Coup d’œil sur l’histoire

Les dirigeants du P.C.U.S – Les plus grands scissionnistes de notre temps

Parti Communiste de Chine

   Jamais l’unité du mouvement communiste international n’a aussi menacée qu’aujourd’hui par le déferlement du courant du révisionnisme moderne.

   Une lutte acharnée se livre entre marxisme­-léninisme et révisionnisme, tant sur le plan international qu’au sein de certains partis. Le mouvement Communiste international se trouve placé devant un danger de scission d’une gravité sans précédent.

   Défendre l’unité du camp socialiste et du mouvement communiste international est la tâche urgente des communistes, du prolétariat et de tous les révolutionnaires du monde.

   Le Parti communiste chinois s’en est toujours tenu au marxisme-léninisme et aux principes révolutionnaires des Déclarations de 1957 et de 1960 et s’est efforcé sans relâche de défendre et de renforcer cette unité.

   Dans le passé, comme à l’heure actuelle et à l’avenir, sa position a été, est et sera inébranlablement : S’en tenir aux principes, maintenir l’unité, aplanir les divergences et mener en commun la lutte contre l’ennemi.

   Les dirigeants du P.C.U.S. ont emprunté la voie du révisionnisme, et depuis lors n’ont cessé d’affirmer qu’ils sont eux aussi attachés à l’unité du mouvement communiste international.

   Ils sont particulièrement dépensés, ces derniers temps, pour en appeler à l’ « unité ».

   Ce qui remet en mémoire ces paroles d’Engels d’il y a 90 ans :

« On ne doit pas se laisser abuser par le cri ‘unité’. Ceux qui ont le plus souvent ce mot à la bouche sont ceux-­là mêmes qui sèment le plus la dissension » et « à des moments donnés, les plus grands sectaires, braillards et scélérats vocifèrent en faveur de l’unité, plus fort que les autres ». (Lettres choisies de Marx et d’Engels.)

   Tout en se présentant comme des champions de l’ « unité », dirigeants du P.C.U.S. tentent d’accoler au Parti communiste chinois l’étiquette de « scissionniste ».

   Le Comité central du P.C.U.S. dit dans sa lettre ouverte : « Les dirigeants chinois sapent la cohésion non seulement du camp socialiste, mais aussi de tout le mouvement communiste mondial en bafouant je principes de l’internationalisme prolétarien, en violant grossièrement les normes des rapports entre les partis frères. »

   Et depuis lors, la presse soviétique n’a cessé d’accuser les communistes chinois d’être des « sectaires » et des « scissionnistes ».

   Mais quels sont les faits ? Qui sape l’unité du camp socialiste ? Qui sape l’unité du mouvement communiste international ?

   Qui bafoue les principes de l’internationalisme prolétarien ? Et qui viole grossièrement les normes des rapports entre partis frères ?

   Bref, qui est l’authentique scissionniste, le scissionniste à cent pour cent ?

   C’est seulement après avoir tiré ces questions au clair qu’il nous sera possible de trouver le moyen de défendre et de renforcer l’unité du camp socialiste et du mouvement communiste international, d’écarter le danger de scission.

Coup d’œil sur l’Histoire

   Revoyons l’histoire du mouvement communiste international des quelque cent dernières années afin de discerner clairement la nature du scissionnisme dans le mouvement communiste international actuel et de le combattre de la manière juste. L’histoire du développement du mouvement communiste est marquée par la lutte entre le marxisme-­léninisme et l’opportunisme, entre les forces en faveur de l’unité et les forces engendrant la scission.

   Cela vaut sur le plan national comme sur le plan mondial. Marx, Engels et Lénine ont exposé, au cours de cette longue lutte, l’essence même de l’unité du prolétariat sous forme de théories et, par leurs actes, ont donné de brillants exemples du combat contre l’opportunisme, lé révisionnisme et le scissionnisme.

   En 1847, Marx et Engels fondaient la première organisation internationale de la classe ouvrière, la Ligue des Communistes.

