La tragédie russe

La tragédie russe

Rosa Luxembourg

Sept. 1918

   Depuis la paix de Brest-Litovsk, la révolution russe est dans une mauvaise passe. La politique qui a guidé les bolchéviks est évidente : la paix à tout prix pour gagner un peu de répit, établir et affermir entre-temps la dictature prolétarienne en Russie, réaliser le plus grand nombre possible de réformes dans le sens du socialisme et attendre ainsi qu’éclate la révolution prolétarienne internationale, en hâter conjointement l’avènement par l’exemple russe. Les masses populaires russes en avaient plus qu’assez de la guerre, le tsarisme avait laissé derrière lui une armée désorganisée, la poursuite de la guerre semblait donc devoir déboucher à coup sûr sur un vain massacre de la Russie et il n’y avait pas d’autre issue possible qu’une conclusion rapide de la paix. C’est ainsi que Lénine et ses amis dressaient le bilan.

   Il leur était dicté par deux convictions purement révolutionnaires : une foi inébranlable dans la révolution européenne du prolétariat, qui constituait pour eux la seule issue et la conséquence inévitable de la guerre mondiale et la décision non moins inébranlable de défendre jusqu’au bout le pouvoir qu’ils avaient conquis en Russie afin de s’en servir pour accomplir le plus énergique et le plus radical des bouleversements.

   Mais c’était, dans sa majeure partie, un bilan dressé à l’insu du propriétaire, en d’autres termes, sans le militarisme allemand auquel la Russie s’est livrée pieds et poings liés par la paix séparée. En fait, la paix de Brest n’est qu’une capitulation du prolétariat révolutionnaire russe devant l’impérialisme allemand. Certes, Lénine et ses amis ne se sont pas trompés sur les faits, pas plus qu’ils n’ont trompé les autres. Ils ont reconnu la capitulation sans détours. Malheureusement, ils se sont fourvoyés dans l’espérance de pouvoir acheter un véritable répit au prix de cette capitulation, de pouvoir échapper réellement à l’enfer de la guerre mondiale par une paix séparée. Ils n’ont pas tenu compte du fait que la capitulation de la Russie à Brest-Litovsk((Brest-Litovsk : Le 3 mars 1918 fut conclue à Brest-Litovsk une paix entre la Russie d’une part, l’Allemagne, l’Autriche, Hongrie, la Turquie et la Bulgarie d’autre part. La Russie soviétique consentait à être amputée, les troupes allemandes restant sur les territoires occupés par elles. Ce traité fut annulé après la révolution de novembre en Allemagne.)) aurait pour conséquence un énorme renforcement de la politique impérialiste pangermanique et affaiblirait, par là-même, les chances d’un soulèvement révolutionnaire en Allemagne, ne mènerait nullement à la fin des hostilités avec l’Allemagne mais introduirait simplement un nouveau chapitre de cette guerre.

   En effet, la « paix » de Brest-Litovsk est une chimère. La paix n’a pas régné un seul instant entre la Russie et l’Allemagne. Depuis Brest-Litovsk et jusqu’aujourd’hui, la guerre a continué, une guerre particulière, unilatérale : avancée allemande systématique et repli silen­cieux des bolcheviks, pas à pas. L’occupation de, l’Ukraine, de la Finlande, de la Livonie, de l’Estonie, de la Crimée, du Caucase, d’un nombre sans cesse croissant de territoires de la Russie du Sud – voilà le résultat de « l’état de paix » qui règne depuis Brest-Litovsk.

   Et cela voulait dire : premièrement, l’écrasement de la révolution et la victoire de la contre-révolution dans tous les fiefs révolutionnaires de Russie. Car la Finlande, les pays baltes, l’Ukraine, le Caucase, les territoires de la mer Noire – tout cela, c’est la Russie, c’est-à-dire le terrain de la révolution russe, n’en déplaise aux phraséologues creux et petit-bourgeois qui papotent sur « le droit des nations à l’autodétermination ».

   Deuxièmement, cela veut dire que la partie grand’russe du terrain révolutionnaire est coupée des régions à blé, à charbon, à minerai, à pétrole, c’est-à-dire des sources de vie essentielles de la révolution.

   Troisièmement : tous les éléments contre-révolutionnaires de l’intérieur de la Russie y trouvent encouragement et renfort en vue d’une résistance acharnée contre les bolchéviks et les mesures qu’ils prennent.

   Quatrièmement : L’Allemagne se voit assigner un rôle d’arbitre dans les relations politi­ques et économiques de la Russie avec ses propres provinces – Finlande, Pologne, Lithuanie, Ukraine, Caucase – et avec ses voisins – la Roumanie.

