La ligne de masse du Parti doit être appliquée dans la répression de la contre-révolution

La ligne de masse du Parti doit être appliquée dans la répression de la contre-révolution((Directives rédigées par le camarade Mao Tsétoung, lorsqu’il révisait le projet de résolution de la III° Conférence nationale sur la Sécurité publique.))

Mao Zedong

Mai 1951

1. Le mouvement de répression de la contre-révolution qui se poursuit actuellement à l’échelle nationale constitue une lutte gran­diose, acharnée et complexe. La ligne directrice pour notre travail appliquée partout dans le pays et qui s’avère efficace est la ligne de masse du Parti. Elle se présente comme suit: assurer la direction des comités du Parti, mobiliser le Parti tout entier, mobiliser les masses populaires, inviter les partis démocratiques et les personnalités de tous les milieux à prendre part à la tâche, unifier les plans et les actions, examiner rigoureusement les listes des gens à arrêter ou à exécuter, prêter attention aux tactiques à appliquer dans les différentes phases de la lutte, mener largement le travail de propagande et d’édu­cation (organiser toutes sortes de conférences de représentants, de réunions de cadres, de causeries, de meetings de masse au cours des­quels les victimes porteront des accusations; organiser des expositions de pièces à conviction; prendre comme moyens de propagande films, diapositives, pièces de théâtre, journaux, brochures et tracts, de sorte que tous les foyers, tous les habitants soient au courant), en finir avec l’attitude de « porte close” et le goût du mystère, combattre résolument la tendance à bâcler la besogne. Chaque fois qu’on se conforme totale­ment à cette ligne, on est tout à fait dans le vrai. Quand on s’en écarte, on tombe dans l’erreur. L’appliquer pour l’essentiel mais pas intégralement, c’est juste en gros mais pas complètement. Nous esti­mons que cette ligne directrice est une garantie qui nous permet de poursuivre en profondeur la répression de la contre-révolution et de remporter une victoire totale. Désormais, nous devons la suivre en­tièrement dans ce travail. Ce qui est le plus important, ce sont l’examen rigoureux des listes des gens à arrêter ou à exécuter et un bon travail de propagande et d’éducation mené sur une grande échelle. En s’en tenant à ces deux points, on évitera des erreurs.

2. Pour ce qui est du nombre des contre-révolutionnaires à exécuter, il faut le limiter à une certaine proportion. Le principe à appliquer à cet égard est le suivant: Ceux qui ont des dettes de sang ou ont commis d’autres crimes des plus odieux et dont seule la mise à mort pourra calmer l’indignation publique, et ceux qui ont porté les préjudices les plus graves aux intérêts de l’Etat, il faut résolument les condamner à la peine capitale et les exécuter sans délai. Pour ceux qui n’ont pas de dettes de sang et contre qui la colère du peuple n’est pas très grande, et ceux qui ont porté aux intérêts de l’Etat une atteinte assez grave, mais non pas d’une extrême gravité, et qui sont quand même passibles de la peine de mort, la politique à adopter à leur égard consiste à leur imposer la condamnation à mort avec sursis de deux ans et travail forcé en vue d’observation. En outre, il convient de stipuler en termes explicites: Il ne faut en aucun cas arrêter ceux dont l’arrestation n’est pas absolument nécessaire, autrement, ce serait une faute; il ne faut en aucun cas exécuter ceux dont l’exécution n’est pas absolument nécessaire, autrement ce serait une faute.

3. Afin de prévenir les déviations « de gauche” qui pourraient se produire dans l’essor du mouvement de répression de la contre-révolution, il a été décidé qu’à partir du 1er juin, pour toutes les régions du pays, y compris celles où jusqu’ici on n’a constaté que très peu d’exécutions, le pouvoir d’approuver les arrestations sera transféré sans exception aux autorités préfectorales, et le pouvoir de ratifier les condamnations à mort aux autorités provinciales; quant aux endroits éloignés du chef-lieu de province, des mandataires provinciaux seront envoyés pour trancher les cas qui s’y présentent. Aucun organe local ne pourra demander de modifier cette décision.

4. Il faut dès à présent procéder à un dépistage systématique des contre-révolutionnaires qui se sont infiltrés dans la « couche intermé­diaire” et la « couche interne”. Conformément aux directives du Comité central du Parti, il a été décidé d’entreprendre, au cours de l’été et de l’automne prochains et sous forme de rectification du style de travail, une première vérification générale parmi les membres du personnel hérité de l’ancien régime et les intellectuels nouvellement admis dans nos rangs. Dans ce travail, nous nous proposons de nous faire une idée de la situation et de régler les cas les plus frappants. La méthode à employer sera d’étudier les documents concernant la répression de la contre-révolution; puis, on appellera ceux des caté­gories susmentionnées dont le passé présente des points obscurs (et non pas tous) à faire honnêtement, sincèrement, un compte rendu détaillé de leurs antécédents en révélant ce qu’ils ont tenu secret. Un tel mouvement de franc aveu doit être entrepris sous l’égide des prin­cipaux responsables et suivant le principe du libre consentement sans user de contrainte. Sa durée doit être courte dans chaque unité de travail, il ne faut pas le faire traîner en longueur. Quant à la tactique, il s’agit de gagner à nous la majorité et d’isoler la minorité en vue de poursuivre en profondeur la vérification cet hiver. Celle-ci doit s’effectuer en tout premier lieu dans les organismes dirigeants supé­rieurs, les services de la sécurité publique et d’autres départements clés afin qu’on puisse acquérir de l’expérience et la populariser ensuite. Pour le travail de vérification dans les administrations gouvernemen­tales, les écoles et les usines, il convient d’englober des non-commu­nistes dans les commissions qui en sont chargées, afin d’éviter que les communistes n’y procèdent tout seuls.

5. Dans la grande lutte en cours pour la répression de la contre-révolution, des comités pour le maintien de l’ordre social doivent être organisés parmi les masses dans tout le pays. A la campagne, chaque canton en comptera un; dans les villes, les organismes, les écoles, les usines et les quartiers auront les leurs. Ces comités seront élus par le peuple. Composés chacun de trois à onze membres, ils doivent englober des patriotes non communistes dignes de confiance afin de devenir des organisations de front uni pour le maintien de l’ordre social. Placés sous la direction des administrations gouvernementales et des services de la sécurité publique à l’échelon de base, ils assumeront la tâche d’assister le gouvernement populaire dans l’élimination des contre- révolutionnaires, la lutte contre les traîtres et espions, la défense du pays et la sauvegarde de la sécurité publique. L’établissement de ces comités doit s’effectuer sous une bonne direction, à la campagne après l’accomplissement de la réforme agraire et en ville après le déclenche­ment de la répression de la contre-révolution, de sorte que les mauvais éléments n’aient pas la possibilité de s’y insinuer.

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