Des calomnies contrecarrer la volonté de la majorité et violer la discipline internationale

Les dirigeants du P.C.U.S – Les plus grands scissionnistes de notre temps

Parti Communiste de Chine

Des calomnies « contrecarrer la volonté de la majorité » et « violer la discipline internationale »

   Dans les attaques que les dirigeants du P.C.U.S. lancent depuis 1960 contre le P.C.C., l’accusation de « contrecarrer la volonté de la majorité » et de « violer la discipline internationale » revient le plus souvent. Passons donc en revue notre controverse à ce sujet.

   A la rencontre de Bucarest de juin 1960, les dirigeants du P.C.U.S. lancèrent une attaque surprise, en distribuant une lettre d’information attaquant le P.C.C. et ils racolèrent une majorité en vue de soumettre celui-­ci.

   Leur tentative échoua. Mais après cette rencontre, ils avancèrent l’argument selon lequel la minorité doit s’incliner devant la majorité pour ce qui est des rapports entre partis frères.

   Ils soulignèrent que les délégués de dizaines de partis étaient opposés aux points de vue du P.C.C., et exigèrent de celui­-ci qu’il « respectât » les « vues et volonté unanimement exprimées » à la rencontre de Bucarest.

   Le Comité central du P.C.C. a réfuté ce faux argument dans sa réponse du 10 septembre 1960 à la lettre d’information du Comité central du P.C.U.S.

   Il fit remarquer que :

   « la question de savoir qui a raison et qui a tort vis­-à­-vis des principes fondamentaux du marxisme-­léninisme ne saurait être tranchée dans tous les cas à la majorité des voix. La vérité reste toujours la vérité.

   L’erreur ne saurait, en aucune façon, être transformée en vérité, du fait d’une position temporairement majoritaire, pas plus que la vérité ne peut devenir erreur, du ‘ait d’une position provisoirement minoritaire. »

   Cependant, dans sa lettre du 5 novembre 1960, le Comité central du P.C.U.S. a réitéré l’absurde assertion exigeant la soumission de la minorité à la majorité dans le mouvement communiste international.

   Citant un passage de l’article de Lénine : « Le groupe des 7 à la Douma », il accusa le P.C.C. de « ne pas respecter l’opinion de la majorité des partis frères » et de « s’opposer en fait à l’unité et à la cohésion du mouvement communiste international ».

   A la conférence des partis frères tenue à Moscou en 1960, la délégation du P.C.C. réfuta cette assertion des dirigeants du P.C.U.S. d’une façon plus approfondie.

   Elle déclara que dans les conditions concrètes de l’heure, où une direction centralisée comme celle de l’Internationale communiste n’existe pas et ne doit pas exister, il est tout à fait faux d’appliquer le principe exigeant la soumission de la minorité à la majorité dans les rapports entre partis frères.

   Au sein d’un parti, le principe de la soumission de la minorité à la majorité et des échelons inférieurs aux échelons supérieurs doit être observé.

   Mais il ne peut s’appliquer aux relations entre partis frères. Dans leurs rapports entre eux, les partis frères s’unissent chacun aux autres, chacun maintenant son indépendance.

   Là, il ne s’agit pas de soumission de la minorité à la majorité, et encore moins des échelons inférieurs aux échelons supérieurs.

   La seule voie à suivre dans le règlement des problèmes d’intérêt commun aux partis frères est de discuter pour parvenir à un accord unanime conformément au principe de la consultation.

   La délégation du P.C.C. fit remarquer qu’en formulant dans sa lettre le principe exigeant la soumission de la minorité à la majorité, le Comité central du P.C.U.S. avait manifestement répudié le principe de la consultation.

   Elle demanda:

   « De quels statuts super-­parti s’autorise le Comité central du P.C.U.S. pour avancer un tel principe d’organisation ?

   Quand et où les partis communistes et ouvriers des différents pays auraient­-ils adopté de tels statuts super­-parti ? »

   Puis, la délégation du P.C.C. fit ressortir que le Comité central du P.C.U.S. en citant dans sa lettre un passage de l’article de Lénine : « Le groupe des 7 à la Douma », passage relatif à la situation au sein du Parti ouvrier social­-démocrate de Russie avait biffé intentionnellement le mot « russe » du texte original pour essayer d’étendre au domaine des rapports entre partis frères le principe exigeant la soumission de la minorité à la majorité, qui est d’application au sein d’un parti.

   La délégation du P.C.C. souligna ensuite: « Même à l’intérieur d’un parti, où il faut observer sur le plan de l’organisation le principe selon lequel la minorité se soumet à la majorité, on ne peut pas dire pourtant que le juste et le faux sur le problème de la connaissance idéologique puissent être toujours déterminés selon la majorité et la minorité.

   C’est précisément dans cet article intitulé ‘Le groupe des 7 à la Douma’ que Lénine a critiqué sévèrement la bassesse des 7 liquidateurs du groupe du parti à la Douma, qui profitaient de la majorité d’une voix pour exercer une pression sur les marxistes en minorité.