   La conséquence générale de cette ingérence illimitée de l’Allemagne dans les affaires de la Russie est bien évidemment un monstrueux renforcement de la position de l’impérialisme allemand à l’intérieur comme à l’extérieur, ce qui chauffe à blanc la résistance et la volonté belliqueuse des pays de l’Entente et signifie donc la prolongation et le durcissement de la guerre mondiale. Et plus encore : le manque de résistance de la part de la Russie qu’ont révélé les progrès sans entraves de l’occupation allemande, devait bien naturellement faire miroiter à l’Entente et au Japon la possibilité d’une contre-offensive en territoire russe afin d’éviter un déséquilibre considérable en faveur de l’Allemagne et de satisfaire conjointement les appétits impérialistes aux dépens d’un colosse sans défense. A présent, on lui enlève le Nord et l’Est de la Russie d’Europe ainsi que toute la Sibérie et l’on supprime ainsi aux bolchéviks leurs dernières sources vitales.

   Ainsi, la révolution russe, grâce en définitive à la paix de Brest est encerclée, affamée, harcelée de toutes parts.

   Mais même à l’intérieur, sur le terrain que l’Allemagne a bien voulu laisser aux bolcheviks, on a contraint le pouvoir et la politique de la révolution à dévier du droit chemin. Les attentats contre Mirbach et Eichhorn((Le 6 juillet 1918, l’ambassadeur d’Allemagne, le Comte Mirbach-Harff, fut assassiné à Moscou par un socialiste-révolutionnaire de gauche. Le 30 juillet 1918, le Maréchal von Eichhorn, commandant en chef des troupes en Ukraine, connut le même sort à Kiev.)) sont une réponse bien compréhensible au régime de terreur que l’impérialisme allemand fait régner en Russie. Certes, la social-démocratie a tou­jours dénoncé la terreur individuelle, mais uniquement parce qu’elle lui opposait un moyen plus efficace, la lutte de masse et non parce qu’elle lui préférait l’acceptation passive de la dictature réactionnaire. Prétendre que les socialistes révolutionnaires de gauche ont commis ces attentats à l’instigation ou pour le compte de l’Entente, constitue bien sûr l’une des falsifications officieuses du W.T.B.((W.T.B. : Wolffs Telegraphisches Büro, Agence de Presse.)). Ou bien ces attentats devaient donner le signal d’un soulèvement de masse contre l’hégémonie allemande, ou bien il s’agissait là d’actes de vengeance impulsifs, motivés par le désespoir et la haine du régime sanglant que fait régner l’Allemagne. Quelles qu’aient été les intentions sous-jacentes, ils étaient porteurs d’un grand danger pour la cause de la révolution en Russie, celui d’une scission à l’intérieur du regroupe­ment socialiste établi jusqu’à présent. Ils ont taillé la brèche entre les bolcheviks et les socialistes révolutionnaires de gauche, ou plus encore, ils ont creusé le fossé, suscité une inimitié à mort entre les deux ailes de l’armée de la révolution.

   Certes, les différences sociales, elles aussi – le contraste entre la paysannerie possédante et le prolétariat rural entre autres choses – auraient tôt ou tard amené la rupture entre les bolcheviks et les socialistes-révolutionnaires de gauche. Mais jusqu’à l’attentat contre Mirbach, il ne semblait pas que les choses en soient arrivées là. Il est de fait, en tout cas, que les socialistes révolutionnaires de gauche accordaient leur soutien aux bolcheviks. La révolution de Novembre((Selon notre calendrier, la révolution d’octobre a eu lieu le 7 novembre.)) qui a porté les bolcheviks à la barre, la dissolution de la consti­tuante, les réformes que les bolcheviks ont accomplies jusqu’à présent auraient difficilement été possibles sans la collaboration des socialistes-révolutionnaires de gauche. Brest-Litovsk et ses conséquences ont taillé la première brèche entre les deux courants. L’impérialisme allemand joue aujourd’hui le rôle d’arbitre dans les relations des bolchéviks avec ceux qui étaient leurs alliés dans la révolution, de même qu’il arbitre leurs relations avec les provinces qui bordent la Russie et les États voisins. Tout ceci, bien évidemment ne fait qu’accroître les oppositions déjà considérables au pouvoir et à l’œuvre de réformes des bolcheviks, ne fait que rétrécir la base sur laquelle repose leur pouvoir. Le conflit interne et la scission entre les éléments hétérogènes de la révolution étaient sans doute inévitables en soi, comme ils sont inévitables dans tout processus de radicalisation d’une révolution en marche. Mais à présent le conflit est, en fait, intervenu à propos de la dictature du sabre qu’exerce l’Allemagne sur la révolution russe. L’impérialisme allemand est le couteau que l’on retourne dans la plaie de la révolution russe.

