Un détachement contre-révolutionnaire de l’impérialisme américain

La Yougoslavie est-elle un pays socialiste ?

A propos de la lettre ouverte du Comité Central du P.C.U.S.

26 septembre 1963

Un détachement contre-révolutionnaire de l’impérialisme américain

   A en juger par le rôle contre­révolutionnaire joué par la clique Tito dans les relations internationales, de même que par la politique étrangère réactionnaire appliquée par elle, on peut affirmer que la Yougoslavie est loin d’être un pays socialiste.

   Dans l’arène internationale, la clique Tito est un détachement spécial de l’impérialisme américain pour le sabotage de la révolution mondiale.

   Par son exemple de restauration du capitalisme en Yougoslavie, la clique Tito aide l’impérialisme américain à appliquer sa politique consistant à promouvoir dans les pays socialistes l’ « évolution pacifique ».

   Sous l’enseigne de pays socialiste, la clique Tito s’oppose avec frénésie au camp socialiste, s’emploie à le saper et est devenue un groupe de choc dans la campagne anti-chinoise.

   Sous le couvert du « non-­engagement » et de la « coexistence active », elle cherche à saper le mouvement de libération nationale d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, et s’est mise au service du néocolonialisme américain.

   La clique Tito ne ménage aucun effort pour enjoliver l’impérialisme américain et paralyser la volonté de lutte des peuples du monde contre la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme.

   Sous l’enseigne de la lutte contre le « stalinisme », elle répand partout son venin révisionniste et s’oppose aux révolutions des peuples.

   Lors des nombreux événements internationaux importants survenus dans le monde durant ces dix et quelques dernières années, la clique Tito a invariablement joué le rôle de laquais de l’impérialisme américain.

   1. Révolution grecque. Le 10 juillet 1949, Tito annonça que la frontière entre la Yougoslavie et la Grèce était fermée aux partisans grecs. Mais dans le même temps il permettait aux troupes royalistes fascistes de Grèce de traverser le territoire yougoslave pour les prendre à revers. C’est de cette façon que la clique Tito aida les impérialistes américains et britanniques à étouffer la révolution du peuple grec.

   2. Guerre de Corée. Le 6 septembre 1950, Kardelj, alors ministre des Affaires étrangères de Yougoslavie, fit une déclaration dans laquelle il calomnia ouvertement la juste guerre de résistance du peuple coréen contre l’agression, et prit la défense de l’impérialisme américain. Le 1er décembre, dans son intervention au Conseil de Sécurité de l’O.N.U., le délégué de la clique Tito accusa la Chine de s’ « immiscer activement dans la guerre de Corée ». En outre, la clique Tito vota à l’O.N.U. pour l’application de l’ « embargo » contre la Chine et la Corée.

   3. Guerre de libération du peuple vietnamien. En avril 1954, à la veille de la Conférence de Genève sur la question de l’Indochine, la clique Tito s’évertua à calomnier la juste lutte du peuple vietnamien, prétendant que Moscou et Pékin se servaient du peuple vietnamien comme d’un « pion dans leur politique de guerre froide d’après-guerre ». Elle insinua que la glorieuse bataille du peuple vietnamien pour la libération de Bien Bien Phu « n’était pas un acte de bonne volonté ».

   4. Activités subversives contre l’Albanie. La clique Tito se livre depuis longtemps à des activités subversives et à des provocations armées contre l’Albanie socialiste. Elle a manigancé en 1944,1948, 1956 et 1960 quatre affaires de haute trahison. Entre 1948 et 1958, elle a entrepris, à plus de 470 reprises, des provocations armées à la frontière albano-­yougoslave. En 1960, la clique Tito et les réactionnaires grecs, en coordination avec la Vie Flotte américaine en Méditerranée, complotèrent une attaque armée contre l’Albanie.

   5. Rébellion contre-­révolutionnaire en Hongrie. La clique Tito joua le rôle honteux d’interventionniste et de provocateur dans la rébellion contre­révolutionnaire qui .éclata en Hongrie, en octobre 1956. Après le déclenchement de la rébellion contre-révolutionnaire, Tito publia une lettre dans laquelle il exprimait son soutien aux mesures contre­révolutionnaires prises par le renégat Nagy. Le 3 novembre, la clique Tito informa Nagy qu’il trouverait asile à l’ambassade de Yougoslavie en Hongrie. Le 11 novembre, Tito déclara que la rébellion contre­-révolutionnaire était une résistance des « éléments progressistes » et formula avec insolence la question de savoir qui l’emporterait, « la ligne yougoslave » ou « la ligne stalinienne ».

   6. Événements du Moyen-­Orient. En 1958, l’impérialisme américain envoya des troupes occuper le Liban, et l’impérialisme britannique fit de même pour occuper la Jordanie. Cela suscita dans le monde une gigantesque vague de protestations, l’opinion exigea le retrait immédiat des troupes américaines et britanniques. A la session extraordinaire de l’Assemblée générale de l’O.N.U. réunie pour discuter de la situation au Moyen­-Orient, Koca Popovic, secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères de Yougoslavie, déclara: « la question n’est pas de savoir si nous devons insister sur la condamnation ou l’approbation de l’action entreprise par les États-Unis et la Grande­-Bretagne ». Il préconisa en outre une intervention de l’O.N.U., organisation placée sous le contrôle de l’impérialisme américain.