   Lénine a indiqué que quoique les 7 liquidateurs fussent en majorité, ils ne pouvaient pas représenter la volonté unitaire, la résolution unitaire et la tactique unitaire de la majorité des ouvriers avancés et conscients de Russie qui s’étaient organisés dans l’esprit du marxisme, et que par conséquent tout leur bavardage concernant l’unité n’était autre chose qu’une hypocrisie totale.

   Lénine a dit que « 7 éléments sans esprit de parti tentent de manger 6 marxistes et veulent qu’on appelle cela unité ! »

   Lénine a ajouté que c’étaient précisément les actes des 6 marxistes faisant partie du groupe du parti à la Douma, qui « étaient conformes à la volonté de la grande majorité du prolétariat », et que l’unité et la cohésion ne pourraient être maintenues que si les 7 députés « renonçaient à leur politique de pression. »

   La délégation du P.C.C. dit encore que les paroles de Lénine montrent

   « que même dans une cellule d’un parti, la majorité n’est pas toujours juste, que la majorité doit au contraire parfois ‘renoncer à la politique de pression’ pour maintenir l’unité. Et à plus forte raison entre partis frères.

   Les camarades du Comité Central du P.C.U.S. se sont empressés de citer des paroles de Lénine sans même en avoir bien saisi le sens. De plus, ils ont omis exprès un mot important. Même ainsi, ils ne sont pas parvenus à leur but. »

   Nous avons cité en détail quelques passages de l’intervention de la délégation du P.C.C. à la conférence des partis frères tenue à Moscou en 1960 en vue de montrer qu’il y a longtemps que nous avons démoli totalement l’argumentation absurde des dirigeants du P.C.U.S. qui nous accusent de « contrecarrer la volonté de la majorité ».

   C’est précisément parce que le P.C.C. et les autres partis frères marxistes-léninistes se sont fermement opposés à cet argument fallacieux des dirigeants du P.C.U.S. que le principe de l’unanimité par voie de consultations entre partis frères a pu être inscrit dans la Déclaration de 1960.

   Cependant, les dirigeants du P.C.U.S. ne cessent de proclamer que « la minorité doit se soumettre à la majorité ».

   Cela ne peut que montrer leur désir de nier l’indépendance et l’égalité entre partis frères, d’abolir le principe de l’unanimité par voie de consultations entre partis frères.

   Ils cherchent à contraindre certains partis frères à obéir à leur volonté sous le couvert d’une « majorité » et à profiter de la fausse prépondérance ainsi obtenue pour attaquer les partis frères marxistes-­léninistes.

   Ces actes des dirigeants du P.C.U.S. participent du sectarisme et du scissionnisme, et vont à rencontre des Déclarations de 1957 et de 1960.

   Aujourd’hui, si l’on parle de discipline internationale liant tous les partis communistes, il ne peut s’agir que du respect des principes régissant les rapports entre partis frères, tels que les deux Déclarations les ont définis.

   Nous avons cité un grand nombre de faits pour montrer que ces principes qu’il faut respecter n’ont été violés par personne d’autre que les dirigeants du P.C.U.S.

   Si ceux-­ci s’obstinent à vouloir tracer une ligne entre Majorité » et « minorité », nous leur dirons franchement que nous ne reconnaissons pas leur majorité.

   La majorité dont vous vous targuez est une fausse majorité.

   La vraie majorité n’est pas de votre côté.

   Les membres des partis frères qui s’en tiennent au marxisme-léninisme seraient-­ils en minorité dans le mouvement communiste international?

   Vous et vos partisans êtes sérieusement coupés des masses; la grande masse des membres des partis et du peuple qui n’approuve pas votre ligne erronée pourrait­-elle donc être comptée dans votre « majorité »?

   La question fondamentale est de savoir qui est avec la grande masse des peuples, qui représente leurs intérêts fondamentaux et qui est l’expression de leur volonté révolutionnaire.

   Parlant de la situation dans le Parti social­-démocrate allemand, Lénine disait en 1916 :

   « Liebknecht et Rühle, cela ne fait que 2 contre 108. Mais ces deux représentent des millions d’individus, les masses exploitées, l’énorme majorité de la population, l’avenir de l’humanité, la révolution qui grandit et mûrit tous les jours. Les 108 ne représentent que l’esprit de servilité d’une petite coterie de laquais de la bourgeoisie au sein du prolétariat. » (Lénine : Lettre ouverte à Boris Souvarine)

   Aujourd’hui, plus de 90 pour cent de la population mondiale veut la révolution, y compris ceux qui n’ont pas encore pris, mais prendront finalement conscience.

   La vraie majorité, ce sont les partis révolutionnaires marxistes-léninistes et les marxistes­-léninistes, qui représentent les intérêts fondamentaux des peuples, et non la poignée de révisionnistes qui les a trahis.