   Mais ce ne sont pas là tous les dangers ! Le cercle d’airain de la guerre mondiale qui semblait brisé à l’Est se referme autour de la Russie et du monde entier sans la moindre faille : l’Entente s’avance au Nord et à l’Est avec les Tchécoslovaques et les Japonais((Il s’agit de l’intervention du corps militaire tchécoslovaque et des Japonais. Après la révolution d’octobre, le gouvernement soviétique autorisa le corps tchécoslovaque, composé d’anciens prisonniers à regagner son pays par Vladivostok. Ce corps se mutina contre le gouvernement soviétique. Il fut défait en 1919.)) – conséquence naturelle et inévitable de l’avance de l’Allemagne à l’Ouest et au Sud. Les flammes de la guerre mondiale lèchent déjà le sol russe et convergeront sous peu sur la révolution russe. En fin de compte, il s’est avéré impossible pour la Russie de se retrancher isolément de la guerre mondiale, fût-ce au prix des plus grands sacrifices.

   Et maintenant, la pire des menaces guette les bolcheviks au terme de leur chemin de croix : on voit s’approcher le spectre sinistre d’une alliance entre les bolcheviks et l’Allemagne ! Ce serait là, sans aucun doute, le dernier maillon de la chaîne fatale que la guerre mondiale a jetée autour du cou de la révolution russe : d’abord le repli, puis la capitu­lation et enfin l’alliance avec l’impérialisme allemand. Ainsi, la guerre mondiale à laquelle elle voulait échapper à tout prix ne ferait que précipiter la révolution russe aux antipodes : du camp de l’Entente sous le tsar, elle passerait dans le camp de l’Allemagne sous les bolcheviks.

   Que le premier geste du prolétariat révolutionnaire russe après l’explosion de la révolution ait été de quitter le ban de l’impérialisme franco-anglais, n’en demeure pas moins un fait de gloire. Mais, compte tenu de la situation internationale, entrer dans le ban de l’impérialisme allemand est encore bien pire.

   Trotsky aurait déclaré que si la Russie avait le choix entre l’occupation japonaise et l’occupation allemande, elle choisirait cette dernière parce que l’Allemagne est beaucoup plus mûre pour la révolution que le Japon. Cette spéculation est manifestement tirée par les cheveux. Car le Japon n’est pas seul en cause en tant qu’adversaire de l’Allemagne, il s’agit aussi de l’Angleterre et de la France, et nul ne peut dire si les conditions internes y sont plus ou moins favorables à la révolution prolétarienne qu’en Allemagne. Le raisonnement de Trotsky est faux a priori dans la mesure où chaque renforcement et chaque victoire du milita­risme allemand ébranle les perspectives et l’éventualité d’une révolution en Allemagne.

   Mais outre ces arguments prétendument réalistes, il en est d’autres qu’il faut prendre en considération. Une alliance des bolchéviks avec l’impérialisme allemand porterait au socialisme international le coup moral le plus terrible qui pût encore lui être infligé. La Russie était le dernier refuge où le socialisme révolutionnaire, la pureté des principes, les idéaux avaient encore cours ; les éléments authentiquement socialistes en Allemagne et dans toute l’Europe portaient vers elle leurs regards afin de se guérir du dégoût que suscite la pratique du mouvement ouvrier d’Europe occidentale, afin de s’armer de courage pour persé­vérer et croire encore aux œuvres idéales, aux paroles sacrées. Avec l’ « accouplement » grotesque de Lénine et de Hindenburg s’éteindrait à l’Est la source de lumière morale. Il est bien évident que les dirigeants allemands mettent le couteau sous la gorge du gouvernement soviétique et profitent de sa situation désespérée pour lui imposer cette alliance contre nature. Mais nous espérons que Lénine et ses amis ne céderont à aucun prix, qu’ils seront catégoriques dans leur réponse à cette provocation : jusque-là et pas plus loin !

   Une révolution socialiste assise sur les baïonnettes allemandes, une dictature proléta­rienne sous la juridiction protectrice de l’impérialisme allemand – voilà qui serait pour nous un spectacle d’une monstruosité inégalée. Et ce serait de surcroît purement et simplement de l’utopie. Sans compter que le prestige des bolcheviks dans leur propre pays, serait anéanti ; ils y perdraient toute liberté d’action, toute indépendance, même intérieure, et d’ici très peu de temps, ils disparaîtraient totalement de la scène. Même un enfant aurait discerné depuis longtemps que l’Allemagne n’est qu’hésitante mais guette l’occasion qui lui permettra, à l’aide des Milioukov, de quelconques hetmans et de Dieu sait quels sombres hommes d’honneur et de paille, de mettre un terme au pouvoir bolchevik, de contraindre Lénine et ses amis à étrangler ce pouvoir de leurs propres mains, après leur avoir fait jouer comme aux Ukrainiens, aux Loubinski et consorts le rôle du cheval de Troie.