   7. Événements du détroit de Taïwan. En automne 1958, l’Armée populaire de Libération de Chine effectua , des bombardements d’artillerie sur l’île de Kinmen pour porter un coup aux activités provocatrices de l’impérialisme américain dans le détroit de Taïwan et châtier la bande de Tchiang Kaï­chek, laquais de l’impérialisme américain. La clique Tito calomnia la juste lutte menée par la Chine, en prétendant que c’était un « danger pour le monde entier », « préjudiciable à la paix ».

   8. Incident de l’U­2. En I960, les Etats­-Unis envoyèrent un avion-espion U­2 dans l’espace aérien de l’U.R.S.S. et, de ce fait, torpillèrent la conférence au sommet des quatre puissances qui allait se tenir à Paris. Le 17 mai, Tito fit une déclaration attaquant la juste position prise alors par le gouvernement soviétique, prétendant que ce dernier avait créé un « différend d’envergure ».

   9. Lutte patriotique du peuple japonais contre l’impérialisme américain. En juin 1960, le peuple japonais engagea une juste lutte patriotique contré l’impérialisme américain, d’une envergure sans précédent. Or, la clique Tito défendit l’impérialisme américain, alléguant que l’occupation du Japon par les Etats­-Unis avait « concouru à la démocratisation de la vie politique au Japon ». Par la suite, elle s’en prit à Asanuma Yinejiro, alors président du Parti socialiste japonais, qui avait déclaré que « l’impérialisme américain est l’ennemi commun des peuples japonais et chinois », l’accusant de « préconiser une ligne extrémiste ».

   10. Lutte du peuple indonésien. La clique Tito s’est employée à saper la lutte du peuple indonésien contre l’impérialisme. Elle s’est livrée à des activités odieuses, cherchant à empêcher la constitution du cabinet « Na­sakum » en Indonésie, c’est­-à-­dire d’un gouvernement d’union nationale, avec la participation des nationalistes, des milieux religieux et des communistes.

   11. Événements du Congo. En été 1960, lorsque l’impérialisme américain entreprit, sous le drapeau de l’O.N.U., une agression armée contre le Congo, la clique Tito non seulement vota à l’O.N.U. en faveur de l’impérialisme américain, mais encore, conformément à la volonté de ce dernier, envoya du personnel de l’aviation militaire participer directement à la sanglante répression du peuple congolais.

   12. Question laotienne. Lorsque l’impérialisme américain élargit son intervention au Laos en janvier 1961, la clique Tito répandit l’idée que les États-Unis « se souciaient réellement de la paix au Laos et de sa neutralisation ». Lorsque l’impérialisme américain organisa en mai 1963 des assassinats politiques et des conflits armés au Laos, la clique Tito s’en prit aux forces patriotiques du Laos, les accusant de « tout imputer aux Etats-­Unis ».

   13. Programme américain d’ « Alliance pour le Progrès ». En août 1961, les États-Unis contraignirent des pays d’Amérique latine à établir avec eux un programme dit d’ « Alliance pour le Progrès », nouvel instrument aux mains de l’impérialisme américain pour asservir les peuples d’Amérique latine. Ce programme d’agression se heurta à l’opposition véhémente des peuples de l’Amérique latine, mais la clique Tito en fit l’éloge, disant qu’il « répond dans une grande mesure aux exigences des pays de l’Amérique latine ».

   14. Conflit frontalier sino­-indien. Depuis que les réactionnaires indiens ont créé en 1959 une tension à la frontière sino-­indienne, la clique Tito n’a cessé de soutenir leur politique d’expansion et d’agression et leurs activités provocatrices contre la Chine. Elle a fait courir le bruit que « la démarcation de la frontière avait été achevée au début de ce siècle sous la forme de la fameuse ligne McMahon », et, faisant l’impossible pour présenter les faits à l’envers, elle a accusé calomnieusement la Chine, en disant qu' »elle s’est permise de réviser à son gré et par la force sa frontière avec l’Inde », de se livrer à l' »agres­sion » contre l’Inde.

   15. Révolution cubaine et crise des Caraïbes. La clique Tito a fait un grand nombre de commentaires accusant Cuba de « ne croire qu’à la révolution » et prétendant que la révolution cubaine « n’est pas un modèle mais plutôt une exception dans la voie révolutionnaire ». Lors de la crise des Caraïbes en automne 1962, la clique Tito défendit l’agression de l’impérialisme américain, disant que « les difficultés ont commencé lorsque la révolution cubaine s’attaqua au point sensible des compagnies américaines » et qu’ « il est compréhensible que les États-Unis soient irrités par l’établissement de bases de fusées à Cuba, leur voisin immédiat ».

   De tout ce qui précède, on peut constater sans peine que durant ces dix et quelques dernières années, la clique Tito s’est opposée avec frénésie aux pays socialistes, qu’elle s’est employée à saper le mouvement de libération nationale et à diffamer la lutte révolutionnaire anti­impérialiste des peuples, qu’elle sert avec zèle l’impérialisme, plus particulièrement l’impérialisme américain.

   Khrouchtchev ne cesse de répéter que dans les problèmes internationaux, la position de la direction du P.C.U.S. « coïncide » et est en « accord » avec celle de la clique Tito.

   Bon, très bien ! mais alors, nous voudrions vous demander si vos agissements coïncident et sont en accord avec toutes les criminelles machinations contre­-révolutionnaires de la clique Tito.

   Vous êtes priés de répondre, si toutefois vous en avez le courage !