Nationalisation des banques et des syndicats capitalistes

Les tâches du prolétariat dans notre révolution

Lénine

Nationalisation des banques et des syndicats capitalistes

   15. Le parti du prolétariat ne peut en aucune façon se proposer d’« introduire » le socialisme dans un pays de petits paysans, tant que l’immense majorité de la population n’aura pas pris conscience de la nécessité d’une révolution socialiste. Mais seuls des sophistes bourgeois, qui s’abritent derrière des formules « quasi-marxistes », peuvent déduire de cette vérité la justification d’une politique ajournant les mesures révolutionnaires urgentes, parfaitement mûres dans la pratique, réalisées souvent pendant la guerre par maints Etats bourgeois, et absolument indispensables pour combattre la désorganisation économique totale et la famine imminentes.

   Des mesures comme la nationalisation du sol, de toutes les banques et de tous les syndicats capitalistes ou, du moins, la subordination immédiate de ces établissements au contrôle des Soviets des députés ouvriers et autres, sans être aucunement l’« instauration » du socialisme, doivent être préconisées absolument et réalisées dans la mesure du possible par la voie révolutionnaire. Sans ces mesures, parfaitement réalisables du point de vue économique et qui ne représentent que les premiers pas vers le socialisme, il est impossible de guérir les blessures causées par la guerre et de prévenir la catastrophe imminente : quant à reculer devant une atteinte aux profits exorbitants des capitalistes et des banquiers qui s’enrichissent de façon particulièrement scandaleuse justement « grâce à la guerre », le parti du prolétariat révolutionnaire ne le fera jamais.

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