   C’est alors seulement que tous les sacrifices consentis jusqu’à présent, le grand sacrifice de la paix de Brest, l’auraient été en vain ; car ils l’auraient, en fin de compte, achetée au prix de la banqueroute morale. N’importe quel déclin politique des bolcheviks dans un combat loyal contre des forces trop puissantes et la défaveur de la situation historique, serait préférable à ce déclin moral.

   Les bolcheviks ont certainement commis plus d’une faute dans leur politique et en commettent sans doute encore – qu’on nous cite une révolution où aucune faute n’ait été commise ! L’idée d’une politique révolutionnaire sans faille, et surtout dans cette situation sans précédent, est si absurde qu’elle est tout juste digne d’un maître d’école allemand. Si, dans une situation exceptionnelle, un simple vote au Reichstag fait déjà perdre la « tête » aux « chefs » du socialisme allemand, alors que la voie leur est clairement tracée par l’abc du socialisme, si alors leur cœur bat la chamade et s’ils y perdent tout leur socialisme comme une leçon mal apprise – comment veut-on qu’un parti placé dans une situation historique véritablement épineuse et inédite, où il veut tracer de nouvelles voies pour le monde entier, comment veut-on qu’il ne commette pas de faute ?

   Cependant, la situation fatale dans laquelle se trouvent aujourd’hui les bolchéviks ainsi que la plupart de leurs fautes sont elles-mêmes la conséquence du caractère fondamentale­ment insoluble du problème auquel les a confrontés le prolétariat international et surtout le prolétariat allemand. Établir une dictature prolétarienne et accomplir un bouleversement socialiste dans un seul pays, encerclé par l’hégémonie sclérosée de la réaction impérialiste et assailli par une guerre mondiale, la plus sanglante de l’histoire humaine, c’est la quadrature du cercle. Tout parti socialiste était condamné à échouer devant cette tâche et à périr, qu’il soit guidé, dans sa politique par la volonté de vaincre et la foi dans le socialisme international, ou par le renoncement à soi-même.

   Nous aimerions les voir à l’œuvre, ces Basques pleurnichards, les Axelrod, les Dan, les Grigoriants((GRIGORIANTS, collaborateur menchevik du Vorwärts.)) et compagnie qui, l’écume aux lèvres, vitupèrent contre les bolcheviks et colportent leurs misères à l’étranger, trouvant en cela – et comment donc ! – des âmes compa­tis­santes, celles de héros tels que Ströbel((STRÖBEL, Heinrich, Militant du S.P.D. qui pendant la guerre sembla vouloir pendant un certain temps aller du côté des internationalistes mais qui épousa rapidement la tendance Kautsky et poursuivit son évolution vers la droite du Parti.)), Bernstein et Kautsky, nous aimerions bien voir ces Allemands à la place des bolcheviks ! Toute leur subtile sagesse se bornerait à une alliance avec les Milioukov à l’intérieur, avec l’Entente à l’extérieur, sans oublier qu’à l’inté­rieur, ils renonceraient consciemment à accomplir la moindre réforme socialiste ou même à l’entamer, en vertu de cette célèbre prudence de châtré selon laquelle la Russie est un pays agraire où le capitalisme n’est pas encore à point.

   Voilà bien la fausse logique de la situation objective tout parti socialiste qui accède aujourd’hui au pouvoir en Russie est condamné à adopter une fausse tactique aussi longtemps que le gros de l’armée prolétarienne internationale, dont il fait partie, lui fera faux bond.

   La responsabilité des fautes des bolcheviks incombe en premier lieu au prolétariat international et surtout à la bassesse persistante et sans précédent de la social-démocratie allemande, parti qui prétendait en temps de paix marcher à la pointe du prolétariat mondial, s’attribuait le privilège d’endoctriner et de diriger tout le monde, comptait dans le pays au moins dix millions de partisans des deux sexes et qui maintenant crucifie le socialisme trente six fois par jour sur l’ordre des classes dirigeantes, comme les valets vénaux du Moyen Age.

   Les nouvelles qui nous viennent aujourd’hui de Russie et la situation des bolcheviks sont un appel émouvant à la dernière étincelle du sentiment de l’honneur qui som­meille encore dans les masses d’ouvriers et de soldats allemands. Ils ont permis de sang-froid que la révolution russe soit déchiquetée, encerclée, affamée. Puissent-ils à la douzième heure la sauver au moins du comble de l’horreur : le suicide moral, l’alliance avec l’impérialisme allemand.

   Il n’y a qu’une seule issue au drame qui s’est noué en Russie : l’insurrection tombant sur l’arrière de l’impérialisme allemand, le soulèvement des masses allemandes qui donnerait le signal d’un achèvement révolutionnaire international du génocide. Le sauvetage de l’honneur de la révolution russe coïncide, en cette heure fatale, avec le salut de l’honneur du prolétariat allemand et du socialisme international.

Spartakusbriefe, n° 11, septembre 1918, pp. 181-186.

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