fins.

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