   Dans le Manifeste du Parti communiste, le programme qu’ils rédigèrent pour elle, ils lancèrent l’appel de combat : « Prolétaires de tous les pays, unissez-­vous ! » et exposèrent le communisme scientifique de façon systématique et exhaustive, jetant ainsi les fondements idéologiques de l’unité du prolétariat international.

   Ils ont œuvré inlassablement, leur vie durant, à l’unité du prolétariat international sur la base de ces principes.

   En 1864, ils créaient l’Association Internationale des Travailleurs, la Première Internationale, afin de faire l’unité des mouvements ouvriers de tous les pays.

   Durant toute l’existence de la 1ère Internationale, ils ont combattu sans transiger les bakouninistes, proudhoniens, blanquistes, lassalliens, etc., et une lutte particulièrement violente fut livrée contre les scissionnistes bakouninistes.

   Les bakouninistes attaquèrent d’emblée les théories de Marx. Ils accusèrent Marx de « vouloir faire prévaloir son propre programme et sa doctrine personnelle au sein de l’Internationale ».

   En fait, cependant, eux-­mêmes cherchaient à imposer à l’Internationale les dogmes de leur secte, à remplacer le programme de l’Internationale par le programme opportuniste de Bakounine.

   Recourant à toutes les intrigues et ne reculant devant rien pour rassembler une « majorité », ils se livraient à des activités sectaires et scissionnistes.

   Pour défendre la véritable unité du prolétariat international, Marx et Engels adoptèrent une position intransigeante en matière de principes, face au défi public lancé par les bakouninistes et destiné à diviser la 1ère Internationale.

   En 1872, les bakouninistes, qui s’obstinaient dans leur tendance scissionniste, furent exclus de la 1ère Internationale au Congrès de La Haye, auquel participait Marx.

   Engels a dit que si les marxistes, renonçant à tout principe, avaient adopté une attitude conciliante envers les bakouninistes à La Haye, il en serait résulté de graves conséquences pour le mouvement ouvrier international.

   Il fit ressortir : « …alors, l’Internationale se serait effectivement désagrégée ­ désagrégée pour l’unité’ ! » (Lettres choisies de Marx et d’Engels)

   Dirigée par Marx et Engels, la 1ère Internationale combattit l’opportunisme et le scissionnisme, et jeta les bases de la prédominance du marxisme dans le mouvement ouvrier international.

   De nombreux pays virent naître des partis ouvriers socialistes de masse après que la fin de la 1ère Internationale eut été annoncée en 1876.

   Marx et Engels suivirent de très près la formation et le développement de ces partis et souhaitaient qu’ils prennent le communisme scientifique pour base de leur formation et développement.

   Ils accordèrent une attention et un intérêt tout particuliers au parti ouvrier allemand qui occupait alors une place importante dans le mouvement ouvrier d’Europe.

   Ils critiquèrent vivement et à maintes reprises l’esprit pourri, qui prévalait dans le Parti social­-démocrate allemand, tendant au compromis avec les opportunistes sous prétexte de rechercher l’ « unité ».

   En 1875, ils critiquèrent le Parti social­-démocrate allemand pour avoir fusionné avec la tendance lassallienne, au mépris de tout principe, ainsi que le « Programme de Gotha » qui en avait résulté.

   Marx fit ressortir que la fusion était « trop chèrement payée » et que c’était là « un programme qui. . . est absolument condamnable et qui démoralise le Parti ».

   De son côté, Engels fit remarquer que c’était « tout le prolétariat social-démocrate à genoux devant les lassalliens » ; il dit : « je suis persuadé qu’une fusion sur une pareille base ne durera pas un an ».

   Dans sa « Critique du Programme de Gotha », Marx énonça le célèbre principe : un marxiste « ne s’engagerait dans aucun marchandage de principes. »

   Plus tard, Marx et Engels critiquèrent de nouveau vivement les dirigeants du Parti allemand qui toléraient les activités des opportunistes au sein du Parti.

   Marx disait de ces opportunistes qu’ils cherchaient à « remplacer la base matérialiste… par la mythologie moderne avec ses déesses de justice, liberté, égalité et fraternité » (Lettres choisies de Marx et d’Engels) et que c’était là un « avilissement de la théorie et du parti » (Lettres choisies de Marx et d’Engels).

   Dans la « Circulaire » aux dirigeants du Parti allemand, Marx et Engels disaient :

   « Pendant près de 40 années, nous avons mis au premier plan la lutte de classes, en tant que force motrice immédiate de l’histoire, et en particulier la lutte de classes entre la bourgeoisie et le prolétariat en tant que puissant levier de la révolution sociale de notre temps; c’est pourquoi il est absolument impossible pour nous de cheminer ensemble avec ceux qui cherchent à radier cette lutte de classes du mouvement. » (Lettres choisies de Marx et d’Engels)

   En 1889, la Ile Internationale fut fondée sous l’influence d’Engels, elle coïncida avec une période de développement « pacifique » du capitalisme, période qui vit, d’une part, le marxisme se répandre largement et le Manifeste du Parti communiste devenir le programme commun de millions d’ouvriers de par le monde, et d’autre part, les partis socialistes de nombreux pays adorer aveuglément, au lieu de l’utiliser, la légalité bourgeoise, et devenir des légalistes, ce qui ouvrit tout grand les portes à l’opportunisme.

   Voilà pourquoi, durant toute la période de la Ile Internationale, le mouvement ouvrier international fut divisé en deux fractions principales : les marxistes révolutionnaires et les opportunistes soi-disant marxistes.

   Engels combattit implacablement les opportunistes. Il réfutait avec une vigueur toute particulière leur absurde intégration pacifique du capitalisme au socialisme.

   Il disait au sujet de ces opportunistes qui se faisaient passer pour des marxistes, que « probablement il [Marx] dirait de ces messie ce que Heine disait de ses imitateurs: j’ai semé des dragons et j’ai récolté des puces » (Lettre à Paul Lafargue, 27 octobre 1890).

   Après la mort d’Engels en 1895, ces « puces » se mirent à réviser publiquement et systématiquement le marxisme et s’emparèrent petit à petit de la direction de la Ile Internationale.

   Le grand Lénine, le plus éminent révolutionnaire du mouvement ouvrier international après Engels, prit sur lui la lourde responsabilité de défendre le marxisme et de combattre le révisionnisme de la Ile Internationale.

   Lorsque les révisionnistes de la Ile Internationale proclamèrent le marxisme « incomplet » et « périmé », Lénine déclara solennellement: nous nous plaçons entièrement sur le terrain de la théorie de Marx, car seule cette théorie peut unir tous les socialistes (V. I. Lénine : Notre programme).

   Lénine combattit avant tout pour créer un parti marxiste en Russie.

   Il le fit avec intransigeance contre les diverses tendances anti-marxistes du Parti ouvrier social­-démocrate de Russie, afin de fonder un parti politique de type nouveau, foncièrement différent des partis opportunistes de la Ile Internationale.

   A l’époque, le Parti ouvrier social­-démocrate de Russie, comme les autres partis de la Ile Internationale, comprenait une tendance révolutionnaire et une tendance opportuniste.

   La première était constituée par les bolcheviks, dirigés par Lénine, et la seconde était celle des menchéviks.

   Les bolcheviks, dirigés par Lénine, menèrent une longue lutte contre les menchéviks tant dans le domaine de la théorie que sur le plan politique, pour la défense de la pureté dans les rangs et de l’unité du parti prolétarien.

   Ce combat se termina par l’exclusion du parti, en 1912, des menchéviks qui s’obstinaient dans l’opportunisme et le scissionnisme.

   Tous les groupes opportunistes opposés à Lénine l’injurient dans les termes les plus perfides. Ils cherchèrent par tous les moyens à le faire passer pour un « scissionniste ».

   Trotski rassembla tous les groupes opposés à Lénine et au nom du « non-fractionnisme », attaqua délibérément Lénine et le parti bolchevik, qualifiant Lénine d’ « usurpateur » et de « fractionnel ».

   Lénine répondit que Trotski qui se targuait d’être « non-fractionnel », était « le représentant des pires vestiges du fractionnisme » (Lénine : La Violation de l’unité aux cris de ‘Vive l’unité !’) et « les pires dissidents » (Lénine : La Désagrégation du bloc ‘d’août’).

   Lénine le dit clairement: « L’unité est une grande chose et un grand mot d’ordre! Mais ce qu’il faut à la cause ouvrière, c’est l’unité des marxistes, et non l’unité des marxistes avec les ennemis et les falsificateurs du marxisme. » (Lénine: « L’Unité).

   Le combat de Lénine contre les menchéviks était d’une grande portée mondiale, car le menchévisme était une forme et une variante russes du révisionnisme de la Ile Internationale et avait l’appui des dirigeants révisionnistes de la Ile Internationale.

   C’est pour cette raison que, tout en combattant les menchéviks, Lénine mena de nombreuses luttes contre le révisionnisme de la Ile Internationale.

   Il critiqua les révisionnistes de la Ile Internationale, tant sur le plan de la théorie que sur celui de la politique, et les combattit lors des Conférences de Stuttgart et de Copenhague, avant la Première guerre mondiale.

   Celle­-ci ayant éclaté, les dirigeants de la Ile Internationale trahirent ouvertement le prolétariat. Servant les intérêts de l’impérialisme, ils poussèrent les prolétaires des différents pays à s’entretuer et provoquèrent ainsi la plus grave des scissions dans les rangs du prolétariat international.

   Comme l’a dit Rosa Luxembourg, par les révisionnistes « le vieux et fier mot d’ordre ‘prolétaires de tous les pays, unissez­-vous !’ a été transformé sur les champs de bataille en ‘prolétaires de tous les pays, entr’égorgez­vous!’ »

   Le Parti social­-démocrate d’Allemagne, pays natal de Marx était alors le parti le plus puissant et le plus influent de la Ile Internationale.

   Il fut le premier à passer du côté des impérialistes de ce pays, et fut ainsi le principal coupable de la scission du mouvement ouvrier international.

   Lénine s’avança en ce moment critique et combattit résolument pour la défense de l’unité du prolétariat international.

   Dans Les Tâches de la Social­-Démocratie révolutionnaire dans la guerre européenne, qu’il publia en août 1914, il déclara la faillite de la Ile Internationale et condamna sévèrement la majorité de ses dirigeants, en particulier ceux du Parti social­-démocrate allemand, qui avaient trahi carrément le socialisme.

   Les révisionnistes de la Ile Internationale étant passé de l’alliance secrète à l’alliance ouverte avec la bourgeoisie, et ayant rendu la scission du mouvement ouvrier international irrémédiable, Lénine déclara : « On ne saurait accomplir actuellement les tâches du socialisme, on ne saurait réaliser le véritable rassemblement internationale des ouvriers, sans rompre résolument avec l’opportunisme et sans faire comprendre aux masses que son fiasco est inévitable. » (Lénine : La Guerre et la social­-démocratie russe)

   C’est pour cela que Lénine soutint résolument les marxistes de nombreux pays européens qui rompaient avec les opportunistes, et en appela courageusement à la création d’une troisième Internationale, en remplacement de la Ile qui avait fait faillite, afin de rebâtir l’unité révolutionnaire du prolétariat international.

   En mars 1919, la Ille Internationale était fondée.

   Elle héritait des réalisations positives de la Ile Internationale, balaya ses déchets opportunistes, social­-chauvins, bourgeois et petits­-bourgeois, et permit à la cause révolutionnaire du prolétariat international de gagner en ampleur et en profondeur.

   La théorie et la pratique de Lénine ont porté le marxisme une nouvelle étape de son développement, celle du léninisme.

   L’unité du prolétariat international et du mouvement communiste international fut renforcée et développée davantage, sur la base du marxisme-­léninisme.